vendredi 27 août 2010

Silence radio... involontaire!



Ce coup-ci ce ne sont pas les vacances! Le silence de Flora Urbana est strictement du a une panne d'ordinateur majeure... (je vis toujours les pannes d'ordi d'une facon majeure...). Mais ce coup-ci je doute que ce ce soit rapidement regle! Vu que cela risque d'etre couteux ... un facteur aggravant!

Vous serez patients n'est-ce pas!

Moi je vois ce que je peux faire... a bientot... esperons!

mardi 24 août 2010

Prise 2... Vous êtes tous invité au Champ des Possibles!


Prise 2... Vous êtes tous invité au Champ des Possibles!


La biodiversité d’un terrain vague.

Dimanche le 29 août à 14h. Les Amis du Champ des Possibles donneront une visite guidée de ce dernier espace vert sauvage du quartier Mile End sur le Plateau Mont-Royal. Le naturaliste urbain Roger Latour attirera l’attention sur la flore spontanée des lieux en tant que ressource pour la biodiversité. Une présentation de l’idée de Réserve de Biodiversité Urbaine sera aussi donnée.

L’apicultrice en résidence, Kathryn Jezer-Morton, nous fera une brève présentation de l’apiculture urbaine. Kathryn sera avec nous si elle n’est pas en train d’accoucher, c’est le moment pour elle!

La météo s’annonce exceptionnelle: soleil et température jusqu’à 31C. Au cas où: l’événement aura lieu beau temps, mauvais temps: apportez vos chaloupes, tuques ou crème solaire. Venez nous rencontrer, nous souhaitons vous connaître et échanger sur la nature en ville.

Durée d’environ 2 heures. Contribution volontaire de 5$ suggérée pour les activités des Amis du Champ des Possibles.

À dimanche!



Take 2... You are all invited to the Champ des Possibles!

How green is a brownfield?

Sunday, August 29th at 2 PM. Les Amis du Champ des Possibles will give a guided tour of the last wild green space in the Mile End district of the Borough Plateau Mont-Royal. Urban naturalist Roger Latour will highlight the local plants that serve as a  resource for biodiversity. A presentation of the concept of Urban Biodiversity Reserve will also be given.

Beekeeper in residence Kathryn Jezer-Morton will give a short presentation of urban apiculture. Kathryn will greet us if she is not busy greeting her child: she is expecting and this is expected this weekend!

Weather forecast is splendid: sun and 31C. Just in case: the event will take place whatever the weather conditions: bring your rubber boots, scarf or tanning lotion. Come and join us! We would love to meet you and share ideas about nature in the city.

Duration about 2 hours. A voluntary contribution of 5$ is suggested for the activities of the Amis du Champ des Possibles.

See you on Sunday!



lundi 23 août 2010

Polistes dominula, insectes urbains 2


Poliste gaulois sur des inflorescences de l'ortie dioïque (Urtica dioica)

De la famille des Vespides, la guêpe Polistes dominula (Poliste gaulois, European Paper wasp) est maintenant commune en milieu urbain en Amérique du Nord. Originaire d’Europe méditerranéenne (où elle est en expansion vers le Nord), d’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et d’Asie jusqu’en Chine elle est arrivée dans notre région à la fin des années 70, depuis la fin des années 90 à Montréal. On la trouve maintenant aussi en Australie et en Amérique du Sud.

Le Poliste gaulois construit ses nids de papier en forme de parapluie inversé, il n’est pas enveloppé d’un dôme de papier. Les nids sont fixés sur toutes sortes de structures naturelles et artificielles: troncs creux ou murs creux... C’est là aussi un avantage de son comportement généraliste: tout lui convient. Comparez ici son nid avec les autres nids de guêpes: Insectarium de Montréal.




photo: University of Alberta. Identification Atlas of the Vespidae.

Seules les reines fertilisées passent l’hiver puis au printemps ses oeufs produiront les autres individus (ouvrières). Il arrive que le même nid soit réutilisé: l’espèce gagne ici aussi un avantage sur les autres espèces, le démarrage de la colonie étant plus hâtif à un moment où il y a moins de compétitions des autres guêpes et moins d’oiseaux prédateurs. Son alimentation est aussi plus variée: chenilles et autres insectes qu’elle mastique pour nourrir les larves. Les espèces indigènes du genre Polistes ne consomment que des chenilles.

