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lundi 23 septembre 2013

Le trop délicieux Courlis esquimau




J'ai trouvé ces quelques passages du livre de Ernest D. Wintle. The Birds of Montreal, 1896:

87. Eskimo Curlew. Numenius borealis. (Forst.)

"Rare. Les courlis ne sont que des visiteurs de passage ici et sont occasionnellement tués en automne au lac Saint-Pierre par les chasseurs de marché là-bas, et sont mis en vente dans nos marchés. Je n'ai personnellement jamais vu les courlis ici. Quelques oiseaux de cette espèce ont été tués dans les environs vers la fin d'août et en septembre 1893, puis mis en vente dans nos marchés." (traduit par moi)
 
Je me doutais bien qu'on voyait cet oiseau (aujourd'hui disparu?) dans les environs de Montréal. Je me doutais aussi qu'on le chassait. Ce qui est assez étonnant, à nos yeux de 2013, c'est qu'on l'abattait encore si près du moment de l'effondrement total de ses populations? 

Le Courlis esquimau: bon jusqu'à la dernière goutte...


Si vous n'avez pas lu ces billets de l'an dernier sur le trop délicieux Courlis esquimau:




 


mercredi 12 juin 2013

Le Pin rigide



Vu d'ensemble à la Réserve: entrée interdite...
 

Nous avons quatre espèces indigènes de pin au Québec:

Le Pin rouge (Pinus resinosa, Red pine ), le Pin blanc (Pinus strobus, White pine), le Pin gris (Pinus banksiana, Jack pine) et le moins commun: le Pin rigide (Pinus rigida, Pitch pine).

Le Pin rigide


Il faut dire qu'on ne trouve ce dernier qu'en Montérégie, au sud de Châteauguay près de la frontière US, où il se trouve à la limite nord de sa distribution naturelle. Comme l'Orme liège (Ulmus thomasii, Rock elm, ici et ici) on ne compte que quelques milliers d'individus. On comprend que le Pin rigide soit une espèce désignée menacée depuis 2005.

 Au centre le Pin rigide et à droite le Pin gris
 
La plus forte concentration de cette espèce rare est devenue la Réserve écologique du Pin rigide à Saint-Antoine-Abbé. Notez qu'on trouve un peu (heureusement!) d'individus dans les alentours immédiats de la réserve. 
 



L'habitat est assez singulier: de grands affleurements de grès et un sol mince, souvent nu avec des mares peu profondes dans les micro-dénivellations. On passe d'un pavement de roc à des tourbières, c'est assez étonnant. Et on trouve des pins! Pas que le Pin rigide mais aussi les autres. Un bien curieux paysages qui nous donnent l'impression d'être en Caroline!





vendredi 10 mai 2013

Staphylier à trois folioles





Encore quelques photos de la visite du sommet Westmount du mont Royal. D'abord voici le Staphylier à trois folioles (Staphylea trifolia, American bladdernut). C'est une des quelques 300 espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables au Québec*. On le trouve surtout dans le sud du Québec, particulièrement dans la grande région métropolitaine et dans l'Outaouais. J'espère revenir afin de photographier les fleurs ouvertes...





Et voici le beau feuillage printanier d'un semis de Caryer cordiforme (Carya cordiformis, Bitternut Hickory). Voyez ici des photos de l'écorce de cet arbre. Comme bien d'autres espèces, s'il se reproduit bien ici, ce n'est pas le cas ailleurs sur la montagne! La fréquentation et le piétinement ne sont pas les mêmes dans tous les boisés. Dans bien des endroits cela nous laisse avec une forêt de vieux arbres, sans relève!

Des Aubépines (Crataegus, Hawthorns), Tilleuls d'Amérique (Tilia americana, Basswood) et Cerisiers tardifs (Prunus serotina, Black cherry) de toutes les classes d'âges s'y retrouvent aussi.



*trouvez sur cette page (ici) les listes des espèces floristiques désignées menacées ou vulnérables, vulnérables à la récolte et enfin les espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables.



mardi 16 avril 2013

Quand les poules avaient des dents




Sinovenator changii et Tyrannosaurus rex, John Conway.


