mardi 29 juillet 2014

Missouri, 1845



Fur Traders Descending the Missouri, George Caleb Bingham, 1845. The Metropolitan Museum of Art.


Dès que j’ai vu cette tuque je me doutais bien! Le titre original de cette toile était French Trader & Half breed SonUn voyageur avec son fils métis! Ils font un peu de chasse au canard avec ce drôle de petit chien. 

Ça glisse et ça passe, au beau centre du grand continent, reliquat d’une autre Amérique qui se perd dans le brouillard. 



Suite à un commentaire j'ajoute cette vue rapprochée: la bête noire avec le long museau me semble bien un chien. À moins que ce soit un ourson? Bingham avait la main plus heureuse pour peindre les expressions humaines ou la lumière que les animaux... Reste à expliquer l'apparente satisfaction du fils chasseur et la drôle de mine du père...






lundi 28 juillet 2014

Pacage du Limousin (1837)



Pacage du Limousin (1837) Jules Dupré. The Metropolitan Museum of Art


J’aime la peinture et la peinture de paysage emporte toujours mon coeur… Le moindre horizon avec un arbre sous le ciel et mon jugement disparaît! Quand un peintre de Barbizon est allé peindre en Angleterre et rencontrer John Constable, ça nous donne ce Pacage du Limousin. Le meilleur des deux mondes si vous voulez mon avis. Quel beau paysage!

On voit le vent qui agite les feuilles et ploie les branches, le cheval qui fouette les mouches de sa queue. Paysans qui paysannent, dont ce petit enfant qui nous regarde, avec ovins, bovins et ce chien qui taquinne taureau. Cela se passe bien sur terre foulée, sous un ciel pesant du temps bien présent mais qui changera. Il y a un certain classicisme et du drame chez ce peintre de genre qui devait justement s’éloigner de l’académie… 



samedi 26 juillet 2014

David contre Goliath, le film (PG)






Alors qu'une brute géante broutte du puceron à tour de pattes et coups de mâchoire d’acier, un puceron brise le rang et contre-attaque avec un courage inattendu et inspirant.

David c'est le puceron tacheté (Therioaphis trifoliispotted alfalfa aphid). Goliath c'est la larve de la Coccinelle asiatique (Harmonia axyridis, Multicolored Asian lady beetle)


Tout cela se passe dans mon attrape-plante, qui attrape toutes sortes de trucs:

256 pouces de bidiversité 1

256 pouces de bidiversité 2




mercredi 23 juillet 2014

Agapostemon virescens



Agapostemon virescens sur Carduus nutans


Les abeilles agapostemons (famille Halictidae) sont de superbes petits insectes aux couleurs vertes (ou bleues) métalliques. Ce sont des abeilles indigènes assez communes et si le goût de les voir me prend je n’ai qu’à me rendre dans cette station de la grande (et très piquante!) plante le chardon penché (Carduus nutans, musk thistle).

Ces abeilles amassent du pollen sur leurs pattes arrières (et un peu partout sur leur corps) et sont d’importantes pollinisatrices qui visitent une variété de fleurs. Elles prennent bien sûr un peu de nectar avec leur langue courte.

Ces abeilles solitaires nichent dans le sol, en creusant des galeries où elles se voisinent habituellement: elles ont différents degrés de sociabilités selon l’espèce. La femelle pond un oeuf par cellule qu’elle approvisionne en nourriture. 



Vidéo: Carl Barrentine





mardi 22 juillet 2014

Bois-des-Pères






Dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie on trouve une belle forêt de 6 hectares: le Bois-des-Pères. Nommé ainsi parce qu’il appartenait aux Pères Franciscains. Le terrain a été acheté par la ville en 1986 puis il fût zoné parc en 2001. 

Un solide travail de naturalisation y a été fait par le Comité Écologique du Grand Montréal qui a tôt reconnu la grande valeur écologique des lieux avec des arbres centenaires dans une forêt d’origine. Des pressions immobilières semblent s’exercer sur le bois…






Renard Frak, qui ne cesse de produire des documents étonnants racontant ses explorations des milieux naturels et des friches, a produit ces deux clips en compagnie de Charles L’Heureux. 

