Syrphe et frontière

Première photo prise hier matin à Abercorn. La caméra était chaude, l’air frais, et de la condensation s’était formée sur l’objectif. L’insecte n’est resté là que deux secondes et je n’ai pas eu le temps de faire un autre cliché. La photo est ici retravaillée et je vois ce qui ne se voyait pas de cette photo voilée.

Quelle information peut-on en tirer?

C'est un diptère (mouche) de la famille des Syrphidées. Et l’étrange point vert fluo c’est un des deux haltères qui servent de balanciers pour le vol des mouches. L’abdomen est distendu ce qui suggère une femelle gravide. Les motifs très colorés et contrastés sont ordinairement de bons moyens d’identification de ces mouches que l’on confond avec des guêpes. Mais pour cela une vue dorsale est préférable… je n’en ai pas…

Tenant compte de la photo inadéquate (de style Hamilton…) je crois qu’il s’agit de Melanostoma scalare ou Melanostoma mellinum. Nous avons une demi-douzaine d’espèces du genre Melanostoma en Amérique du Nord. Mais ce n’est pas tout ce que nous apprend cette photo. En effet, la flèche indique ce que je crois être un parasite dans l’abdomen de cette mouche. Ce pourrait être une guêpe de la sous-famille Diplazontinae (famille Ichneumonidea) qui sont connues pour parasiter les syrphes, mais je pousse un peu loin la supposition…

En terminant, cette photo prise entre les arbres alors que je marchais vers le Vermont. J'y aurais mis le pied et je l'aurais photographié pour le plaisir de dire que je suis allé aux USA. Mais un malcommode douanier buvait son café derrière ses verres fumés de l'ère spatiale et m'observait en grognant (je crois...). 

À moins d’une pernicieuse illusion d’optique cet arbre au centre de la photo sur la crête de la colline est gigantesque! Voyez le détail:

Comparez-le avec les Ormes d’Amérique à sa droite. On dirait un tilleul (Tilia americana). Il y en a beaucoup par ici. S’il n’est pas aux États-Unis il n’est pas loin de la frontière. Peut-être même marque-t-il la frontière?

Conifères et bouleau jaune

Pour faire suite à mes observations des conifères du parc de l'Aréna Saint-Louis qui montreraient des signes de stress je suis allé voir ceux-ci au Parc La Fontaine. 

J'avais remarqué il y a quelque temps que les épinettes présentaient certains symptômes (jaunissement, perte des aiguilles). Vu que des tables sont installées dessous il valait la peine d'approcher et de voir si la cause pouvait être identifiée. Peut-être que la compaction du sol affecte le système racinaire fragile?

Les branches de cette épinette sont attaquées par un insecte qui provoque des galles. Il s'agit probablement du puceron à galle conique de l'épinette, Adelges abietis.

La compaction du sol ne semble pas jouer un rôle dans le pauvre état de ces conifères. Je poursuivrai ces observations, il y a d'autres sites de conifères ici et ailleurs.

J'ai remarqué depuis quelque temps que l'on plantait des bouleaux jaunes (Betula alleghaniensis) dans les parcs. Ici on voit les chatons mâles déjà prêt pour la floraison du printemps prochain.

Il est grand temps que l'arbre emblème du Québec se montre un peu plus!

Art et nature des ruelles

Le plaisir renouvelé de marcher dans les ruelles...

Où se mêlent plate-bandes plantées et flore spontanée. Brique, asphalte et béton.

Érable à Giguère, laiteron, comméline et salicaire.

Sans oublier le bricolage de craque. 

Vendredi varia

J'ai visité ce site l'an dernier et depuis un projet intéressant (d'humour...) est en potentiel. Oui c'est bien un étang au fond du trou de démolition... Avec Odonates et quenouilles! Le Champ des Possibles n'est qu'à un jet de pierre au-delà de la rue Saint-Denis derrière l'édifice nouvellement rénové à droite. Les demoiselles et libellules du champ viennent d'ici...

Il y a une page Facebook que je ne retrouve plus... (le débile moteur de recherche de Facebook m'exaspère...). Le potentiel est néanmoins présent!

Ajout: Une lectrice attentive a trouvé le Facebook Lac des Probables (merci...)

