samedi 30 avril 2011

M & Mme X

 
La belle température, ce matin et demain, me force à sortir faire des photos prendre des spécimens pour mes projets de livres et… mettre de côté un peu ce blog…




Je vous laisse pour l'instant avec ces photos des fleurs femelles (en premier) et mâles (en deuxième évidemment..) d'une espèce que vous pouvez tous identifier n'est-ce pas?

Envoyez-moi votre réponse...

Bon weekend tout le monde!



mardi 26 avril 2011

Lundi de Pâques




Les journées de congé sont parfaites pour bien travailler. Je suis allé faire une tournée au parc Lafontaine et à la montagne. Il y avait beaucoup de monde sur la montagne hier et les habitudes de l'été commencent à s'installer: vendeurs de pot et amateurs de slackline. Pour les tamtams, c'est fermé le Lundi de Pâques. Voici mon rapport.






Les fleurs de l'érable argenté (Acer saccharinum) commencent à être remplacées par des samares en manufacture sur ces branches.





Le bourgeon des amélanchiers sont bien avancés… hum, je m'interroge… pour le Hanami… ce sera ici ou à la montagne? Comparez avec la photo plus bas.





La sanguinaire (Sanguinaria canadensis) est partout en fleur. Partout aussi les gens marchent dessus… La chose est encore plus remarquable cette année que l'année dernière! Qui aura la recette afin de réguler un tant soit peu le passage de tout ce monde, à pied, à vélo, à cabot, à photo...





Curieux, non? ces restes de l'automne qui traînent encore au printemps. Les feuilles du hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia, american beech) passent l'hiver sur les branches. Blanchies comme des os ces fantômes de 2010.
 




Les amélanchiers sont moins avancés sur le hauteurs plus fraîches du mont qu'au parc Lafontainbe. (Ah! quelle belle faute de frappe! je la garde...on dirait presque Fontainebleau...)




samedi 23 avril 2011

Beau jaune


Le jaune n'est pas aimé. Surtout quand il se trouve chez le pissenlit, curieux non? Justement ils sont en fleur. Depuis 10 jours pour les tussilages (que l'on confond avec le premier)… et quelques jours pour les capselles bourse à pasteur. Mais j'ai manqué un peu de temps pour suivre ce dossier de la phénologie des plantes non-ligneuses. Les arbres et d'autres activités ont accaparé mon attention. Mes observations sont donc parcellaires ce printemps. À l'image du printemps justement...




On déteste le jaune chez le pissenlit tandis qu'ailleurs, sur cette bagnole par exemple, le jaune est un pur ravissement. Vous êtes tous d'accord avec moi c'est certain, quel beau beaulide ce Sunfire. 

Voilà j'ai exposé toute l'étendue de ma connaissance automobilesque. Aucun risque d'une chronique voiture par ici… Parlant de bagnole, parlons de feux de circulation: la séquence en est vert, jaune, rouge? Et pour les murs végétalisés (on l'a vu ici et ici) ce serait plutôt vert, jaune, brun…

Puis vert encore?





Comme les plantes qui voyagent, les idées circulent. Les idées trouvent plus sûrement un terrain fertile et sécure dans le cerveau (on parle bien de la voute cranienne ou bancaire) que les plantes vivantes qui doivent survivre aux conditions souvent difficiles de l'environnement. La vitrine d'un commerce sur la rue Saint-Denis à Montréal est un environnement extrême. Et je ne parle pas que du climat hostile de ma ville adorée durant les mois d'hiver…



 

On l'oublie mais cette rue c'est la route 335 et la circulation automobile y est intense… c'est un environnement difficile pour les plantes.  Notons en passant que personne ne semble s'inquiéter trop trop de la santé des humains qui marchent ou prennent le café sur les terrasses ici… 

Mais comme on dit: Crescit cum commercio civitas...




