samedi 29 septembre 2012

Chercher l'Orme à Thomas






Pourquoi ne pas vous présenter ce court clip sur un étonnant Orme à Thomas  (aussi connu sous le nom de Orme liège)? L'intérêt de voir cet arbre dans pareille situation est plus grand que la qualité du film mais je crois que ça vaut la peine...


Fait à partir de courts plans tournés cette semaine, ce n'est qu'un très simple montage fait avec les moyens du bord (avec QuicktimePro). Puis j'ai ajouté quelques diapos fabriquées dans Photoshop, versées dans iPhoto pour faire un diaporama que j'ai exporté dans Quicktime puis collé au début et à la fin du clip… la débrouille quoi!

 
Moyens du bord je vous disais! J'espère avoir le temps bientôt d'étudier un peu de vrais logiciels de montage!

J'ai eu quelques difficulté à mettre en ligne sur Youtube. De plus ceux-ci offrent un nouveau service :

"Nous avons corrigé les tremblements de l'image dans votre vidéo. Aimez-vous cette nouvelle version ?"
Comme j'ai tout filmé à main levée le travail proposé par YouTube est bienvenu et assez bon… sauf aux transitions entre les plans!


Bon samedi!

jeudi 27 septembre 2012

Dinde O'Tennis




Dindon sauvage (Meleagris gallopavo, Wild Turkey)


Réchauffement climatique? Ou la nécessité de fuir les chasseurs de la Thanksgiving Day? Le dindon sauvage est de plus en plus commun au Québec.


Celui-ci a été photographié sur un terrain de tennis au Lac à L'Équerre tout près du Mont Tremblant dans les Laurentides. La photographie m'a été envoyé par un certain Marcel Latour. Je le remercie tout en le félicitant de son excellent patronyme


Le commentaire suivant accompagnait ce rapport quand même un peu douteux: 


"Sérieux, c'est la première dinde qui tentait de venir jouer au tennis."


Pardonnons l'enthousiasme excessif du correspondant qui ne connaît rien au tennis!


 
La passion aveugle de la dinde pour les canneberges cause sa perte.


  
Que faire quand on rencontre Meleagris gallopavo?


Sachez que les règles du comportement habituel envers la dinde et le dindon ne sont pas les mêmes. Et ça se termine généralement pas bien pour l'oiseau.




mercredi 26 septembre 2012

Une rareté: la morelle rostrée






Je publie ces photos que ma chère Jessica m'a envoyé. C'est une plante que je n'avais vu qu'une seule fois (et qui a servi de spécimen pour mon Guide de la Flore Urbaine). Il s'agit de la morelle rostrée (Solanum rostratum, buffalobur nightshade).


Voici la note qu'elle m'a envoyé:

"Noticed it growing out of a crack, all by its lonesome, on the northside of Blvd. Maisonneuve in a cement area that bordered a back alley that runs behind a huge cement apartment building on the corner of Rue Marc.


Would like to see what the seeds look like when the spiney seed case dries out."


Peut-être gardera-t-elle les graines? J'en ferai la photo pour vous les montrer.


Je n'ai pas documenté plus avant mais voici une note intéressante trouvée sur Wikipedia:


"La plante était l'hôte normal du doryphore (Leptinotarsa decemlineata), découvert dans les Montagnes Rocheuses en 1824, avant que ce dernier entre en contact avec la pomme de terre dont la culture s'étendait à l'époque vers l'ouest. Le doryphore adopta ce nouvel hôte en 1859 et connut une expansion très rapide vers l'est, atteignant la côte Atlantique dès 1876".




lundi 24 septembre 2012

Orme liège détecté




Orme liège, Ulmus thomasii sur Avenue du Parc!!!!



