samedi 31 août 2013

Le coeur de la haie


Je pars en excursion. 



Cette curieuse expérience d'avoir planté des conifères dans des bacs en béton fait le caractère particulier de la rue Duluth. Et on y ajoute chaque été de la décoration: que ferions-nous sans les éternelles impatientes... Je passe par ici à tous les jours et c'est maintenant que les patates douces (Ipomoea batatas, Sweet potato) atteignent tout juste leur débordement, et révèlent leur luxuriante tropicalité.  À la toute fin de la saison... à temps pour les ranger, quoi! Une alternative (je le répète): mettez-y des Vignes du rivage! (Vitis riparia, River Bank Grape). C'est une espèce vivace, résistant à tout et produisant des petits raisins... Côté luxuriance, elle n'a rien à envier à la patate, aussi douce soit cette dernière... La Vigne des rivages est indigène, vivace, non-gélive et utile aux oiseaux. On ferait des économies en plus...  

Avançons...


 
Note: Faut pas que j'oublie d'aller inspecter cette ruelle "verte", volontairement verdie avec effort citoyen et dépense. Qu'en reste-il? La flore spontanée semble avoir remplacé les herbacées qu'on y avait planté. Sans soins assidus c'est inutile.



Coin avenue du Parc. On le plante en masse: le Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, Bur oak). Espèce magnifique, naturellement présente dans la région, adaptable à tous les sols et supportant l'environnement urbain. Étonnant de voir ces jeunes sujets (plantés il y a un an ou deux sur l'avenue des Pins) qui produisent déjà des glands. Ils sont les plus gros (cela a peut-être inspiré le nom de l'arbre?) et sont très reconnaissables à la frange qui borde la cupule portant le gland.



Explorant les coins et recoins urbains, j'aperçois au loin la belle cime ci-haut (hum... cime ci-haut... est-ce assez euphonique?). Quel est ce grand arbre?

 

Surprise! C'est un très beau Chicot févier (Gymnocladus dioicus, Kentucky coffeetree) au long fût, un peu inhabituel. L'arbre porte des branches basses normalement. Celui-ci non et il fait au-delà de vingt mètres, ce qui est pas mal du tout pour l'espèce. 

Je vous le montre de deux points de vue, également élégant sous toutes les coutures. Quel gracieux feuillage. Les feuilles de l'arbre sont énormes: elles font jusqu'à 60 x 90 cm. Je crois bien en avoir prise une qui faisait un peu plus...



La voici cette feuille géante. Il n'y a qu'un seul point d'attache du pétiole sur la branche: ceci est bien une seule feuille. On dit: feuille doublement composée ou composée-bipennée. À partir du pétiole central, des rachis portent des folioles sur des pétiolules. C'est évident! La feuille ci-haut fait 90 cm justement. Pas facile à photographier! Feuille au plancher, moi perché dans l'escabeau...



Toutes ces déambulations, pourquoi donc? 

Je venais revisiter le réservoir McTavish sous l'actuel Parc Rutherford. La façade rocheuse ci-haut résulte de la coupe du piémont pour creuser le réservoir vers 1850. Vers 1950 on recouvre le réservoir et ça nous a donné ce parc. On y fait actuellement des travaux et on a "régularisé" la "falaise". Bien des arbres y sont passés… Ceux qui restent ont les racines exposées... Disons qu'on en a pas pris grands soins. Il y avait ici entre autres des sorbiers (Sorbus americana, Sorbier d'Amérique) perchés sur le roc. Very romantic. Disparus! Dommage, ces derniers étaient trop bien à leur place. Le nom anglais de cet arbre est Mountain ash, cela lui rend très bien justice. 

Coincés entre le sommet de la falaise et l'avenue des Pins derrière, ces arbres forment un boisé linéaire. C'est une haie urbaine selon ma propre définition. En milieu anthropique sa diversité est d'origine complexe, avec quelques aspects intéressants. Tout d'abord
le lien avec la montagne est évident. Certaines de ses espèces fruitières ont probablement migré ici. 

Mais il y a aussi d'autres fruits...



Malgré le ciel couvert et les nuages menaçant derrière la montagne, il faisait très chaud, je n'étais sorti que pour une heure, une heure et demi croyais-je, je n'avais pas apporté d'eau. Je suis sur la route depuis plus de deux heures maintenant. Alors la soif. La soif et un petit creux. 