Attendons la solution de rechange à la mauvaise recette du mur végétal qui a attrapé la mort ici. Le mur vert devenu brun redeviendra bientôt un mur vert. Pour nous aider à patienter on a installé une représentation verte des plantes grasses (les sédums) décédées. Le mur vert artificiel grandeur nature fait étrangement office de memento mori. (beaucoup de latin ce matin… mais nous sommes Samedi Saint, non?)


Après tout ce jaune et cet espoir de vert voici une belle rouge…


Ça grouille sur le front des murs végétalisés, des parois vertes. Et du green-washing. Un autre coup se prépare et il y aura du nouveau. "On se refait une beauté pour l'été" nous annonce-t-on.

Saurez-vous trouver une solution adaptée et franchir le mur des saisons? Tout un défi!


En attendant évitez les lapins en chocolat: ils dévorent des humains! Joyeuses Pâques!



vendredi 22 avril 2011

花見 ジューンベリー? Hanami Junberi ?

26 avril 2010 dans une ruelle


Nous approchons de cette bénie saison où les amélanchiers seront en fleur. À votre avis où serait-il préférable de se rencontrer et de faire de l'observation de fleurs, un Hanami avec des amélanchiers (Junberi)?


30 avril 2010 au parc Lafontaine

Prendre un thé et une bouchée. Se serrer la pince. Vous voyez? Sous les amélanchiers? Mais il faut se brancher: où sera ce rendez-vous?

2 mai 2010 sur le mont Royal

Où se rencontrer? et surtout quand??? Il faudra être alerte: je ferai le suivi de la croissance des bourgeons zé boutons. Et je vous préviendrai mais seulement à quelques jours d'avis! Ici sur le blog et sur le Facebook.


Les enfants font toujours n'importe quoi. Et nous?


Laissez un commentaire ci-bas (si, si la machine vous bouffera pas...) ou envoyez-moi un courriel à l'adresse dans la colonne de droite.

Canayens! encore un effort si vous voulez être japonais!


mercredi 20 avril 2011

Théoludisme éolien




Extrait du documentaire "Strandbeesten" de Alexander Schlichter, un portrait de l'artiste Theo Jansen. 
 
 
Jansen va le nez au vent et fait des créatures qui portent le nez au vent. Des créatures en tubes de plastique. Des machines/espèces qui s'animent.






Extrait de Animaris Umerus par le cinéaste Alexander Schlichter. Filmé sur une plage au Pays-Bas.
 
 
Jouer au dieu exige un vent continu, un souffle divin et Jansen est inspiré.


Faites le tour chez You-tube ici: Theo Jansen
Le blog de Alexander Schlichter
Et le site de Theo Jansen

lundi 18 avril 2011

Et sur le Mont Royal?


Y a-t-il du printanier sur la montagne? Il y a encore de la neige ici et là… N'empêche que la sanguinaire (Sanguinaria canadensis) était comme cela hier après-midi. Les fleurs sortiront du manchon de la feuille enroulée et s'ouvriront ce matin. Je trouverai le temps plus tard cette semaine pour aller les photographier dans toute leur splendeur… C'est un rituel printanier.



Un bouleau jaune (Betula alleghaniensis, yellow birch)


Un orme rouge (Ulmus rubra, slippery elm)



Ça coule partout, de tous bords tous côtés, l'hiver prend la fuite. J'ajouterais: Fous le camp! Plus vite! Mais je ne veux pas indisposer les lecteurs romantiques amoureux de la bourrasque blanche et du gel-orteil… C'est tellement beau l'hiver... Alors je me tais...



Bon, il faut que je sorte plus souvent: ça permet de faire des rencontres. Ainsi au loin une tête familière emmitouflée dans un foulard rouge: c'était Bronwyn qui partait à la chasse aux bourgeons elle aussi. Elle a toujours tout ce qu'il faut avec elle (y compris le nom des arbres…) 



Et elle avait des graines de tournesol dans son sac. La mésange à tête noire (Poecile atricapillus, black-capped chickadee) n'a peur de rien et se posera sur votre main si vous la tendez. Si vous avez des graines elle les prendra. Mais après les avoir choisi avec attention. Les critères utilisés sont inconnus. Mais l'affaire est rapidement expédiée et l'oiseau fout le camp.



