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samedi 12 décembre 2015

Violette de décembre





L'étrange tiédeur de la température produit  d'étranges phénomènes: ces attrapes-plantes sur mon balcon cachent une surprise:



... une violette en fleur le 11 décembre. Pas mal! Pas mal du tout...



Puis je suis allé revoir ces boutons dont je vous parlais hier: pas de chance ils ne sont pas encore ouverts... je dois repasser plus tard ce matin puis en après-midi. Peut-être qu'alors???



Ensuite on a continué, traversant le carré Saint-Louis arrivant à la rue Prince-Arthur. Tout d'abord cette tige de Vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus quinquefolia). Fort calibre et étonnante contorsion!



Bon maintenant nous sommes arrivés au coin de Saint-Laurent. Des foodtrucks et des consumertrucks revitalisent le porte-monnaie des passants. Avec des patentes design installées un peu partout. 



Arrivés à destination. Je ne suis pas venu au Musée des Beaux-Arts depuis bien longtemps. J'ai un peu de temps libre maintenant alors faut profiter de cela: entrée gratuite en décembre. Le paysage ci-haut est un pastiche historique...



...comme le laisse deviner ce détail gaiement amoureux, interracial, irrévérencieux et un peu facile...



Je crois que c'est la première fois que je vois un paysage de Gerhard Richter.


Bon weekend lecteurs!





lundi 10 juin 2013

Mouche Haïku








dimanche 12 août 2012

Blog (et écureuils) en vacance






Je suis toujours en pause de blog mais je pense à vous quand même! 

Deux zécureuils (si, regardez-bien!) en pause sur le poteau de la ruelle.






Sommeil ou vacance des mammifères, le monde végétal lui (y compris dans le modèle réduit de l'attrape-plantes de mon balcon) n'est est pas encore à l'automne (le mauvais mot...).





Vu de près dans ce 256 po. carrés (si vous ne voyez pas de quoi il s'agit, tapez "256" dans la boîte de recherche à droite) les spiranthes penchées (Spiranthes cernua) lancent leur tournoyantes inflorescences. Elles porteront les belles fleurs parfumées bientôt!


Voyez le billet du 10 mai: Attrape-plantes, modèle 2012


À bientôt, en septembre! Avec des petits bonjours à l'occasion...



samedi 26 mai 2012

Brèves nouvelles





Quelques photos trop vite faites cette semaine. Les lecteurs de tous les continents sont au fait du Grand Changement qui a eu lieu dans mon attrape-plante : non seulement est-ce l'espace vert de 256 pouces carrés le plus documenté c'est maintenant officiellement un morceau du Japon sur mon balcon.





J'y ai installé de nouvelles espèces et je suis maintenant gestionnaire d'espace vert. Si vous avez manqué la nouvelle voyez ce billet :



Le jardin maintenant moussu attire un grand nombre de petits insectes diptères. Ce qui semble un régal pour mes droseras carnivores. 



Je ferai d'autres photos cette semaine. Je préviens le lecteur que la documentation de ce carnage par un inoffensif végétal peut offenser les défendeurs de petites mouches.





La blogueuse et horticultrice Jasmine Kabuya-Racine m'a fait l'honneur d'un billet portant sur mon livre et mes projets. Avec une entrevue. Merci ma chère! Trouvez le billet ici :





Le Cypripède acaule (Cypripedium acaule) est en fleur depuis une bonne semaine et le même jour j'ai vu cette photo (à gauche) de la Fée des Bois, nouvelle membre de ce blog et elle-même blogueuse dans ses belles Laurentides. Allez-y : Chez la Fée des Bois


Et cette autre photo (à droite) envoyée par Céline Tremblay, rédactrice en chef de la revue Plaisirs de Vivre où qui publie mon texte sur les Jardins Lufa.




Et en terminant puisqu'il est question d'orchidée indigène je vous montre quelques clichés de ce Cypripède cultivé dans ma cuisine alors que je travaillais sur mon livre Guide des Orchidées du Québec. Un projet suspendu!