Justement, les haies ont habituellement des pommiers,  peut-être est-ce même un élément nécessaire, constitutif... Je suis déjà venu, je savais qu'il y en avait ici. Des pommes? J'en ai trouvé, juteuses et délicieuses en plus! Tout va mieux.

En campagne, comme en ville, le long du chemin (ou du trottoir...), le promeneur croque sa pomme puis sème ainsi le coeur de la haie... 

Merci au promeneur qui m'a précédé!

 



mercredi 28 août 2013

Haie, bocage, etc.




J'utilise ces termes et je sais bien que ça peut sembler abusif... le mot "haie" n'est que peu utilisé par ici alors que "bocage"... presque jamais. Pour moi ce dernier n'est qu'un terme de géographie ou d'écologie du paysage comme rivière, montagne ou plaine et il peut s'appliquer partout en milieu anthropique. Il n'y a pas de dénomination d'origine contrôlée... genre vin de Champagne, méthode champenoise...

Ainsi la haie est simplement une forme linéaire végétalisée. Elle peut être composée seulement d'herbacées ou structurée avec une stratification complexe (strates herbacée, arbustive, grands arbres). Le bocage est lui une organisation du territoire à une échelle plus grande. Il s'agit du réseau végétal interconnecté (ou interconnectable...) de boisés, bosquets, haies, friches, etc.

On peut donc dire "bocage urbain", en parlant peut-être plus du potentiel... C'est de ce côté que se porte mon regard.

Sur l'illustration ci-haut j'ai superposé (en vert foncé) les haies, boisés, vergers (aujourd'hui disparus) de 1949 et l'état des lieux en 2008 (en vert pâle). J'ai justement visité certaines de ces haies en 2011. Si riches en espèces et si denses! C'est un bocage agricole... au potentiel réalisé.



Ci-haut c'est justement une de ces haies, artistiquement représentée vintage... Afin de mieux faire ressortir sa forme j'ai effacé les haies qui étaient soit perpendiculaire ou à l'arrière-plan. Ça ressemble assez au Champ des Possibles...

Le bocage agricole de l'île Bizard est intéressant: il y a des boisés anciens, des plus jeunes, des friches, des ruisseaux, etc. Et encore de l'agriculture. Malgré cela les haies sont en croissance et en enrichissement. Ailleurs on les rase. Je ne sais pas pourquoi ni comment on les laisse croître et ce n'est pas le propos... Le propos est que les haies sont des formes paysagères écologiquement fonctionnelles, utilisables aussi en milieu urbain afin de connecter les boisés, parcs naturels, friches etc. 

La biodiversité urbaine se trouve dans une mosaïque mal connectée. Y remédier me semble possible... On peut se plaindre de la disparition des habitats ou en fabriquer...

De toutes façons, les haies se fabriquent et s'enrichissent, se complexifient et s'étendent toutes seules en ville. Pour peu qu'on les remarque ou les laisse évoluer un temps... Je n'invente rien en parlant de haie et de bocage urbain... je n'ai fait que trouver un nom fancy pour une réalité écologique déjà devant nous. J'ai des exemples de haies urbaines mais c'est pour cet essai que je compte bien publier fin octobre. Faire une application pour iPad est totalement gratuit ce sera peut-être par ce moyen que je le publierai? Une version PDF serait alors aussi disponible pour ceux qui n'ont pas de iPad. Peut-être qu'une version "livre" (imprimée sur des arbres morts...) sera-t-elle disponible, à travers l'impression sur demande?

On verra! Pour l'instant à part mon travail sur les arbres, j'avance le travail sur ce Bocage Urbain, le titre de cet essai si vous ne le saviez pas.




samedi 24 août 2013

En descendant Saint-Dominique




Coin Napoléon.

La rue Saint-Dominique s'entend. Parallèle et tout juste à l'Est du Boulevard Saint-Laurent (la Main, en anglais, pour les Montréalais) cette rue compte toutes sortes de petits trésors.


Coin Prince-Arthur.

C'est l'arrière-cour, le dos délaissé de la grande rue commerciale dans le coin. On y trouve pas mal de stationnements et l'ensemble a un air négligé.


 Dans la côte, au sud de Sherbooke.

