vendredi 31 octobre 2014

Esprit de poteau






Que fait cet écureuil? Il profite du soleil par cette belle journée du tard automne? Il fait du yoga de poteau? Il est resté là au moins une heure dans cette étrange attitude.




Peut-être est-il en train de méditer ou de prier? Je me rends compte que nous ne connaissons rien de la vie spirituelle des zécureux. Rien!



Bon vous avez remarqué (n'est-ce pas?) que je suis moins actif ici. C'est que je suis pas mal actif ailleurs! Entre autres : j'écrivons, voyons! Je circule dans mon bocage (ici et ici). Je ne mettrai en ligne donc que des billets courts...


Et spirituels!





jeudi 23 octobre 2014

Habenaria medusa






Photo: Thomas, Orchid Talk Forum


Photo: Thomas, Orchid Talk Forum



L'orchidée Habenaria medusa. Se trouve à Java, Sumatra. Aussi à Sulawesi et Bornéo. Ce n'est pas une orchidée épiphyte mais une orchidée terrestre. 

Si peu terrestre...






mardi 21 octobre 2014

Le Peuplier de Jack




Vous vous rappelez de ce billet sur le Peuplier de Lombardie (ici)? Mon correspondant m'avait indiqué deux peupliers près du parc Théodore qu'il n'arrivait pas à identifier. Comme j'étais dans les parages je suis allé les voir et les échantillonner. Qui sait, j'arriverais peut-être à les identifier?




Ce qui est souvent plus vite dit que fait... J'ai beau avoir une certaine expérience de la chose (et une bonne documentation), à vrai dire ce n'est jamais évident avec les peupliers. Il y a tant d'hybrides et de cultivars! Et je n'ai pas tout vu...

Celui-ci par exemple. Avec ses feuilles vert fonçé, luisantes et repliées, rappelant un peu celles d'un poirier, je ne savais pas tout de suite de quoi il s'agissait.

En plus, tout comme le Peuplier de Lombardie que j'ai vu le même jour à côté, ces feuilles sont bien vertes pour la saison! Nos peupliers indigènes ont le feuillage qui a déjà tourné au jaune et tombe... Ce simple fait m'entraîne faussement dans une recherche d'un arbre exotique, mal adapté à nos saisons. Mais rien de concluant. Les deux arbres sont jeunes, l'écorce ne me dit rien... trop tôt pour avoir des rameaux d'hiver bien matures... 

Je dois alors faire avec les bouts verts des branches et les feuilles...





Examinées de près certaines feuilles avaient de petites taches brunes... et tout à côté du pétiole (assez court) on voit des glandes... Les taches sont peut-être à rapprocher de celles des feuilles du Peuplier baumier qui sont souvent bien recouvertes de grandes taches brunes. À l'automne ça se voit très bien.

Voilà ce que je crois que c'est (bon, j'ai un peu vendu la mèche par mon titre...):

le Peuplier hybride de Jack (connais pas ce mec...), Populus xjackii, Jack's hybrid poplar. 

Il s'agit d'un hybride du Peuplier deltoïde et du Peuplier baumier. En passant quand je suis allé avec les montagnards sur le mont Royal (ici) nous en avons trouvé un autre. 

Reste la difficile question (il y a toujours des questions...) pourquoi donc ces jeunes arbres ont les feuilles encore si vertes? À cause de leur jeunesse?


*merci encore à Marc Simard pour le filon.


vendredi 17 octobre 2014

Les couleurs de l'automne selon le Canadien Pacifique.



Cet avant/après résume l'essentiel, non?


Espace naturel riche en biodiversité rasé par le Canadien Pacifique dans le Mile End 

Communiqué de Presse
Vendredi, 17 octobre, 2014

MONTRÉAL –  Un des deux lots du site connu comme le Champ des Possibles, dédié à la préservation de la biodiversité urbaine dans le quartier du Mile End, a été rasé par le Canadien Pacifique (CP) cette semaine.  Les Amis du Champ des Possibles, regroupement de citoyens du quartier qui lutte depuis plusieurs années pour la protection du Champ des Possibles et cogestionnaire avec l’arrondissement du Champ des Possibles, n’a eu aucun avertissement qu’une partie du Champ des Possibles allait être détruite, et assujettie à des travaux importants de la part du CP. 