Pour les connaître toutefois il y a toujours le livre d'un autre membre de ce blog, Sylvain Beauséjour :



Bon weekend à tous, surtout à mon fils Arno. Si vous êtes près de Montréal venez me rencontrer, je serai tout l'après-midi au Champ des Possibles en service commandé spécial.




jeudi 10 mai 2012

Attrape-plantes, modèle 2012




Mon attrape-plante, cuvée 2012


Vous vous rappelez je suis allé à Lachute (dans les environs de Lachute…) lundi. J'étais curieux de voir l'endroit après 7 ans. Le pit de sable a bien changé : c'est dans sa nature. Personne n'y travaille plus et sa surface de sable dénudée autrefois se transforme maintenant en jeune forêt. Les plantes de plein soleil, qui se rarifient déjà, ne seront plus là dans deux ou trois ans. Ça pousse vite des peupliers...

Mon attrape-plante aussi a bien changé. Il y a toujours eu un peu de mousse. Puis un peu plus. Mais cette année c'est un vrai Saihō-ji. Ce qui me donne l'idée suivante : en faire un jardin de mousse (facile, c'est déjà fait…) et y introduire quelques plantes intéressantes. Je vais les cultiver là et vous les faire connaître.

Potentille et luzerne lupuline? C'est tellement 2011... Alors dehors les mauvaises herbes qui envahissent mon rêve moussu...



Gauche : botryche lunaire. Centre : spiranthe penchée. Droite : bermudienne


J'allais surtout à Lachute pour y chercher des spécimens de Liparis loeselii. Je m'ennuyais de cette petite orchidée que j'ai cultivé bien longtemps. Malgré mes efforts je n'ai pas trouvé mon orchidée adorée. Il y en avait beaucoup et maintenant? Rien! Nada! Bredouille!  

J'ai toutefois trouvé une plante fascinante de la famille des Ophioglossacées (des végétaux totalement pré-historiques), le botryche lunaire (Botrychium lunaria), mais je ne jure pas de l'espèce! De loin je l'avais d'abord confondu justement à une Liparis qui commence sa croissance… Les Botrychium étaient présent déjà ici il y a quelques années, en pleine lumière, atténuée il est vrai par un tapis d'herbe où ces dinosaures de plantes se cachaient.

Les deux spécimens de l'orchidée spiranthe penchée (Spiranthes cernua) devraient être de belles réussites. Facile à cultiver et vanillement parfumée… si aucun écureuil ne vient jouer dans mon jardin...

Il y a quelques années le hasard avait fait pousser une bermudienne dans mon attrape-plante. Elle est maintenant de retour. J'ai deux spécimens et j'espère les faire fleurir malgré que la transplantation n'est pas optimale : une inflorescence est déjà visible...






J'ai aussi pris quelques drosera à feuilles rondes (Drosera rotundifolia). Comme les Liparis et Spiranthes ce sont des plantes de sols pauvres et en plein soleil. Leur culture dans mon attrape-plante devraient réussir. Elle sont des compagnes ordinaires des spiranthes et liparis dans les sablières.






J'avoue que je n'ai pas réfléchi en prenant cette violette pâle (Viola macloskeyi subsp. pallens). Cette printanière minuscule pousse plutôt avec une minimum d'ombre... mais en plein soleil urbain... je suis pas certain de sa survie et pas content de mon choix impulsif!





En terminant quelques photos d'un des nombreux spécimens de Liparis loeselii que j'ai cultivé plus de dix ans dans la maison. Notez que ce sont trois générations réunies dans ce petit pot. Dans la photo du centre on voit bien un caractère intéressant de cette orchidée : la tige est triangulaire.

Peut-être aurais-je l'occasion d'aller chercher un nouveau spécimen de cette fée des sablières?


Je vous ferai des rapports sur le succès ou non de mon jardin de mousse amélioré.





mardi 1 novembre 2011

Bonjour Mr. Roper!




Windowbox Wildlife. Photos Patrick Roper


Je déjouais autrefois la procrastination en allant au hasard marcher dans un quartier moins connu ou fouiller dans une bibliothèque. Pérégrinations réelles ou virtuelles, la sérendipité est toujours d'une grande générosité et le Web est maintenant un excellent (et très grand) territoire de marche sans but précis.