Les lieux négligés sont justement la prédilection des mauvais arbres urbains! On trouve alors des petits bosquets ou presque-boisés depuis la rue Duluth jusqu'au Chinatown où j'allais hier.

 
 Au sud de Ontario.

Derrière ce petit boisé sauvage on a planté des conifères. Dans ceux tout à gauche il y avait une vingtaine de moineaux domestiques. Tous bien calmes et à l'abri. Un refuge pour cette espèce qui se fait rare en ville.


Près de Maisonneuve.

Il y avait aussi quelques potagers installés le long des clôtures et des stationnements.







Au sud de René-Lévesque.

J'approche de ma destination. Et je trouve encore des arbres spontanés, régulièrement placés au périmètre de ce stationnement à l'entrée du Chinatown. Un ami m'interroge justement sur l'origine des haies en milieu urbain. En voici un cas, même si la haie est bien minimale... nous sommes au centre-ville après tout... la minéralisation atteint les 95%...

En résumé: les arbres ci-haut font trois des quatre côtés du parking. Aucun n'a été planté. Autour de cet endroit il y avait une clôture basse en bois autrefois. Le vent a poussé les graines de frênes rouges, ormes de Sibérie, érable negundo, peupliers deltoïde ou Carolin (les seules espèces immédiatement présentes dans les environs) contre cet obstacle, parmi les débris ou dans la fente entre le bitume et le béton du trottoir. Les graines germent. L'hiver on déblaie la neige en évitant la clôture ou l'été l'entretien (ou la tondeuse ou l'inattention) évitent aussi la même clôture. Comme ce sont des arbres à croissance rapide, nous avons vite toute une plantation... à peu de frais...


Au sud de René-Lévesque.

 ... à peu de frais mais avec beaucoup de fraîcheur! Service de la flore spontanée, des mauvais arbres urbains. Laissés à eux ces arbres feront tout doucement du sol avec la décomposition des feuilles chaque année. Avec le temps l'asphalte se désagrégera, découvrant encore plus de sol et ce verdissement se complexifiera, d'autres espèces végétales arrivant par le vent et les oiseaux...

Ces bosquets ou ces haies hyper-minimalistes spontanés sont une co-production. Les processus spontanés de la biodiversité ont rencontré nos soins ou absence de soins de nos installations et infrastructures.

Ce n'est guère différent de la génération des haies en milieu agricole! Les espèces seront toutefois différentes puisque la source des graines sera les boisés naturels des environs. Aux limites des soins et besoins de l'agriculteur, le long du chemin ou d'un fossé, les haies s'installent. Avec le temps elles gagnent en densité, seule possibilité de croissance vu le travail ou le passage des humains de chaque côté...


J'ai été absent du blogue à cause de différents projets et surtout de la rédaction d'un document visant l'aménagement minimal du Champ des Possibles. Il s'agissait d'une adaptation de ce livre en préparation: Le Bocage Urbain. Il n'est pas facile de résumer un livre qui n'est pas encore terminé! Mais voilà je crois que c'est pas trop mal. Enfin si jamais vous vouliez une copie de ce document expliquant l'usage de la haie comme forme paysagère pour la biodiversité en milieu urbain, écrivez-moi à l'adresse courriel qui apparaît dans la colonne de droite.


 

samedi 17 août 2013

Île Saint-Bernard



Course de chaises.

Quelques photos d'une visite trop brève à l'Île Saint-Bernard à Châteauguay, près de Montréal. Pressés par le temps, nous en avons surtout perdu un peu sur ces chaises invitantes (et mobiles...). Sandwichs et conversation.

Faut dire que l'air était doux... doux à pleurer! Le lac Saint-Louis! Est-il plus beau que le lac des Deux-Montagnes? Faut pas me demander! Toute la région baigne dans l'eau avec tant d'îles à visiter. Et beaucoup d'espace... Tout cela m'est totalement bon... Sur la photo ci-haut, au loin à la gauche, c'est l'île Perrot et, à droite, l'île de Montréal. Voyez cette carte qui nous montre les îles de l'Archipel Hochelaga et la page Wiki, incomplète malheureusement!


 On me voit ici en plein travail de m'allonger un peu les jambes.

L'île Saint-Bernard n'appartient pas vraiment à cet archipel. En effet l'île est un morceau de la Rive-Sud découpé par les deux bras de la rivière Châteauguay. Je l'adopte néanmoins...


