lundi 30 mai 2011

Ulmus rubra


Correctif (4 mai 2018): il ne s'agit pas de l'orme rouge! Trouvez tous le détails dans mon livre numérique (format iBook): cliquez ici pour voir sur iTunes.






Un gros orme rouge! Quel arbre! Charles L'Heureux m'a invité à visiter les lieux au pied de l'Oratoire Saint-Joseph à Côte-des-Neiges, beau quartier de Montréal. Je devrais dire "quels arbres!" car on a vu de nombreux beaux spécimens intéressants.



Charles l'Heureux:  L'homme et l'orme...


On y allait surtout pour un spécimen d'orme rouge (Ulmus rubra, slippery elm) qui est bien plus que centenaire, probablement deux fois et plus! Charles, qui en est le découvreur, en avait déjà parlé sur son blogue Arbres remarquables de Montréal *
Au Québec cet arbre est rare et est à la limite nord de sa répartition naturelle où il est réputé se trouver qu'en petit spécimen. L'arbre que nous venons voir est énorme pour ce genre ici et cela semble contredire les références pour le Québec.

Nous y allions donc pour nous assurer de l'identité de l'arbre en portant une attention à certains détails de l'écorce, des feuilles et des fruits. Tous ces caractères, surtout les deux derniers, ont été examinés. Le but était de le comparer à l'orme d'Amérique (Ulmus americana, white elm) et accessoirement aux autres espèces d'ormes.



À gauche l'orme d'Amérique et à droite l'orme rouge.


La vénation des feuilles distingue nos deux espèces. Il y a que peu de veines latérales divisées ("fourchues") chez l'orme d'Amérique et elles se retrouvent surtout dans la partie inférieure près du pétiole. Chez l'orme rouge ce sont de plus nombreuses veines qui sont ainsi divisées et elles se retrouvent sur toute la longueur de la feuille. Comme il arrive souvent ce caractère varie de feuilles en feuilles chez le même spécimen. Alors examinez toujours plusieurs feuilles du même arbre. Si les deux espèces d'ormes se retrouvent à proximité (c'était le cas lors de notre excursion) la comparaison est alors facile à faire. Il est intéressant de noter que d'assez nombreuses feuilles de notre orme rouge avaient deux petits lobes, comme des cornes, au sommet. À peine discernable sur la photo ci-haut ce caractère se retrouve aussi chez l'orme de montagne (Ulmus glabra, scotch elm). Il y a donc un risque de confusion. Mais...




Les caractères les plus fiables et commodes sont certainement ceux des fruits, les samares des ormes. Mais attention ces samares sont vite arrivées à maturité et elles tombent très tôt dans la saison. La samare de l'orme rouge est à l'évidence bien plus grande que celle de l'orme d'Amérique. Chez ce dernier la samare est cernée de poils (on dit qu'elle est "ciliée") tandis chez l'orme rouge la samare n'est pas ciliée sur le contour et on ne trouve qu'une courte pubescence avec quelques poils plus grands au centre de la samare sur la partie de l'enveloppe donnant sur la graine. Notons que la samare de l'orme de montagne est encore plus grande. Ces dimensions sont donc un excellent critère qui distingue les trois espèces: j'ai mesuré 7-10 mm pour l'orme d'Amérique, 15-18 mm pour l'orme rouge. D'après Farrar** la samare de l'orme de montagne mesure 20-25 mm.

Donc, il s'agit à n'en pas douter de l'orme rouge. Bravo Charles!





Un autre spécimen intéressant que l'on a admiré? Regardez-moi ce tilleul d'Amérique (Tilia americana, basswood)! Impeccable! Il s'agit en fait de deux arbres aux troncs dédoublés. Isolé et en situation avantageuse, gracieux et placide avec ses grandes branches qui tombent au sol (ou presque) puis se recourbent si caractéristiquement, nous reviendrons le visiter.


Sous la canopée du tilleul une belle voute enveloppante.





En terminant : je vous parlais dans un billet précédent (ici) du demi de demi-févier Gleditsia triacanthos (févier d'Amérique, honey-locust) la version "améliorée" que l'on plante en ville maintenant. Sur la photo ci-haut vous pouvez voir cet arbre dans son aspect plus naturel. Regardez-moi ces aiguillons sur le tronc et les branches! Si vous étiez un mastodonte vous hésiteriez sans doute à le brouter… Si vous existiez encore évidemment!


