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mardi 5 novembre 2013

Un plein rayon dans l'anti-bibliothèque



Projet "Teuscheriana", 2006

Lors d'événements publics, au Champ des Possibles et ailleurs, on me présente comme connaisseur de l’écologie urbaine (ou expert, même si je n'en ai pas cette prétention). Il arrive qu'on me dise spécialiste de la flore urbaine, on fait même l’impair de me dire botaniste (mais pourquoi pas?). Je ne suis pourtant qu'un auteur et essayiste… Et j’utilise en fait par commodité le terme de naturaliste (suivi de "urbain"). Donc, voilà: naturaliste urbain! C’est assez juste et puisqu'avouer qu'on est un artiste vous disqualifie en général pour des sujets plus sérieux...


Projet "Teuscheriana", 2006


Les gens sont étonnés d'apprendre que mon premier livre publié (le Guide la la Flore Urbaine) n’était pas mon premier choix! Non, c'est tout simplement le premier projet qui a été accepté par un éditeur. Je n'ai certainement aucun regret. Le livre s'est bien vendu (pas mal pour le petit marché du Québec) et il se vend encore…

 Projet "Flore du mont Royal", 2006

C’est le hasard qui a fait de moi l'auteur d'un essai sur la flore urbaine. En fait j'avais de nombreux autres projets, assez bien avancés. Je vous ai déjà parlé de ce Guide des Orchidées du Québec. J'avais aussi un projet sur la flore du mont Royal, je vous montre quelques pages aujourd'hui. Enfin il y avait cet autre projet (une simple ébauche cette fois) qui est aussi resté sur les tablettes virtuelles. Il s'agissait d'un album grand format sur les orchidées tropicales avec le titre de Teuscheriana, voulant honorer Henry Teuscher, l’architecte paysager qui a conçu le Jardin Botanique de Montréal, spécialiste méconnu des orchidées justement.


  Projet "Flore du mont Royal", 2006

Si j'ai (ou avais…) quelque expertise que ce soit ce serait du côté des orchidées. J'en ai cultivé des centaines d'espèces (très rarement des hybrides) pendant des décennies. J’ai encore le premier spécimen que je me suis procuré en 1980: Brassavola nodosa. Je lisais aussi avec soif et appétit tout ce qui regardait leur biologie, leur évolution, leur séduction des insectes et des humains, etc. C'est bien l'histoire naturelle des orchidées qui m'intéressait. Pour moi une bonne lecture c'était quelque chose comme Phylogeny and Classification of the Orchid Family de Robert Dressler. Je lisais comme un véritable feuilleton ce qu'écrivait Kenneth M. Cameron sur la biogéographie et la phylogénie moléculaire de la sous-famille Vanilloideae... Les orchidées m'intéressaient un peu...

Le livre aurait été pas mal...

L'anti-bibliothèque de tous les livres inachevés ou non-publiés est immense! Je suis assez fier d'y avoir un plein rayon...





samedi 12 octobre 2013

Stenoglottis longifolia




Une orchidée terrestre d'Afrique du Sud. Facile de culture! Si vous saviez à quel point je néglige ma petite collection... elle fleurit, peu, mais elle fleurit!





vendredi 5 juillet 2013

Cypripède acaule à trois reprises





Le Cypripède acaule (Cypripedium acaule) rencontré près de la Réserve écologique du Pin rigide en Montérégie au Québec. Ce n'est qu'un court essai visuel. Mais avec un musique originale de Tristan-Stéphane Renaud. La musique est basée sur le chant du Bruant à gorge blanche (Zonotrichia albicollis) que l'on entend à la fin.



lundi 24 juin 2013

Vitamines du lundi: amélanchiers




Hier, en revenant du Champ des Possibles, je n'ai pas pu faire autrement: je me suis littéralement gavé des ces délicieux fruits d'Amélanchiers. Cé bon.



Cinq (5!) énormes poignées de fruits mûrs à souhait... j'ai maintenant toutes les vitamines et les antioxydants nécessaires pour deux semaines. Mais pour être sûr j'irai m'en chercher d'autres!



Et j'ai pris quelques griottes (Prunus cerasus) qui n'étaient pas tout à fait mûres... mais comment résister?


Et maintenant: les Liens du Lundi: 



 Photos: Jim Fowler.