Quel pourcentage du réseau routier est archivé par Google Street??? Je n'ai pas la réponse mais je peux dire que ce pourcentage est assez grand pour permettre de retrouver une bonne partie des spécimens d'Ormes lièges que j'ai observé dans la région de Montréal. Ce qui veut dire qu'on peut aussi en chercher des nouveaux depuis le bureau ou confortablement installé chez soi. Faire l'inventaire d'une espèce rare? Rien de plus facile! Merci Google! Évidemment ce serait assez long. Imaginez un peu rouler avec sa souris, route après route, sur le Boulevard Gouin ou la route d'Oka, cherchant à l'écran la silhouette de l'arbre!


C'est possible mais bien trop cruel et exigeant pour laisser à un humain ce travail d'arrache-yeux. Par ailleurs, je ne peux imaginer imposer cette tâche à un autre primate spécialement formé (oui, formé, pourquoi dirait-on 'dressé'?).


Comment donc faire l'inventaire des espèces menacées? Il faut savoir qu'en fait toutes les technologies et les logiciels existent déjà: biométrie et vision cognitive par ordinateur, photogrammétrie et reconnaissance d'objets, recherche d'image par le contenu, etc. Tout est en place afin d'automatiquement détecter, disons, l'Orme liège. On a qu'à mettre des caméras et des ordis dans la Voiture sans conducteur de Google et le tour est joué! La biodiversité est sauve! Automatiquement!

 
 Reste à trouver un nom accrocheur pour cette machine à trouver les arbres: Tree-Finder? ou une version spécialisée: Detecto-Cork?

samedi 22 septembre 2012

S’entraîner naturellement (FFU-2012)


À moins de surprise, voici la dernière contribution au Festival Flora Urbana. Jasmine Kabuya nous entraîne au bord de l'eau et du fleuve où elle s'entraîne à courir ou faire de la photo et voyager dans le temps. Elle nous envoie plein de belles photos et je les mets toutes ou presque. J'ai pris la liberté de les retravailler un peu. Bon samedi!




 
Les enfants ont soupé et mon conjoint prend la relève. Je mets mes vieux souliers de course et m’échappe dans mon quartier. Une petite rue me mène à l’entrée du parc régional des îles de Saint-Timothée, un petit lieu enchanteur parsemé d’îles, bien sûr, d’histoire et de bouts de forêts pour le moins intéressants.





Je dois avouer que je suis encore étonnée de me voir persévérer à courir une fois semaine. Bof! Ce n’est pas un entraînement olympien, mais c’est mon record d’assiduité à une activité physique dans laquelle je suis la seule à injecter la motivation. Quoiqu’une certaine magie soit aussi à inclure…





Parvenue sur l’île Papineau, je tourne sur ma gauche pour joindre une digue asphaltée construite par Hydro-Québec. D’un côté, la rivière St-Charles autrefois surnommée romantiquement la rivière aux étrons. De l’autre côté, un plan d’eau calme, le Fleuve St-Laurent et au-delà, Les Cèdres, dont seul le clocher de son église qui perce la végétation nous indique qu’il y a village. La vue est sereine en cette fin de journée.






Aux abords du chemin, pousse une communauté de plantes herbacées communes pour ne nommer que les plus visibles: fraisier, achillée millefeuille, morelle douce-amère, chrysanthème, laiteron des champs. Tout l’été, j’ai observé leur évolution avec grand plaisir. À plusieurs reprises pendant la saison estivale, Hydro-Québec rasait les abords rendant le décor désolant pendant plusieurs jours. Par chance, les plantes qui avaient les pieds près de l’eau ainsi que les ormes d’Amérique, les frênes blancs, les peupliers, les cornouillers stolonifères et les vinaigriers de bonnes dimensions ne passaient pas sous la coupe !





Un tournant me fait entrer dans la forêt. Le chemin asphaltée continue et longe maintenant sur ma gauche le site clôturé de General Dynamics, une compagnie importante de la région qui produit des munitions. On ne peut s’y introduire que par les yeux pour observer cette zone tampon dont la nature est préservée, du moins jusqu’à une explosion!