Petite mésange! Pas si vite!



samedi 16 avril 2011

Endozoochorie lente

Physcia adscendens, photo Vitaly Charny et Lobaria pulmonaria, photo Raph Pope.


Ennemis des jardiniers les limaces et escargots sont en fait eux-mêmes d'experts jardiniers. Et ils jardinent des choses bien intéressantes tout en favorisant une biodiversité discrète : les lichens.


Quelques espèces Nord-Américaines (Image: Wiki)

L'endozoochorie veut dire dissémination (chorie) par l'intérieur (endo) d'un animal (zoo). Et dans la plupart des cas cette chorie des plantes à graines se fait par le produit du système digestif. Les crottes, quoi! Les lichens sont broutés par des gastéropodes et on découvre maintenant que ces derniers sont responsables de leur chorie. On ignorait qu'ils puissent transporter des fragments non-digérés de lichens aptes à se regénérer. Les gastéropodes sèment ainsi un peu partout des propagules de lichens.




Je ne me rappelle pas de quoi a l'air le produit du système digestif de gastéropodes. Cela doit ressembler aux bombes des Guerilla Gardeners.

Si vous voyez des gastéropodes occupés à couper votre laitue ou brouter votre roquette, dites-vous qu'ils sont en train de désherber leur potager! Vos mauvaises herbes doivent céder du terrain à la diversité!

L'article (PDF) est téléchargeable ici: Steffen Boch et al


jeudi 14 avril 2011

Chatons mouillés


Cela ressemble vraiment à Salix discolor (chatons, pussy willow) avec ses très grandes bractées rouges mais je confirmerai plus tard.



Il pleuvait un peu et j'ai photographié ces chatons mouillés à contre-jour. Ça donne l'impression d'un travail en studio, non? J'y pense "chatons mouillés"... très élégant et printanesque à traduire en anglais... Non?


Les bourgeons de HoMa



  Ulmus pumila, orme de Sibérie, siberian elm.


Avant-hier je suis allé chez l'optométriste dans HoMa (Hochelaga-Maisonneuve), quartier défavorisé ("populaire", pauvre, ouvrier, trouvez l'expression la plus juste…) en pleine gentrification selon l'anglicisme euphémique prude pour embourgeoisement… J'ai fait le tour de quelques pâtés de maisons pour enquêter les bourgeons locaux. Depuis le trottoir j'ai fait quelques photos. J'ai aussi fait connaissance avec la faune...



Acer negundo, érable à Giguère, Manitoba maple.

"Kossé vous faites-lâ ?" (On met des "k" partout dans HoMa…)
Je photographie les bourgeons…
"Ah… c'parce que…"
La femme a la tête dans les vapeurs de la veille et n'a pas fini sa phrase. Elle ajoute :
"Stu un reportâge?"
Non, non, je regarde les plantes et les arbres, je photographie les bourgeons, lui dis-je.
"…" (vapeurs de la veille)
Mon occupation n'a pas l'air de l'intéresser beaucoup… Mais elle reste là à m'observer.



Je n'ai pas identifié cet arbuste.


Je lui demande si elle connaît les arbres autour de la cour négligée. "Non".
Je lui dit alors que je ne partirai qu'après lui avoir appris le nom d'un arbre au moins. Et je lui indique cet arbre devant nous et lui dis "érable à Giguère".


"…" (vapeurs)


Je lui demande de répéter pour voir si la leçon (douteuse) prenait. Tout cela semble bien exigeant et réclame plus d'éveil que son travail nocturne lui laisse. Comment s'appelle cet arbre ?

 "…"

Puis, se resaisissant : "Oui, oui… je sais, c'tun bourgeon!" impatientée par ma question.