Les adultes eux se nourrissent de nectar sur les fleurs. Mais sur la première photoj e ne suis pas certain du comportement: la guêpe n’était pas pressée, ses antennes n’étaient pas agitées comme lors d’une chasse. Je doute que l’ortie offre du nectar. Bien que ce soit de trop petites proies peut-être y avait-il des pucerons? Pure spéculation: est-ce possible qu’elle se nourrissait du miellat des pucerons?


Comme la guêpe germanique Vespula germanica, elle est fréquemment à la recherche de nourriture dans les poubelles ou dans votre pique-nique: attention les piqûres de ces insectes sont douloureuses. Avec les guêpes réagissez toujours calmement en les repoussant du revers de la main. Leur agression dépend de votre comportement et elles n’attaquent pas sans raison. Sauf dans les cas accidentels: j’ai sans le savoir déjà mis le pied sur un gros nid d’une espèce terrestre. Il y a plus de trente ans maintenant... et s’est encore frais à ma mémoire... Ah! l’Okanagan! Que de beaux souvenirs!


mercredi 18 août 2010

In Laurentia, meso-Augustus



Spiranthes cernua. Une belle colonie parfumée que je retrouve à tous les ans avec plaisir. L’endroit est fauché quelques fois durant l’été. Je ne sais comment l’expliquer, ces orchidées sont ici miniaturisées, les feuilles et les inflorescences étant plus courtes. L’adaptabilité de cette espèce aux milieux anthropiques ne cesse de m’étonner. L’endroit est un dépôt de neige probablement, autour d’un batiment de ferme sur le côté de la route du Lac Supérieur (pas le très grand, ni l’autre. Celui près du Mont Tremblant... un cas de toponymie perplexant!)

Nous sommes, à vrai dire, dans “mes” Laurentides. Et les milieux que j’y préfèrent ne sont pas les milieux dits “naturels”. D’ailleurs croyez-vous vraiment que ça se trouve un milieu naturel? On entend généralement par cette expression un milieu duquel est absente toute trace des humains. Cela ne se trouve pas... parce que les humains sont... partout! Et depuis longtemps. Il y a bien entendu de la “nature”. Surtout de cette nature redéfinie et enrichie que l’on a nommé la biodiversité. Celle-ci inclut maintenant (en plus des espèces) tous les processus écologiques, y compris les phénomènes de colonisation végétale par exemple, et même ceux en réponse aux marques humaines.





Depuis la gauche: Lycopus uniflorus, Spiranthes cernua et une espèce non-identifiée de Euphrasia. On appelle ces dernières “casse lunettes”, traditionnellement elles étaient utilisées pour traiter des conjonctivites par exemple. La plante s’élevait à 7 ou 8 cm dans une assez nombreuse colonie. Ce groupe était curieusement circonscrit à un seul endroit partiellement dénudé et inondé au printemps après la fonte des neiges. En milieu urbain je l’ai déjà rencontré sur un site de dépôt de neige justement et je me demande si la présence de sel de déglaçage n’explique pas (en partie du moins) sa présence. Ne serait-ce que parce que ce sol salé exclus de nombreuses autres espèces, réduisant la compétition. Les euphraises sont hémiparasites (parasites à moitié, drôle d’expression...) et il y a 9 espèces au Québec la plupart habitant plus loin au Nord. Cela réduit mon problème d’identification mais comme je n’ai pas de spécimen avec moi, cela attendra!





Chenille de Lophocampa maculata, le Lophocampe maculé (Spotted Tussock Moth) trouvé sur un aulne. Comme les oiseaux, nous avons un peu de difficulté à distinguer la tête de l’arrière! Et si on l’attrape par un des “pinceaux” blancs ils se détachent! Ce sont des moyens de défense passifs assez efficaces, le papillon de nuit est commun dans les forêts de feuillus. Voyez l’adulte ici.