Les reconstructions d'animaux fossilisés par l'artiste John Conway sont quelquefois spéculatives, mais ce n'est pas un très gros problème… L'artiste ne fait pas différemment des paléontologues ou des artistes du passé. Les représentations des dinosaures ont bien changé depuis une quinzaine d'années. Tant pour la démarche et l'allure que la présence de plumes…

C'est toute la valeur du travail de Conway: une représentation qui se précise. À ceux qui disent qu'un Tyrannosaure couvert de plumes serait moins terrible l'artiste répond avec génie.


Voyez son site pour trembler un peu: 
John Conway


Et tant qu'à y être allez voir aussi le site de Gregory S. Paul


Merci à Brian Switek, son Twitter: @Laelaps



samedi 6 avril 2013

Lancer de renard, Fox tossing, Fuchsprellen...




Le sport c'est bon pour la santé.


Nos élites ont toujours su nous inspirer. De toutes les bêtises exsudées par la tête des humains désoeuvrés, le Lancer de Renard emporte haut la main la palme de l'absurde. J'octroie aussi le premier prix du grotesque. Avec une mention plus qu'honorable pour la cruauté.



Un esprit sain dans un corps sain.


La chasse pour se nourrir est une chose. Une pareille inutile cruauté envers les animaux c'est autre chose. Que penser de ce traitement d'animaux sauvages? Quelle bêtise! Avant même de jouer, probablement des semaines avant le tournoi, il y avait une chasse (ou plutôt une trappe) afin de fournir les gens de la Haute en joujoux vivants et encore-grouillants. Le trappeur avait un petit métier pour l'amusement des Grands. Et des Grandes aussi… C'était le 1% de l'époque.



Un esprit fertile en imagination. (j'ai mis un peu de couleur)


Vous voulez y jouer? Voici, sommairement, la marche à suivre:


Dans un enclos des équipes de deux personnes qui se font face. Plus on est de fous plus on s'amuse. De longs filets étroits sont disposés au sol et chaque extrémité est tenu par un des co-équipiers. Des pourvoyeurs de matériel balistique vif lâchent les renards (et/ou d'autres bestioles à fourrure) qui se mettent à courir dans tous les sens comme s'ils étaient effrayés. On se demande bien pourquoi.


Voici le sport: c'est l'équipe qui, en tendant soudainement et vigoureusement le filet au passage du petit matériel mobile, en envoie en l'air le plus grand nombre. Un bungee à l'envers. C'est robustifiant. Tout en étant terriblement amusant. Je crois qu'on avait plus de points si on parvenait à les faire retomber dans le filet et les faire à nouveau s'envoler. C'est aussi un sport d'adresse.



Le samedi, c'est pour s'amuser. On se fait une partie?


Les os du renard s'en trouvaient certainement broyés. C'était probablement un gain de souplesse pour en faire avec avantage un beau collet bien chaud.


On ne sait pourquoi le Lancer de Renard n'a plus la faveur et il est tombé dans l'oubli. Dommage qu'il soit trop tard pour inscrire cette discipline aux jeux de Sotchi, ya plein de renard au chômage dans ce coin.




Aller compléter votre info chez le Magazin Général Wiki ici.





dimanche 31 mars 2013

Billet 869: Joyeuses Pâques!




Ya-bada-badoux!


Le lapin de Pâques! Un symbole bien connu de cette fête et du printemps et de la fertilité. Animal préféré de Hugh Hefner. Il (pas Hefner!) pond des oeufs en s'socolat! Tout colorés! Lapin de Pâques! Petite créature douce (de rêve...) et sautillante à souhait. 


Il y a bien sûr d'autres petits mammifères à fourrure toute douce et on les aime pas. Rats, souris, campagnols… depuis l'invention de l'agriculture ces derniers sont la raison de notre lien avec le chat domestique. Précision: c'est à ce moment que l'on a fabriqué le chat domestique… Car il est bien un adjoint et une machine d'agriculture, gardien des grains, croque-souris. Nous l'avons sélectionné pour des tâches importantes: nous débarrasser de la vermine. Le reste est un effet secondaire...