HoBoy…


mercredi 13 avril 2011

Stigmata et Stamina

Noisetier de Byzance au parc Lafontaine

Ce sont les belles fleurs femelles (pistillées) de ce coudrier (Corylus colurna, noisetier de Byzance, turkish hazel). L'espèce est une des plus printannières en Europe et c'est la même chose ici : en fleur en même temps que l'érable argenté. Mais pourquoi ce rouge si remarquable sur cette minuscule fleur, pourquoi de la couleur tout court? Elles sont pollinisées par le vent! Le rouge attire-t-il le vent?



Sur l'extrémité de cette branche on voit les longs chatons mâles, grands saupoudreurs de pollen devant l'éternel. La partie droite du photomontage est un plan rapproché sur une des discrètes fleurs pistillées portant les stigmates rouges : ce sont ces longs doigts recouverts de papilles collantes. Les grains de pollen poussés par la brise seront happés et germeront sur place. 


 Fleurs femelles (pistillées) de Acer saccharinum (érable argenté)

Il me manquait cette photo en lumière naturelle du colori variable de ces fleurs qui vont du jaune à l'or, de l'ochre à l'orange et au rouge. Très variable notre ordinaire érable argenté. En or notre érable argenté..

Le noisetier de Byzance partage le titre "premier en fleur" avec l'érable argenté. Il partage aussi ces stigmates rouges. Sans doute existe-t-il un rapport secret encore à découvrir entre le printemps et la couleur rouge...

lundi 11 avril 2011

Monsieur, Madame et l'autre…

 Fleurs mâles (staminées) de Acer saccharinum au parc Lafontaine à Montréal.

Acer saccharinum, alias érable argenté, plaine blanche, plaine de France, érable de Virginie, creek maple, river maple, silver maple, silverleaf maple, soft maple, water maple, white maple, シルバーカエデ, قيقب سكري, silber maple, plata d'auró, 银枫, ajan erab, זילבער נעצבוים

L'érable argenté est le premier érable à fleurir par ici. Il est en fleur si tôt au printemps que l'on dit qu'il fleurit à la fin de l'hiver. On dit aussi l'espèce monoïque, signifiant par cela qu'elle a des fleurs mâles (staminées : avec des étamines) et des fleurs femelles (pistillées : avec des pistils) sur des branches différentes d'un même arbre. Les deux sexes habitant en quelque sorte la même maison ("mono" : un et "oïkos" : maison en grec). Il arrive aussi que les fleurs soient parfaites : c'est-à-dire hermaphrodites avec des étamines et des pistils dans la même fleur.



 Monsieur (à gauche) et Madame (à droite)

Mais les fleurs photographiées ci-haut proviennent d'arbres différents qui ne portaient chacuns que des fleurs d'un sexe ou de l'autre… Cela ressemble donc en fait à une espèce dioïque, c'est-à-dire une espèce comportant des individus mâles ou femelles. Les sexes habitant deux maisons distinctes ("di": deux et "oïkos" : maisons).

Les érables brouillent souvent les catégories reproductives que l'on érige pour les classer et ce brouillage se retrouve de même chez l'érable de Norvège (Acer platanoides) ou même, plus rarement, chez l'érable à Giguère (Acer negundo) qui a une forte tendence dioïque comportant néanmoins des exceptions.



Carte de répartition de l'espèce (je crois qu'il faut ajouter le Nouveau-Brunswick vers l'Est…) Plantmaps


On trouve donc différentes types (en anglais on dirait "gender") d'arbres chez l'érable argenté: certains avec des fleurs toutes mâles, d'autres  avec des fleurs toutes femelles. Mais dans l'un ou dans l'autre cas on peut aussi trouver des fleurs hermaphrodites mêlées aux précédentes. Enfin on trouve aussi des arbres ayant une branche femelle ici, une branche mâle par là… et quelques fleurs hermaphrodites par ci par là. Un village complet, quoi! On a aussi observé des arbres exprimant un sexe mâle une année et un sexe femelle l'année suivante… C'est peut-être le cas des spécimens dont j'ai échantilloné les fleurs samedi matin.


Dernier de la saison ou premier de l'autre, même un arbre aussi commun que l'érable argenté nous réserve une complexité discrète et insoupçonnée…

vendredi 8 avril 2011

Primavera!