Clematis virginiana (clématite de Virginie, devil's darning needles) habite des milieux ouverts et au sol humide: rives des cours d’eau, des fossés même un peu secs en bord de chemins forestiers. Nous en avons vu beaucoup: difficile à manquer avec cette profusion de fleurs produites aussi tard dans la saison.

Il est curieusement souvent plus facile de voir la nature dans les milieux anthropisés ou urbains: nous témoignons alors des processus écologiques devant nous. Ils deviennent visibles, traçables et décryptables. Toute la beauté est là! Vous ne croyez pas? La nature est toujours intéressante, sa complexité-même la rend résiliente à notre entendement trop pressé. Il faut s’y piquer et s’y mouiller. Il faut s’y frotter et se salir. En bons petits humains immodestes que nous sommes nous devons aller y faire les figurants et servir de cibles aux mouches à chevreuil.

Peut-être sommes-nous après tout, nous aussi des hémiparasites!


lundi 16 août 2010

Visite guidée au Champ des Possibles! Remis à plus tard!


Favoriser la présence discrète de l'épilobe? 


Samedi le 21 août: Visite guidée au Champ des Possibles.  Remis à plus tard!


Désolé le temps sera pluvieux... on doit remettre l'événement à plus tard!


Si vous avez un Facebook tenez-vous au courant sur la page Facebook 
cliquez ici: Les Amis du Champ des possibles

Si vous êtes dans la région de Montréal: vous êtes tous cordialement invités à une visite guidée donnant un aperçu de la biodiversité végétale et de l’origine des plantes dans cet espace vert du Mile End dans le Plateau Mont-Royal à Montréal. Une présentation sommaire du projet de conversion de la partie Nord en Réserve de Biodiversité Urbaine (RéBU) sera aussi donnée.

La météo nous annonce du beau temps alors venez vous dégourdir les jambes dans ce Jardin sans Jardinier. Si du mauvais temps décidait de bousculer nos plans on remettra au dimanche le 22 août à la même heure. Consultez notre Facebook!

Samedi à 14:00h, durée d’environ 1:30h. Apportez vos rafraîchissements!
Contribution volontaire de 5$ suggérée pour les activités des Amis du Champ des Possibles.


Voici une carte afin de trouver le sans-pareil des terrains vagues:



View Le Champ des Possibles in a larger map

J'espère vous y rencontrer!



In Laurentia: Hortus, Ursus


Il y a encore pas mal de framboises (Rubus sp.) dans le jardin boréal: et hop!

Une fin de semaine au camp avancé de Flora Urbana dans les Laurentides. Mission: voler des fruits aux oiseaux qui ne pensent qu’à eux. Si les petits mammifères n’osent pas protester il vaut mieux par contre avoir à l’oreille les ours qui rôdent. Tout garde-manger, où qu’il se trouve, est après tout leur garde-manger... À tout saigneur, tout bonheur de se gaver.




Je suis pro-anti-oxydants

Et des bleuets, encore et encore. (Vaccinium angustifolium et V. myrtilloides). Les deux espèces croissent ensemble et il faut bien que je me décide à apprendre à les distinguer... J’y arriverai bientôt... en attendant: et hop! (miam)




Maintenant je regrette de n’y avoir goûté...

Je n’ai pas goûté aux fruits du quatre-temps (Cornus canadensis): le matagon des Amérindiens est partout dans la forêt. La plante est un véritable couvre-sol et la couleur des fruits assure que les animaux les trouvent. La plante est à croissance lente mais clairement c'est un succès.



Une certaine ressemblance avec les vrais mûres (fruits des mûriers du genre Morus)

Quand j’aurai un peu de temps je ferai une mise à jour de mes (maigres) connaissances du genre Rubus. Ces fruits avec peu de drupéoles (les “grains” de la “framboise”) sont issus d’une petite plante poussant au niveau du sol. Bien savoureux!




Chaque amélanchier rencontré ne portait que de rares fruits, un ou deux ou trois... un plus gros arbuste peut-être cinq ou six. Celui-ci en avait qu’un seul. Les oiseaux se cachent pas pour se nourrir. 