C'est comme cela que j'ai rencontré hier l'entomologiste du East Sussex Patrick Roper. Il a fait depuis 2005 cette étude sur la Windowbox Wildlife en parallèle avec mes propres études sur les attrape-plantes. Il a aussi porté son attention sur une foule de sujets (les sorbiers entre autres), chacun se méritant un blog à la durée indéterminée ou la périodicité irrégulière.




L'installation Windowbox Wildlife à ces débuts. Photo Patrick Roper.


Librement traduit, voici la marche à suivre pour l'expérience :

Prenez un bac à plante et emplissez-le de terreau stérile. Ajoutez quelques éléments - un bout de bois, une pierre, un trou d'eau - puis attendez. Ne plantez rien mais gérez minimalement, arrosez quand nécessaire, etc. Bientôt vous aurez une mini-réserve naturelle en perpétuel changement.

 

Vous le constatez, c'est tout à fait un attrape-plante! Il semble que Patrick Soper et moi sommes les co-non-inventeurs de ces engins de réception des processus de la biodiversité.




The Square Meter. Photo Patrick Roper.


Depuis septembre 2003 il fait aussi en parallèle l'étude de la biodiversité d'un mètre carré sur sa propriété. Plus de 700 espèces ont été relevées… Faites le grand tour ici :  

The Square Metre at TQ 78286 18846


Windowbox Wildlife, les attrape-plantes et autres plant-catchers sont en fait la démonstration que la nature elle-même fait dans la sérendipité et trouve toujours territoire nouveau.

Je vous remets ici les liens vers mes propres billets sur 256 pouces carrés de biodiversité:

256 pouces carrés de biodiversité 1
256 pouces carrés de biodiversité 4


En attendant que je termine cette série. Bientôt peut-être? Qui sait… à Noël? Je suis toujours en pérégrination.




dimanche 14 août 2011

256 pouces carrés de biodiversité 4



Voici le quatrième billet de la série 256 pouces carrés de biodiversité. Je croyais que ce serait le dernier mais il y en aura encore un autre. Je prépare un tableau présentant les associations écologiques observées. Puis il se fait tard et je veux mettre ce billet en ligne!



Parasyrphus nigritarsis


Après les guêpes et les pucerons, les abeilles de toutes sortes il y a eu de nombreux autres visiteurs au champule de luzerne lupuline/potentille. Il ne faut pas oublier les mouches (Diptères). D'abord ci-haut Parasyrphus nigritarsis, une mouche syrphide, qui venait faire son tour à l'occasion et glanait quelques gouttes de nectar sur les fleurs. Elle passait aussi pas mal de temps à goûter la surface des feuilles et peut-être léchait-elle du miellat produit par les pucerons?




Scathophaga stercoraria


Ou plutôt Scathophaga furcata ? Quoiqu'il en soit c'est une de ces adorées mouche à marde… à merdre… à merde! Pardonnez mon envolée typo-scatologique. Son nom signifie "qui se nourrit de m…" : en fait ce n'est pas le cas. La femelle y pond ses oeufs dont les larves se nourriront de larves d'autres insectes qui elles aiment vraiment la bouze. Les adultes aperçus dans mon attrape-plante (c'est un peu insultant d'ailleurs…) sont aussi des prédateurs et devaient croquer du puceron.



Lucilia cluvia


Une des mouches vert métallique de la famille des Calliphoridées le genre compte 11 espèces en Amérique du nord. Pour les amateurs d'entomologie médico-légale (CSI) ce sont ces mouches nécrophages qui arrivent les premières sur un cadavre. Elles sont parfois prédatrices mais je ne crois pas que ce soit directement la chasse au puceron qui l'amène ici. Peut-être profitait-elle un peu de miellat entre deux siestes à l'ombre?

Elles sont rarement pollinisatrices et certainement pas des fleurs dont il est question ici. Mais si ça sent fort mauvais ou le cadavre comme les fleurs de certaines Aracées c'est une autre question.

À bientôt pour quelques connaître les autres habitants et visiteurs de l'attrape-plante et ma conclusion et un super-tableau!

Maintenant au boulot...



mardi 9 août 2011

256 pouces carrés de biodiversité 3



Vue d'ensemble du micro-habitat de l'attrape-plantes le 12 juillet.