On nous sert encore cette justification néolithique de son utilité de contrôle pour laisser
le cher minet libre à l'extérieur. Pourtant cette fonction de contrôle de la vermine peut être remplie par toutes sortes d'autres engins et machineries… à l'effet un peu plus prévisible et sans danger pour les oiseaux. 



La chasse aux oeufs de Pâques tourne mal...

Il vous viendrait peut-être à l'idée de qualifier de vermine certains oiseaux: on pense alors au moineau domestique, à l'étourneau ou au pigeon, trop ordinaires et communs pour mériter notre attention et même pas indigènes! Ça c'est une condamnation à mort, une assurance d'indifférence. Vous croyez que le chat fait la différence entre les espèces d'oiseaux? Si c'est le cas vous êtes irresponsables, vous laissez cette machine à tuer faire une besogne de mort inutile et évitable…


Vous êtes un citoyen et un consommateur écoresponsable, équitable, vous recyclez, la justice sociale vous est une valeur importante, vous êtes végétalien, vous êtes inquiets du sort de l'ours polaire et de la biodiversité dans ces changements climatiques. Et vous laissez sortir librement cette machine à tuer?


La prédation des oiseaux, dommage collatéral acceptable? Cruelle et inutile complaisance? Aveuglement volontaire? Vous avez le choix, vous êtes responsables de votre chat. Comme de votre bagnole, de votre carabine ou de votre lapin!


À Pâques et aux autres jours: gardez vos chats dans la maison. Le printemps nous laissera entendre un peu plus d'oiseaux.


Joyeuses Pâques!





samedi 30 mars 2013

Mimétisme mullérien




À gauche le monarque et à droite le vice-roi. Photo: Wikipedia



Nous connaissons bien le cas du mimétisme du papillon vice-roy qui imite le papillon monarque. C'est en fait l'histoire d'un papillon non-toxique qui imite la coloration d'un autre qui l'est (le monarque dans ce cas). Il se protège en s'habillant d'une peau de loup. Copier ainsi le motif coloré qui signale une toxicité (un signal aposématique) se nomme mimétisme batésien.


Il y a aussi le mimétisme mullérien. Cette fois c'est l'histoire de deux espèces toxiques qui profitent mutuellement de l'effet du signal aposématique. À l'évidence, deux têtes (de mort…) valent mieux qu'une.






Les papillons Heliconius d'Amérique du Sud poussent cette idée très loin avec un cas assez extraordinaire: Heliconius numata. Cette espèce imite en fait plusieurs autres espèces. Le plus étonnant c'est que la faculté se transmette en bloc à la descendance. Les petits de la même espèce (Heliconius numata) qui est elle-même comme un tigre toxique, auront en plus l'apparence ou du loup, ou du lion ou de l'hyène. C'est selon! C'est comme si chez les humains il était génétiquement programmé que nous ayons exactement 5, 6 ou 7 pieds de haut*. Rien entre ça… pas de mélange...


Gageons que les oiseaux ne se mêlent pas ce ça non plus...




*Je n'ai pas trouvé de meilleure analogie. Convertie en mètre ça fonctionne pas aussi bien: A Supergene Paints Wings for Surviving Biological War

Lisez aussi: Le "supergène" du mimétisme déchiffré



mardi 18 décembre 2012

Mauvais garçon: l'Amanite phalloïde



Illustrations: Flora Danica, 1766-1883, et Joseph Bridgham, 1890.


Comme on dit mauvaise herbe il faudra maintenant s'habituer à dire mauvais champignon. Mortellement mauvais...


Originaire d'Europe, l'amanite phalloïde (le mauvais garçon...) se trouve maintenant en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde (Australie, Afrique du Sud, Amérique du Sud). Ce fongus mycorhizien est associé à de nombreux arbres (chênes, bouleaux, pins, etc.). Comme on le trouve aussi sur des châtaigniers et des noisetiers… et que tous ces arbres sont des objets de commerces… le fongus voyage!