J’ai heureusement eu l’occasion d’échantilloner les fruits de l’aralie hispide (Aralia hispida, une “salsepareille”): les petits fruits noirs ont des saveurs de “root-beer” et de Coca-Cola! Contrairement aux autres espèces elle ne se trouve pas en forêt mais sur le long des sentiers et routes forestières dégagés et bien ensoleillés. À un certain degré c’est une apophyte, une plante indigène s’accomodant des modifications de l’habitat forestier par les humains.



Les fruits de la viorne cassinoïde (Viburnum cassinoides) ne sont pas encore mûrs et leur coloration unique en ce temps de l’année passera bientôt vers le bleu-pourpre.




Tandis qu’en ville les magnolias fleurissent (un peu) une deuxième fois, dans le Nord ce sont les fraisiers qui nous font une surprise. Qui sait? Je goûterai peut-être des fraises à mon prochain séjour à la Raposa!

Les étés se réchauffent et s’allongent avec des effets notables sur la flore. Mais il y a aussi les amplitudes thermiques qui changent. En effet l’écart entre le maximum du jour et le mimimum de la nuit se réduit et les nuits devenant plus chaudes. Cela aura des effets imprévisibles.

Je vous reviens bientôt avec d'autres notes sur les Laurentides.


jeudi 12 août 2010

Honey, where is the miel?


L’enfumoir
 

The miel est dans le champ. Pas n’importe quel Champ, vous vous doutez bien! Depuis ce printemps il y a une ruche d’abeilles à miel ici. À terme ce sera 4 ou 5 kilos de miel qui auront été produit. Et on y goûtera!



G. à gauche et K. à droite. 

Du bon miel urbain à la saveur de trèfle et de méga-structure, de voie ferrée et de luzerne, de pommier, mélilot et lotier... Ce sera du miel sans-pareil! Qui sait même ce que les abeilles ont trouvé dans les environs au jardin communautaire ou dans le jardin clôs des Carmélites.




Je suis resté presque trois heures hier au Champ selon mon rituel hebdomadaire. J’ai trouvé une nouvelle espèce végétale (je vais l’identifier tout à l’heure), un nouvel insecte (mais ça mériterait une chasse plus poussée et coordonnée). J’ai été témoin aussi du travail du G&K Honey Team. 




J’ai goûté au miel du Champ des Possibles. D’abord il me semblait assez doux puis toute une série de saveurs inédites. Possiblement le meilleur miel au monde! Rien de moins! On fera une dégustation avec du pain maison? Vous savez faire du pain?



Dans la partie de gauche une nouvelle recrue sort de sa cellule: “where is the miel?”





On m’interrogeait sur la compétition que pourrait représenter Apis mellifera (l’abeille à miel) pour les abeilles sauvages, assez nombreuses, que l’on trouve ici. Une réponse partielle: les trois espèces de Bombus présentes hier ne semblent pas du tout souffrir et elles étaient bien occupées sur les fleurs très nombreuses de tanaisie (Tanacetum vulgare, common tansy, p.135). Je n’ai vu aucune Apis mellifera sur ces fleurs. Les différentes espèces n’utilisent pas les mêmes plantes-ressources et quand elle le font elles ne visitent pas aux mêmes heures ou avec la même méthode. Il y a de la place pour bien du monde!



 Cliquez afin de constater

Le résultat du concours d’avant-hier: Henri est le gagnant: il a donné la meilleure réponse! Il aurait pu donner n’importe laquelle d’ailleurs et aurait quand même gagné. Il est le seul à avoir participé. Mais plus sérieusement il y a une petite différence entre “combien d’insectes trouve-t-on sur la photo ci-haut?” (la question posée) et “combien d’insectes il y a-t-il?”. Les limites de la résolution et de la profondeur de champ de cette photo me rendent incertain d’une réponse précise. Ainsi la réponse d’Henri est celle que j’aurais donné. Elle est donc automatiquement la bonne...non? (F pour : «Fiou! encore ben plus que 25 !) Trois points F.U. pour toi Henri!



mardi 10 août 2010

Sceliphron caementarium, insectes urbains 1




Pélopée maçonne buvant du nectar sur une ombelle de carotte.