Au parc Laos une douzaine de Frênes rouges (Fraxinus pennsylvanica) ont été coupé. Au fond de la photo c'est encore le Champ des Possibles. Le micro-parc du Laos est qualifié de parc-écran (c'est contre la voie ferrée, à droite derrière les arbres). Un bon site pour une haie écotonale! Dans le genre, vous savez, vu que c'est à côté du CDP? dans le genre biocorridor?

Je n'avais pas examiné avec attention ces arbres mais je n'avais rien remarqué de spécial, pas de signe évident que les arbres soient atteints: il s'agit peut-être d'une coupe préventive afin de lutter contre l'agrile du frêne? 

La prudence de la prévention est quelquefois un mal nécessaire.

Plantés vers 2007 alors que déjà les ravages de l'agrile étaient connus... les arbres avaient environ 20 ans lors de la coupe récente. La prévenance aurait pu s'alimenter de la littérature scientifique déjà publiée... La menace de l'insecte était bien documentée. 

La cigale caniculaire (Tibicen canicularis) a émergé sur un des frênes.

Dans un billet précédent (ici) je disais qu'il n'y avait pas de mélèze dans cet autre petit parc (celui de l'aréna Saint-Louis)  Rien n'est plus faux! Je faisais l'intéressant et je cherchais un effet d'écriture. Ça m'apprendra!

Mais qu'il y ait des dommages aux conifères ici, rien n'est plus vrai! Le jaunissement des aiguilles de ce pin noir est le symptôme de quelque chose qui ne va pas... l'érosion graduelle du sol met les racines à nu. Mais comme je le disais à la journaliste venue m'y rencontrer, ce n'est pas tellement ce qui est visible qui fait problème: c'est ce qui se passe sous le sol compacté... les racines ne peuvent plus fonctionner...

La chose ne semble pas intéresser bien des gens... la fête étant plus importante que le patrimoine arboricole. Chacun jugera si c'est acceptable.

Les arbres c'est pas vite... Les faire mourrir semble être bien plus facile. La prévenance rencontre-elle maintenant la prédiction? Les arbres vont-ils crever? On pourrait alors agrandir le stationnement de l'aréna. Tout rentrera dans l'ordre...

SOS: Grignoter des griottes

Quand c'est la belle et chaude saison, allant ou revenant du Champ des Possibles, je passe par la rue Drolet. 

Et au coin de Villeneuve je m'empiffre (oui) de griottes (Prunus cerasus). C'est comme ça. J'engloutis des griottes. 

Mercredi il faisait chaud, j'étais zaffamé. Et tout de suite, main pleine, bouche ouverte, bloum gloum, tout allait mieux. Miam!

Deux choses, deux changements constitutionnels à apporter immédiatement: de l'eau et des griottes. Plantons des abreuvoirs et des agriottoirs! À tous les... je sais pas moi... 200 mètres?

Nous pourrions alors vraiment nous dire civilisés...

Marché (dessus si) des possibles

S’installer pour la belle saison dans un petit parc du Mile End (le parc de l'Aréna Saint-Louis) pour faire une foire urbano-campagnarde, c’est sympathique, non? Le Marché des possibles! La belle affaire! Ils s’installent tout à côté du Champ des Possibles et donnent même l’impression d’emprunter le nom. Mais je peux me tromper là-dessus…

Voilà: vous vous installez et vous mettez des food-trucks partout autour. Plein. Ensuite ne pas oublier les food-trucks. On ne peut rien faire sans food-trucks. Si ya beaucoup de foods-trucks, ça se sentira des kilomètres à la ronde. La foire sera un succès. Pi ça prend de la bière. Ensuite vous louez des kiosques à des petits producteurs maraîchers, des artisans et autres trucs du genre. La foire sera un succès je vous dis. Avec du hip-hop et du yoga. Avec des camions à la nourriture. 

Toutes les demographics sont atteintes... ce sera tout un succès!

Comment parler de la vacuité épidémique de ces événements dont nous sommes constamment accablés. Vides comme nos estomacs. Nous souffrons grégairement de sous-alimentation après tout. Nous manquons d’événements estivalesques avec des food-trucks. Voilà, je l’ai dit. 

