lundi 29 avril 2013

Érable négondo, Acer negundo, Manitoba maple






Sans pétales, ni sépales, les fleurs du garçon de l'Érable à Giguère* sont partout déployées dans le quartier. L'espèce Acer negundo est dioïque: il y a des arbres garçons et des arbres filles.

Comme s'est souvent le cas chez les arbres dioïques, la floraison des uns et des autres ne coïncide pas tout à fait. Question de favoriser un bon brassage génétique, les mâles d'un peu plus loin ou dans un micro-climat sensiblement différent fleurissent un peu plus tôt ou plus tard.




Vous le voyez facilement sur ces photos: le long pédoncule grêle et velu des fleurs mâles est fait pour être agité par le moindre vent. Techniquement l'anthèse (la "floraison") c'est quand les anthères s'entrouvrent, libérant le pollen qui est mûr. Quelques anthères sont justement ouvertes sur la photo. C'est ce qu'indique la flèche.


Le vent agitera tout ça et les grains de pollen seront portés à gauche à droite, en haut et en bas, de tout bord tout côté, loin des soeurs toutes près. La consanguinité n'est pas interdite mais elle n'est pas favorisée.


Giguère prend l'air! 



*L'arbre est connu sous de nombreux noms, il y a aussi: Érable à feuilles composées




dimanche 28 avril 2013

Érable de Norvège, Acer platanoides, Norway maple






À coup sûr, dans la catégorie "bourgeons" c'est un gagnant. Regardez-moi ce végétal velu et à l'allure animale. L'érable de Norvège est massivement présent à Montréal et dans des nombreuses villes Nord-Américaines. 


Sa tolérance au milieu urbain lui a donné une place de choix. On l'a aussi planté dans des endroits où on souhaite l'extirper maintenant. Je pense au mont Royal.





C'est un autre érable mal-aimé, jugé indésirable parce qu'exotique (oui), envahisseur (oui) et qui a tendance à exclure toute autre espèce sous son ombre dense (vrai).





L'horticulture entre en conflit avec l'écologie et la préservation de la biodiversité... La chose était pourtant si prévisible! Un érable du nord de l'Europe introduit dans un pays... d'érable. Sur le mont Royal il déplace sans difficulté notre arbre-emblème, l'Érable à sucre. C'est mal foutu!





Le spécimen dans les deux dernières photos commence à fleurir. Ce sera une grande décoration de taches jaunes partout au-dessus des trottoirs.


Les érables font des samares, des tonnes de samares. L'Érable de Norvège se resèmera. C'est déjà le cas dans ce groupe près de chez moi: des semis se trouvent au pied des grands. Et maintenant, avec le réchauffement climatique, on essaie, on introduit d'autres espèces. Alors c'est au tour de l'Érable champêtre (Acer campestre, Field maple).


Il se resèmera...




jeudi 25 avril 2013

Ruelle ouverte







Babylone de balcons et d'échelles, Grand Canal des petits, vrilles et merveilles.






Le privé presque partagé, béton, bois et fer.





Perce-bitume, fend-bloc.





Téléféerique de bobettes 





Distraction de la cité, monde qui est


Votre anti-chambre y donne. La saison des ruelles est ouverte!





mardi 23 avril 2013

Nocturnes















Quelques photos de nuit, question de renouveler le regard sur les arbres. Pas aussi bon que les mystérieuses photos de Benoit Paillé chez Paradis Express. Allez-y voir!






lundi 22 avril 2013

Marché Saint-Jean-Baptiste vers 1930






Le marché Saint-Jean-Baptiste au coin de la rue Rachel et du boulevard Saint-Laurent vers 1930. On dirait plutôt 1830! (Photo Archive de la Ville de Montréal).








C'est aujourd'hui le parc des Amériques. Photo Monsieur Guy Google.







dimanche 21 avril 2013

Ulmus thomasii fleurit







Vendredi, l'Orme à Thomas commence sa floraison. La croissance des fleurs faisait pression et entrouvrait les écailles de ses bourgeons. Les feuilles viendront ensuite. C'est le printemps discret des arbres.




samedi 20 avril 2013

Affeuillir




Photo: Frank Hege, National Geographic. Caroline du Nord, vers 1892.


Quelle est l'expression correcte? Doit-on dire "naître dans les choux", "sous une feuille de chou" ou "sur une feuille de chou"? L'imprécision anatomique de l'expression, les variations qu'elle autorise, semblent indiquer une improvisation ou une machination mystifiante. On nous cache notre origine.