Sceliphron caementarium (Pélopée maçonne, Mud-dauber) est une guêpe solitaire de la famille des Sphecides. Elle est commune en milieu urbain et y construit des nids avec de la boue sur des immeubles, pont, granges, etc. Comme certaines plantes que l’on qualifie de synanthropiques (accompagnant les humains, pensez aux pissenlits) cet Hyménoptère voyage avec les humains et c’est aujourd’hui une des plus communes sur la planète.

Ses nids comptent plusieurs cellules dans chacune desquelles elles déposent une araignée piquée et paralysée mais vivante avant de pondre un oeuf dessus. La cellule est ensuite scellée puis la larve se nourrirra, hivernera et émergera au printemps pour chasser des araignées et jouer dans la boue à son tour.




L’espèce est facile à reconnaître: noire et jaune, de forme allongée atteignant près de 30 mm et les pattes jaunes et noires. Les ailes sont brunes ou noires. L’abdomen est porté par un long rétrécissement (un pétiole). Ces guêpes ne sont pas du tout agressive et ne défende pas leur nid. Et c’est bien heureux: leur piqûre (très rare) est douloureuse.




Et puisque vous aimez les concours et que je suis sur le sujet de la carotte...combien d’insectes trouve-t-on sur la photo ci-haut? Comme toutes les photos sur ce blogue: cliquez sur celle-ci pour un agrandissement!
  • a- 1 à 5
  • b- 6 à 10
  • c- 11 à 15
  • d- 16 à 20
  • e- 21 à 25
  • f- encore plus!

Tout le monde peut participer, aucune connaissance spéciale des insectes n’est requise. J’accorde 3 points pour la première bonne réponse. Je publie la réponse jeudi.




dimanche 8 août 2010

Dans un cinéma près de chez moi....



Ma belle grande onagre!


Voici quelques photos et notes éparses relevées hier en quelques instants, dans un mini-terrain vague.




L’impatience de l’abeille



Les bourdons raffolent du nectar des impatientes. Mais voilà: il se trouve tout au fond du long éperon et il faut de grands efforts pour l’atteindre. Une étreinte incomparable (?) où l’abeille déploie toute son énergie afin d’y enfouir la tête et allonger la langue.  Elle doit aussi se faire déchiqueteuse et réduire la fleur en lambeaux, déchirant les pétales afin d’aider la manoeuvre. Regardez la fleur à l’arrière-plan de la photo de droite. De rudes noces de nectar!


C’est une espèce du genre Bombus, une cousine des abeilles à miel mais plus grosse et plus poilue. Comme l’abeille domestique, elle cherche le nectar et le pollen. Les quelques vingt espèces de bourdons que nous avons au Québec sont de très utiles pollinisatrices. Je ne donne pas le nom latin de cette impatiente, vu que je n’ai toujours pas reçu les bonnes réponses à la question de vendredi (voyez les commentaires de ce billet plus bas). Il y a bien quelques lecteurs qui ont un exemplaire de mon livre, non...?





L’ombelle de la carotte, elle, ne cache pas son nectar au fond d’un éperon. Les insectes à langue plus courte y ont donc accès facilement. Et il y en a pour tout le monde! C’est bien trois espèces de guêpes qui sont réunies ici. C’est l’ordinaire de la tablée chez Daucus carota.




Les spécimens de Persicaria lapathifolia (p. 246) atteignent ici leur plein développement: il y a peu de compétition sur un sol encore pas mal dénudé. Les noeuds de la tige sont rouges en plein soleil et l’attache du pétiole de la feuille se termine en une pellicule translucide (un ochréa) dont la base aussi est colorée. Cet organe est un caractère particulier et distinctifs de la famille des Polygonacées. Chaque espèce a un modèle différent.

Papillon urbain probablement le plus fréquent le piéride du choux (Pieris rapae) se prend une lampée de nectar sur une vesce jargeau (Vicia cracca, p.209) . Pourquoi pas? Il venait tout juste de visiter les fleurs d’un vélar fausse-giroflée, une plante de sa famille de prédilection: celle des Brassicacées, famille du... choux!