En conclusion : si Charles vous invite à faire excursion: allez-y! Et comme moi vous lui direz "Merci!".



* Le blogue n'est malheureusement plus actif mais la page Facebook déborde d'énergie! Joignez-la ici: Arbres remarquables et boisés du Québec.

**Les arbres du Canada, John Laird Farrar, Fides.



samedi 28 mai 2011

Laurentiana 2011 suite





Je vous présente de nouvelles photos faites lors de mon séjour au Camp Avancé Laurentien de Flora Urbana. Tout le monde connaît maintenant le CALFU. C'était il y a une semaine déjà! Trois jours là-haut et déjà vers la fin du séjour les amélanchiers montraient un essoufflement et changeait de costume... Faire tant de nuages de blancheur est exigeant!




Je n'ai identifié qu'un seul des nombreux amélanchiers rencontrés, le temps m'a manqué. Faire tant de photos ne laisse que peu de temps au travail d'identification qui peut être bien difficile dans ce genre de la famille des Rosacées. Nous avons treize espèces et hybrides d'amélanchiers. Et je n'ai toujours pas eu le temps d'en faire une étude... Un seul a été identifié mais sa taille le distingue facilement: il faisait plus de 10 m. de haut. Il dominait tous les jeunes arbres et arbustes sur le bord d'une route parfumée par les cerisiers. Je dis "identifier" un peu vite... disons que la liste des candidats est raccourcie: il s'agit de Amelanchier laevis ou de Amelanchier arborea.




Et voilà les fleurs de l'amélanchier sans sa robe blanche. Les fruits semblent déjà se développer...




Avec les amélanchiers voici un autre grand faiseur de lumière dans la forêt sombre, assombrie pas le temps pluvieux: le bois d'orignal (Viburnum alnifolium, mooseberry). Cette espèce possède un feuillage aussi beau et distinctif que ses fleurs. Facile à identifier! Les inflorescences en cymes comportent deux types de fleurs: les grandes fleurs blanches à la périphérie sont stériles et ne servent qu'à faire de belles photos. Accessoirement peut-être cela attire-t-il les insectes qui ne voient pas clairs. On trouve de tout dans la nature. Au centre la masse de petites fleurs fertiles qui donneront des fruits aux couleurs changeantes : verts, jaunes, oranges, rouges, violet puis finalement noirs.




Il pleuvait et ce ruisseau familier qui coule sur du granite était encore bien gros. Il faisait pas mal de bruit mais de ce glou-glou je ne saurais rien dire de mal... Une demi-heure en si bonne compagnie...



Et sur le bord du ruisseau j'ai trouvé un beau grand spécimen de trille (Trillium erectum, ill-scented trillium). Je suis toujours perplexe devant cette plante dont les fleurs varient beaucoup. Sans nectar et avec une odeur un peu fétide ce sont sans doute des mouches qui le pollinisent.



Dans la forêt il y avait cette autre trille (Trillium undulatum, trille ondulé, painted trillium) Les deux autres espèces étaient aussi en fleur: Trillium cernuum et évidemment le plus commun et nombreux Trillium grandiflorum.

Un quatuor de trilles : le comble, quoi!



Cette minuscule violette avait un parfum de fraise. Elle fleurit en même temps d'ailleurs... et de loin on croit que ce sont des fleurs de fraisiers. Il s'agit de la violette pâle (Viola macloskeyi ssp. pallens, smooth white violet). Où ai-je donc classé mes photos de fraises? Je vous l'ai dit j'ai fait plus de 400 photos... classer, indexer par lieu, espèce, famille et je sais plus...

Vous chercher du travail? Je cherche un assistant...




Et le voici le cerisier qui fait suite aux amélanchiers et aux viornes dans la séquence fleurie du printemps laurentien: le cerisier de Pennsylvanie (Prunus pensylvanica, wild red cherry).  Il fleurit bien avant l'espèce suivante. Mais je ne me rappelle pas de l'avoir vu en milieu urbain. Une espèce à introduire au Champ des Possibles où il retrouvera le cerisier tardif et le cerisier de Virginie.

Notez qu'en français on met deux "n" à Pennsylvanie alors qu'en latin il n'y en a qu'un seul. Je ne trouve pas mes photos de fraisiers mais je me rappelle de trucs comme ça... C'est vraiment sans espoir...