Photo Missouri Botanical Garden, 1902.

On le sait, nous sommes grands maintenant, les choux n'ont rien à voir avec la naissance des enfants. Mais alors d'où viennent-ils? Une recherche approfondie me permet de répondre à la question qui hante les bouts-de-choux quand ils ouvrent pour la première fois les yeux: "où suis-je?".




Les pieuses fillettes prient d'être choisies.


Comme le prouve cette riche documentation visuelle les enfants naissent sur des feuilles de nénuphars et en plein centre (précision anatomique)! Je le sais vous êtes sous (ou sur) le choc. Notre phylogénie est macrophyllique. Ça rassure!


Mais d'où vient cette méprise? 



Même les célibataires barbus pouvait se choisir un petit humain.

Chou, nénuphar: personne ne suggère un degré de parenté entre ces plantes. Elles diffèrent sensiblement. Pour commencer, les choux viennent de Bruxelles et les nénuphars de Lamazonie. C'est loin. 



Un autre couple heureux!


Au lieu de dire "naître" on disait autrefois "affeuillir", comme "se poser sur une feuille". Les petits tombaient du ciel puis les familles visitaient les bassins des plantations afin de choisir la marmaille de leurs rêves. Les meilleures pouponnières offraient une grande sélection et toute une gamme d'âges.



Les modèles avec chapeaux étaient recherchés bien que plus chers.


Les plus fortunés pouvaient se procurer toute une famille. Une pleine maisonnée, tout d'un coup! Un chien, un jardinier et un esclave en prime! La belle époque!




Que ce soit sur Victoria amazonica ou Victoria cruziana, plantes aquatiques aux grandes feuilles flottantes, les enfants grandissaient en plein soleil. Ça leur faisait de beaux grands yeux.
 





Pour en savoir plus sur ces plantes et leur pollinisation écoutez cet extrait de "The Private Life of Plants" (BBC), narration de David Attenborough:









 

Bon weekend!




vendredi 19 avril 2013

Chancre du Caryer cordiforme






Mercredi au parc Angrignon on a vu un Caryer cordiforme (Carya cordiformis, Bitternut hickory) qui portait d'étranges galles. Je crois le sujet peu documenté au Québec alors je vous montre cette photo et vous donne quelques informations.


Il s'agit en fait d'un chancre formé par un fongus du genre Phomopsis. Il y a plusieurs espèces de Phomopsis et les
chancres produits ont une apparence différente selon la plante-hôte. Chênes et Ormes sont aussi atteints de cette pathologie mal connue qui ne semble pas mortelle toutefois. D'autres végétaux sont infectés: Phomopsis viticola sur la vigne, Phomopsis juniperovora sur Thuya et Génévrier, etc.


Il y avait de jeunes Érables rouges au tronc déformés et bosselés. Je regrette de n'avoir fait de photo, il s'agit probablement de la forme initiale de l'infection.


Voyez ce lien pour le fongus Phomopsis sur des érables:

Falling Leaves Reveal Unsightly and Mysterious Galls



jeudi 18 avril 2013

Couleur chantante: les Cardinaux







Clichés volés avant qu'ils ne s'envolent! Ce sont des agrandissement de photos vite faites alors qu'il pleut dehors... pardonnez la piètre qualité!

Deux mâles de Cardinal rouge (Cardinalis cardinalis, Northern Cardinal) qui chantait en compétition pour une femelle. D'abord sur la rue dans les Érables argentés en fleur, puis, volant par-dessus l'immeuble je savais pouvoir les rejoindre dans le peuplier de la ruelle. C'est fait!


Bah! C'est un petit scoop!



La Forêt D'Angrignon




Il y a encore de la glace sur l'étang.

Nous sommes allé aux arbres au parc Angrignon mercredi. Ce lieu, assez inattendu à vrai dire, est une véritable merveille. On dit bêtement "parc Angrignon" et on pense parc La Fontaine… Mais ça n'a rien à voir tant il y avait de la variété ici. Il faudrait bien plutôt dire: la Forêt D'Angrignon. De nombreuses espèces d'arbres et surtout des individus de tous les âges: des moribonds pour les nombreux pics, de vieux costauds, de grands gaillards vigoureux et des plus jeunes, enfin de nombreux semis. C'est une… forêt! De qualité! 



