lundi 28 février 2011

FFU: Intermède


J'ai pris du retard ce matin... le Festival Flora Urbana reprendra demain matin avec un billet sur la ruelle Modigliani à Montréal. Jeanne Gagnon, l'instigatrice de ce projet, m'a fait parvenir son texte de 17 pages ( je n'en demandais pas tant ma chère!) et je dois l'écourter un peu... à mon regret! Mais nous y reviendrons sur cette ruelle verte qui a en fait toutes les couleurs du monde!

À demain!

PS: J'attends encore quelques textes et images mais je ne peux rien vous en dire. Peut-être ne trouveront-ils pas le chemin jusqu'à ma boîte de courriels!


vendredi 25 février 2011

FFU: Chéri, regarde! Un arbre avec une plug!

Troisième billet du Festival Flora Urbana. Jasmine (horticultrice, blogueure et… comique...) nous envoie ce reportage-photo. Je crois qu'elle veut nous enseigner la différence entre un poteau de téléphone et un arbre. Sujet compliqué et difficile.



Voilà ce que j’aurais dit à mon entière douce moitié si nous étions visiteurs dans le Parc Jean-Drapeau en mai dernier et que j’avais remarqué ce frêne urbainement modifié. Non, la prise électrique n’est pas seulement déposée contre le tronc (je ne fais pas dans ce genre de truquage, hé!) : elle est bel et bien vissée dans ce dernier.

Pourquoi donc?

C’est si simple, voyons!



Avez-vous déjà remarqué en roulant à proximité du casino la nuit, comme ils sont beaux ces arbres tout illuminés? Magique, féérique, enchanteur, ce décor! Encore faut-il penser à un arrangement facile pour créer ce décor. Alors pourquoi ne pas embobiner les arbres de guirlandes lumineuses et laisser ces dernières en permanence, question que ça soit beau (et économique) toute l’année? Il faudrait aussi raccorder les arbres à un système électrique. Eurêka ! Greffons des prises à leurs troncs!




Puis quand on revampera le territoire du casino, ben on offrira gratos ces beaux arbres sacrifiés au Parc Jean-Drapeau… des arbres vachement électrisants!

Hé, chéri ! Tu cherchais pas une place où pluguer le barbecue électrique…


Note de l’auteur : Malheureusement, je n’ai pas de photo de près montrant les meurtrissures dans l’écorce laissées par les guirlandes… Bon, je suis peut-être trop sentimentale. Après tout, les arbres en ville, c’est du mobilier urbain !


Le blogue de cette sensible et solidement sentimentale: Je suis au jardin

Merci Jasmine!

jeudi 24 février 2011

FFU: La Pescalune!

Deuxième billet du mini Festival Flora Urbana. Pescalune (photographe, blogueure, Twitterette) nous envoie cette belle photo. Prolifique Pescalune...



 



Voici une ancienne église de l'ordre des Carmes déchaussées ou Petits Carmes construite entre 1673 et 1678 en Arles (France). Il ne subsiste aujourd’hui que sa façade abandonnée à la nature, isolée par l’urbanisme moderne. Un havre de nature sauvage en pleine ville !


Lui demandant si elle nous montrera une photo de la ruine verdie par le printemps: 

"C'est avec très grand plaisir que je t'enverrai une photo "printanière" ... dès que j'ai l'occasion de retourner en Arles ;)

Alors à la prochaine Pescalune!


Et si vous voulez voir plus de photos de Pescalune:

Son blogue Pescalune Photography

Ne manquez pas les slideshows sur cet autre blogue: Pescalune Photo

Et cet autre blogue où elle collabore: Nature urbaine / Urban Nature 

Enfin pour être informé sur la conservation de la nature, la biodiversité, l'environnement, les toits verts, etc. suivez son prolifique Twitter : @Pescalune


mardi 22 février 2011

FFU: Dieux mortels en quête d'absence de temps

Voici le premier billet d'un invité au Festival Flora Urbana: celui du photographe Luc Durocher. Les photos sont toutes les siennes, je me suis contenté de les mettre "en équipe". J'espère ne pas avoir ainsi trop dénaturé les très bons clichés de Luc. J'ai aussi échantillonné et assemblé les textes qu'il m'a généreusement fait parvenir.


 Punaise ambusquée et Syrphe. Mante religieuse.