Ma course alterne la marche rapide et je profite du mouvement moins saccadé pour mieux admirer ce boisé. Beaucoup de peupliers deltoïdes, de bouleaux à papiers, quelques tilleuls d’Amérique et chênes. Plus petits mais très nombreux, les cornouillers à feuilles alternes et les ronces odorantes. Cet été, j’ai fait une première rencontre avec les framboisiers noirs (Rubus occidentalis), un vrai délice qui mérite qu’on s’arrête même en plein jogging!






Je cours, je respire, je hume. M’entraîner dans un gymnase ne me manque pas ! Selon les saisons, la température, le moment de la journée, l’endroit, je sens différentes choses. Difficiles à nommer précisément. Ce sont de complexes mélanges d’odeurs. À mon nez, parviennent des bouffées parfumées et je réussis à reconnaître des tonalités : la terre, les feuilles d’une essence particulière, des plantes chauffées par le soleil, l’humidité ombragée, le foin ou les algues. Respirer à plein poumon dans cet environnement est constamment enivrant.






J’arrête juste un peu après le premier barrage, sur l’île Juillet. Je fais quelques exercices de musculation dans ce drôle d’endroit où Hydro-Québec laisse ses vestiges: conteneurs et poutres rouillés, équipements électriques, cônes délavés. Tout le matériel humain est d’une laideur alors que les végétaux sont d’une beauté ; le dernier vient adoucir le premier et donne à ce territoire un je-ne-sais-quoi d’attachant.






Pendant tout l’été, ils ont laissé pousser les prés. J’aimais pouvoir observer furtivement les plantes qui y poussaient alors que je faisais des exercices dans un escalier de métal abandonné. « Tiens de l’asclépiade ! Je reviendrai avec les enfants  pour en cueillir et on s’en fera un sirop. Ma fille aimera aussi se faire un beau bouquet de marguerites ». 




Je prends deux roches pour m’en faire des poids. Je me rappelle d’un jour où un groupe d’urubus à têtes rouges a émergé d’un grand arbre. Leurs battements d’ailes sourds m’avaient surprise. Leur vol plané au-dessus de l’eau et de la forêt m’avait fascinée. Je soulève mes roches en dirigeant mon regard sur le plan d’eau vers St-Timothée. Les ancêtres seraient bien confondus de voir ce bassin si calme alors qu’il était le plus tumultueux de tout le Fleuve avant qu’il ne soit harnaché !



Je retourne sur mes pas. Je remarque une vesce jargeau qui s’entortille sur la clôture et du bout des doigts j’attrape deux grappes de fleurs, je les secoue et les grignote. Le soleil descend derrière moi. Quelques bateaux de pêcheurs font du bruit. On entend vaguement les autos et camions sur le boulevard au sud-ouest. Les oiseaux chantent. Je vois des quenouilles qui se balancent et des phragmites qui s’agitent. Je croise quelqu’un en bicyclette. Petit salut. Malgré toutes ces présences, les lieux conservent leur sérénité. 





Pendant que je regagne l’entrée du parc, je m’abreuve du paysage qui s’est métamorphosé, maintenant baigné de clair-obscur. Même si auparavant (voir avant les enfants) je faisais de la randonnée pédestre et autres activités physiques à l’extérieur, ces quelques semaines à m’entraîner en solo dans cet environnement m’ont amenée à constater que plus que jamais bouger dans des lieux où je peux poser mon regard sur la flore et la faune me donne autant de satisfaction que l’exercice que j’accompli. Je me sens donc privilégiée d’avoir tout près de chez moi ce petit parcours dans la nature aussi empreint de nous soit-il. 









Quand elle ne voyage pas dans le temps et l'espace Jasmine travaille sur son blogue: Je suis au jardin

Jasmine est aussi sur Twitter: @jasmineaujardin





vendredi 21 septembre 2012

Le Criquet égyptien (FFU-2012)


Pescalune m'a fait parvenir sa contribution au Festival Flora Urbana. Dans sa Camargue, où les papillons sont grands comme des flamands roses, les criquets eux sont grands comme des (petites) voitures. C'est assez intéressant.