Vue sur l'Île de Montréal avec, au centre, Pointe-Claire.

Nous n'avons eu le temps que de visiter la partie habitée de l'endroit.  On y trouve une petite butte, ce qui est assez exceptionnel: la plupart des îles n'ayant que peu d'élévation au-dessus du niveau de l'eau. Une vue imprenable, parfaite pour contrôler la circulation sur le lac vers Montréal autrefois: tant les Amérindiens que les Français l'avaient compris.
 


Ci-haut: un moulin à vent, vestige de 1688. La maçonnerie est si épaisse que l'intérieur est minuscule! On se demande comment les gens arrivaient à moudre les céréales... Notez le paratonnerre assez particulier. 

C'est Charles Lemoyne, sieur de Longueuil, qui a été le premier propriétaire de la seigneurie de Châteauguay. L'île est occupée depuis 1673… puis, une centaine d'années plus tard, ce sera les Soeurs Grises (1765). Elles sont toujours présentes même si elles ne sont plus propriétaires des lieux.


Le verger sur le versant de la butte.

L'île avait alors encore une vocation agricole, laïcs et religieuses y travaillaient. On y trouve des pommiers depuis que Mère Marguerite d’Youville (fondatrice des Soeurs Grises) a décidé d'en planter avec des fraises, des ruches et des vaches laitières... Des fraises d'un pareil terroir? Miam! 


L'embranchement Ouest de la rivière.  

Cette vue est prise depuis le pont (voyez la prochaine photo) qui relie l'île à la rive. Au delà, à gauche, on devine le refuge faunique Marguerite-D’Youville, un milieu naturel protégé avec huit kilomètres de sentiers... On m'en parle depuis si longtemps... Amateur d'oiseau et de faune? Téléchargez cette liste d'observation des espèces qu'on y trouve: Feuillet d'observation.



Non je n'ai pas d'hélico. Photo: Île Saint-Bernard

Sur cette vue aérienne on voit bien l'ensemble du domaine avec à l'arrière-plan le refuge faunique, bien plus grand qu'il n'y paraît. C'est l'autre partie de l'île que nous n'avons pas eu le temps de visiter... Il faudra évidemment revenir... Pour y passer un pleine journée...


Je vous laisse, il y a ce fabuleux Bioblitz au Champ des Possibles, je dois m'y préparer...




... venez m'y rencontrer! Si vous n'allez pas à l'Île Saint-Bernard!




vendredi 16 août 2013

Tour de l'orme






Orme d'Amérique (Ulmus americana, American elm). Un seul, mais vu de trois côtés. Il n'est pas d'une forme typique, c'est probablement dû à l'émondage de quelques grosses branches. Si je ne vous avais pas dit que c'était le même arbre, vous l'auriez deviné?

L'arbre est à Châteauguay. Son tour de taille est de 3,14 mètres (merci Charles...). "Ça donne un DHP (diamètre à la hauteur de poitrine) de... 1 mètre!" J'étais très fier de mon hyper-calculateur cérébral. Il a marché tout seul et craché le chiffre! Charles m'expliquait ensuite comment faire et défaire la formule mais peine perdue... je savais que c'était juste sans savoir exactement comment j'avais le calcul...

Ça rajeunit...

 

jeudi 15 août 2013

Le monstre lacustre du parc La Fontaine



Ce film deviendra rétroviral, nous en sommes certains.


Flora Urbana explore sans cesse les régions les plus éloignées de son quartier. La région des Deux Grands Lacs du Plateau Mont-Royal (au parc La Fontaine, où on trouve aussi un ensemble de geysers uniques dans la République Sérénissime du Plateau-Mont-Royal) reçoit régulièrement la visite de notre équipe de choc spécialisée en cryptozoologie.

Nos commanditaires s'inquiétaient du coût annuel de cette surveillance incessante. Mais nous étions confiants qu'un jour nous ferions une découverte MAJEURE. C'est fait (je crois). Le Monstre Lacustre que l'on soupçonnait y vivre a été observé et filmé. Dans le Lac Sud. Clairement. En HD.  

Des rumeurs affirmaient que les autochtones de cette région à peine cartographiée l'ont déjà observé et l'ont même affectueusement nommé Logopogo. Nos recherches étymologiques ne sont pas concluantes. S'agit-il d'une TRÈS obscure allusion à: Ogopogo dans le lointain lac Okanagan?