Un petit bayou printanier

Même le cher mont Royal perd des plumes! Bon, la fréquentation des deux parcs n'est pas comparable. Elle est à l'évidence moins élevée à Angrignon. Cela permet une excellente conservation et une régénération en direct des toutes les espèces d'arbres identifiées. Par exemple on trouve de superbes spécimens de Cerisier tardif (Prunus serotina, Black cherry) sur la montagne. Mais je n'y ai jamais vu un seul semis… La fréquentation... l'écrasante fréquentation...



 Probablement le plus grand peuplement de Fagus grandifolia.


Nous avons vu quelques papillons Morio qui semblaient tout fraîchement sortis pour nous emballer! C'est toujours une rencontre chargée d'allégresse printanesque: il y a quand même encore de la neige par endroit! Des papillons qui ont survécu à la dernière saison glacée, un peu abimés, secouant par des battements d'ailes assez lents les derniers noeuds gelés de leur corps. Hep! L'effet sur mes propres os est assez agréable. Je n'ai pas de photo... Un peu chargé de mes sacs et équipements je n'ai pas toujours l'aisance de photographier ces petites brises vernales si colorées.
 



Hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia).


Et des arbres, qu'en est-il?

Chênes rouge (Quercus rubra, Red oak) et à gros fruits (Quercus macrocarpa, Bur oak), de nombreux Hêtres à grandes feuilles (Fagus grandifolia, American beech) dont de très grands, Ostryers (Ostrya virginiana, Ironwood) de tous âges, Cornouillers (Cornus spp.) de deux espèces, Érables à sucre (Acer saccharum, Sugar maple) et peut-être aussi l'Érable noir (Acer nigrum, Black maple), Érable rouge (Acer rubrum, Red maple) Érable argenté (Acer saccharinum, Silver maple), de beaux Noyers cendrés (Juglans cinerea, Butternut), Caryers cordiformes (Carya cordiformis, Bitternut hickory) et, curieusement, un seul Caryer ovale (Carya ovata, Shagbark hickory) etc, etc.

Ostryers (Ostrya virginiana, Ironwood)


Et des ormes: d'Amérique, rouge et peut-être un autre… Comme ces arbres fleuriront bientôt ils nous donneront des samares on en aura le coeur net.

Cerisiers tardifs, Peuplier deltoïdes, Frênes douteux (le rouge et???) de bonne taille, Charme de Caroline, et toutes sortes d'arbustes de la famille des Rosacées. 


Ouf!

Quel est le nom de cet arbuste?


Rien n'est plus agréable que d'arriver devant un petit arbuste qu'on ne connaît pas, en fleur! Nous nous sommes cassé la tête à essayer de lui donner un nom, rien à faire!

De pareils bourgeons très poilus et des fleurs qui émergent à l'instant (littéralement…), quelle chance! On peut connaître de nom d'une plante et avoir vu cent fois un dessin au trait dans la Flore Laurentienne, la voir en vrai ici, aujourd'hui, quelle veine. Je l'ai identifié dès mon retour à la maison. C'était la première fois que je voyais cette espèce. On me dira de sortir plus souvent... Enfin... à ma décharge je sors assez souvent mais sur l'île de Montréal! Et ce mystérieux sujet y est assurément rare!


Faites un effort et dites-moi son nom.



Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus, Red-winged Blackbird)


Notre visite de cette Forêt d'Angrignon? On a aimé? Le bonheur total! Une seule journée de printemps ensoleillée parmi la grisaille et le demi-froid qui l'entoure. Il fait gris encore ce matin. Une seule journée et nos amis les divers printemps sortent nous accueillir. Un rendez-vous réussi! Charles nous avait apporté une tisane d'épinette (c'était mon souhait justement) et il y a ajouté du tilleul. J'avais fait un gâteau carotte-coco-noix-de-grenoble.


Tout ça nous a bien réussi.


La Forêt d'Angrignon. Bel après-midi vous croyez?



mercredi 17 avril 2013

Les yeux du chat




















Photographier un chat que l'on ne connaît pas: difficile. Mais c'est surtout utile, comme une nécessaire répétition, je ferai mieux la prochaine fois. 


Je crois qu'il s'appelle Manouche. Il visite dans le coin de temps à autre. Il se fait garder chez la Dame-chats des alentours. Avec tous ces billets sur la prédation des oiseaux par le chat domestique, on croit que je n'aime pas les chats. Pour beaucoup c'est donc leur vouloir du mal. C'est une drôle d'équation. Pour moi les chats sont des crocodiles à fourrure, c'est tout!