Manger ou être mangé.

Nous vivons une époque pendant laquelle jamais autant d'images ont été prises d'espèces qui nous ont précédés au cours de l'évolution. On pourrait se demander d'où nous vient cet engouement, cet appétit, cette soif? Pourquoi cette frénésie, ce goût étrange, d'autres diraient cette folie? Pourquoi ce besoin de consacrer de son temps à l'observation d'espèces qui étaient là bien avant nous, qui seront là bien après nous, avec un peu de chance?

Sinon parce que, quelque part, nous avons la certitude d'être passé par là et que ce que nous observons ce sont les traces de notre propre évolution. Avant-hier j'étais ver de terre et je me suis fait manger par un limicole. Hier j'étais limicole et je me suis fais manger par un rapace. Aujourd'hui je suis un homme et je me fais manger par l'ignorance de ce que je serai demain et après-demain.


 Chrysope aux yeux d'or , Hespérie des Graminées


C'est la photo qui nous prend, qui nous montre qui nous sommes: des dieux mortels en quête d'absence de temps.

Pour nous, photographes de la Nature, ce que nous photographions en dit long sur nous-mêmes car tout ce que nous photographions est nous-mêmes. Nous ne faisons donc que des auto-portraits et nos images sont des parcelles de notre être que nous montrons au monde. La qualité du regard des spectateurs, leur capacité de voir au-delà de l'image, sont plus importantes que ce que nous montrons.


 Coliade sur Épervière orangée, Papillon du Céleri


Une photo, un utopique idéal, comme le fruit de tout art, une aspiration à gravir l'Everest de soi-même.
Un photographe est un architecte de l'image, un forgeron de la lumière, un dompteur de pixels. Certains ont un sens inné de la beauté et décèlent aisément les iotas ou l'Himalaya d'harmonie de formes et de couleurs dont ils sont les témoins attentifs. Le travail de l'artiste intègre celui du photographe et le transcende.



 Renardeau


Ce n'est pas ce que montre une photo qui compte, c'est ce qu'on y met. Si on s'y perd, c'est qu'on s'y retrouve. Nos photos les mieux réussies sont nos plus beaux auto-portraits. Elles nous transfigurent, nous métamorphosent en révélant notre propre Nature intérieure qui n'est pas Celle des autres car notre relation avec la Nature extérieure est unique (comme celle de tout être vivant, d'ailleurs). Toute notre production est un immense album de mariage entre la Nature et soi. Nous sommes parties intégrantes de Son paysage à Elle. Elle se voit à travers nous. Sans Elle je n'existe pas, sans moi Elle serait moins montrée. Toutes mes photos sont des photos de ma Blonde. Même après cette vie jamais Elle ne deviendra une ex. Ça va prendre un joli tas d'existences avant qu'Elle ne se dévoilent entièrement, tant et aussi longtemps que je ne serai pas prêt. La patience est la qualité maîtresse du photographe Nature en particulier et de tout un chacun en général.


Cliquer ici pour voir les superbes séries de photos de Luc Durocher

ou pour visiter son tout nouveau blogue: Naturellement



lundi 21 février 2011

Festival Flora Urbana

La pépinière du Sentier Urbain

J'ai demandé à des amis de participer à un festival de blogue. La pratique est assez fréquente dans la blogosphère: demander aux lecteurs, camarades-blogueurs avec des affinités de rédiger un billet ou de proposer des images. Mon blogue servira d'hôte à ce festival. Peut-être que cela inspirera d'autres blogueurs à faire la même chose?


 Sur le Mont Royal, vue vers le lac du Castor


Lecteurs, je vous fait donc la même proposition: je vous invite tous à participer au Festival Flora Urbana en me faisant parvenir un texte, illustré de photos ou dessins. Préférablement le sujet touchera à la nature urbaine, l'aménagement, l'art ou le paysage… une photo de votre Heimat si vous voulez, enfin si vous lisez FU vous voyez que la gamme de sujets est assez large et peu restrictive. En anglais ou en français! Le latin est aussi bienvenu!