Ah! Finalement voici le deuxième à fleurir chez les cerisiers indigènes: le cerisier de Virginie (Prunus virginiana, choke cherry). Notez les petites glandes sur le pétiole en bas à droite... très utiles à l'identification des cerisiers. Dommage! Je ne serai pas ici pour le photographier en fleur malheureusement! Mais ceux du Champ des Possibles sont à la portée... et sont en fleur.

Printemps glorieux, magnifique et mouillé dans les Laurentides au weekend passé. Cette fin de semaine ce sera un printemps glorieux, magnifique et mouillé en ville. Ce n'est pas tout à fait la même chose malgré tout...


Je vous reviens demain ou lundi sur l'orme rouge (Ulmus rubra).


jeudi 26 mai 2011

Périlleux peuplier et faux fal




Je n'ai pas encore eu affaire à cette compagnie qui loge depuis toujours sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Mais en passant sur le trottoir l'autre jour j'ai souri en voyant ce jeune arbre installé en situation extrême… Il s'agit du peuplier faux-tremble (Populus tremuloides, trembling aspen).  Tout le monde ne l'aime pas : voyez ici le commentaire d'un lecteur qui déteste cet arbre.

Pauvre périlleux peuplier!




Le commerce et son atelier avec un entrepôt donnant sur la boulevard est bien d'une autre époque. Il est toutefois un des rares éléments de la vieille rue principale d'autrefois, la "main",  qui a perdu bien des commerces familiers. L. Berson & Son qui fait des monuments funéraires est un monument en soi! Quant au peuplier, qui n'a jamais la vie bien longue, il ne fera pas de long feu ici…


Par curiosité j'ai jeté un coup d'oeil sur ces échantillons de différents granites utilisés par la firme.




Puisqu'on est sur le sujet de la mort (ou presque) voici la mort du phalaenopsis! L'orchidée aux dix mille hybrides maintenant produite industriellement est largement disponible pour quelques dollars dans les grandes surfaces. Le marché est totalement saturé et un producteur fort en innovation c'est dit "Hé si on la peignait en bleu?". L'art de se démarquer... 

C'est fait c'est la mort du phal...


Je vous reviens bientôt sur mon séjour laurentien et sur le grand orme rouge découvert par Charles L'Heureux.



mercredi 25 mai 2011

Arbre rêveur (hanami junberi)



Il rêve et exhale du printemps: pouf! un doux souffle.

C'était le bon temps de l'année pour voir la tribu discrète : la floraison des amélanchiers. Quelques jours dans les Laurentides à une période où je ne suis pas souvent allé. Peut-être jamais. Délaisser mes lieux familiers en ville et faire route une bonne heure et demi vers le lac à l'Équerre. Je ne suis pas souvent allé à la mi-mai : je m'en souviendrais...




L'amélanchier de son pinceau ponctue délicatement l'ombre de la forêt. Avec ses prédilections réfléchies de se placer devant les autres, s'arquant vers la lumière. Pourquoi s'obstine-t-il, le malicieux, à rappeler aux conifères la blancheur perdue qui les mettaient bien en valeur? Se prend-il pour neige? Il s'y plaque contre les plus grands: devant il y a la lumière et derrière, après tout, ne trouve-t-il pas protection contre le vent? C'est peut-être le secret confort de son pied-à-terre ici et là en marge de la forêt, le long des ruisseaux et des lacs. Ou des chemins.




Il rêve et exhale du printemps: pouf! un doux souffle. Lumière du bois et comète de la forêt, l'amélanchier est furtif et passager. Ce n'est qu'à ce temps de l'année que son bref moment fleuri révèle son peuple émergeant un temps de l'ombre. Il n'est pas rare mais petit, souvent délicat et quand il n'a plus que sa feuillaison nous le confondons avec les innombrables cerisiers des alentours. Ici et là s'épand l'amélanchier, pas en nombre comme ses cousins qui parfument en bons assistants son entourage. 




S'il fallait qu'il soit parfumé l'amélanchier, ce serait de trop. De trop beau. J'ai bien senti quelques qu'extraordinairement discrets parfums mais ce n'est probablement qu'un accidentel vestige d'attribut de sa famille: les Rosacées. Ou peut-être finalement que mon attente botanique olfactive! Cousin du rosier, du prunier et du pommier et il faut bien qu'il y ait un parfum! Non?




Je suis surpris de constater à quel point l'amélanchier (comme l'aubépine) se montre en milieu ouvert par les humains. Au bord d'un chemin si celui-ci est une percée dans la forêt toutefois, pas un chemin traversant un champ. L'amélanchier se spécialise dans ces endroits où il sera adossé à de grands arbres. Jamais à découvert. Sa brièveté cherchant compensation par la situation avantageuse. Il a quelques chose à dire. Il rêve et il doute dans l'air incertain.