Le Criquet égyptien Anacridium aegyptium (Linné, 1764) est un criquet arboricole de la zone méditerranéenne jusqu'au Moyen-Orient qui se reconnait facilement à sa grande taille. Avec ses 50 à 70 mm de long (la femelle étant plus grande que le mâle) c’est le plus grand criquet français… quand il s’envole on pourrait presque le confondre avec un petit oiseau ou une pipistrelle !


Ses beaux yeux rayés verticalement sont l’une de ses principales coquetteries.


Comme je le disais plus haut la femelle est plus grande que le mâle - et c’est aussi elle qui stridule - fait assez rare chez les criquets ! Habituellement c’est Monsieur qui chante la sérénade !






A l’approche de l’automne alors que bon nombre d’orthoptères finissent leur vie et que les sauterelles et criquets chanteurs se dépêchent afin de se reproduire avant l’hiver, le grand Égyptien fait tout à l’envers ….. En septembre/octobre on trouve des adultes qui vont hiverner et se reproduire en avril prochain.


C’est donc en plein été qu’on peut trouver le jeune criquet vert pomme pas vraiment discret … superbement fluo même !


Il ternit ensuite au fil de ses mues pour finir environ 3 mois plus tard d’un gris/marron bien plus banal et difficile à distinguer contre les écorces des arbres.


 


Je les trouve de plus en plus fréquemment dans le Sud de la France - c’est peut-être du au réchauffement ? Totalement inoffensifs - à part machouiller quelques feuilles ils ne font guère de dégats au jardin… du moins pour le moment !


Et les chats en sont friands !! Il adorent les croquer - ça doit être bourré de protéines… et l’avantage est que pendant que les félins dégustent les criquets ils ne pensent pas à attrapper les oiseaux !!! Un bon point pour le (pauvre) criquet n’est-ce pas Roger ;)





Sans oublier son beau livre CAMARGUE Fille du ciel et de l'eau

Vous pouvez la suivre sur Twitter: @pescalune



jeudi 20 septembre 2012

Mon bel acacia (FFU-2012)


Un billet sensible de Sylvie Camusat, venue visiter sa famille et le Champ des Possibles à Montréal cet été. Elle nous parle d'un (arbre) américain à Paris...






Derrière l'église Saint-Julien-Le-Pauvre à Paris,  le square René Viviani. On trouve les sculptures de Georges Jeanclos (1933-1997) artiste aux oeuvres délicates. Un humaniste, éclairé par le boudhisme zen... A deux pas, peut-être le plus vieil arbre de Paris.  Un robinier ou faux-acacia du nom de Jean Robin (1550-1629) botaniste du roi Henri IV qui introduit l'espèce (cousine des pois potagers) en France. Un specimen est aussi planté Place Dauphine en 1601. Il donnera quelques rejets avant de s'éteindre...  Un second est toujours en vie au Jardin des Plantes (planté en 1636).






Je passe régulièrement au Square Viviani, histoire de m'assurer que tout va bien et pourquoi pas, essayer d'assurer la relève en trouvant quelques graines... 






Caresser les méandres de son écorce rugueuse m'emmène toujours si loin... Cinq siècle de vie sous la main, pas moins…



Que n'a-t-il vu?       

 


Voyez aussi les Arbres remarquables de Paris

mercredi 19 septembre 2012

Manger sur le pouce (FFU-2012)



Dans le cadre du Festival Flora Urbana 12012 c'est aujourd'hui au tour de Benoît Latour (tiens, tiens...) de nous parler du (non)vautour l'Urubu à tête rouge. Les photos sont d'Annie Potier. 






Vu de très près un matin d’été sur une route de la Mauricie : un urubu à tête rouge (Cathartes aura), temporairement dérangé devant une carcasse encore fraîche.