 « C’est incompréhensible que le CP ait pu anéantir une section si importante du Champ des Possibles” a dit Marke Ambard, Président des Amis du Champ des Possibles.  “Nous œuvrions avec l’arrondissement afin de rezoner cette section pour y protéger la biodiversité qui s’y trouvait, et pour accroître les espaces verts dans un quartier où ils y sont rares.  Sans aucun préavis, le CP a totalement rasé le site » a-t-il dit.  


Le site de l'opération disgracieuse du CP, cerné des pointillés rouges.

Depuis 2006, les deux lots qui forment le Champ des Possibles ont été rachetés au CP par la Ville de Montréal. En 2013, après plusieurs années de mobilisation par les Amis du Champ des Possibles et un travail concerté avec l’administration du Maire Luc Ferrandez pour protéger un site déjà très riche en biodiversité, un des deux lots a été rezoné par la Ville de Montréal comme espace vert.  Les Amis du Champ des Possibles continuaient leur travail avec l’arrondissement pour effectuer un rezonage du deuxième lot qui restait sans protection. C’est dans ce contexte que le CP est intervenu cette semaine, sans aucun préavis, et a supprimé toute la végétation qui se trouvait sur ce deuxième lot. 

 « Le CP fonctionne sans aucune considération pour les citoyens qui vivent dans le quartier et pour qui ce terrain public a une immense valeur.  De quel droit viennent-ils abattre toute la biodiversité qui s’y trouvait ? » a questionné Roger Latour, naturaliste, et Vice Président des Amis du Champ des Possibles.  

Cet incident démontre un manque flagrant de responsabilité et de conscience sociale partout où le CP opère. Il y a quelques mois, la compagnie ferroviaire a expulsé des potagers communautaires installés de longue date à Vancouver, et a refusé une demande officielle de la Ville de Montréal et de plusieurs arrondissements pour des passages à niveau sur la voie, une infrastructure nécessaire pour assurer la sécurité des résidents.

Il y aura un rassemblement de citoyens aujourd'hui (le 17 octobre) à 12pm au Champ des Possibles pour dénoncer ces travaux.



Voyez ici la page Facebook de la manifestation d'indignation aujourd'hui à midi.


mercredi 15 octobre 2014

Royalement Montagnards




À l'invitation de Jerry Bull*, Charles L'Heureux et moi sommes allés, il était temps, voir un peu de montagne d'octobre. Par une belle journée d'été Indien...

Jerry avait remarqué quelques spécimens dont il n'était pas certain de l'identité. À trois on devrait y arriver!


L'Arbre liège de Chine, Phellodendron Amurense, Amur corktree. (photos: Jerry Bull)

Les formes juvéniles des arbres sont toujours assez perplexantes! Les variations des feuilles de jeunes spécimens d'Orme d'Amérique, par exemple, nous ont joué bien des tours. Pourtant! On en a vu et revu des centaines... On a vu un Orme d'Amérique parfaitement déguisé en Orme rouge! Par les feuilles en tout cas! Le bourgeon terminal avec un angle est alors le meilleur caractère pour les distinguer. Il s'agit de s'attarder à la structure et non pas aux fantaisies de feuilles!

Un des spécimens de Jerry à examiner était celui ci-haut, avec ses feuilles composées, disposées en presque verticille. Les feuilles sont encore bien vertes, ce qui indique une espèce exotique. En l'examinant je m'égarais dans des détails morphologiques: la base enflée des pétioles étaient minusculement verruqueuses... Caractère que je ne connaissais chez aucune espèce! Après quelques délibérations (et froissements des feuilles odorantes pour confirmer...) il fallait bien se rendre à l'évidence, malgré les fantaisies des feuilles d'un spécimen juvénile, nous avions devant nous des spécimens naturalisés de l'Arbre liège de Chine. Cet arbre est planté un peu partout sur le mont Royal où il se propage... Je savais que c'était le cas en Ontario mais pas au Québec.