Présent sur la côte ouest, de la Californie à l'île de Vancouver, ce champignon n'est pas présent au Québec*. Pas encore! Comme il fait irruption dans deux États voisins (New-York et Maine entre autres) gageons que nous aurons un de ces quatre des cas d'empoisonnements spécifiques (intoxication phalloïdienne)… Le nom commun anglais, Death Cap, vous donne une idée de sa... non-comestibilité!


Photos: Wikipedia

Mais ce n'est pas tout. Il ne faut pas se contenter de voir les effets néfastes possibles sur les humains gambadant dans les boisés avec paniers et chapeaux de paille, gourmands de champignons… Le fongus aura en toute probabilité un impact écologique et économique. C'est que ce champignon, comme de nombreuses autres espèces exotiques, a la faculté de déplacer les espèces indigènes similaires qui sont en symbiose avec les arbres. La productivité de ces derniers risques d'être altérée. Le bilan-carbone des forêts aussi... En Californie on le trouve dans les forêts indigènes mais sur la côte Est on le trouve aussi dans des plantations de sylviculture.

Avec le réchauffement climatique, à ajouter bientôt sur la liste des espèces au Québec: l'Amanite phalloïde, Amanita phalloides, Death Cap.


Mauvais champignon...



*Connaītre, Cueillir et Cuisiner: Les Champignons Sauvages du Québec. Yves Lamoureux, Matthieu Sicard.





mercredi 12 décembre 2012

Zardin joologique



Federico Fellini, E la nave va, 1983

 
C'est aujourd'hui ou le 21 la fin du monde?



Ang Lee, L'Odyssée de Pi, 2012


Faut s'y prérarer. Ramassez vos affaires.



Jan Brueghel l'Ancien, L'entrée des animaux dans l'arche de Noé, 1613
 
Curieux, ya moins en moins de monde à rentrer dans la chaloupe.
 
 

vendredi 7 décembre 2012

La gestion différenciée en Wallonie




 Namur : la gestion différenciée grandeur nature


En visionnant ces quelques reportages vidéo vous aurez une très bonne idée de ce qu'est la gestion différenciée. Je vous en montre un ci-haut et plus bas vous trouverez les liens vers les autres:


Sensibilisation des habitants à la gestion différenciée


Et pour les parcs industriels, ils font quoi les Wallons??? Ils font du bon travail!



jeudi 6 décembre 2012

Artibeus jamaicanensis








Artibeus jamaicensis, communément connu sous rat volant... (suite ici...). Étudier la biodiversité et l'exposer. C'est pas toujours joli. Mais diablement intéressant!




mercredi 5 décembre 2012

Chelifer cancroides, pseudoscorpion de salon




Photo: Wikipedia

J'ai croisé quelques images et ce vidéo de Chelifer cancroides, une petite bête (moins de 5 mm. habituellement) que je n'ai pas croisé en vrai de vrai depuis longtemps. Je suis certain que vous connaissez cette minuscule bestiole et avez remarquez sa ressemblance avec un scorpion. Il s'agit en fait d'un bien inoffensif et bien utile parent de ces derniers. Aujourd'hui un regard sur la biodiversité de la maison...


Chelifer cancroides. Photo: Wikipedia


Ce sont des Pseudoscorpions (des Arachnides) et ils sont bien parents des vrais scorpions et autres araignées. Ils n'ont pas de dangereux dards au bout de la queue mais ils ont des crochets à venin dans les pinces! Le cosmopolite Chelifer cancroides habite nos maisons et se nourrit de collemboles et d'acariens par exemple. Les premiers sont assez souvent des résidents des pots de vos plantes si vous les arroser trop. Les deuxièmes… on en a plus qu'on veut le savoir et peut-être faudrait-il songer au beau travail de contrôle de leurs populations… si vous avec des pseudoscorpions dans le salon!