L'excellent photographe Jim Fowler a fait un reportage sur les orchidées Spiranthes eatonii, Calopogon pallidus (ci-haut), et Cypripedium montanum.
 
Jean Provencher et ses oiseaux: d'abord le Moucherolle phébi et ensuite le Jaseur des cèdres. Je crois que c'est justement un fruit d'amélanchier que s'échangent ces oiseaux.

Phytophactor répond (ici: Sheep-eating plant?) à la niaiserie du Huffington Post au sujet d'une plante mangeuse de mouton (ici).

Et encore une orchidée, cette fois en Angleterre (ici: Dactylorhiza majalis)




dimanche 12 août 2012

Blog (et écureuils) en vacance






Je suis toujours en pause de blog mais je pense à vous quand même! 

Deux zécureuils (si, regardez-bien!) en pause sur le poteau de la ruelle.






Sommeil ou vacance des mammifères, le monde végétal lui (y compris dans le modèle réduit de l'attrape-plantes de mon balcon) n'est est pas encore à l'automne (le mauvais mot...).





Vu de près dans ce 256 po. carrés (si vous ne voyez pas de quoi il s'agit, tapez "256" dans la boîte de recherche à droite) les spiranthes penchées (Spiranthes cernua) lancent leur tournoyantes inflorescences. Elles porteront les belles fleurs parfumées bientôt!


Voyez le billet du 10 mai: Attrape-plantes, modèle 2012


À bientôt, en septembre! Avec des petits bonjours à l'occasion...



jeudi 19 juillet 2012

North American Orchid Conservation Center










Un coup de chapeau à Dennis Whigham,  grand écologiste des orchidées indigènes de l'Amérique du Nord.




mercredi 20 juin 2012

Parc & Pogonia








Je prépare deux billets et ces deux photos serviront de bande-annonces. Je suis allé dans le quartier Nouveau-Bordeaux et le premier billet portera surtout sur le parc De Salaberry et de l'étonnante diversité des lieux. Un véritable (et précieux...) arboretum!







Plus tard (samedi?) un billet sur la sortie à Terrebonne afin d'y voir la colonie de Pogonias (Pogonia ophioglossoides). De belles photos in situ et in studio...



À bientôt pour de belles visites!




dimanche 17 juin 2012

À Terrebonne!












Benoit Dorion m'a fait parvenir ces photos de Pogonia ophioglossoides et me donne les coordonnées précises pour aller les voir.









Alors? Alors j'y vais!










Et des Drosera intermedia. Ça aussi j'ai pas vu depuis un bout...




Merci Benoit!





vendredi 1 juin 2012

Der Orchideengarten





Deux couvertures du magazine Austro-Allemand Der Orchideengarten (Le Jardin d'Orchidées) qui a été publié en 51 numéros entre 1919 et 1921.


À gauche un amalgame de caractères basé sur la fleur d'un Paphiopedilum et celle de Psychopsis papilio, une orchidée ayant un rapport très lointain avec le Paphio. À droite : ma connaissance des orchidées exotiques est un peu rouillée et je n'arrive pas ce matin à identifier ce qui semble bien être une orchidée (g. Caladenia ou apparenté*?) sous l'homme et sous la femme qui sont sous cette étrange créature. Celle-ci est un amalgame de caractères de chenille, limace et perce-oreille, baveuse et géante. Brrr!


Le magazine est l'ancêtre de tous les "fantasy magazines" (avec du fantastique, de la science-fiction, etc.) précédant toutes les moutures américaines qui allaient bientôt pleuvoir et régner pendant quelques décennies.





*de la sous-famille Orchidoidea en tout cas, pour ceux à qui cela dit quelque chose!





samedi 26 mai 2012

Brèves nouvelles





Quelques photos trop vite faites cette semaine. Les lecteurs de tous les continents sont au fait du Grand Changement qui a eu lieu dans mon attrape-plante : non seulement est-ce l'espace vert de 256 pouces carrés le plus documenté c'est maintenant officiellement un morceau du Japon sur mon balcon.





J'y ai installé de nouvelles espèces et je suis maintenant gestionnaire d'espace vert. Si vous avez manqué la nouvelle voyez ce billet :



Le jardin maintenant moussu attire un grand nombre de petits insectes diptères. Ce qui semble un régal pour mes droseras carnivores. 