Les enquêtes se poursuivent.


Cette autre vue nous donne beaucoup plus de détails. Notez notre tour d'observation à droite.

En plus de la présence de rongeurs géants fascinants et photogéniques (de nombreux touristes, visiteurs et, hélas, résidents français en ont témoigné) la vie animale est très riche dans ce parc sauvage. Ainsi ce n'est peut-être pas si étonnant qu'on y trouve un monstre lacustre.



Cette autre vue nous donne beaucoup plus de détails. Notez notre tour d'observation à gauche.


Sur cette photo nous avons un aperçu du Grand Geyser du Lac Nord. Des descendants de Ptérodactyle non encore identifiés menacent la tranquillité des lieux et la sécurité des autochtones. Les touristes ont fui. Ce devaient être des français.

Pour notre part toutefois, avec l'objectivité scientifique qui caractérise toutes nos entreprises, nous nous trouvons plongés (encore!) dans un autre mystère: il y aurait-il un deuxième monstre dans le Lac Nord? La trace n'est pas aussi nette et nous n'avons pas réussi à filmer. Mais...

Cette fois les commanditaires affirment nous accorder un appui sans aucune réserve. Nous avons carte blanche afin de poursuivre notre surveillance. Nous embauchons: faite parvenir votre CV.
 

Nous avons carte blanche: un blogue...




lundi 12 août 2013

Vous venez au Champ des Possibles samedi?




Gratuit! Avec un pique-nique. Gratuit! Ya bon!


Ze communiqué:

Nous faisons notre Bioblitz annuel le 17 août au Champ! Venez en nombre pour découvrir la biodiversité du Champ. Nous aurons avec nous Roger Latour (botaniste, et expert en biodiversité urbaine) et Étienne Normandin (entomologiste), parmi d'autres, pour nous aider avec l'inventaire d'espèces. 


Une belle activité pour la famille!
Plus de détails à suivre!




J'habite sur un ruisseau



Carte de Dawson, 1881 (BANQ). Photo aérienne contemporaine (Google)


Je suis occupé à localiser des boisés et des haies sur des cartes et photographies aériennes. 200 ans d'histoire sur mon écran... Je complète ainsi certaines recherches pour cet essai sur le Bocage urbain*... Peut-être arriverais-je à publier quelques chose... J'enligne des cartes, peut-être que cela inspirera les étoiles? 

Survolant le territoire et le temps, je suis passé au dessus de chez moi...

Sur la carte de 1881 on voit les ruisseaux et ravins qui allaient devenir les bassins au parc La Fontaine. J'ai de nombreuses cartes qui n'ont pas toutes cette précision et où le placement des cours d'eau diffère sensiblement. Cette carte place toutefois mon logement directement au-dessus du ruisseau! Notez que ni l'immeuble où j'habite ou même la rue existaient encore, comme l'indique le pointillé du tracé des quelques rues dans les alentours.

Cliquez sur la photo, les astérisques rouges indiquent mon chez-moi.


Justement, lisez un article sur le Parc La Fontaine chez Jean Provencher (ici).

samedi 10 août 2013

La chênaie du Plateau Mont Royal!



Partons vers des régions sauvages du Plateau Mont-Royal.


Dring! Un téléphone. "T'as déjà vu ce grand chêne à gros fruits dans la ruelle près de Marie-Anne?".

Je réponds "Euh... non!? Où ça??" C'est à côté de chez moi ce grand arbre. Je ne le connais pas. C'est assez embêtant! Je ne visite jamais cette ruelle... j'ai toujours supposé qu'à part les ordures cette ruelle n'avait rien à offrir. Erreur! 


Un sentier nous donne accès à une drôle de forêt.

Vous conviendrez que comme lieu d'exploration on a vu mieux. Mais allons-y, avançons...



Pop! Que voilà? Le kit Ikea? Non! Derrière la boîte de cartron... C'est un jeune chêne!



Et sur le pare-choc de la bagnolette? Quo? Un autre chêne! On ne voit pas bien sur la photo mais il y a quatre autres jeunes chênes.