Aux crocodiles et aux chats, je préfère les oiseaux!





mardi 16 avril 2013

Des classiques de retour




Mes copies de ces livres


L'éditeur Fleurbec fait une ré-édition des tomes 1 et 2 de Plantes sauvages des villes et des champs. Je n'ai pas encore vu mais on nous annonce une amélioration ou le remplacement des photographies, couvertures et formats. Dommage qu'ils n'aient pas pensé à en faire qu'un seul ouvrage. Des classiques qui auraient pu en être un!



En librairie ou chez l'éditeur vers le 30 avril. Commandez ici: Fleurbec





Triton vert juvénile, Eastern Newt, Notophthalmus viridescens viridescens



Pour terminer, un rappel de ce site de référence: 


Quand les poules avaient des dents




Sinovenator changii et Tyrannosaurus rex, John Conway.


Les reconstructions d'animaux fossilisés par l'artiste John Conway sont quelquefois spéculatives, mais ce n'est pas un très gros problème… L'artiste ne fait pas différemment des paléontologues ou des artistes du passé. Les représentations des dinosaures ont bien changé depuis une quinzaine d'années. Tant pour la démarche et l'allure que la présence de plumes…

C'est toute la valeur du travail de Conway: une représentation qui se précise. À ceux qui disent qu'un Tyrannosaure couvert de plumes serait moins terrible l'artiste répond avec génie.


Voyez son site pour trembler un peu: 
John Conway


Et tant qu'à y être allez voir aussi le site de Gregory S. Paul


Merci à Brian Switek, son Twitter: @Laelaps



samedi 13 avril 2013

Ilha do Corvo et ses chats...


Les hommes ont oublié cette vérité. Mais tu ne dois pas l'oublier, dit le renard. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Le Petit Prince.
 


Sommet de Corvo. Photo: Jorge Francisco Martins de Freitas


L'île de Corvo (Île du Corbeau) est la plus petite île de l'archipel des Açores. Les Portuguais ont colonisé cette île il y a environ 500 ans. Elle est la plus au nord de l'archipel et repose sur la plaque continentale de l'Amérique du Nord. L'archipel des Açores est en fait né de la rencontre de la plaque européenne et de la plaque nord-américaine. La majorité des Portuguais de mon quartier viennent de ces îles. Ils y avaient en quelque sorte déjà un pied ou deux: c'étaient déjà des Américains.




Étonnant de découvrir que l'île est envahie par Hydrangea macrophylla. Photo: Wikipedia


L'écologie de l'île de moins de 18 km2 a évidemment été modifiée et la végétation d'origine est en bonne partie disparue suite à l'introduction de petits mammifères (souris, rats et chats) et surtout l'élevage du mouton pour la laine. Mais la végétation n'est pas seule à reculer.



Le Puffin cendré. Photo: Wikipedia


L'oiseau de mer le Puffin cendré (Calonectris diomedea), une espèce en déclin, a des colonies et d'importants sites de nidification sur l'île.


Une étude de 2012* sur Corvo a fait le suivi de l'impact des prédateurs (souris, rats et chats) sur six colonies de l'oiseau pendant trois ans. Il n'y a pas de grande surprise: le chat est le plus important prédateur. Les oiseaux n'ont aucun comportement d'évitement de ce félin… ils ne se sont pas encore adaptés à cette nouvelle situation (quelques centaines d'années, c'est court pour une pareille évolution adaptive…). Sur l'île (comme ailleurs) le chat est un prédateur soutenu, soigné et… adoré! Aucun prédateur ne fait pression sur ses populations. À coup sûr le chat est une espèce exotique dangereuse pour un oiseau. Et quand il s'agit d'une espèce en déclin il faut probablement agir.




Quittons notre insularité écologique. Photo: Wikipedia.


Retirer les chats de bien des îles est nécessaire mais il faut y aller prudemment. Les rats aussi ont une prédation des oeufs et des oisillons et on imagine bien le difficile mais nécessaire synchronisme… Retirer les chats ferait exploser la population de rats. Paradoxalement dans l'état actuel les rats ont un effet bénéfique sur les oiseaux: les chats s'en prennent d'abord à eux... Néanmoins le chat demeure le prédateur numéro un des oiseaux sur Corvo, ne vous y trompez pas!