Mon adresse de courriel: latour(...)cooptel.qc.ca

 Art discret sur le Mont Royal

Aux membres de FU, vous avec les visages en miniature, dans la colonne de droite, faites-vous voir en grand!  Envoyez-moi votre texte et vos images et je me ferai un plaisir de publier votre billet. Donnez à tous les liens vers vos propres blogues, galeries de photos ou sites préférés. Pescalune? Jean-Pierre, Gabriel ou Dominic et tous les autres? Heather et Emily? Et les autres qui n'êtes "que" photographes ou "que" lecteurs? Une photo de votre lieu préféré?

Jasmine, Sylvain ou Élise? Allez!

Demain donc je mettrai en ligne une première collaboration d'un photographe que je ne connaissais que virtuellement (par ses photos) et que j'ai croisé par hasard la semaine dernière. Le passage du virtuel au réel s'est fait en douceur et je suis maintenant bien content de connaître et d'acceuillir Luc Durocher.

À demain!


jeudi 17 février 2011

Le Champ des Possibles, en avant!

C'est pas encore le printemps, pas tout à fait encore… Mais ça ne tardera plus. Les Amis du Champ des Possibles, actifs sous la neige tout l'hiver, préparent… comment dire... la rentrée?? ou la sortie??… enfin on cuisine (au chaud) le menu de la saison  qui approche. Et cette année (cela sera une déception pour plusieurs) nous n'organisons pas que des corvées de nettoyage printanier ou de contrôle de l'herbapoux. En effet nous alternerons entre ces agréables corvées et des occupations plus sérieuses comme le premier C.I.C.F.C.D.P.

C'est quoi un C.I.C.F.C.D.P.?

Restez à l'écoute vous l'apprendrez bientôt!



Pour vous tous, quelques invitations:

Je (re)présenterai le projet du Champ des Possibles à cette conférence-débat sur l'appropriation des friches urbaines par des citoyens. Organisée par Collectif-Quartier le 15 mars au Rialto (c'est à Montréal…). Cliquez sur cette image et vous aurez tous les détails.
 
Pour rappel visitez ces liens pour toute l'info sur les activités des ACDP, nous tiendrons notre première assemblée générale au mois de mars. Vous serez invités bientôt:


mardi 15 février 2011

Kolbe en Arcadie


L'artiste allemand Carl Wilhelm Kolbe* (1759-1835) est connu pour ses eaux-fortes, quelquefois retouchées au burin. Le meilleur graveur de son époque en Allemagne est une fin de lignée en quelque sorte: la gravure allait bientôt céder la place dans les goûts… la lithographie et peut-être aussi la photographie ont quelque chose à voir avec ça…




Son travail est donc un chant du cygne de ces techniques de gravure difficiles et lentes. Kolbe est-il un romantico-fantastique ou un naturaliste marchant jusqu'à la frontière du rêve? C'est bien vers d'étranges régions qu'il nous entraîne.



Ses gravures sont de plusieurs façons. Observateur minutieux, Kolbe, le promeneur des forêts, nous dessine des scènes peuplées d'espèces reconnaissables et nous montrent les arbres avec une échelle humaine quelquefois instable. Mais Kolbe, l'amateur d'étrangeté, hallucine aussi une quasi-animalité des tilleuls, des saules et des chênes.


 

Et il s'amuse et joue aussi quelquefois de l'échelle des humains et des autres choses, grands et petits végétaux incertains. Pour faire bonne démesure Kolbe fait aussi dans les fantasmagories ou le passé idéal de l'Arcadie. À bien regarder ces gravures tout y trop grand, trop petit… trop tard, trop vrai. Inclassable Kolbe!




Dans ces paysages à la composition discrètement savante nous glissons d'un monde de rêve à un monde naturel et nous passons d'une échelle à une autre. Presque sans s'en rendre compte. Le pissenlit est aussi grand qu'une vache, une herbe lui fait de l'ombre.




De curieux jeux d’échelle où les humains sont ici lilliputiens et là les plantes aussi grandes que les arbres. Voyageurs dans le temps ou dans les autres dimensions, indistinctement,  les humains entrent et se dissolvent le paysage.

*Ne pas confondre: Carl Wilhelm Kolbe der Ältere: l'aîné et le père et Carl Wilhelm Kolbe der Jüngere: le jeune et le fils...