Ouvre-t-il le printemps ou ferme-t-il l'hiver?



Producteur de nuage de blancheur il ne s'arrête pas à l'agrément des toujours-verts conifères. Le long des chemins et sentiers c'est bien, le long des cours d'eau et des lacs c'est mieux.

Dans le vite printemps il est plutôt dernier rappel de l'hiver passé et c'est en reprenant à son compte l'apparence de flocons éphémères qu'il est emblématique du renouveau laurentien. Ainsi une pluie même fine et la moindre brise détachent les pétales qui se pressent au sol. Même à ce moment c'est vite fait: vous repassez et il n'y a même plus ces traces blanches du furtif.



Un peu de vent donc et les fleurs déjà fatiguées laissent aller un puis deux pétales. La pluie finit bientôt le travail. Au sol mouillé dans la mousse, les feuilles et les débris de la végétation les pétales se dissolvent après s'être froissés. Plus vite qu'un dessin à la craie d'un enfant sur le trottoir s'efface sous les pas des passants et les intempéries.  À l'an prochain. Peut-être.



Bientôt vert dans son camouflage de guerrier de l'ombre, un temps petit vainqueur de la noirceur, maintenant petit arbre indistinct, juvénile sans éclat, il fera quand même festin. Loin de nos yeux mais pas de celui des oiseaux il murira lentement ses petites pommes. Après la constellation blanche qui nous fait spectacle foudroyant il en prépare une autre plus lentement : les fruits. Et nous ne serons pas là.

En un séculaire hanami sans regard humain, vite fait en silence le nuage s'évanouit. Parti mon junberi




Si vous aimez l'amélanchier je vous en reparlerai. Je vous parlerai aussi de ces compagnons aperçus dans mes excursions laurentiennes. Ça vous dit?



mardi 24 mai 2011

Ménage du printemps



(copie du communiqué de presse:)

Comme chaque printemps dans le Mile End depuis quelques années, c’est l’ouverture de la saison au Champ des Possibles. Tous les Amis du Champ des Possibles et les résidents du Mile End et des quartiers avoisinants sont cordialement invités à venir se salir les mains, bavarder et même danser. « On déroule le tapis vert sous vos bottes ! » assure Roger Latour, président de l’association.

C’est en effet ce samedi 28 mai, à partir de 13 h, qu’aura lieu la corvée annuelle de nettoyage au Champ des Possibles, espace vert situé au sud de la voie ferrée entre Henri-Julien et De Gaspé. En cas de mauvais temps, l’événement est remis au lendemain à la même heure.

Consultez la page Facebook des Amis du Champ des Possibles pour tout savoir. Vous prendrez de plus connaissance des autres activités de la programmation de cet été.

Le Champ des Possibles est un projet de réappropriation citoyenne d’une friche industrielle dans le quartier Mile End. On y accède soit par l’avenue De Gaspé, soit par l’avenue Henri-Julien.

Où donc est le Champ des Possibles? ICI la carte!

Et joignez notre page Facebook pour toutes les informations et mises à jour



samedi 21 mai 2011

Printemps pressé



Un blogue c'est du quasi-direct et même dans le quasi-direct il arrive des imprévus… enfin de quasi-imprévus! La météo a été franchement désagréable et pluvieuse (comme on le prévoyait, d'où "quasi-imprévus") et certaines photos et observations n'ont pas été faites. Du moins à temps… la floraison des cerisiers est si brève!

Le printemps, quand enfin il arrive, est toujours une affaire vite expédiée à Montréal. Ta-dam! Tout est vert! Et plok! Plus de fleurs sur ce cerisier-mystère au Champ des Possibles. Il faudra attendre toute une année probablement afin d'avoir tout le temps et la coopération météorologique nécessaire au bon échantillonnage. Il n'est toujours pas identifié. Tout n'est pas perdu: le cerisier aura alors grandi et aura encore plus de fleurs! Et j'aurai eu entre-temps l'occasion d'en voir les fruits (?). Ça aidera à le connaître.



Les pommiers eux commencent leur floraison et nul doute que les abeilles vont avoir du travail sur les pétales. Maintenant qu'il fait enfin assez chaud pour sortir et voler! 