Je vous ai donc laissé le 13 juillet avec une suite à venir qui ne venait pas… le temps passe vite et j'ai toujours mille autres choses à faire. Les deux précédents billets* ont eu pas mal de lecteurs, je vous remercie tous! Surtout pour votre patience. Il n'est pas facile de reprendre le fil de la narration. Certaines observations n'ont pas été notées et les détails fuient, ce qui n'aide pas du tout! Acceptez donc mes plates excuses pour mes approximations et mon retard à vous parler à nouveau de la biodiversité d'un très petit monde géant : l'attrape-plantes de mon balcon. Allons-y.


Malgré l'intensité de la "récolte", constante pression des nombreuses espèces de guêpes prédatrices, la population du puceron n'avait cessé de croître. Il n'y avait plus ce matin (12 juillet) aucune plante de luzerne lupuline qui soit verte! Toutes sont déséchées, mortes. C'est l'équivalent microscopique du destin de l'île de Pâques! Comme les humains Polynésiens, les pucerons ne connaissent pas le développement durable… Après cette coupe à blanc ils sont déjà partis par les airs et ont trouvé une autre colonie de luzerne. La luzerne de mon attrape-plante, elle, grâce à son nectar qui attira de petites abeilles a de nombreux fruits en maturation. Pas de doute de ce côté, elle sera de retour. En attendant les autres espèces de plantes auront enfin de la lumière et pourront se développer. Une autre écologie est en préparation et ce sont les abeilles qui s'en occupe… qui d'autre?



Vue rapprochée : la luzerne lupuline complètement ravagée par les petits vampires pucerons.


Tout ce temps donc, en parallèle de toute cette orgie de prédations, les abeilles faisaient leurs trucs : boire du nectar ou amasser du pollen. Ce faisant elles pollinisaient les fleurs qui nous referont ce champule (néologisme pour ce petit champ…) de luzerne.


Je ne peux identifier que peu de ces nombreuses petites abeilles et ce sont plutôt leurs comportements généraux que mes trop rapides observations ou les mauvaises photographies qui le permettent. Déjà si une abeille amasse du pollen on peut savoir à quelle famille elle appartient. Et son sexe. Ce sont les femelles qui amassent le pollen pour nourrir les larves. Les mâles se contentent de picoler un max de nectar… ce qui exige beaucoup d'énergie et donne encore plus soif… Puis il faut noter où l'abeille accumule le pollen sur son corps? En paquet plus ou moins compact sur les pattes? Ou en tapis recouvrant tout le dessous de l'abdomen? Cela permet de s'approcher de la sous-famille ou peut-être même du genre. Ensuite si par chances quelques photos sont assez nettes pour montrer certains infimes caractères morphologiques on peut (si les dieux sont avec nous…) donner un nom à la sympathique petite abeille.



Une abeille Andrène sur la potentille. Elle ne s'intéressait pas à la luzerne lupuline.


Il y a donc les petites guêpes noires (PGN, voir le billet précédent sur le sujet) et maintenant nous avons les petites abeilles noires (PAN), toute une biodiversité au-delà de nos perceptions grossières. Les PGN et les PAN se comptent pourtant par centaines… toutes différentes. Et équitablement non-vues… Les PAN et les autres abeilles qui ne nous font pas du miel participent pourtant au même titre que notre sucreuse préférée à la pollinisation de ce que nous cultivons et des fleurs sauvages. En fait de biodiversité ce sont les PAN qui sont les grandes (les petites…) discrètes besogneuses, pas l'abeille domestique…

Un bourdon (Bombus sp.) est aussi passé en patrouille à quelques reprises, sans trop s'attarder. Les généreuses petites fleurs de la luzerne lupuline offrent amplement de nectar... pour de plus petites abeilles. Mais pas assez pour d'aussi grosses bêtes. Ce sont au moins trois espèces d'abeilles de petites tailles qui visitent régulièrement le petit jardin suspendu. En voici deux :

D'abord Andrena sp. (sur la photo plus haut). Elle arrivait puis chassait les autres (plus) petites abeilles lorsqu'elles se rencontraient sur les fleurs de potentille. Comme beaucoup d'abeilles indigènes (l'abeille à miel est une importation faut-il rappeller) les Andrènes sont actives plus tôt le matin ou au printemps. Elles ont après tout évolué dans le climat d'ici et sont moins sensibles au froid. Ces abeilles Andrènes se ressemblent beaucoup entre elles et ne sont pas faciles à identifier. Les experts en abeilles affirment que ça prend un plus grand expert pour l'identification… Je passerai donc mon tour.