À ce temps de l'année où de nombreux arbres ont perdu leur feuillage on peut mieux apercevoir des espèces plus discrètes, surtout du côté des arbustes. Nous avons vu des Noisetiers à long bec (Corylus cornuta, Beaked hazelnut).



On a aperçu d'assez nombreux spécimens de Sorbiers, petits et grands... Je n'ai pas vérifié l'identité de celui-ci mais le feuillage encore vert indique peut-être l'espèce européenne bien connue pour être naturalisée: Sorbier des oiseleurs  (Sorbus aucuparia, European mountain-ash).



À gauche un spécimen de Fusain d'Europe (Euonymus europaeus, European spindle tree) sauf erreur... Cet arbuste aussi semble être naturalisé un peu partout sur la montagne...



De plus près...



Le feuillage moins dense des arbres nous a fait remarquer bien plus d'Aubépines (Crataegus, Hawthorns) que l'on croyait présentes ici... Sur la photo on en voit l'ombre des feuille sur la tige...



Jerry voulait nous montrer un des rares Hêtre à grande feuille (Fagus grandifoliaAmerican beech). Il rejette de souche: de nombreuses jeunes tiges poussant depuis la base de l'arbre.



Les feuilles de cet arbre.


Le Hêtre est bien connu pour faire des rejets de souche mais c'était la première fois pour nous trois que l'on voyait un Caryer cordiforme (Carya cordiformis, Bitternut hickory) qui rejette des racines...



L'Arbre liège de Chine, Phellodendron Amurense, Amur corktree.


Ces photos sont en fait du début de l'excursion, les Royals Montagnards discutant d'un Orme rouge à aller visiter. La journée était belle et la compagnie de qualité...




*Jerry est responsable des Visites guidées des arbres du cimetière Mont-Royal


samedi 11 octobre 2014

Le Peuplier de Lombardie




L'étude des peupliers est assurément une de mes préférées. Vivant en général aussi longtemps qu'un humain, guère plus, habitant parmi nous dans les villes et les campagnes ces arbres sont nos compagnons depuis bien longtemps.

Dans mon billet du 29 septembre, Populus nigra 'Italica',  j'écrivais "Je cherche donc un vrai vivant Peuplier de Lombardie!" En ville je ne trouve que des chicots desséchés! J'en voulais un vivant...

J'ai reçu une réponse* et sur l'indication de ce lecteur je suis allé au parc Théodore sur la rue Viau, près du parc Olympique. 



Ce Peuplier fait habituellement des rejets de souche.

La silhouette en fuseau, fastigiée dit-on dans le cas de ces arbres, est facilement reconnaissable. Il s'agit bien du Peuplier de Lombardie dont le nom exact est Populus nigra 'Italica'.

Hier par hasard, traversant la Montérégie et les Cantons de l'Est, j'en ai vu plein mais je n'avais pas le temps de m'arrêter et de les photographier. L'arbre est encore assez commun en campagne, planté en alignement souvent, même si ce sont souvent, mais pas toujours, maintenant des cadavres...


Le Peuplier noir a quelques variétés et de nombreux cultivars: le Peuplier de Lombardie est une mutation d'un arbre mâle que l'on propage par bouture. Ce sont des clones et il ne faut pas oublier que tous ces arbres, plantés aux quatre coins du monde, sont en fait un seul individu!

Le Peuplier de Lombardie est bien un Peuplier noir toutefois. Toutes les variations de l'espèce ont un caractère constant: on trouve deux sortes de feuilles sur les branches.

Cette dernière planche nous montre à gauche une feuille pré-formée, contenue en petit dans le bourgeon qui a passé l'hiver avec quelques autres. La feuille à droite est néo-formée, c'est à dire qu'elle résulte d'une croissance plus tard dans la saison. Cette feuille n'était pas "pré-formée" dans le bourgeon.

Techniquement la forme en losange de cette feuille pré-formée se dit "rhomboïdale". Avec le trait orange je crois que vous pouvez bien voir que la base des feuilles est bien différente. Sur une même branche les pré-formées se trouvent à la base, les néo-formées sont au bout de la branche.