Parmi les arbres mal-aimés, juste au-dessus de l'érable à Giguère, nous avons l'érable argenté (Acer saccharinum, silver maple). Massivement planté autrefois cette arbre à croissance rapide supporte bien le milieu urbain et il se multiplie à l'infini... d'où le mal-amour...

Laissez plutôt vos coeurs de pierres pauvres marmottes, ours à la toison dégarnie, zéclopés  de l'insupportablement long hiver… C'est le printemps et c'est cet arbre qui est en fleur le premier! Voilà!




J'ai fait une affirmation gratuite… c'est plus exactement le premier arbre indigène en fleur que j'ai vu, hier à midi. Vous me corrigerez si vous avez une autre opinion de la chose. Vous pourriez avoir vu, par exemple, des chatons perchés sur des saules? Mais vous ne pourrez pas m'enlever MON printemps! Ne boudez plus ces arbres qui rendent verts nos parcs et nos trottoirs et faisons une farandole un petit instant… ce ne sera pas long...




C'est qu'il est furtif et empressé, retardataire et oublieux le printemps à Montréal. Et il dure environ 12 heures. Il a d'autres bêtes à fouetter.

Alors je le tiens par la barbichette ce Sire L'Érable Argenté, Érable d'Or!



jeudi 7 avril 2011

Au crépuscule, l'engoulevent

Photos: Emily Pipher  

On l'entend bien plus souvent qu'on ne le voit l’engoulevent d'Amérique (Chordeiles minor, common nighthawk). À tous les étés depuis que j'habite ce même immeuble, les soirées sont ponctuées du singulier cri de l'engoulevent. Il y a déjà eu deux couples mais maintenant un seul couple niche dans les environs et c'est sûrement sur cet édifice de l'autre côté de la rue. Ce dernier est plus élevé que ses voisins avec un toit goudronné, couvert de gravier. Les drôles d'oiseaux que sont les engoulevents nichent à même cet artificiel sol gravelleux sans aucune construction, aucun ajout de matériau. La couleur et le camouflage des oeufs et des petits assurant une certaine protection.

À tous les soirs le soleil se couche et les oiseaux se mettent en chasse des insectes. Le plan de vol est toujours le même et c'est une ronde d'inspection de quelques "bancs de pêche" avec des virages en épingle au-dessus de la ruelle. Un vol rapide et saccadé et des plongeons soudains: ils sont d'excellents gobe-moustiques et à les entendre ils ne chassent pas longtemps pour satisfaire leurs besoins. Avant la levée du jour il s'y remettent encore une fois.




Il était devenu un oiseau commun en milieu urbain, la technique et les matériaux utilisés pour couvrir le toit des maisons et édifices de toutes sortes l'ayant favorisé depuis le milieu du 19e siècle. L'espèce est maintenant en déclin un peu partout en Amérique du Nord. Comme toujours dans ces cas (pensez aux abeilles) les causes sont multiples et interagissent : les pesticides, la perte d'habitats, prédations par les chats féraux, etc. Dans le cas de "mes" engoulevents les chats ne peuvent atteindre le toit en question (heureusement!) mais les écureuils, les corneilles et corbeaux le peuvent et n'hésiteraient pas devant des oeufs d'oiseaux ou même des oisillons sur le plat...



Une recette simpliste pour contrer les îlots de chaleur: un toit blanc. Photo La Métropole
 
L'espèce est en déclin dans nos villes. La principale explication de ce déclin est le changement des techniques et des matériaux pour couvrir les toits. Nous passons du gravier à toutes sortes de membranes synthétiques. C'est un facteur nouveau avec une influence majeure sur la nidification des engoulevents. Le hasard de nos choix de matériaux l'avait favorisé au 19e siècle. Nos choix actuels le pousseront-ils hors de la ville? Il ira où? 