Delphine chez Paradis Express a aussi des reproductions: ici Kolbe

dimanche 6 février 2011

Les papillons de Nabokov


"Les tyrannies aiment l'architecture du passé". "J'apprécie Freud beaucoup en sa qualité d'auteur comique". Vladimir Nabokov n'aimait pas beaucoup "le charlatan viennois". Provocateur, il chassait la supercherie… et les papillons. L'art et la science partageaient équitablement la tête du russe d'origine. Peu ont réussi une pareille double aventure : auteur célèbre et spécialiste des papillons. Son succès en littérature ne fait pas de doute. En tant que lépidoptérologiste toutefois (spécialiste des papillons) il a dû attendre près de soixante ans et bien après sa mort afin que ses contributions les plus importantes soient enfin reconnues pour ce qu'elles étaient : extraordinaires!



Né à Saint-Pétersbourg, amateur de papillons depuis l'enfance, Nabokov a néanmoins décroché un poste de chercheur et de responsable de la collection de papillons au Musée de zoologie comparée de Harvard dans les années 40. Le réfugié était spécialiste des Polyammatus bleus d'Amérique du Sud. Les bleus sont de petits papillons diurnes de la sous-famille des Polyammatinae (famille des Lycaenidae). Dans notre région nous avons entre autres Celastrina ladon (azur printanier), Everes comyntas (bleu porte-queue de l'Est) et Glaucopsyche lygdamus (bleu argenté).




C'est à Harvard qu'il a développé en 1945 une hypothèse qui avait été reçu assez froidement par ses pairs à l'époque. On lui accordait un certain talent de besogneur, mais sans plus. Pour l'auteur de Lolita le groupe de papillons nommé les "bleus" sont d'origine asiatique et ont migré il y a des millions d'années en vagues successives par la Béringie. En comparant l'anatomie reproductive des papillons (une technique qu'il a lui-même initiée) du Nouveau-Monde l'autodidacte arrive même à préciser de quelle vague descend tel ou tel groupe de papillons contemporains. Quelle discipine concentrée et quelle imagination!




 
Et c'est ce qu'une étude pluridisciplinaire vient de démontrer! 10 chercheurs sous la direction de Roger Villa* combinant la phylogénie moléculaire (afin de déterminer la parenté par les gènes), la paléoécologie (détermination des climats à des époques lointaines, tolérance des espèces au froid) et la biogéographie (la répartition géographique et les migrations des espèces) ont vérifié les idées du romancier. Les résultats appuient clairement l'hypothèse de Nabokov: c'est au moins cinq vagues de colonisations asiatiques qui expliquent les groupes actuels de ces papillons. Et ils sont bien venus par le détroit de Bering...





Les "spéculations" de Nabokov, élaborées à partir de l'observation solitaire de spécimens au microscope, de dessins précis de détails infimes et de... poésie (ce qui ne l'aidait vraiment pas à l'époque!) sont confirmées par une équipe de choc avec les techniques et ordinateurs les plus puissants aujourd'hui. Vladimir avait raison: tous ces papillons du Nouveau-Monde partagent un ancêtre commun en Asie. Il y a 10 ou 11 million d'années… 

Nabokov! T'as fait ça sans étude de l'ADN, sans ordinateur, fonds de recherche ou assistant…

"Vraiment peu de chose ai-je connu en terme d'émotion ou d'appétit, d'ambition ou de réussite peut dépasser en richesse et en force le plaisir de l'exploration entomologique". Nabokov a nommé et décrit des centaines d'espèces de papillons. C'est dire qu'il a connu le bonheur! Il n'est toutefois encore connu que pour une seule créature, avec une curieuse métamorphose: "Lumière de ma vie, feu de mon corps". Et à ce sujet la controverse est encore d'actualité, nous connaissons tous son surnom…


mercredi 2 février 2011

En temps irréel

David Bowen, fabriquateur




Bidule à dessiner avec le vent (wind drawing device). Résultat:




Trois feuilles sont autant d'attrape-vent qui les font dessiner avec du fusain. Du bon pain.




Machine occupée à rendre la croissance (growth rendering device), autres vues:



Le système hydroponique assure la croissance qui est vue puis rendue par jet d'encre. À tous les 24 heures. Puis ça se déroule. Durant trois mois. Puis on a des pois. Je crois.


Ya aussi des carottes sauvages, des peupliers, etc. Zallez-voir: David Bowen


Traduction de haute qualité automatique. Je suis ailleurs…