Je ferai d'autres photos cette semaine. Je préviens le lecteur que la documentation de ce carnage par un inoffensif végétal peut offenser les défendeurs de petites mouches.





La blogueuse et horticultrice Jasmine Kabuya-Racine m'a fait l'honneur d'un billet portant sur mon livre et mes projets. Avec une entrevue. Merci ma chère! Trouvez le billet ici :





Le Cypripède acaule (Cypripedium acaule) est en fleur depuis une bonne semaine et le même jour j'ai vu cette photo (à gauche) de la Fée des Bois, nouvelle membre de ce blog et elle-même blogueuse dans ses belles Laurentides. Allez-y : Chez la Fée des Bois


Et cette autre photo (à droite) envoyée par Céline Tremblay, rédactrice en chef de la revue Plaisirs de Vivre où qui publie mon texte sur les Jardins Lufa.




Et en terminant puisqu'il est question d'orchidée indigène je vous montre quelques clichés de ce Cypripède cultivé dans ma cuisine alors que je travaillais sur mon livre Guide des Orchidées du Québec. Un projet suspendu!


Pour les connaître toutefois il y a toujours le livre d'un autre membre de ce blog, Sylvain Beauséjour :



Bon weekend à tous, surtout à mon fils Arno. Si vous êtes près de Montréal venez me rencontrer, je serai tout l'après-midi au Champ des Possibles en service commandé spécial.




jeudi 10 mai 2012

Attrape-plantes, modèle 2012




Mon attrape-plante, cuvée 2012


Vous vous rappelez je suis allé à Lachute (dans les environs de Lachute…) lundi. J'étais curieux de voir l'endroit après 7 ans. Le pit de sable a bien changé : c'est dans sa nature. Personne n'y travaille plus et sa surface de sable dénudée autrefois se transforme maintenant en jeune forêt. Les plantes de plein soleil, qui se rarifient déjà, ne seront plus là dans deux ou trois ans. Ça pousse vite des peupliers...

Mon attrape-plante aussi a bien changé. Il y a toujours eu un peu de mousse. Puis un peu plus. Mais cette année c'est un vrai Saihō-ji. Ce qui me donne l'idée suivante : en faire un jardin de mousse (facile, c'est déjà fait…) et y introduire quelques plantes intéressantes. Je vais les cultiver là et vous les faire connaître.

Potentille et luzerne lupuline? C'est tellement 2011... Alors dehors les mauvaises herbes qui envahissent mon rêve moussu...



Gauche : botryche lunaire. Centre : spiranthe penchée. Droite : bermudienne


J'allais surtout à Lachute pour y chercher des spécimens de Liparis loeselii. Je m'ennuyais de cette petite orchidée que j'ai cultivé bien longtemps. Malgré mes efforts je n'ai pas trouvé mon orchidée adorée. Il y en avait beaucoup et maintenant? Rien! Nada! Bredouille!  

J'ai toutefois trouvé une plante fascinante de la famille des Ophioglossacées (des végétaux totalement pré-historiques), le botryche lunaire (Botrychium lunaria), mais je ne jure pas de l'espèce! De loin je l'avais d'abord confondu justement à une Liparis qui commence sa croissance… Les Botrychium étaient présent déjà ici il y a quelques années, en pleine lumière, atténuée il est vrai par un tapis d'herbe où ces dinosaures de plantes se cachaient.

Les deux spécimens de l'orchidée spiranthe penchée (Spiranthes cernua) devraient être de belles réussites. Facile à cultiver et vanillement parfumée… si aucun écureuil ne vient jouer dans mon jardin...

Il y a quelques années le hasard avait fait pousser une bermudienne dans mon attrape-plante. Elle est maintenant de retour. J'ai deux spécimens et j'espère les faire fleurir malgré que la transplantation n'est pas optimale : une inflorescence est déjà visible...






J'ai aussi pris quelques drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia). Comme les Liparis et Spiranthes ce sont des plantes de sols pauvres et en plein soleil. Leur culture dans mon attrape-plante devraient réussir. Elle sont des compagnes ordinaires des spiranthes et liparis dans les sablières.