Les photos ont été prises jeudi tout juste après ma rencontre avec la danseuse du billet précédent. Comme vous pouvez le constater dans la photo ci-bas les cerisiers de Virginie ne sont toujours pas en fleur. La phénologie les distinguent d'une dizaine voire d'une quinzaine de jours de notre cerisier-mystère au beau parfum! 



À gauche le cerisier-mystère, au centre une des cerisiers du parc devant les Carmélites et à droite le cerisier de Virginie.
 
Parfum que je retrouve ici sur ces cerisiers dans un petit parc clos devant le carmel. Une contagion d'enmurement sans doute. (Pourquoi dit-on "le carmel des Carmélites" d'ailleurs?) Le parfum semble le même que celui du cerisier-mystère et comme chez ce dernier les feuilles ne portent pas de stipules à la base du pétiole qui n'a pas, contrairement à Prunus virginiana, de glandes non plus. Oserais-je m'avancer et proposer que des graines de ces cerisiers se sont transportées (dans le système digestif d'un oiseau) jusqu'au Champ des Possibles à 150 mètres?


 Les cerisiers devant le carmel. Parfumés même le soir.

Pas encore! Il y beaucoup de cultivars et d'hybrides de cerisiers. Je vais faire le prudent! Ça m'arrive. D'autant plus que l'écorce semble distincte. Mais cela est peut-être dû à la différence d'âge des arbres… un élément de doute supplémentaire.

Quoiqu'il en soit de son identité le cerisier-mystère du CDP est une nouvelle entité, une nouvelles espèce ou un nouveau taxon en tout cas!

Tout ce travail de détermination de l'identité de l'arbre m'épuise! Je suis obligé de partir en retraite (non, pas au carmel...) dans les Laurentides. Pauvre moi! Je prendrai du repos à chercher les amélanchiers en fleur. Les trouver sera facile : ils sont ces jours-ci si éclatants dans leur blancheur fleurie que les trouver sera affaire de quelques instants!

Pour les identifier, par contre….

Bon weekend à tous!



vendredi 20 mai 2011

Dans l'herbe fraîche




Passant par le Champ des Possibles hier il y avait Erin Lamontagne qui dansait. On a fait quelques rapides photos pour ce montage.

Le Champ des champs est aussi Scène des scènes. Dans l'herbe fraîche.

mercredi 18 mai 2011

Montréal tropical



Des fougères épiphytes sur ce tronc? Non, non... c'est pluvieux et froid à Montréal. Ce n'est pas tout à fait la forêt pluvieuse dont je rêve... et ce ne sont pas de belles frondes de Platycerium ou de Drynaria... sur ce tronc de Gleditsia triacanthos (févier d'Amérique, honey-locust). À tous les printemps ces arbres résistants, communément plantés sur les trottoirs, produisent ces feuillaisons et floraisons sur le tronc.



Cette espèce produit de grosses fèves jugées indésirables sur les trottoirs on a alors fabriqué une solution: tous les arbres sont en fait des boutures de branches mâles greffées sur des souches normales. Bien... par normale on entend bisexuée, l'état spontané de cette espèce. Et comme l'espèce porte en plus de grosses épines sur le tronc et les branches, c'est une variété inerme (sans épines) avec laquelle on a fait ce travail de chirurgie plastique. 

Sélection, greffe, stérilisation, dégriffage... bonjour diversité... enfin c'est ce qu'on a fait en pensant à la sécurité de tout le monde. Tenez, ça me rappelle l'histoire du loup.... créature sanguinaire et dangereuse à éradiquer...

Pour le févier, plutôt cette demi de demi-févier il ne reste probablement qu'à travailler afin qu'il ne perde pas ses feuilles. C'est salissant les feuilles. Sur la photo ci-haut la sacrée créature a néanmoins produit une fleur femelle! Et ce spécimen a réussi à produire malgré tout une grosse gousse, étrangement au niveau du sol sur son trottoir.

Personne ne risque d'être assommé par sa chute. Nous sommes saufs!



Une note sur le cerisier de lundi:

Je vous disais que je reviendrai sur le cas du beau cerisier à l'identité incertaine... je suis pas certain de pouvoir revenir là-dessus. La floraison est déjà terminée... je n'aurai pas les photos que je souhaitais faire. Mais j'essaierai quand même d'identifier l'arbre et de proposer une explication sur son origine au Champ des Possibles.




lundi 16 mai 2011

Incertaines cerises

Il pleut ce matin mais samedi il faisait beau quand je suis allé au Champ des Possibles. J'y vais quelques fois par semaine et depuis quelques jours je suis intrigué par ce magnifique cerisier qui fleurit bien avant les autres qui sont encore en boutons bien fermement endormis. Que ce passe-t-il?