Vidéo de Borek Lupomesky



Une sélection de pseudoscorpions et vue des crochets à venin sur les pinces*



Y a-t-il des pseudo-scorpion au pays du Père Noël? Oui! Lisez ces textes sur leur diversité au Yukon:

Hunting Pseudoscorpions in the Yukon.

Successful pseudoscorpion hunting in the Yukon.


*Photo tirées d'une clé d'identification des Pseudoscorpions du Canada (en anglais) par Christopher Buddle de McGill. Ici (et téléchargeable en PDF)



vendredi 5 octobre 2012

Les Schtroumpfs et le puma




Ce cougar n'est pas mort, il dort! Comme les journalistes de l'Express... Photo Wikipedia



Yen a marre de cette attitude approximative et sensationnaliste des médias! Il y a quelques semaines c'était le Nouvel Observateur avec un titre complètement farfelu, excessif et totalement catastrophiste (ça vend je vous dit...) sur l'étude de Séralini :


EXCLUSIF. Oui, les OGM sont des poisons !


Cette semaine c'est au tour d'un autre magazine de faire dans la bouillie pour chat, le pâté félin ou dans La Soupe aux Petits Bonhommes Bleus. Le titre de l'Express (une feuille de chou publiée par des Schtroumpfs, non?):


"Cougar: cette espèce est désormais éteinte" puis : "Le puma de l'est américain a été déclaré officiellement éteint aux Etats-Unis mercredi."


On ratisse large comme toujours : on commence par titrer que l'espèce est éteinte, puis on semble préciser que ce n'est qu'une des sous-espèces qui le soit bien que l'on mentionne par ailleurs que la "Panthère de Floride" (une autre sous-espèce de Puma concolor) existe toujours.


Alors il est mort, disparu, zappé l'animal? Bordel… l'article ne tient pas la route et on ne peut pas savoir… Journalisme d'amateur!




Preuve de présence du cougar au Québec: ici au zoo de Saint-Félicien ;))) Photo Wikipedia


Lire les commentaires des lecteurs de cet article est encore plus déprimant! Si l'article contient toute l'information venant nier la validité de son titre même, les lecteurs eux ne s'en rendent même pas compte! Tout ce qui reste collé à leur esprit "réceptif" est le titre mensonger et manipulateur de cet article… Même quand un biologiste (Meldrou - 21/09/2012 23:16:17) ayant travaillé sur la question de la présence du cougar au Québec explique très bien ce qu'il en est, un commentaire continue dans la voie automatique imprégnée par le titre. (lisez les commentaires pour avoir une idée de l'automatisme des réponses...)


Je l'ai déjà dit à des amis : personne n'a lu l'article scientifique sur les OGM en question plus haut. Tout le monde se fie à l'article patenté, arrangé avec le gars des vues du Nouvel Obs… quelle erreur! Et lâchez-moi les baskets : je ne détient aucune titre boursier de Monsanto, mais vérifiez quand même VOTRE fond de retraite… Je crains que tout comme l'article de l'Express celui sur les OGM a été rédigé par un Apprenti Schtroumpf. Ou un bon Maréchal de la Manip... comme les médias en pondent par dizaine!

Puma, lion des montagnes, cougar, panthère ou Puma concolor, le félin est assurément malmené et menacé dans l'est du continent, un peu moins en Floride. Les populations de l'Ouest du continent se portent (very relativement) assez bien toutefois. Et comme on en trouve certainement en Ontario et probablement ailleurs dans l'est du Canada, dire que l'espèce est éteinte parce qu'une des ses sous-espèces le serait en partie sur une partie de l'est des États-Unis est... abusif! Dire que l'espèce est éteinte c'est malhonnête et trompeur… Sauf si on souhaite garder des Schtroumpfs comme lecteur.