Ya encore un peu de place pour un food-truck à gauche…

Mais, rassurez-vous, nous ne sommes pas les seuls accablés. Rassurez-vous! La petite forêt de conifères, une rareté dans le quartier et même en ville, a son lot elle aussi. Je me trompe? Vous me direz? Je me trompe ou ces arbres montrent des signes de lassitude? Ou de quelque chose comme du stress: ils perdent leurs aiguilles. Les arbres sont jaunis me semble. Non c’est pas l’automne. Pi les conifères ont plutôt tendance à garder leurs feuilles. Comme. Genre. À part le truc qui lui perd ses aiguilles pour m’emmerder. Comment il s’appelle déjà? Pas grave on trouve pas de mélèze ici. 

Du malaise, ça, yen a pas mal.

Comment ça les arbres perdent leurs aiguilles? Les food-trucks et la bière provoquent des flatulences toxiques? Le nuage délétère empoisonne les arbres? Et ces derniers en remettent et jettent leurs aiguilles! C’est pas fair-play! 

Tout allait bien, on avait même plein de food-trucks.

Ou c’est tout simplement que le piétinement massif des festifs ventres pleins écrase un petit peu les racines des conifères? Comme dans: peut-être? Genre, un peu?

Pi que les arbres ça… comment dire… ça vit par l’air et par le sol avec ces délicats organes (les racines vous savez) qui sont de plus superficiellement disposés, hypocritement tout juste sous le sol? 

Les conifères, c’est pas fair! Ils rechignent à ce qu'on leur marche dessus!

C’est pas si grave! C’est juste des arbres. Je suis trop délicat. Je casse le party. Pourtant j'avais prévenu (mais qui suis-je, hein?). Je l’avais dit l’an dernier mais je pensais pas (même moi je pensais pas, je le jure) que les dommages seraient déjà visibles. Je disais (j’avais probablement trop mangé et mon esprit était un peu occupé à la salivation ou autres processus péri-alimentaires) que dans trois-quatre ans, si cette foire s’installe là à tous les étés, le dommage aux arbres se ferait sentir. 

Mais non! J’étais dans les patates! Dans la poutine au bacon à l’érable équitable, je vous dit! Les arbres du petit parc sont déjà occupés à être malade de consommer l’assomoir trop festoyant qui les écrase…

Au Champ des Possibles ça plante des arbres. Et il y en a pour trouver qu’on fait pas grand chose… Au Marché des possibles ils font autrement. Les arbres, ils marchent dessus. La plante conjuguée des pieds pesants les écrase. Eux ils font quelque chose!

Je sais, c’est pas si grave! C’est juste des arbres. Pourquoi je vous emmerderais?

Amenez la famille! Yaura des food trucks pour enfants!

On a beau dire, Montréal l’été, c’est beau! C’est vert!

Faire des espaces verts, ça prend du temps. Beaucoup de temps. Ça pousse pas vite le machines à ombre et à fraîcheur, les maisons d'oiseaux, les arbres, vous savez? Ça prend du temps et il faut faire attention durant tout ce temps. Je sais, c’est pas très festif… 

Les démolir ces espaces verts, par contre, c’est un peu plus rapido. Et tellement le fun!

Découvrez un peu ce Marché des possibles ici

Sur le Twitter de l'Arrondissement Plateau-Mont-Royal:

Le Plateau @LePMR 14 juil.

Parc des Compagnons, Ludger-Duvernay et Baldwin :

Apportez votre hamac, détendez-vs...et épargnez les arbres! 

Oui... épargnez-donc les arbres...

Épipactis fantôme

Photo: Normand Bilodeau

Un correspondant de l'île des Soeurs (merci Serge!) me fait parvenir cette photo pour identification. Prise par Normand Bilodeau, envoyée avec ce texte:

La plante pousse dans la région du Lac Mégantic, à Stornoway.  Elle se situe dans une forêt mixte à dominance résineux.  J'ai l'impression que ce pourrait être une orchidée, mais je ne suis vraiment pas certain.  L'absence de pigments m'intrigue: une plante avec déficit pigmentaire ou bien normale comme le monotrope?