Hylaeus leptocephalus (lepto, céphale : tête étroite)


J'ai eu de la chance pour l'identification de cette petite abeille. Ce sont les marques blanches sur la face qui m'ont rapidement mis sur la piste des Colletidées. En Amérique du Nord on en compte environ 150 différentes espèces dans cette famille. Il s'agit de Hylaeus leptocephalus et on la confond facilement avec certaines guêpes. Et c'est une femelle, les marques faciales du mâle sont plus grandes, elles sont fusionnées et lui donnent une face toute blanche. À 5 ou 6 mm la femelle est peu plus grande que le mâle (4-6 mm).

Cette abeille est une pollinisatrice spécialisée (on dit oligolectique ou oligolecte). Ce sont les fleurs de la famille des Fabacées (trèfles et autres) mais  surtout les Melilotus (mélilots) qui l'intéressent. Les fleurs de la luzerne lupuline sont à peu près de la même taille. À petite fleur, petite abeille. Elle ne récolte pas de pollen c'est le nectar qui la branche. L'espèce viendrait en fait d'Europe.


À gauche, sur la luzerne lupuline, une buveuse de nectar qui n'amasse pas de pollen. À droite sur la potentille une buveuse de nectar et amasseuse de pollen. Ce sont deux espèces de PAN différentes.


Dans les photos de ce billet il y quatre espèces d'abeilles et mes dizaines d'autres photos en cachent probablement une ou deux de plus. De plus je n'ai tout simplement pas réussi à photographier certaines autres abeilles, une Osmie je crois entre autres. Mais la rencontre de ces belles petites butineuses valait les quelques brefs instants ou je sortais sur le balcon pour voir ce qui se passait, qui venait par ici? Vous allez sourire : une de ces petites me rendait bien ma curiosité et c'était singulier de la voir à travers mon objectif macro tourner sa petite tête pour mieux voir la grande tête de la grande bête qui vivait (avec son appareil-photo) sur ce balcon. Elle était bien occupée et semblait prendre un instant pour me rendre mon regard curieux. Je n'ai pas la moindre idée de ce que peux bien penser une abeille de 5 mm. Mais je suis certain de l'avoir vu me faire un clin d'oeil! 


Je ne vous dis pas à demain pour le dernier billet de cette série. Mais dans quelques jours (il est déjà à moitié fait) vous aurez la conclusion du compte-rendu d'un autre safari sur place de l'inspecteur des mauvaises herbes.


Ciao!






*Les autres billets de la série:

256 pouces carrés de biodiversité 1
256 pouces carrés de biodiversité 2





mercredi 13 juillet 2011

256 pouces carrés de biodiversité 2



Chalybion californicum. Que cherche cette guêpe?


Dans le billet précédent je vous disais qu'il y avait constamment une ou deux guêpes maçonnes (Chalybion californicum) et fréquemment une pélopée maçonne (Sceliphron caementarium). Toutes sont des guêpes solitaires et il est intéressant d'observer les interactions entre elles. Les guêpes maçonnes réutilisent les nids de la pélopée maçonne en retravaillant la boue séchée avec un peu d'eau. Elles ont probablement intérêt à la suivre à la trace afin de localiser son nid. Mais voilà, les femelles de guêpes maçonnes sont en fait en compétition et elles se battent et chassent les autres pour être seules en compagnie de la pélopée maçonne. Elles ne veulent pas partager le butin que constitue une adroite constructrice de nid de boue!





Les feuilles sont collantes disais-je en terminant le précédent billet… allons voir...