Allez donc voir de ce côté ce que dit la science sur le statut de l'espèce:

Commencez par une page Wiki sur le Puma

Présence du Cougar au Québec

En Ontario

Ici aussi : The Ontario Puma Foundation

Pour avoir une vue d'ensemble allez sur le site de L'IUCN

Vous trouverez ici une photo prouvant la présence de cougars en Europe


Il est un peu déprimant (mais pas étonnant) de constater que si je tape 'cougar' dans Google le premier résultat est bien cette "nouvelle espèce"… de Cougar. *



Pour revenir à l'article est à sa validité, Googlez n'importe quoi (cougar, puma, lion de montagne, etc) et vous aurez une meilleure connaissance de l'espèce que par la lecture de l'Express!


*Si (seulement si...) vous avez le coeur léger voyez ici le résultat de recherche image de Google Cougar

jeudi 27 septembre 2012

Dinde O'Tennis




Dindon sauvage (Meleagris gallopavo, Wild Turkey)


Réchauffement climatique? Ou la nécessité de fuir les chasseurs de la Thanksgiving Day? Le dindon sauvage est de plus en plus commun au Québec.


Celui-ci a été photographié sur un terrain de tennis au Lac à L'Équerre tout près du Mont Tremblant dans les Laurentides. La photographie m'a été envoyé par un certain Marcel Latour. Je le remercie tout en le félicitant de son excellent patronyme


Le commentaire suivant accompagnait ce rapport quand même un peu douteux: 


"Sérieux, c'est la première dinde qui tentait de venir jouer au tennis."


Pardonnons l'enthousiasme excessif du correspondant qui ne connaît rien au tennis!


 
La passion aveugle de la dinde pour les canneberges cause sa perte.


  
Que faire quand on rencontre Meleagris gallopavo?


Sachez que les règles du comportement habituel envers la dinde et le dindon ne sont pas les mêmes. Et ça se termine généralement pas bien pour l'oiseau.




vendredi 21 septembre 2012

Le Criquet égyptien (FFU-2012)


Pescalune m'a fait parvenir sa contribution au Festival Flora Urbana. Dans sa Camargue, où les papillons sont grands comme des flamands roses, les criquets eux sont grands comme des (petites) voitures. C'est assez intéressant.






Le Criquet égyptien Anacridium aegyptium (Linné, 1764) est un criquet arboricole de la zone méditerranéenne jusqu'au Moyen-Orient qui se reconnait facilement à sa grande taille. Avec ses 50 à 70 mm de long (la femelle étant plus grande que le mâle) c’est le plus grand criquet français… quand il s’envole on pourrait presque le confondre avec un petit oiseau ou une pipistrelle !


Ses beaux yeux rayés verticalement sont l’une de ses principales coquetteries.


Comme je le disais plus haut la femelle est plus grande que le mâle - et c’est aussi elle qui stridule - fait assez rare chez les criquets ! Habituellement c’est Monsieur qui chante la sérénade !






A l’approche de l’automne alors que bon nombre d’orthoptères finissent leur vie et que les sauterelles et criquets chanteurs se dépêchent afin de se reproduire avant l’hiver, le grand Égyptien fait tout à l’envers ….. En septembre/octobre on trouve des adultes qui vont hiverner et se reproduire en avril prochain.


C’est donc en plein été qu’on peut trouver le jeune criquet vert pomme pas vraiment discret … superbement fluo même !


Il ternit ensuite au fil de ses mues pour finir environ 3 mois plus tard d’un gris/marron bien plus banal et difficile à distinguer contre les écorces des arbres.


 


Je les trouve de plus en plus fréquemment dans le Sud de la France - c’est peut-être du au réchauffement ? Totalement inoffensifs - à part machouiller quelques feuilles ils ne font guère de dégats au jardin… du moins pour le moment !


Et les chats en sont friands !! Il adorent les croquer - ça doit être bourré de protéines… et l’avantage est que pendant que les félins dégustent les criquets ils ne pensent pas à attrapper les oiseaux !!! Un bon point pour le (pauvre) criquet n’est-ce pas Roger ;)





Sans oublier son beau livre CAMARGUE Fille du ciel et de l'eau

Vous pouvez la suivre sur Twitter: @pescalune



mercredi 19 septembre 2012

Manger sur le pouce (FFU-2012)



Dans le cadre du Festival Flora Urbana 12012 c'est aujourd'hui au tour de Benoît Latour (tiens, tiens...) de nous parler du (non)vautour l'Urubu à tête rouge. Les photos sont d'Annie Potier. 