Ben là, je suis surpris! Quand même! Je passe ici tous les jours et m’arrête au moins une fois la semaine. Une raiponce (Campanula rapunculus) et une verveine (Verbena hastata). Étonnant!






Et pour me faire plaisir (et à une lectrice du blogue aussi) un peu de pourpier (Portulaca oleracea), voyez les libellés (cliquez sur Portulacacées) dans la colonne de droite pour ma série de billets sur cette plante.




La dangereuse gluante!!!! 

J’avais photographié cette plante il y a quelques semaines n’ayant aucune idée de ce que c’était. Les feuilles étaient alors bien plus petites. Si j’avais alors pris la peine de les toucher comme je l’ai fait hier, je l’aurais reconnu! Maintenant c’est clair et assez extraordinaire. Je ne la vois pas souvent et je ne l’ai pas croisé depuis trois ans. Je suis comblé! J’ai le goût de vous faire cogiter un peu... Allez! Un autre concours! Je sais bien que vous ne pouvez pas la toucher et la reconnaître tactilement comme moi (à supposer que vous connaissiez la plante bien sûr). Alors je vous donne des indices: famille des Solanacées, les feuilles sont souples, molles, velues et collantes... (oui... elle est dans mon guide). Ses graines survivent longtemps enfouies dans le sol et si des travaux les font remonter à la surface: elles germent. Cela constitue un indice intéressant (qui ne vous aidera peut-être pas... j’en conviens) qu’il devait y avoir une ferme et un jardin avec des plantes “médicinales” ici. Il y a bien longtemps...


Vu le niveau de difficulté de ce concours je donne 5 points F.U. à la première personne qui me donne le nom de la plante! Si vous avez le livre: c’est gagné!






Et où-donc se passe tout ça? Dans un cinéma près de chez moi.... Ici dans ce petit terrain vague des plus ordinaires et temporaires. Avec encore des découvertes à offrir. Évidemment j’aurai l’endroit à l’oeil pour la floraison de l’extraordinaire Solanacée...

Et pour le concours: lecteurs à vos recherches!





vendredi 6 août 2010

Enfin la saison des impatientes!


Impatiens parviflora, habituellement rare mais présente en masse dans ce quartier.

Hier j’étais invité à donner une visite guidée de ruelles dans le quartier Milton Parc à Montréal. C’était dans le cadre de École d’été sur l’agriculture urbaine organisée par le CRAPAUD. Les ruelles ont quelquefois une flore imprévisible et comme c’est au centre-ville la biodiversité n’est pas aussi grande que dans un terrain vague. Alors les jours précédents j’ai fait un peu de repérage. Ça me donne aussi l’occasion de vous montrer quelques photos des lieux visités et des alentours. Parce que je n’ai aucune photo de la journée de la visite! Voici mon bref rapport bien illustré.



Le jardin si vert derrière la maison Notman. Remise à voiture.

Mon propos était de souligner l’importance de la biodiversité en milieu urbain, parmi nous... et nous parmi elle! Comme il s’agissait de personnes intéressées à l’agriculture urbaine, parler d’aménagements des parcs et des ruelles afin de favoriser les abeilles n’a pas semblé trop exotique!




Vue d'une ruelle verte vers l’ouest et vers l’est.



 Et ici vers le nord.



Une autre ruelle du quartier. J’aime bien cette organisation didactique, une ruelle botanique: vous pouvez nommer ces trois espèces d’impatientes? La première personne qui m’envoie la réponse aura trois points!



Source de nectar privilégiée par les gros bourdons (abeilles de genre Bombus).



Et ce drôle de bout de rue, en oblique en regard de l’orthogonale des rues du quartier et à une demi-échelle très inhabituelle. On est transporté! Maison en partie du milieu du 19e siècle quand c’était la campagne ici.




Et surtout ce magnifique grand érable à Giguère (Acer negundo) à droite de l'image. Probablement centenaire, possiblement plus! Son compagnon à gauche a été abattu.