Belle découverte! Il s'agit de l'orchidée d'origine européenne Epipactis helleborine forma monotropoides. Ce dernier mot veut dire "qui ressemble au monotrope".

Normand était donc sur une bonne piste en comparant cette orchidée habituellement verte, ici dans sa forme sans chlorophylle, avec le monotrope! J'ai à quelques reprises essayé de documenter ce phénomène sans grand succès. Je n'ai rien trouvé de particulièrement éclairant dans la littérature botanique. Mais je n'ai pas cherché à nouveau depuis quelques années.

Le voici le Monotrope uniflore (Monotropa uniflora), photographié il y a quelques années dans le boisé tout juste au sud du bocage de Pierrefonds-Ouest. Si vous marchez dans les bois en santé ou les vieilles forêts cette plante vous est sûrement familière.

Je le dis souvent j'ai perdu ma documentation sur les orchidées indigènes... Mais je trouve à gauche et à droite quelques images. Justement ci-haut ce sont des petits JPG que j'avais envoyé par courriel à un autre amateur d'orchidée. Je suis donc chanceux de pouvoir vous montrer ces spécimens trouvés sur... le mont Royal. J'ai croisé deux autres fois cette forme de l'Épipactis: à la rivière Doncaster dans les Laurentides et... dans une plate-bande en me rendant au Champ des Possibles...

La plante n'est peut-être pas aussi rare qu'on le croit! Ou alors quand vous cherchez avec attention et, à la longue, un regard exercé, vous trouvez! Pour ma part je crois qu'il s'agit d'une condition particulière (et temporaire, la plante redeviendrait chlorophyllienne l'année suivante) ayant un quelque rapport avec la mycotrophie. 

Désolé! Je ne peux développer pour l'instant...

Acier Corten et Ginkgo biloba

Plantation et aménagement sur la rue Henri-Julien, à côté du Jardin communautaire du Mile End. Le stop, c'est la rue Maguire. Bacs en acier Corten, un acier pré-rouillé, avec un oxyde qui donne une couche auto-protectrice.

Trop fleuri à mon goût mais enfin...

Au loin on devine tout juste la muraille du Carmel et derrière (au-delà la voie ferrée qu'on ne voit pas ici) c'est l'édifice au coin du boul. Rosemont et Saint-Denis.

Si l'on regarde de l'autre côté, ce trottoir se dirige vers la rue Laurier. Note en passant: pourquoi ne pas avoir mis un abreuvoir par ici?

Nous sommes maintenant arrivés sur Laurier. Si on avance de quelques pas nous arrivons à l'Hôtel de Ville de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal. Pourquoi ne dit-on pas Hôtel d'Arrondissement d'ailleurs?

Nous retrouvons l'acier Corten avec ces intéressantes grilles ajustables. Je ne lis pas le braille et je ne peux commenter sur le message...

Qu'a-t-on planté sur ce trottoir dans un corridor étroit et ingrat? L'irrépressible et apparemment irremplaçable Ginkgo biloba! Le tronc a une croissance assez lente: de 1 à 3 cm par an. Comme c'est à l'ombre ici ce devrait être plus près du 1 cm.

On a vraiment mieux fait que sur l'autre section de la rue Laurier, à l'est de la rue Saint-Denis où les excès d'une esthétique de condo branché s'étaient traduits par un échec et une pure dépense sans lendemain: California Dreaming.

On aime ça le dur et le permanent.

iPadocumentation: parc La Fontaine

Je sais je devrais sortir plus souvent... Je ne connaissais pas cette forme de graffiti: le "Cellograff". Apparemment une pratique de longue date importée de Parisse. 

J'aurais dû filmer, l'effet de la pression faisait des vagues intéressantes sur le cellophane.

Une deuxième membre de l'équipe s'est joint. Cello-graf au Parc Laf.

Autre importation de la ville Lumière: le pont des Amoureux. Je ne promets rien mais j'essaierai de repasser afin de documenter la lente accumulation de coeurs emprisonnés et fiers de s'afficher!

Les usages se multiplient au Parc La Fontaine.

iPadocumentation: Ruelle verte

Je passais dans le coin de cette ruelle verte (ici) et j'ai documenté un peu les environs.

Bonne fin de semaine!