Comme ce modeste parent du massif et majestueux condor des Andes ne peut consommer de chair en état de décomposition avancée, il lui faut donc détecter au plus vite les cadavres d'animaux. Or, à l’instar du kiwi et de l’albatros, il fait partie du club extrêmement sélect des oiseaux dotés d’un odorat, ce qui explique pourquoi il vole plutôt bas pour un vautour.







On le trouve pratiquement dans toute l’Amérique, et sa présence au Québec s’est considérablement accrue depuis les années 70 et 80, où on n’en voyait que dans le sud de la province. Aujourd’hui, on recense à l’automne de plus en plus d’urubus à tête rouge près de l’embouchure du Saguenay, en provenance du nord-est du Québec et du Labrador.






Pourquoi Tadoussac? Parce que ce migrateur peu enclin à battre des ailes et à survoler de grandes étendues d’eau est séduit par le rétrécissement du Saint-Laurent dans ce coin-là, ainsi que par ce formidable canon à vent qu’est le fjord du Saguenay, qui aide d'ailleurs bien d'autres espèces d'oiseaux à traverser. 





mardi 18 septembre 2012

Bourgeonnement





R&D, projet Stabat Arbor.

 

Afin de bien illustrer les bourgeons des arbres je devrai les dessiner. Après moult tentatives photographiques je ne suis pas satisfait du rendu. Alors je suis occupé à faire des essais graphiques, la pluie me gardant à la maison.


J'ai reçu des nouvelles et je publie demain un autre billet dans le cadre du Festival Flora Urbana. Puis un autre... Puis apparemment deux autres!


Ça bourgeonne...



lundi 17 septembre 2012

Des ormes, encore! FFU-2012



Il semble que le Festival Flora Urbana se poursuivra! J'ai reçu des nouvelles de deux chères collaboratrices et nous aurons le plaisir de les lire ici bientôt. Et les autres? Allez! Un effort! Une photo et une note feront l'affaire. L'important c'est de participer...


En attendant, pour faire suite à un billet précédent de ce Festival Flora Urbana, je me permet cette contribution qui ajoute un peu d'information sur l'Orme de Camperdown.




Notez que tout est (à peu de chose près) à la même échelle.



L'Orme de Camperdown est un mutant de l'espèce Ulmus glabra (Orme de montagne, Wych elm). Ce cultivar est stérile et ne produit pas de graines. Tous les spécimens du monde sont en fait des boutures de l'arbre d'origine: le greffon sur tous les individus est donc un clone qui approche les 200 ans!


Sur la planche que je vous ai préparé ci-haut les feuilles et la branche viennent du "même" spécimen, celui du plus grand des deux Ormes de Camperdown du parc des Amériques à Montréal. Je mets même entre guillemets parce qu'il s'agit en fait de deux arbres...  Comme vous pouvez juger par les grandes feuilles le greffon est bien Ulmus glabra 'Camperdownii'* mais le porte-greffe lui (la branche avec les petites feuilles) est d'une autre espèce.

Le porte-greffe n'est pas Ulmus glabra, celui que l'on a historiquement utilisé en Europe (et peut-être autrefois en Amérique ou ailleurs). Les petites feuilles et l'écorce sont bien ceux de Ulmus pumila, l'Orme de Sibérie. La photo suivante vous en montre l'écorce du tronc.



Greffon, porte-greffe et croissance épicormique (sur le tronc à gauche).


Sur le montage ci-haut vous voyez à gauche le spécimen qui a fourni les feuilles et la branche illustrés au début du billet. La zone de greffe se trouve juste en-dessous de la ligne rouge. Ces branches qui poussent sur le tronc du porte-greffe se nomment "épicormiques". Des "gourmands" quoi! C'est néanmoins ce qui m'a permis d'identifier le porte-greffe, les petites feuilles combinées à l'écorce rendent l'espèce assez reconnaissable.


À droite, l'autre spécimen de l'Orme de Camperdown au même parc. Il est plus jeune puisqu'il est un remplacement d'un premier qui a péri. Notez en passant l'étroitesse des plantoirs...