Ah! Ces petits trucs sur les feuilles ce sont des pucerons… Je n'avais jamais vu cette espèce d'un jaune terne avec des taches et des poils noirs. Je ne les avais pas tout de suite remarqué et à ma décharge il faut dire que les premiers jours (vers le 23 juin) il n'y en avait pas beaucoup. De plus, mon attention était portée au spectacle des grandes guêpes. Les larves du puceron sont petites, bien plus petites que les adultes qui ne font que 1.5 mm. Il n'y en avait pas beaucoup, à mes yeux tout le moins! Clairement les guêpes avaient, elles, estimé la population assez grande pour venir faire la cueillette à volonté. C'est cela qui explique la présence des guêpes. C'est court la saison des "fraises"… il faut en profiter. Ce sont quand même de bien petites proies! Mais commodes à prendre, sans effort et elles sont en nombre croissant exponentiellement! L'attrape-plante est un véritable garde-manger. Et le manger s'y reproduit par parthénogènèse, des clones de femelles clonant d'autres femelles, clonant des femelles... En fait il s'agit peut-être d'un seul individu arrivé discrètement sur cette terre promise couverte de luzerne lupuline. Le génie génétique a fait le reste...

En fait en regardant attentivement chacune des photos publiées dans le billet précédent on les voit partout… trop petites pour attirer l'attention ou le réflexe de les identifier…




J'ai cherché afin de voir s'il est habituel que ces grandes guêpes chassent des pucerons. Je n'ai trouvé aucune référence à ce fait. Peut-être que ces guêpes ne trouvent pas assez de leur proies habituelles dans la ruelle et profitent de la manne apparemment infinie de pucerons?



Therioaphis trifolii (puceron tacheté)


Tout le monde, les jardiniers les premiers, connaît les pucerons. En général du moins. On compte 450 espèces de pucerons au Québec et celle qui nous occupe est Therioaphis trifolii, son nom commun est le puceron tacheté en France. En anglais on le nomme spotted alfalfa aphid (entre autres, dépendemment de la "race" et de la plante hôte, une longue histoire...). Ce puceron ne se trouve que sur les plantes du genre Medicago : la luzerne cultivée ou alfafa (Medicago sativa) et ici dans mon attrape-plante c'est Medicago lupulina, la luzerne lupuline qui l'attire.


Sur le mode de reproduction des pucerons je vais pas me casser la tête à rédiger ce qui l'est déjà adroitement, je cite Claude Pilon:


"La méthode de reproduction des pucerons est absolument fascinante. Au printemps, les oeufs éclosent et donnent vie à des femelles qui n'ont pas besoin de s'accoupler pour se reproduire. Ces fondatrices sont vivipares et accouchent de femelles pucerons, elles aussi vivipares et prêtes à donner la vie sans fécondation préalable. Plus encore, à ce stade de son cycle de vie, une femelle peut porter un embryon femelle qui porte également un embyon. Le petit puceron est dans le ventre de sa grand-mère! On parle alors de générations télescopiques. Ce n'est qu'à la fin de l'été qu'une génération d'adultes sexués est produite. Après l'accouplement la femelle ovipare pond des oeufs qui hiverneront jusqu'au printemps suivant."

Si les pucerons vous intéresse voyez le site très complet de Claude Pilon : 





Générations télescopiques, fascinant, non? De l'autre bout de l'équation écologique il y a aussi une prédation intense... la dégénération en entonnoir!


Alors revenons à nos guêpes… la guêpe maçonne profite des nids (en fait des cellulles ayant déjà produit un adulte qui l'a quitté) de la pélopée maçonne. Où on trouve la dernière on trouve la première. Mais ce n'est pas tout! Où on trouve ces deux on trouve aussi cette troisième:






Chrysis angolensis, une guêpe-coucou. Je ne suis pas totalement certain de l'identification de l'espèce mais le genre ne fait pas de doute. Cette belle guêpe est parasite (en fait cleptoparasite) de Sceliphron cementarium : elle pond ces oeufs dans des cellules déjà approvisionnées en araignées paralysées par la pélopée et expulse l'oeuf ou la larve qui s'y trouve. Voilà pourquoi on les appelle des guêpes-coucous. Il semble qu'alternativement la femelle Chrysis ponde directement sur les larves de Sceliphron.

 
On croit qu'elle a été introduite du Vieux-Monde durant la Deuxième Guerre Mondiale, dans des nids de Sceliphron sur de l'équipement militaire qui revenait. Cette petite guêpe serait responsable des importante fluxuation de population de Sceliphron caementarium.

Il y a encore d'autre guêpes que j'ai observé sur mon attrape-plantes et je songeais un instant le renommer attrape-guêpes!