"C'est la nature!" me répond-t-on toujours quand je parle de la prédation inutile et évitable du chat en milieu urbain (ou sur Corvo). Le chat domestique est une "création" humaine, essentiellement sélectionné à l'origine** comme machine à contrôler les rongeurs. Le chat, c'est la nature? Il faut certainement alors raffiner notre définition de nature… afin d'inclure les autres machines agricoles. Il faut surtout étudier la place du chat dans l'écologie urbaine avec des théories vérifiables. Une théorie assez performante est la "mesopredator release hypothesis" (MRH). En une phrase cela prédit qu'en l'absence d'un grand prédateur (disons: loup, coyote… chien…) les prédateurs moyens (méso-prédateurs) comme le chat ont le champ libre de se reproduire. Et de s'en prendre sans gêne à leurs proies. 


Ce grand prédateur (on dit: "superprédateur") est ordinairement absent de notre milieu. On a chassé le loup depuis longtemps (même si le coyote se pointe...) et on a introduit le chat domestique. Il serait pourtant "naturel" qu'un superprédateur y soit présent… n'est-ce pas? Si on laissait nos chiens libres de vivre, se reproduire et chasser dehors? Tout le monde qui aime la nature serait content, non? Les propriétaires de chats, non… les oiseaux, oui!


Vous êtes responsables de la prédation des oiseaux par votre chat. Gardez-le dans la maison, vous n'êtes pas agriculteur!




*Hervías, S., A. Henriques, N. Oliveira, T. Pipa, H. Cowen, J. A. Ramos, M. Nogales, P. Geraldes, C. Silva, R. Ruiz de Ybáñez & S. Oppel. 2012. Studying the effects of multiple invasive mammals on Cory’s shearwater nest survival. Biological Invasions, DOI 10.1007/s10530-012-0274-1

**pour le amateurs de chat: je précise "à l'origine". Je suis poli, soyez-le!

Quelques liens:

Multiple Predators on Corvo Island (merci pour la citation du Petit Prince)


vendredi 12 avril 2013

Neige argentée





Les grappes de fleurs sont couvertes de neige.  



Depuis quelques jours les Érables argentés (Acer saccharinum) sont en fleur à Montréal. C'est dans l'ordre des choses, l'arbre fleurit tôt. C'est peut-être moins dans l'ordre des choses, il neige ce matin! Si!


Je note aussi que l'Orme d'Amérique (Ulmus americana) a tout juste commencé à fleurir.


Bon je retourne photographier mes spécimens... bien au chaud!









Chicot févier, Gymnocladus dioicus



Gymnocladus dioicus, Chicot févier, Chicot du Canada, gros févier, caféier du Kentucky, Kentucky coffeetree






Cet un arbre très distinctif autant par son écorce (surtout quand il est jeune), ses immenses feuilles bipennées (jusqu'à presqu'un mètre!) que ses grosses et dures gousses qui passent l'hiver sur l'arbre. C'est comme ça que je l'ai photographié hier. Alors que ces gousses faisaient des clocs! en tombant sur le trottoir et une bagnole*...






Littéralement Gymnocladus veut dire "branche nue", et dioicus signifie "dioïque", c'est-à-dire que l'espèce compte des arbres qui sont soit mâles, soit femelles. Ce sont ces derniers qui porteront les grosses gousses qui passent l'hiver au bout des branches. Il est de plus en plus planté car il supporte bien le milieu urbain. Il n'est pas indigène ici mais il l'est tout au sud en Ontario.

 
Il est de la même famille que les pois: celle des Fabacées avec d'autres arbres comme le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ou le Févier épineux (Gleditsia triacanthos) mais les racines ne portent pas de nodules permettant la fixation de l'azote. Évidemment tous ces arbres font des gousses qui portent les graines comme une cosse de pois. Ils sont alors plus ou moins désirables...






Comme le nom anglais (Kentucky coffeetree) le suggère on faisait rôtir les gousses et les graines qui fournissaient un succédané au café. Les feuilles et les fruits contiennent de la saponine, une molécule toxique pour les insectes, cela explique que l'arbre ne connaît pas de ravageur. Un usage ethnobotanique de la saponine est pour la pêche: il s'agit d'un toxique pour les animaux à sang froid et si l'on jette à l'eau de grandes quantités de fruits les poissons seront tués, prêts à être ramassés. 


Les gousses suspendues au bout des branches font en effet penser à des appâts au bout d'un fil de pêche. Si vous marchez sur le trottoir à la recherche du printemps ne vous faites pas attraper!



*On développe évidemment des cultivars mâles ('Expresso', 'J.C. McDaniel' et 'Stately Manor') qui ne risque pas de tambouriner sur les automobiles...