Pour rappel, le billet de Charles L'Heureux: L'orme de Camperdown FFU-2012



Voyez aussi cette page (en anglais) et des photos sur Wikipedia: 
 

Veuillez cliquer sur le mot-clé (libellé) Ulmacées dans la colonne de droite si vous voulez consulter l'ensemble des billets parlant des ormes.



*D'ailleurs j'oublie les règles de nomenclature, peut-être doit-on écrire Ulmus glabra 'Camperdown'?


samedi 15 septembre 2012

Année de rêve pour les papillons (FFU-2012)




Voici enfin le billet de Rachelle Renaud, grande amie des papillons!




Grand porte-queue. Photo: Lucille St-Pierre, Tecumseh, Ontario, été 2012
 


Migration printanière historique


Dès la mi-avril, nous avons été témoins d’une migration historique de papillons, du jamais vu depuis 140 ans selon le site ebutterfly.ca. Cette marée de papillons venue du Sud était constituée à 90% de Vulcains (Vanessa atalanta), ainsi que d’autres papillons vanessas dont la Vanesse de Virginie (Vanessa virginiensis) et des spectaculaires polygones, le Polygone à queue violacée (Polygonia interrogationis) et le Polygone virgule (Polygonia comma).


Selon le site d’un passionné d’oiseaux et de nature à Ottawa,  les températures exceptionnellement élevées dans le sud des États-Unis l’hiver dernier auraient créé des conditions idéales pour les populations de papillons. C’est cette même chaleur intense qui les aurait poussé à migrer vers le Nord, et les vents puissants du Sud ont porté des centaines de milliers de papillons vers le Canada à la mi-avril. Selon Maxim Larrivée (ici) ces papillons ont voyagé entre 300 et 400 km par jour grâce à ces vents du Sud, un véritable exploit pour de minuscules insectes!




Vanessa cardui. Photo Arun Sathian, Wikipedia


Amours d’été


Il faut dire que ces deux derniers étés, les Polygones à queue violacée sont des habitués de notre cour arrière au coucher du soleil. Les mâles se perchent dans notre lilas, sur le treillis de notre terrasse, ou -- bonheur sublime -- sur nos épaules, pour attirer les femelles avec qui ils batifolent au-dessus de nos têtes. Cet été, des Vulcains ont fait pareil.


Cette année, à la mi-août, notre jardin a été envahi par la bien nommée belle-dame (Vanessa cardui), sorte de bijou élégant qui nous charme tant, ici un duo en vol synchronisé…



Papillon Grand porte-Queue observé à Montréal, Carl Boileau.

 

Un nouveau venu à Montréal


Comment passer sous silence l’arrivée du grand porte-queue dans l’île de Montréal encore une fois en raison du réchauffement du climat?


Et tenez-vous bien, ceci trouvé sur le site de notre élu du district De Lorimier (Plateau Mont-Royal, Montréal), Carl Boileau, passionné d’insectes : « Selon le Jardin botanique, nous apprenons que cette année des grands porte-queue ont survécu à l’hiver (historiquement plus doux que jamais au Québec) et colonisé de nouveaux habitats à une vitesse 15 fois plus élevée que la moyenne.




Vanessa atalanta. Photo Wikipedia
 

Dans un même ordre d’idée, les épisodes de redoux sporadiques au printemps dernier nous ont aussi amené pour la première fois une migration hâtive de vulcains (Vanessa atalanta). Bien qu’indigène à notre territoire durant l’été, cette migration provenait cette fois du sud des États-Unis. Or cette année, il y aurait eu 10 fois plus de vulcains que normalement au Québec.


Pour le plaisir des collectionneurs de papillons, c’est donc un phénomène qui implique plusieurs espèces de lépidoptères. En effet, selon le spécialiste, Maxim Larrivée (postdoctorant à l’Université d’Ottawa et chef des collections et de la recherche à l’Insectarium de Montréal), l’Amérique du Nord connaît, cette année, la plus grande migration printanière de papillons de son histoire. L’hiver doux et un taux de survie hivernale nettement au-dessus de la moyenne sont des facteurs évoqués pour expliquer ce phénomène qui touche essentiellement au Canada le Manitoba, l’Ontario et le Québec.