J’en ai parlé évidemment avec tout le respect qu’on lui doit et toute l’affection que je lui porte. C’est la partie la plus importante de ma “mission”: aimons l’érable à Giguère! Même si on a pas la moindre idée de qui était ce Giguère.




La photo ne lui rend pas justice: il est gros, grand et noueux avec de longs bras. Un arbre c’est le cumul des tumultes, des douceurs et des airs du temps. L’érable à Giguère est le meilleur agrégateur des décennies: sans mensonges il montre tout! L’archiviste temporel par excellence et sans aucune prétention, sans noblesse. Du temps dure qui dure! Puis s’effondre. C’est pour ça qu’on l’aime pas cet arbre: il est vrai! C’est aussi ça, la biodiversité urbaine.



Un exemple d’agriculture urbaine automatique: deux plants de tomate. 

J’ai eu l’occasion de discuter avec quelques-uns des participants et d’apprécier leur ouverture d’esprit occupée à redéfinir le milieu urbain. Rafraichissant! Et nous avons goûté à du pourpier poussant sur le trottoir de la rue Prince Arthur.

Merci à Jean-Philippe Vermette, coorganisateur de l'école d'agriculture urbaine 2010 de m’avoir invité et fait découvrir ce petit lieu d’un autre temps, habité par un mauvais arbre de cent ans. 

Le site du CRAPAUD ici.



jeudi 5 août 2010

Montréal se Montreuilise?



“Les jardiniers de la ville intègrent désormais dans leurs pratiques les préoccupations concrètes du développement durable : les produits phytotoxiques sont abandonnés, des talus ou des friches sont ensemencés en prairies urbaines, les fauchages ont lieu au moment de la montée en graines, on diversifie des plantations afin de limiter la propagation de maladies et les attaques de prédateurs, des petites zones résiduelles sont fleuries, on utilise du broyat de bois d’élagage contre herbes indésirables et pour préserver l'humididité, etc.”

Plus d’info:
Merci à Mathieu Régnier pour ce lien

mercredi 4 août 2010

Centaurium pulchellum, l’érythrée élégante


 Ces plantes ont à peine 2 cm de haut: on ne les voit pas toujours malgré la couleur!
 À chaque fois que je la rencontre c’est un plaisir renouvelé. Mes grands pieds l’ont sans doute écrasé souvent sans le savoir! Je connais mieux son habitat maintenant et je suis plus attentif. Elle prend de plus des formes différentes selon le milieu et l’ensoleillement. Dans un sol dénudé c’est une lilliputienne de quelques centimètres à peine visible, même en s’arrêtant. Quand elle est présente elle est en étendue colonie toujours peu dense: elle ne cherche pas à faire mentir son élégante discrétion. Je l’ai aussi croisé en grande forme atteignant presque 30 cm. Mais elle se cachait alors en partageant l’espace au pied de roseaux de 2 mètres. Je me suis toujours demandé comment elle arrivait à tirer son épingle du jeu parmi ces géants!

Les géants, elle connaît. Et les géants la connaissent aussi. Le genre Centaurium est un rappel de son rapport avec les Centaures et plus spécialement le centaure Chiron. La mythologie grecque le présente comme un grand sage: médecin, bon chasseur, connaisseur des plantes et de leurs usages, tuteur et protecteur des héros. Homère dit de lui qu’il est “le plus juste des centaures” et d’une exemplaire conduite morale. C’est lui qui enseigna la médecine à Asclépios le dieu de la médecine pour les Grecs. Chiron s’est guéri d’une grave blessure avec cette plante. Un énorme et puissant centaure cassant du lion et du loup à mains nues et s’intéressant à cette petite élégante chose. Riche mythologie!




 Arrivée de lointains rivages, mes sabots te connaissent maintenant!

Le genre Centaurium (famille des Gentianacées) compte une cinquantaine d’espèces. Ce sont des plantes glabres (sans poils) avec des feuilles opposées. Les sépales sont fusionnés à la base et les pétales (habituellement 5 mais à l’occasion 4 pour nos deux érythrées). Les tiges de nos espèces sont carrées: faites-les tourner doucement entre vos doigts pour le constater.