Oiseau crépuculaire, volant, plongeant dans le noir l'engoulevent qui niche dans le gris ne peut s'accomoder des toits blancs! Ceux-ci sont une recette simpliste pour contrer les îlots de chaleur. Ces membranes blanches n'offrent plus aucun camouflage aux petits et aux oeufs qui roulent sur cette surface lisse...
À Montréal l'arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie a adopté un règlement forçant les propriétaires à installer des toits blancs quand ils effectuent la réfection de leur toit ou construisent un nouveau bâtiment. Cette mesure est même présentée comme écologique parce qu'elle accumule moins la chaleur que les toits traditionnels et participe ainsi à la lutte contre la chaleur urbaine des quartiers denses.



Un micro-site de ponte. Photo Project Nighthawk

Partout dans le Nord-Est de l'Amérique du Nord les populations de l'engoulevent d'Amérique sont en déclin. Il est par exemple sur la Liste d'espèces de la faune ménacées ou vulnérables au Québec. Les toits blancs sont écologiques… pour qui?

La Société Audubon du New Hampshire coordonne un projet simple afin d'étudier et de rémédier à cette situation difficile pour un espèce menacée: l'installation de sites artificiels sur les toits publics et privés.

Voyez ici le Project Nighthawk

Trouvez ici des modèles de micro-sites

The Metropolitan Field Guide a un article et un interview sur ce projet

Téléchargez aussi ce document (PDF) sur les micro-sites de gravier


Évidemment l'incorporation de pareils micro-sites dans les futurs toits verts est à recommander. Une ville verte sans engoulevents serait bien triste et aura bien trop de moustiques...

mercredi 6 avril 2011

Planète sauvage


Qu'est-ce qui vit dans votre nombril? Et en passant… ailleurs sur votre corps? Au total ce sont plusieurs centaines, voire des milliers d'espèces de bactéries, levures et virus (ainsi  que quelques espèces d'acariens) qui vivent sur votre corps.

Tout ce corps est une véritable planète avec plusieurs habitats, des milieux différents chacun avec des habitants adaptés. En surface sur notre peau et à l'intérieur dans notre système digestif ces milieux sont secs ou humides, chauds ou froids, acides ou basiques, à la lumière ou à l'ombre… Chaque niche écologique est ainsi habitée. Des écosystèmes se mettent en place dès la naissance et leur biodiversité sera différente selon qu'il s'agit d'une naissance par voie naturelle ou par césarienne. Les colonisations subséquentes dépendront de la vie que chacun d'entre nous vivra.




Un biome est un macroécosystème: un ensemble d'écosystèmes dans une région donnée. Les Grandes Prairies du continent Nord-Américain ou la forêt équatoriale sont des biomes. Mais il faut aussi s'intéresser au microbiome qu'est notre planète-corps. La diversité des espèces nous habitant peut être démontrée par ces échantillons provenant de différents nombrils et que l'on a cultivé dans des plat de Pétri.

Entendez-vous des rugissements, piaulements, caquetages ou des hennissements? Ou peut-être un doux roucoulement? Vous avez l'oreille près d'un nombril: le jardin zoologique de l'autre.


Belly Button Biodiversity: La biodiversité des nombrils

Le biome du nombril (en anglais)



lundi 4 avril 2011

Perdre les poir

Plastikanthos anaphalisoides et autres immortelles.

Le printemps est-il arrivé à 13:35:04 HAE le 11-04-03 ? Ce sont les métadonnées du fichier numérique de cette photographie. Mais je continue à croire que le fond de l'air est un peu friscounais… Et qu'on a pas à s'inquiéter d'un gel sur ces fleurs. 



Les poiriers (Pyrus communis) devant l'ITHQ

À Montréal le printemps est une affaire de minutes. C'est l'hiver puis… drelin (très petites clochettes) on est bronzé! Primavera est aussi brève que l'hiver est long. L'hiver est un peu moins rigoureux, moins long, moins neigeux qu'autrefois (et quand même moins supportable) mais il semble qu'il y ait un prix à payer. Un prix élevé : moins de printemps. 


Les bourgeons sont portés par de curieux renflements.


Printemps qui n'est pas encore arrivé. C'est pas comme Pescalune et ses fleurs de d'abricotier.