Les entomologistes canadiens demandent à la population de signaler leurs observations de papillons sur le site eButterfly (en anglais seulement). Les scientifiques souhaitent examiner comment les papillons réagissent aux changements de leur environnement et comment ils s’y adaptent.




Papillon ocellé. Photo: Patrick Coin, Wikipedia


Migration d’automne déjà en cours


Le 15 août, à bord d’un train à destination d’Ottawa, j’ai eu le bonheur de voir littéralement des centaines de belles-dames (Vanessa cardua) à l’arrêt à Alexandria ON. Je viens tout juste de lire sur le site ebutterfly.ca que la migration des Vanesses vers le Sud est en cours et qu’on observe énormément de belles-dames ces jours-ci! 



Pèlerinage annuel


Native de la région des Grands Lacs, de Windsor, Ontario plus précisément, lorsque je rends visite à ma famille, je fais un tour obligatoire dans la prairie à hautes herbes du Ojibway Nature Centre dans l’ouest de la ville, où se trouvent entre 50 et 60 espèces de papillons. Cette année, j’ai vu, entre autres, mon tout premier Papillon ocellé (Junonia coenia) et plusieurs grands porte-queues. (Une paire de merlebleus de l’Est, un Oriole des vergers et un Moqueur chat et deux chevreuils aussi...)


La
magnifique photo du Grand porte-queue est de ma sœur Lucille, dans la cour de ma sœur et mon beau-frère Michelle et Ken Fields.




Rachelle Renaud est poète, nouvelliste et romancière. Ses poèmes et nouvelles ont paru dans plusieurs revues au Québec et en Ontario. Elle fut lauréate du Prix Jacques-Poirier-Outaouais 1996 pour son premier roman Le roman d'Éléonore (Montréal, VLB éditeur, 1996). Deux recueils de nouvelles ont paru chez Les Éditions du Nordir d’Ottawa : L'amour en personne (1998) et Chocs légers (2003).

Elle s’intéresse à l’état de la planète, à l’histoire des débuts de la colonie montréalaise et à la découverte des quartiers ouvriers de la métropole. Elle projette d’écrire un roman inspiré de ses recherches sur le Quaternaire et la préhistoire.

Fille des Grands Lacs, elle est passionnée d’oiseaux depuis toujours et plus récemment de papillons. C’est un peu la faute de sa famille, de son père qui adorait les oiseaux, et d’un livre sur les papillons reçu en cadeau de sa famille. Elle a le privilège de veiller sur un jardin à papillons dans le cadre d’un projet citoyen de verdissement dans le Plateau Mont-Royal, Côté Cour Côté Voisins



vendredi 14 septembre 2012

Mieux vautour que jamais FFU-2012











 
Quand je suis allé à Oka, un Urubu à tête rouge (Cathartes aura, Turkey Vulture) nous a survolé lors d'une pause sur la rivière Outaouais. Je n'ai pas vraiment eu le temps de faire un photographe de moi... malgré mon doigt hyper-allumé!


Le Festival Flora Urbana n'aura pas été un succès aussi complet que souhaité. Quelques participations annoncées ne se sont pas matérialisées... Mais à ceux qui se sont prêtés au jeu: mille mercis!


Samedi je publierai le dernier billet du FFU-2012, celui de Rachelle Renaud. 


Le blogue reprendra maintenant une allure plus normale, post-festival: ce ne sera toutefois qu'un ou deux billets par semaine! L'automne s'annonce aussi beau que l'été et le travail m'attend...