Des amateurs qui s’impliquent pour la promotion et la protection des boisés exceptionnels, ça mérite toutes nos salutations!




samedi 19 juillet 2014

Les Ormes blancs





À Westmount encore. À gauche un des rares Ormes lisses (Ulmus laevis, European white elm). C'est une des raisons de notre visite ici. Une photo de l'année dernière le montrait en pleine santé. Mais maintenant il est bien défeuillé... La plupart des spécimens à Montréal sont à peu près centenaires et en santé ce qui laisse croire qu'ils résistent bien à la maladie hollandaise de l'orme... Si c'est bien cette maladie qui est responsable de sa mauvaise mine, ils résistent mais ne sont pas immunisés...

À droite, à quelques coins de rues du premier, un Orme d'Amérique (Ulmus americana, American elm) qui est soustrait du paysage... aucun doute sur la raison de sa disparition...

Notez que ces deux espèces sont très proches l'une de l'autre, comme le laisse mieux constater les noms anglais: American white elm et European white elm.

Voyez entre autre ici et ici.


Bon... c'est pas tout ça je dois me préparer pour cette visite guidée au Champ des Possibles cet après-midi:










vendredi 18 juillet 2014

Metasequoia glyptostroboides




Le très beau (et très rare) Metasequoia glyptostroboides du parc Westmount.



Par une parfaite journée pour aller voir les arbres un peu... 



Le Scarabée japonais (Popillia japonicaJapanese beetle) apprécie bien le Metasequoia... assez doux pour faire à la fois le meilleur baisodrome et une bonne salade!

Faut dire que pour ce coléoptère tout est bon à tout.



mardi 15 juillet 2014

Crac-boum!




La semaine dernière je marchais sur Saint-Denis vers le Nord et j’entends un Crac-boum! Grandement sonore! Qu’est-ce que c’est? Devant moi je vois ce camion qui vient d’arracher la moitié d’un Orme de Sibérie! L’as-reporter en moi regrette amèrement de n’avoir pas apporté sa caméra*… 



Personne n’est blessé, ce qui aurait bien pu être le cas, le trottoir étant plein de passants.

Peu d’espèces d’arbres peuvent survivre sur les voies les plus achalandées en milieu urbain: chaleur, pollution automobile, sans compter les accidents de toutes sortes, etc. Dans les années ’70 l’Orme de Sibérie (Ulmus pumila) semblait une solution au problème. Il s’accommode des milieux les plus difficiles. L’arbre s’est toutefois avéré une très efficace espèce envahissante! Il pousse partout… sans grande utilité écologique. 



En plus il s’hybride avec nos ormes indigènes, faisant un travail de sape sur la génétique de ces derniers. Un aspect qui n’avait pas été considéré… 

Donc, il fait de l’ombre en décorant un peu les boulevards et c’est essentiellement tout!



Ici sur la rue Saint-Denis il règne en maître et s’avère finalement un problème… Les normes de soins et d’émondage de ces arbres doivent probablement être revues! Une des branches maîtresses s’arquait au-dessus de l’artère. On peut se demander comment cela ne s’est pas produit plus tôt, les grands camions bien haut y circulant ordinairement.



Il y a deux ans (photo ci-haut) j’avais vu la même chose, de l’autre côté de la rue. J’avais ma caméra.

Je me demande: pourquoi ne pas planter des Érables argentés (Acer saccharinum) ou même des Érables à Giguère (Acer negundo)? Avec des soins d'émondage de structure appropriés les deux feraient un travail similaire (réussir à croître dans ce milieu difficile) et le feraient plus vite!




*Merci à Steph Boutin pour les photos.



samedi 12 juillet 2014

Le bocage de l'île Bizard





La belle et douce occasion d'aller circuler et apprécier le bocage de l'île Bizard!  Je me devais d'y retourner et de préciser par des observations la structure des haies et leur composition en espèces. 

Je modifie un peu ma connaissance de ces haies, ainsi il est surprenant de constater la présence en bon nombre (plus que je l'avais déjà constaté) du Tilleul d'Amérique. Du côté des grands arbres donc, ça nous donne, grosso-modo, un boisé linéaire (une... haie) assez bien caractérisé par l'Orme d'Amérique (jamais bien grand, hélas!), le Tilleul et le Micocoulier. 