J'avoue que je n'ai pas réfléchi en prenant cette violette pâle (Viola macloskeyi subsp. pallens). Cette printanière minuscule pousse plutôt avec une minimum d'ombre... mais en plein soleil urbain... je suis pas certain de sa survie et pas content de mon choix impulsif!





En terminant quelques photos d'un des nombreux spécimens de Liparis loeselii que j'ai cultivé plus de dix ans dans la maison. Notez que ce sont trois générations réunies dans ce petit pot. Dans la photo du centre on voit bien un caractère intéressant de cette orchidée : la tige est triangulaire.

Peut-être aurais-je l'occasion d'aller chercher un nouveau spécimen de cette fée des sablières?


Je vous ferai des rapports sur le succès ou non de mon jardin de mousse amélioré.





mardi 8 mai 2012

Région de Lachute




L'endroit le 26 août 2005


Je suis allé faire une excursion, visiter ce pit de sable (sablière) près de Pine Hill, passé Brownsburg, passé Lachute. Seule journée de soleil dans une semaine qui s'annonce pluvieuse, une sortie s'imposait. 


L'endroit m'est bien familier, j'y étais allé 4 ou 5 fois auparavant. On y trouve d'importantes colonies de Spiranthes cernua, beaucoup de Liparis loeselii et toutes sortes d'espèces intéressantes.


Je ne suis pas revenu depuis 2006. Comme l'endroit a changé! Le sol sablonneux presque nu partout, ensoleillé et avec beaucoup d'eau au printemps en faisait un habitat parfait pour quelques espèces d'orchidées bien adaptées à un pareil milieu perturbé, au début de la régénération et de la colonisation par les arbres pionniers.



Le même endroit hier le 7 mai 2012.


Sur cette deuxième photo du site, ci-haut, on voit que de nombreux arbres se sont installés. De grandes étendues d'Aulne rugueux, Peuplier baumier, saules, bouleaux, etc. Les arbres ne commencent qu'à peine à développer leur feuillage et le changement que je constatais hier ne se voit pas aussi facilement sur les photos. Les arbres n'ont pas encore déployé toutes leurs feuilles. Toutefois, si vous repérez le poteau de téléphone au quart gauche vous constaterez que la route à son pied n'est plus visible comme sur la photo de 2005. 




Autre vue du pit de sable de Lachute qui n'est pas à Lachute.



Les surfaces en pleine lumière sont disparues et les orchidées que j'y trouvais sont maintenant bien plus rares... À mon grand désespoir je n'ai pu trouver de Liparis... Quelques Spiranthes, oui, et d'autres espèces sur lesquels je reviendrai.


Bonne pluie tout le monde...





samedi 31 mars 2012

Flore des Falklands



Calceolaria fothergillii, Schtroumpfs des Malouines...

Ce n'est pas du tout le billet que je prévoyais ce matin… mais cette plante (Calceolaria fothergillii) mérite que je lui fasse un peu de place. Je suis tombé dessus, incrédule, en documentant la flore des îles Falkland (Malouines en français et Malvinas en argentin…). Avouez que ces fleurs donnent une hilarante impression de Premier Avril... Je redoutais le Photoshop! Eh! Non! La plante existe bien et ces fleurs sont comme ça, pas sérieuses un instant... La mâchoire vous tombe? C'est contagieux, non?

Qu'est-ce que je faisais sur cet archipel? Je travaille sur mon texte traitant de trois espèces d'oiseaux disparus. Je vous en ai parlé ici :


Plus spécifiquement je complète le texte sur le Courlis esquimau et j'étais sur la piste de Empetrum rubrum une plante de l'hémisphère Nord que l'on trouve étonnamment ci-bas dans cet autre hémisphère. Je vous reviens là-dessus...

Ce matin donc, on s'arrête un instant aux Malouines...


Vraiment...

Les îles du bout du monde sont découvertes tôt dans l'histoire des grandes navigations par un marin anglais, John Davis à la toute fin du 16e siècle. Plus tard un c'est un autre anglais qui leur donnera le nom de Falkland Islands. Ce sera Bougainville (1764) qui les nommera îles Malouines et qui installera les premiers colons qui étaient apparemment de Saint-Malo. Voyageant sur le Beagle Darwin est passé deux fois (1833 et 1834) par ces îles et a fait des collections de spécimens. Pour connaître tous les naturalistes qui sont passés par ici voyez le The Vascular Flora of the Falkland Islands plus bas.