Pour des précisions sur cet oiseau, lisez le commentaire de Jean-François Noulin sur le commentaire ci-bas.


lundi 10 septembre 2012

L'orme de Camperdown FFU-2012




Un deuxième billet pour le Festival Flora Urbana 2012. L'auteur vous est familier puisqu'il s'agit de Charles L'Heureux, Grand Amateur d'arbres, dessinateur et ami explorateur. Le texte et les deux premières photos sont de lui. J'avais des photos du spécimen du parc des Amériques, je les ai ajouté.





Spécimen de Beaconsfield


Il y a 2 ans Bronwyn Chester qui nous a récemment quitté écrivait un article sur l'orme de Camperdown du Parc des Amériques situé sur le boul. St-Laurent dans le cadre de sa chronique ISLAND OF TREES publié dans THE GAZETTE .

Elle partageait l'ambiguïté de ses sentiments envers cet arbre après tout pas si naturel. En fait elle semblait intrigué par ces arbres plus que rarissimes. Comme elle, ces arbres ont des racines en Angleterre et en Écosse. C'est vers 1840, à Camperdown House en Écosse, qu'on greffa une branche contorsionniste d'orme écossais sur un tronc d'un autre arbre de la même sorte.

Leur forme inusité attira l'attention des botanistes et bientôt il fit la gloire des parcs royaux d'Angleterre. Selon Suzanne Hardy les anglais l'introduisirent à Québec pour la première fois en Amérique du Nord vers 1870. Parmi les deux spécimens plantés, celui du Bois-de-Coulonge, lieu de résidence du lieutenant-gouverneur de l'époque, est toujours vivant.
 

 Spécimen de Beaconsfield


L'ambiguité des sentiments de Bronwyn était possiblement dû au fait qu'elle disait n'avoir pas vu de spécimen âgé dans la région de Montréal. À la fin de son article elle demandait à ses lecteurs s'ils connaissaient un ou des spécimens matures et de lui poster des photos. La denrée était si rare que personne ne lui répondit !

Et bien cet article est une réponse et un hommage à celle qui partagea sa passion des arbres autant par ses visites guidées que par ses écrits.


C'est par inadvertance que je me retrouvai à Beaconsfield il y a quelques jours après m'être souvenu d'un spécimen notable du Québec dont parlait le répertoire des arbres remarquables du Québec publié en 1994. Il se trouvait au Yacht Club de Beaconsfield.

C'est bien ce que je constatai dès mon arrivée en ces lieux de Beauté. Jamais je n'avais vu pareil orme de Camperdown. Moi aussi il me laissait indifférent ces arbres jusqu'à ce moment d'émerveillement.

Je pensai alors à la joie qu'aurait eu Bronwyn de contempler un tel phénomène.



 Un des deux spécimens du Parc des Amériques


Une brève enquête m'amena à croire qu'il fut planté après 1874, date d'acquisition de cette ancienne propriété par John Henry Menziès qui transforma l'endroit en un vignoble. On dit de lui qu'il naquit en Angleterre et qu'il eu un vif intérêt pour la botanique et la sculpture.

En 1876, il nomma son vignoble Beaconsfield en l'honneur de son ami Benjamin Disraeli, Comte de Beaconsfield, qui fut premier ministre d'Angleterre (1874-1880). En 1910 ce toponyme devint le nom de cette municipalité.

L'arbre fut possiblement planté en 1876. Il serait donc l'un des plus vieux d'Amérique du Nord avec celui du Bois-de-Coulonge.

Quelle affaire, quel étonnement !


 
 Le point de greffe est bien visible sur ce spécimen du Parc des Amériques.


Bronwyn aurait tôt fait d'écrire à ce sujet, son ambiguïté ce serait transformé en stupéfaction. Elle aurait à nouveau partagé son enthousiasme, ce que nous venons de faire en sa mémoire!


Merci et Salut Bronwyn Chester!


(Il s'agit d'une hypothèse sur l'origine de cet orme qui penche cependant sûrement vers une version véridique des faits)


Charles L'Heureux


Le billet de Bronwyn Chester sur cet arbre: Camperdown Elm

Un blog de Charles (maintenant inactif) Arbres remarquables de Montréal