Ce dernier est bien présent ailleurs sur l'île. Toutes ces espèces se reproduisent sur les lieux, différentes classes d'âge s'y trouvant.

La prise de vue depuis le sud de cette parcelle nous montre de chaque côté les haies qui encadrent ce champ de Bled d'Inde. Tout au fond un autre haie ferme l'espace. Oui un bocage peut être rectangulaire. Et plat!

J'ai bien d'autres notes et observations (et de superbes photos!) que je réserve toutefois pour mon essai sur les haies du bocage urbain...


Bon weekend!



mercredi 9 juillet 2014

Ombres d'Ormes



D'après une photographie de: Armour Landry, 1962. BANQ.


Une allée d’Ormes d’Amérique longeait autrefois la Côte St-Michel, aujourd’hui la rue Jarry. Ces arbres, déjà centenaires sur cette photo, étaient en campagne quand ils avaient été plantés. Dans la plaine, on les voyait sûrement de loin!




lundi 7 juillet 2014

Montréal est une Ville Dezigneuh




Une installation comme il y en a apparemment  toujours à la Place Gérald-Godin (qui sera refaite bientôt). Celle-ci avec un titre très recherché: Ex[pause], par Stéphanie Leduc et Manuel Baumann. 


In[sensible] et non-[curieux]

Résumé de l'affaire en copier/coller:

« Lorsque cet emplacement est occupé par deux personnes, une caméra détecte leur présence, prend la photo des participants et la diffuse sur un écran.»

« Point de rencontre, temps d’arrêt, espace entremetteur. Ex[pause], une installation interactive qui invite à s’arrêter, se donner rendez-vous, où il est possible de faire d’intéressantes rencontres. »

Voyez tout ça ici: Ex[pause] 



Pendant qu’on nous explique ainsi comment prendre une pause, se rencontrer et socialiser (dans une place où... par définition... c’est déjà exactement ce que l’on fait… passons) et de sourire pour la photo…



…et pendant qu’on nous remet les grotesques (et tellement cutes, non?) grosses chaises Adirondack, exemple de « la redéfinition de l’espace public » (NIPpaysage) on ne remarque pas, malgré tous les slogans creux de la nouvelle installation jaune…



…qu’un des beaux chênes rouges est mort… 

Puisque certains considèrent que ces arbres ne sont pas à leur place, ça en fera un de moins à déménager lors de la réfection/minéralisation.

Ah! le dezigneuh! Quand c’est pas occupé à nous apprendre comment prendre une pause, ou à nous enseigner comment nous rencontrer (enfin!) ça tue les arbres… L’architecture du paysage, ce n’est que du dezigneuh dehors? 

On nous parle constamment de l’importance des arbres en ville. Les milles et uns services qu'ils nous rendent. etc. Nous avons même une Politique de l’Arbre. Faut croire que ça pèse pas lourd dans la balance. Après tout Montréal est d’abord une Ville Dezigneuh…

La cirque passe et le cynique aboie!




vendredi 4 juillet 2014

La Chasse aux tourtes



La Chasse aux tourtes (1853) Antoine-Sébastien Plamondon (1804-1895), Art Gallery of Ontario.

Un beau tableau de Plamondon dont j'avais totalement oublié l'existence. Composition hyper-rigoureuse et bien léchée, paysage aux environs Neuville (à cette époque Pointe-aux-Trembles, près de Québec)? "Il y en a d'autres" semblent dire les deux jeunes hommes qui les pointent à gauche. "Mais mon frigo est déjà plein" semble répondre celui au fusil.

En 1853 la tourte voyageuse (Ectopistes migratorius) se cueillait comme des petits fruits et le ciel était si généreux de matière première à tourtière... ou motif à tableau.


Sara Angelucci, modification de cartes-visite.


Artiste en résidence à la Ontario Art Gallery, la torontoise Sara Angelucci, vient d'y exposer sa série d'images Aviary, sur les oiseaux disparus, dont la tourte voyageuse.


'A Mourning Chorus’ par Sara Angelucci

Il s'agit d'une transposition des chants d'oiseaux disparus.


Spécimen du Musée Redpath, photo: Roger Latour.

Ci-haut, il s'agit de ma rencontre avec l'oiseau... vue rapprochée de son plumage poussiéreux qui ne prendra plus l'air sauf celui de ma poire à plumeau...