Le lecteur m'indique un autre spécimen de peuplier qu'il n'arrive pas à identifier. C'est tout à côté du parc et j'y suis allé. Je vous reviens là-dessus dans quelques jours car je dois partir bientôt pour le Champs des Possibles: c'est notre journée de plantation d'automne. Avec enfin un beau spécimen de l'Orme liège, trois Ormes rouges et de nombreux arbustes provenant de ce nouveau producteur: Arboquebecium.



*merci à Marc Simard pour ses généreuses indications.







samedi 4 octobre 2014

Encore à Angrignon




La faible lumière d'automne sur l'étang du parc Angrignon. 



Le parc en 1962, dans les Archives de la Ville de Montréal. Dans le haut de la photo c'est le canal de l'Aqueduc, au centre: l'étang de la photo précédente.


De tout ce vestige de forêt, ci-haut le seul Érable de Pennsylvanie (Acer pensylvanicum, Striped maple) que nous avons croisé. Il est encore plus rare que le sujet suivant.



Le Dirca des marais (Dirca palustris, Leatherwood). L'arbuste est peu commun: depuis que nous fréquentons les lieux nous n'en avons vu que deux. 



La lumière refusait de coopérer et les couleurs violacées ou un peu chocolacées de ce Frêne blanc (Fraxinus americana, White ash) ne sont pas très bien rendues par ces photos. 



Je parlais dans le billet précédent de la difficulté de toujours bien distinguer l'Érable à sucre (Acer saccharum, Sugar maple) de l'Érable noir (Acer nigrum, Black maple). Comme c'est la dernière photo que j'ai fait en partant du parc et que je ne suis pas retourné sur mes pas afin de prendre des feuilles, je laisse en suspens la question de l'identité de cet individu...

J'essaierai de vous préparer un bonne planche botanique de ces espèces avec des macro-photos en studio. Les caractères utiles à distinguer ces deux érables seront bien visibles.

Bon weekend!








mercredi 1 octobre 2014

Les érables d'Angrignon




Visite automnale des arbres au parc Angrignon, hier. Une bonne partie de ce parc est une forêt vestige et on y trouve de nombreux beaux sujets plus que centenaires. On y trouve pas mal de beaux spécimens de l'Érable noir. En compagnie de l'Érable à sucre.

Ces deux arbres ne sont pas toujours facile à distinguer. Beaucoup les considèrent comme de simples représentants d'une seule espèce variable. Une gradation des caractères fait que si on a des sujets d'une extrémité et de l'autre la distinction est assez facile. Mais les arbres s'hybrident et tout peut devenir assez confondant!

Les photos ci-haut ne sont pas très bonnes, ces arbres se trouvant à l'ombre et l'utilisation du flash, nécessaire, fait disparaître les caractères de l'écorce, élément de distinction dont je veux justement parler. Faisons avec!

À gauche l'écorce de l'Érable à sucre, bien identifié par ses feuilles. Au centre un typique Érable noir, lui aussi identifié par ses feuilles. Ces arbres se trouvaient l'un à côté de l'autre ce qui facilitait la comparison. Les grandes crêtes surélevées, qui projettent et font craquer l'écorce, de l'Érable à sucre le distinguent de l'écorce plus régulière de l'Érable noir.

Mais voilà! Tout à côté un troisième érable (à droite) qui possède des feuilles bien typiques de l'Érable noir mais dont l'écorce a des caractères intermédiaires!




Les feuilles de l'Érable noir ont bien souvent ce coloris automnale qui passe du vert au jaune, directement, sans cette modulation infinie dans les tons or, orange et rouge de l'Érable à sucre. Les feuilles ci-haut sont celles du troisième sujet dans le montage plus haut.

Les caractères "forme" et "couleur" de ses feuilles le placent du côté de l'Érable noir. Mais son écorce est, elle, intermédiaire! Quand on a un bon caractère (la différence des écorces) et qu'il s'annule aussitôt trouvé...

L'érable noir... des heures de plaisir!