Coelogyne flaccida et Coelogyne cristata.
Je ne ferai pas un long compte-rendu de ma visite ni de longue analyse de cet événement. Je suis allé par pure nécessité à l’exposition d’orchidées au CÉGEP Maisonneuve en fin de semaine dernière. Je devais me procurer du matériel de rempotage pour les quelques plants d’orchidées qu’il me reste.
Dendrobium atroviolaceum et Aerangis citrata
Cette expo est toujours exactement la même. Vous y allez en 1986, 1996, 2006 ou 2016, c’est rebelote. Avec les mêmes têtes patibulaires que je connais depuis si longtemps… Ce que je déteste le plus ce sont les concours, rubans, prix, compétitions par catégorie où les fleurs sont comptées et mesurées au millimètre comme si les orchidées étaient des Poodles et des Bichons dans un concours canin. Beaucoup d’argent est en jeu: les plantes gagnantes seront multipliées puis commercialisées avec en prime une valeur ajoutée: rubans et mentions deviennent inflation…
Renanthera monachica et Rhyncholaelia glauca
Même du temps où j’étais commerçant je trouvais cela ennuyeux et affaireux… Je m’intéressais à l’histoire naturelle des orchidées, à la biologie de leur reproduction, à la bio-géographie, à la mycotrophie, à l’histoire des grands botanistes qui nous les ont fait connaître: avec pareille attitude ce n’est pas étonnant que la ruine m’attendait au bout de quatre ans de bête labeur! Je voulais faire connaître et apprécier les orchidées, j’aurais dû plutôt simplement écrire…
Retournons à cette expo: même présentation de salon mortuaire, les tables et autres supports d’exhibits croulant de fleurs (hybrides surtout) sans grand intérêt… avec le même éclairage en pleine face qui vous fait croire que vous voyez le tunnel de la mort. Ou de l’ennui.
J’ai fait le tour rapidement, à cause d’un sens d’équité: peut-être aurais-je des surprises à partager sur le blog? Pas vraiment…
Puis je suis arrivé à un exhibit didactique sur les orchidées indigènes au Québec… le petit set-up me semblait sans intérêt, du coin de l’oeil je voyais que c’était faux et horriblement laid. Avec peine et difficulté je devais confirmer par un regard franc et direct ce que ma vision périphérique avait déjà parfaitement analysé. L’information avait été automatiquement transmis à mon cerveau, sans même que je regarde avec attention: un ordre de partir et de passer au suivant devant la misère offensive.
Non, ce n'est pas l'exhibit en question...
Une médiocre présentation, un petit truc moche, flou et tout croche qui prétend vouloir faire connaître les orchidées indigènes et tout ce que je peux voir c’est que l’espèce de Spiranthes qu’on nous montre sur cette laide photo n’est pas une des orchidées que nous avons au Québec… mon cerveau ébranlé n’arrivait pas (à cause du choc) à calculer autre chose que : Erreur!
Je n’ai même pas regardé les autres photos ou les courts textes.
À gauche, par un photographe inconnu, la souffrante erreur et, à droite, Spiranthes cernua, la vraie dans sa belle forme urcéolée. Photographiée par mon moi-même dans un pit de sable à Lachute en 2005.
L’expression-même « muget d’automne » (outre la fôte d’orthographe: on écrit « muguet »…) m’est inconnue. Je ne sais d’où ça vient! Bon… je dis ça de mémoire, je n’ai pas fait de recherche.
Je connais deux ou trois bons photographes et connaisseurs de nos orchidées indigènes. Je ne sais si on a pensé à les consulter? La grossièreté de la situation didactique ubuesque aurait été évitée. Et de belles photos auraient été exposées.
J’ai écrit à Benoît Dorion, photographe et connaisseur (voyez son travail ici) avec un regard plus frais que le mien en matière d’orchidées indigènes. Il m’indique que ce serait l’espèce Spiranthes spiralis que l’on trouve en Europe centrale et méridionale; Asie occidentale et Afrique septentrionale (merci Tela-Botanica)
Je suis d’accord.
Ils auraient aussi pu contacter Sylvain Beauséjour ou du moins consulter son livre Orchidées indigènes du Québec/Labrador (ici).
C’est assez mal-foutu pour faire connaître les orchidées du Québec! Espèces d’amateurs!
Moi? Moi je ne suis qu'un amateur d'espèces! (comme dans cette chanson)