Vu de très près un matin d’été sur une route de la Mauricie : un urubu à tête rouge (Cathartes aura), temporairement dérangé devant une carcasse encore fraîche.







Comme ce modeste parent du massif et majestueux condor des Andes ne peut consommer de chair en état de décomposition avancée, il lui faut donc détecter au plus vite les cadavres d'animaux. Or, à l’instar du kiwi et de l’albatros, il fait partie du club extrêmement sélect des oiseaux dotés d’un odorat, ce qui explique pourquoi il vole plutôt bas pour un vautour.







On le trouve pratiquement dans toute l’Amérique, et sa présence au Québec s’est considérablement accrue depuis les années 70 et 80, où on n’en voyait que dans le sud de la province. Aujourd’hui, on recense à l’automne de plus en plus d’urubus à tête rouge près de l’embouchure du Saguenay, en provenance du nord-est du Québec et du Labrador.






Pourquoi Tadoussac? Parce que ce migrateur peu enclin à battre des ailes et à survoler de grandes étendues d’eau est séduit par le rétrécissement du Saint-Laurent dans ce coin-là, ainsi que par ce formidable canon à vent qu’est le fjord du Saguenay, qui aide d'ailleurs bien d'autres espèces d'oiseaux à traverser. 





samedi 15 septembre 2012

Année de rêve pour les papillons (FFU-2012)




Voici enfin le billet de Rachelle Renaud, grande amie des papillons!




Grand porte-queue. Photo: Lucille St-Pierre, Tecumseh, Ontario, été 2012
 


Migration printanière historique


Dès la mi-avril, nous avons été témoins d’une migration historique de papillons, du jamais vu depuis 140 ans selon le site ebutterfly.ca. Cette marée de papillons venue du Sud était constituée à 90% de Vulcains (Vanessa atalanta), ainsi que d’autres papillons vanessas dont la Vanesse de Virginie (Vanessa virginiensis) et des spectaculaires polygones, le Polygone à queue violacée (Polygonia interrogationis) et le Polygone virgule (Polygonia comma).


Selon le site d’un passionné d’oiseaux et de nature à Ottawa,  les températures exceptionnellement élevées dans le sud des États-Unis l’hiver dernier auraient créé des conditions idéales pour les populations de papillons. C’est cette même chaleur intense qui les aurait poussé à migrer vers le Nord, et les vents puissants du Sud ont porté des centaines de milliers de papillons vers le Canada à la mi-avril. Selon Maxim Larrivée (ici) ces papillons ont voyagé entre 300 et 400 km par jour grâce à ces vents du Sud, un véritable exploit pour de minuscules insectes!




Vanessa cardui. Photo Arun Sathian, Wikipedia


Amours d’été


Il faut dire que ces deux derniers étés, les Polygones à queue violacée sont des habitués de notre cour arrière au coucher du soleil. Les mâles se perchent dans notre lilas, sur le treillis de notre terrasse, ou -- bonheur sublime -- sur nos épaules, pour attirer les femelles avec qui ils batifolent au-dessus de nos têtes. Cet été, des Vulcains ont fait pareil.


Cette année, à la mi-août, notre jardin a été envahi par la bien nommée belle-dame (Vanessa cardui), sorte de bijou élégant qui nous charme tant, ici un duo en vol synchronisé…



Papillon Grand porte-Queue observé à Montréal, Carl Boileau.

 

Un nouveau venu à Montréal


Comment passer sous silence l’arrivée du grand porte-queue dans l’île de Montréal encore une fois en raison du réchauffement du climat?