Nastanthus falklandicus, le faux-plantain.

Avec un total d'environ 350 espèces la Flore des Malouines compte environ 175 plantes vasculaires indigènes dont 14 espèces endémiques (que l'on ne trouve nulle part ailleurs). Outre le Calceolaria les îles ont donc toutes sortes de curiosité. Le rarissimes faux-plantain ci-haut est une des plantes endémiques des îles. Voyez-en d'autres photos ici : Arkive.


Près de la pointe sud de l'Amérique du Sud : les îles Falkland.

Évidemment la Flore des Malouines a des affinités avec celle de l'Amérique du Sud et c'est avec un grand plaisir qu'on trouve des orchidées du Chili et de la Patagonie Andine : Chloraea gaudichaudii, Gavilea australis et G. macroptera, et Codonorchis lessonii, etc.


Codonorchis lessonii

Du côté de la Flore exotique il est tout aussi intéressant d'y trouver ces plantes exotiques communes partout où les marins européens ont posé le pied :  Plantago major, Spergula arvensis, Stellaria graminea et Cirsium arvense et Cirsium vulgare. Toutes ces espèces font aussi partie de notre Flore Urbaine à Montréal.


À gauche Gavilea littoralis et à droite Gavilea australis


Pour en savoir beaucoup plus :

et le

IDENTIFICATION GUIDE TO 22 OF THE NATIONALLY THREATENED PLANTS OF THE FALKLAND ISLANDS


Et n'oubliez pas ce document, riche et complet, du genre qui me fait trembler de plaisir (ah! le libre accès à l'information scientifique!):

The Vascular Flora of the Falkland Islands par D.M. Moore (attention lien direct vers le téléchargement du document compressé.

Et cette page: Life on the edge – the fascinating flora of the Falklands



Chlorea gaudichaudii


Les photos de Codonorchis lessonii, Chloraea gaudichaudii, Gavilea australis, et Gavilea littoralis proviennent de : Birding in the Falkland Islands

Encore: une page par Kew


Bon samedi!


samedi 18 février 2012

Le félin de Cattley






Trois femmes à l'orchidée par Billy De Vorss (1908-1985) peintre de Pin-up. Les orchidées représentées sont du genre néo-tropical Cattleya. Pas toujours facile à cultiver mais quel spectacle!

La fleur blanche de Cattleya était devenue la fleur de corsage pour la mariée. Rapidement une déclinaison moins virginale se fait dans les représentations de l'époque. Une franche volupté commence à pointer chez les Pin-ups.




 Illustrations : Plant Illustrations


Trois orchidées du genre Cattleya. Les planches botaniques et livres ou revues illustrés du 19e siècle font découvrir ces fleurs particulières qui allaient marquer l'imaginaire bien réceptif des occidentaux.


Et ci-bas, tiré d'une page contemporaine parmi des milliers sur le langage des fleurs, la déclinaison soft et amalgamée :


L’orchidée est symbole de luxe, volupté, mystère et passion.
 Cette fleur fantasmagorique, symbole de la beauté absolue, incarne le mythe de la femme idéale.


Ailleurs on apprend que la couleur de la fleur joue évidemment un rôle dans son langage:


orchidée blanche: amour pur et idéalisé.
 orchidée jaune: chaleur de l'amour et érotisme. 
orchidée rose: j'aimerais vous séduire.
 orchidée rouge: désir intense de vous faire l'amour.


Le problème c'est qu'avec 25 ou 30,000 espèces, les orchidées sont de toutes les formes et toutes les couleurs imaginables. On emploie populairement le mot "orchidée" selon les connaissances souvent très limitées que l'on a. C'est tantôt un cattleya, un phalaenopsis, un dendrobium ou un paphiopedilum...





Une femme-orchidée qui fume. Peinture de Edgard Maxence, élève de Gustave Moreau et un peintre symboliste, disons très tardif! C'est très fin de siècle et la virginalité de la délicate fleur de cattleya est associée à la cigarette. L'autre main lève un voile...