J'avais trop rapidement semble-t-il identifié tous ces arbustes Prunus virginiana (cerisier de Virginie, red choke berry). Le cerisier de Virginie est caractéristique des milieux ouverts à l'abandon en milieu urbain. Ses fruits sont avidement consommés par les oiseaux et petits mammifères qui s'occupent de disséminer les graines.

Mais cet individu plus florifère (le nombre de tiges fleuries) que les autres diffère non seulement par sa phénologie (le moment dans la saison où il fleurit) mais les fleurs me semblent plus grandes et le parfum bien différent.

J'ai ce matin une idée qui pourrait bien élucider ce petit mystère. Je vous reviens bientôt.



samedi 14 mai 2011

Résilience, ressemblance



Pincées entre les doigts de ma main gauche trois fleurs. Correctement ce sont des inflorescences nommées capitules chez les Astéracées, la famille de plantes que l'on appelait autrefois Composées parce qu'elles sont composées d'une multitude de minuscules fleurs. Peut-être devrais-je préciser deux capitules en fleur et un troisième en fruit?



Où vais-je ce matin avec ce billet qui aurait dû être composé sans mot que d'images: la même pincée de pissenlits photographiée en variation. En bavardant je gâche mes photos où je me suis laissé aller à être photographe! Imageur satisfait j'aurais mieux fait de laisser le clavier et me prendre un autre café. 




Un dernier mot (ou presque) : à gauche le pissenlit et à droite et à l'arrière-plan en plume des tussilages. Voilà pour la ressemblance.




Et la résilience? À la fin de l'hiver une coupe sauvage des arbres au pied de l'immeuble à l'ouest du Champ des Possible. Six ou sept arbres coupés. Le tronc nettement séparé des racines. Coupés les arbres quoi! Et pourtant…




Autant le peuplier que l'érable à Giguère ont eu assez de jus, de juteuse résilience, pour débourrer leurs bourgeons et amorçer une feuillaison. On connaît cela chez les saules : une branche coupée fichée dans le sol nous donnant un saule qui reprend tout simplement sa croissance. Les animaux (nous même pauvres bêtes compris) ne savent pas faire ça…




C'est pluvieux ce matin mais après une semaine de beau temps (et les arbres qui ont maintenant des feuilles qui se déploient) je m'en accomode avec satisfaction.

Bonne fin de semaine!


vendredi 13 mai 2011

Nouveau au CDP


Vendredi matin je suis allé porter attention à une section que je n'avais pas examiné depuis longtemps: l'aile ouest du Champ des Possibles où la rue Casgrain abouti.

 Un juvénile marronnier glabre à son premier printemps

Du nouveau au Champ des Possibles? Est-ce possible? La nouveauté trouve toujours son chemin et comme beaucoup de chemins mènent au Champ des champs, elle est arrivée. J'ai trouvé une nouvelle espèce d'arbre, en 4 ou 5 exemplaires juvéniles: le marronnier glabre ou de l'Ohio (Aesculus glabra, Ohio buckeye). Ne pas confondre avec la châtaigne, fruit du genre Casteana! Les fruits du marronier glabre sont toxiques… Je me demandais d'ailleurs pourquoi on plante cet arbre avec ferveur depuis quelques années. Du moins connait-on le risque confusion? Enfin c'est toujours de la biodiversité je suppose…


 Glabre mais piquant

Cette autre photo nous montre les fruits d'arbres adultes. Ce n'est qu'à une centaine de mètres, de l'autre côté de la voie ferrée. Des écureuils (ou des humains?) auront transporté les graines. Une nouvelle espèce pour le Champ mais notons qu'il s'agisse aussi d'une nouvelle espèce pour la flore urbaine spontanée. Un mauvais arbre, quoi!



Je vous ai même vite préparé cette planche montrant des détails de Aesculus glabra. Tiré de mon prochain livre sur les arbres, arbustes, grimpantes.  Rien de trop beau pour mes lecteurs!





Et j'ai trouvé une autre espèce herbacée: Leonorus cardiaca (agripaume cardiaque, motherwort, p.217… dans mon premier livre…). Deux nouvelles espèces, pas mal, non?

D'autres nouvelles bientôt!