Je l’avais confondu avec Centaurium erythraea* (érythrée petite-centaurée) qui est une plante plus grande (jusqu’à 50 cm) avec une rosette de feuilles à la base, dont les fleurs plus grandes ne sont pas portées par un pédicelle (et quelques autres caractères pas clairs qui continuent à me chicoter...). Cette dernière est apparemment plus rare ici et je ne l’ai jamais vu. Bien qu’elle ne soit souvent pas plus haute que quelques centimètres, notre Centaurium pulchellum (l’érythrée élégante) atteint 30 cm au maximum et n’a pas de rosettes de feuilles à la base. Les fleurs sont portées par un pied allongé (pédicelle) bien apparent qui les élèvent au-dessus des feuilles. L’ensemble est plus délicat et... élégant que l’érythrée petite-centaurée.

Notons que l’on connaît un hybride hautement fertile entre les deux espèces en Angleterre. Il a justement ces caractères intermédiaires qui m’égarent comme la longueur du pédicelle et de la corole.  Peut-être qu’un jour j’aurai l’occasion de pousser un peu la chose et de vérifier la possibilité que l’hybride soit présent ici aussi. C’est peut-être la source de ma confusion: je ne m’appelle pas Chiron!





Ci-haut à gauche trois spécimens typiques. Au centre, Centaurium erythraea**, notez l’absence de pédicelle sous la fleur. Si vous comparez à la fleur de Centaurium pulchellum à droite vous remarquerez le pédicelle qui porte la fleur bien au-dessus des feuilles (juste au-dessus de la brindille...)

On trouve l’érythrée élégante sur des sols perturbés et dénudés... et pour cause! Comme d’autres espèces du genre c’est une plante de littoral et de marais salés en Europe et ailleurs. Ici en Amérique il faut la chercher au bord de fossés longeant des chemins ou dans d’autres endroits périodiquement inondés. La plante est halophyte, c’est à dire qu’elle pousse où le sol est chargé de sels et c’est certainement vrai des fossés le long des chemins, routes et autoroutes à cause du sel de déglaçage répandu. C’est aussi souvent le cas de sites industriels, voies ferrées et sites de dépôt de neige chargée de sel. Peu de plantes réussissent à vivre dans un environnement aussi difficile.

Ses graines survivent mieux que les autres dans un sol chargé de sels minéraux et l’arrivée de l’eau (fonte des neiges, inondations périodiques) réduit la salinité du sol qui empêchait jusque là sa germination***. La plante habite donc des endroits inondés au printemps et ses graines semblent même exiger l’inondation lessivante afin de lever leur dormance. Comme d’autres plantes halophytes de milieux humides (Ranunculus cymbalaria, certains joncs) ou secs (Atriplex, Kochia scoparia, Chamaesyce, etc) elle a peu de compétition dans sa micro-niche.


La belle petite m’occupera encore, j’aimerais avoir de meilleures photos!

L’élégante est impossible à photographier! En studio je veux dire, immanquablement j’arrive chez moi et les fleurs sont fermées! Faut dire que c’est quelques kilomètres à chaque occasion... J’essaie de la cultiver mais sans grand succès: elle a fait quelques fleurs puis a dépéri... À la maturité les anthères qui s’ouvrent se tordent en spirale pour relacher le pollen, c’est un caractère partagé par toutes les espèces de Centaurium et de cela je ferai une photo. Promesse de Centaure!

Notes


* Les autres billets où j’ai parlé de cette plante en la nommant Centaurium erythraea:

Deux lilliputiennes pour le prix d’une. 
Attrape-plante, encore du nouveau.
Attrape-plante 2010.
Mon champ d’études.

**Tiré d’une planche de Centaurium erythraea de Otto Wilhelm Thomé, Flora von Deutschland Österreich und der Schweiz (1885)

***S. Zivkovic, et al, Effect of NaCl on seed germination in some Centaurium Hill. species (Gentainaceae), Arch. Biol. Sci., Belgrade, 59 (3), 227-231, 2007.

Struwe & Albert, Gentianaceae. Systematics and Natural History. Cambridge University Press 2002