On dit qu'il s'agit d'une fleur de Cattleya sur la boutonnière de ce portrait de Marcel Proust par Jacques-Emile Blanche. Peut-être! Les reproductions que j'ai trouvé ne me permettent pas de confirmer.

L'expression "faire cattleya" apparaît dans Un amour de Swann de Marcel Proust. Il n'y a plus aucun voile...





L'utilisation de ces fleurs dans nos représentations continue néanmoins.


Une affiche mettant les soldats en garde contre les dangers de faire cattleya avec les filles faciles. L'histoire des guerres c'est aussi l'histoire des infections déplaisantes. Les problèmes sanitaires, logistiques et politiques causés par ces mouvements de troupes étaient considérables. 

L'orchidée peut immobiliser une armée!

Affiche du film de Raymond Leboursier La femme à l'orchidée (1952). Encore ici la femme dangereuse porte un cattleya et un pistolet... ça fume bien plus qu'une cigarette!


À droite affiche du film de 2005 Anacondas : A la poursuite de l'orchidée de sang. Quel titre bavard et excessif, additionnant les dangers! Arnaques, crimes et botanique qu'ils disent. Je n'ai pas vu et on ne voit pas non plus l'orchidée sur cette affiche, engloutie par le serpent constricteur.


La peur ayant complètement fait disparaître la fleur.





vendredi 3 février 2012

Les genres et les orchidées



Un mâle euglosse approche Catasetum viridiflavum, Panama. Photo : Christian Ziegler



Pourquoi ne dit-on pas "père-nature"? Ou je sais pas moi, "genre-neutre-parent-nature"? L'adoption universelle (???) de l'expression "mère-nature" sous-entend et nous force à chercher un "père-quelque-chose" invisible. Si l'une est nourricière, l'autre est quoi au juste? La première expression est peut-être en opposition avec l'idée de "père-culture"? 



Les mâles des abeilles euglossines sont certainement très cultivés. Ils font dans la parfumerie générale (et hyper-spécialisée…) en récoltant des huiles volatiles qui sentent bons (même à notre nez). Où se procurent-ils donc ces fragrances? Sur les fleurs extraordinaires (absolument!) des orchidées des sous-tribus des Catasetinées et des Stanhopeinées. Que font-ils de ces essences rarrissimes? Ils signalent aux femelles toute la valeur de leur gènes. Ce faisant la pollinisation de ces orchidées est assurée…




Coryanthes panamensis. Panama. Photo : Christian Ziegler


La séduction des orchidées agit d'abord sur ces mâles qui s'en serviront pour séduire les femelles et tout cela séduit les humains. Disons pour le moins que pour leur survie les orchidées ont trouvé un maillage complexe du vivant. Si vous avez des inclinaisons morales vous me direz qui abuse de qui dans cette histoire multi-dimensionnelle!


Les orchidées comptent 25,000 genres différents. Au moins... c'est clairement abusif!



Ces photos sont de Christian Ziegler qui a publié ce livre :

Deceptive Beauties, The World of Wild Orchids, University of Chicago Press


Voyez un diaporama : Deceptive Beauties


vendredi 27 janvier 2012

Stairway to Heaven




Séquoia sempervirent (Sequoia sempervirens) Michael Nichols/NG/Getty Images



Cet arbre remarquable (on en conviendra) se trouve au Humboldt Redwoods State Park, Californie. Où est mon hélico quand j'en ai besoin!


Il m'arrive d'avoir le souffle coupé par une photo... et par ce qu'elle montre. Il n'est pas nécessaire d'invoquer un panthéisme en s'inclinant devant une nature plus grande que nous pour apprécier certaines de ses manifestations quand même hors de l'ordinaire.




Illustration de mon petit moi. Photo des graines : Dser sur Plantspedia


Mais on peut avoir le tournis, un instant, devant l'évidence bien connue : de petites graines, aidées de l'influence bienfaisante de la lune (ou de Photoshop!) peuvent faire de grandes choses... Le Séquoia sempervirent est un peu plus grand que moi.



Calypso bulbosa au Redwood National Park. Photo www.mdvaden.com


Une question d'échelle amenant toujours une autre question d'échelle, au pied du Séquoia sempervirent se trouve une orchidée bien plus petite que moi. Là je m'incline, un instant...




Voyez cette page sur ces arbres qui ont grandi : Gallery Of Landmark Trees