Et ce correspondant qui m'a gracieusement invité ici? Monsieur Charles L'Heureux lui-même. Mon ami a trouvé un grand chêne et maintenant on se rend compte qu'il y en a partout. Si le chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, burr oak) est une espèce adaptable et tolérante en milieu urbain (on le plante pas mal en effet) on ne s'attend pas pour autant à trouver une chênaie en pleine ruelle! De chaque côté de l'arbre adulte, sur quelques centaines de mètres, les écureuils (et autres vecteurs) se sont chargés de distribuer les glands... dans les clôtures, sur les petits terrains, dans les stationnements et même dans les craques du béton ou de l'asphalte!

Une chênaie sur le Plateau? Dans une ruelle? C'est assez inattendu!


Vu d'un côté et de l'autre, voici le spécimen. Que fait-il là? Lui-même enraciné tout contre la clôture, a-t-il été planté dans un espace aussi étroit? Ou est-il lui-même un descendant de chênes qui étaient présents ici autrefois? Une hypothèse intéressante. Quoiqu'il en soit les glands de ce chêne ont une valeur toute spéciale: ils portent la génétique d'une adaptabilité à un environnement hautement perturbé. Un écotype urbain!



Un autre semis du chêne, en compagnie d'un arbre plus habituel dans les ruelles: un érable à Giguère (Acer negundo, Manitoba maple).

 

 Voilà un habitant adulte typique des ruelles (érable à Giguère)


En terminant, un peu moins surprenant, voici un micocoulier occidental. (Celtis occidentalis, hackberry). Il est lui aussi maintenant fréquemment planté sur les trottoirs (tout près d'ici) et les dans les parcs. J'en trouve fréquemment ici et là. Celui-là, ce sont les pigeons qui ont le contrat de distribution. Ils font un bon travail...


Bon weekend!



mercredi 7 août 2013

Cap Saint-Jacques



Vue sur le lac des Deux Montagnes.

Si vous n'êtes pas allé au Cap Saint-Jacques cet été, c'est un problème. Si vous n'y êtes jamais allé, c'est votre problème. Je ne peux rien pour vous.



Sur le rivage (Le rivage de Spiranthes lucida, vous savez?), au-delà du cordon de Vigne des rivages (Vitis riparia, River Bank Grape), à gauche un chêne dont je n'arrive pas à déterminer l'identité: Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, Burr oak) très probablement mais avec des feuilles qui rappelait bien plus le Chêne blanc (Quercus alba, White oak). Il est permis de rêver un peu... 



Brunelle ou Prunelle, ravissement visuel! (Prunella vulgaris, common self-heal)


La raison de la visite ici: le cerisier des sables (Prunus pumila, sand cherry).


Faux-panorama découvert en regardant mes photos ce matin. Accidentel. Certains émettront l'hypothèse (valide, à mon avis) que mon cerveau en avait décidé ainsi avant que je m'en rende compte. Douze heures plus tard...



Et ces photos, prises sous un trou de feuillage dans la sombre forêt, d'un minuscule crapaud d'Amérique (Anaxyrus americanus, American toad). Il y en avait partout. Le plus sympathique se nommait Sam, on le voit ci-haut à faire le comique sur le poignet de Megumi. Une autre comique.


Si vous voulez vous familiariser avec nos amphibiens et reptiles visitez le site Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec


Quant à savoir où se trouve le Cap Saint-Jacques, débrouillez-vous! Bon!




samedi 3 août 2013

Cerisaie du Champ des Possibles


Rapport d'Inspection du Champ des Possibles, vendredi le 2 août.



Symbole de la formidable productivité que peut avoir un terrain vague: le cerisier de Virginie (Prunus virginiana, chokecherry). Ce petit individu ployait jusqu'au sol sous le poids de sa cargaison! Les oiseaux prendront livraison évidemment!



Ce que font déjà ces dames du Mile End qui feront de la gelée avec les fruits. Petit bonheur de la friche! La technique d'arrachage de tout le rameau mérite quand même quelque raffinement... par exemple ceci.



Sous les Grands Peupliers Carolins, un match de sport extrême: il est important de se garder hydraté lors de pareilles rencontres. Moi ce serait avec cela.



Et ce bidule, un attrape-insectes installé par des Inspecteurs d'un autre ordre. Que cherchent-t-ils? Agrile du frêne? ou autres Parasites réglementés par le Canada?


Bon weekend!