Et tenez-vous bien, ceci trouvé sur le site de notre élu du district De Lorimier (Plateau Mont-Royal, Montréal), Carl Boileau, passionné d’insectes : « Selon le Jardin botanique, nous apprenons que cette année des grands porte-queue ont survécu à l’hiver (historiquement plus doux que jamais au Québec) et colonisé de nouveaux habitats à une vitesse 15 fois plus élevée que la moyenne.




Vanessa atalanta. Photo Wikipedia
 

Dans un même ordre d’idée, les épisodes de redoux sporadiques au printemps dernier nous ont aussi amené pour la première fois une migration hâtive de vulcains (Vanessa atalanta). Bien qu’indigène à notre territoire durant l’été, cette migration provenait cette fois du sud des États-Unis. Or cette année, il y aurait eu 10 fois plus de vulcains que normalement au Québec.


Pour le plaisir des collectionneurs de papillons, c’est donc un phénomène qui implique plusieurs espèces de lépidoptères. En effet, selon le spécialiste, Maxim Larrivée (postdoctorant à l’Université d’Ottawa et chef des collections et de la recherche à l’Insectarium de Montréal), l’Amérique du Nord connaît, cette année, la plus grande migration printanière de papillons de son histoire. L’hiver doux et un taux de survie hivernale nettement au-dessus de la moyenne sont des facteurs évoqués pour expliquer ce phénomène qui touche essentiellement au Canada le Manitoba, l’Ontario et le Québec.


Les entomologistes canadiens demandent à la population de signaler leurs observations de papillons sur le site eButterfly (en anglais seulement). Les scientifiques souhaitent examiner comment les papillons réagissent aux changements de leur environnement et comment ils s’y adaptent.




Papillon ocellé. Photo: Patrick Coin, Wikipedia


Migration d’automne déjà en cours


Le 15 août, à bord d’un train à destination d’Ottawa, j’ai eu le bonheur de voir littéralement des centaines de belles-dames (Vanessa cardua) à l’arrêt à Alexandria ON. Je viens tout juste de lire sur le site ebutterfly.ca que la migration des Vanesses vers le Sud est en cours et qu’on observe énormément de belles-dames ces jours-ci! 



Pèlerinage annuel


Native de la région des Grands Lacs, de Windsor, Ontario plus précisément, lorsque je rends visite à ma famille, je fais un tour obligatoire dans la prairie à hautes herbes du Ojibway Nature Centre dans l’ouest de la ville, où se trouvent entre 50 et 60 espèces de papillons. Cette année, j’ai vu, entre autres, mon tout premier Papillon ocellé (Junonia coenia) et plusieurs grands porte-queues. (Une paire de merlebleus de l’Est, un Oriole des vergers et un Moqueur chat et deux chevreuils aussi...)


La
magnifique photo du Grand porte-queue est de ma sœur Lucille, dans la cour de ma sœur et mon beau-frère Michelle et Ken Fields.




Rachelle Renaud est poète, nouvelliste et romancière. Ses poèmes et nouvelles ont paru dans plusieurs revues au Québec et en Ontario. Elle fut lauréate du Prix Jacques-Poirier-Outaouais 1996 pour son premier roman Le roman d'Éléonore (Montréal, VLB éditeur, 1996). Deux recueils de nouvelles ont paru chez Les Éditions du Nordir d’Ottawa : L'amour en personne (1998) et Chocs légers (2003).

Elle s’intéresse à l’état de la planète, à l’histoire des débuts de la colonie montréalaise et à la découverte des quartiers ouvriers de la métropole. Elle projette d’écrire un roman inspiré de ses recherches sur le Quaternaire et la préhistoire.

Fille des Grands Lacs, elle est passionnée d’oiseaux depuis toujours et plus récemment de papillons. C’est un peu la faute de sa famille, de son père qui adorait les oiseaux, et d’un livre sur les papillons reçu en cadeau de sa famille. Elle a le privilège de veiller sur un jardin à papillons dans le cadre d’un projet citoyen de verdissement dans le Plateau Mont-Royal, Côté Cour Côté Voisins