Cette petite guêpe noire (disons une PGN!) par exemple. Elle aussi est prédatrice et a une fine gueule : elle portait un soin expert à choisir les pucerons. Pas trop gros ou ailé (quel faute de goût!) ni trop petit. À la bonne taille : hop! elle le prenait dans ses mandibules et s'envolant rapidement. Mais pas sans avoir fait un curieux vol de gauche à droite, comme une boucle en huit applatie devant l'attrape-plante, deux ou trois fois. Curieuse danse de la prédatrice avec son trophée de chasse? Plus prosaiquement elle mémorisait peut-être ainsi le terrain de chasse...

À cette taille les petites guêpes noires, les PGN, me sont impossibles à identifier. Il y a beaucoup trop d'espèces très similaires et mes photographies ne donnent pas assez de détails pour même approcher une détermination. De plus pour faire exprès toute les photos ont été faites par temps pluvieux, couvert ou venteux! En plus de n'y rien connaître! Tout ce que je puis ajouter pour aider à sa détermination c'est que ce n'est pas une de ces minuscules guèpes parasites qui pondent leurs oeufs dans les pucerons vivants… Elle ne les piquait pas, elle les… piquait! Ce n'est pas une guêpe parasitoïde.

Voyez cette page sur les parasitoïdes des pucerons : Ehsan Rakhshani


 Polistes dominula, la guêpe poliste.

Et pourquoi s'arrêter là dans l'énumération des guêpes attirées par les pauvres pucerons trop bon à croquer. Enfin… disons que bien que mous et pas croquant du tout ils doivent être bien délicieux!

En terminant donc voici une guêpe qui nous est bien plus familière. Où il se passe quelque chose, n'importe quoi diront les mauvaises langues, il y a toujours Polistes dominula!  Elle complète la liste des guêpes observées mais je reviens samedi avec les autres insectes… Vous ne croyez quand même pas que l'histoire est terminée… Oh! Non!


À suivre donc!



samedi 9 juillet 2011

256 pouces carrés de biodiversité 1





Cette photo du 23 juin montre mon attrape-plante bien vert avec une assez nette domination de deux espèces : la potentille de Montpellier (Potentilla norvegica, rough cinquefoil, p. 255) et la luzerne lupuline (Medicago lupulina, black medick, p. 201). Du vert avec des fleurs jaunes. Le banal du banal, vous en conviendrez. Pourquoi vous en parlez?



La potentille (à gauche) et la lupuline (à droite).


La plupart des plantes de cet habitat lilliputien sont arrivées par le vent ou les oiseaux.* Les deux plantes qui nous occupent ont de petites graines mais on peut douter que ce soit le vent qui les ai porté jusqu'ici, sur mon balcon, deux étages au-dessus du rez-de-chaussée. Ce sont plutôt le produit de l'endozoochorie : des oiseaux ont mangé des graines, certaines sont passées intactes par le système digestif et le hasard balistique de la fiente d'un oiseau qui passait par là a fait le reste. Il ne s'agit pas de précision… les plantes sont très communes et les oiseaux qui en consomment les graines sont aussi communs. Statistiquement...




La pélopée maçonne (Sceliphron caementarium)


Ces temps-ci mon attrape-plante est constamment visité par des grandes guêpes et je me demande pourquoi. Ces deux guêpes sont des prédatrices redoutables, spécialistes des araignées ou de gros insectes. Alors que viennent-elles faire ici? Elles se posent sur le rebord du bac en plastique puis plonge dans la verdure en fouillant avec attention, repartent et reviennent quelques instants plus tard. L'inspection attentive de la surface des feuilles est faite à répétition et je me demande bien ce qu'elle cherchent.



Où on trouve la première on trouve la deuxième. 


Initialement je croyais que ces guêpes venaient peut-être chercher du matériel pour construire leurs nids. Je sais que la pélopée maçonne (Sceliphron caementarium) prend plutôt de la boue… l'autre, la guêpe maçonne (Chalybion californicum) prend en fait surtout de l'eau et retravaille la boue séchée des nids abandonnés de la première. 




La guêpe maçonne (Chalybion californicum)


Mais peut-être était-ce des débris ou de la mousse qu'elles prenaient pour compléter la construction des nids? Les chalybions, bien plus nombreuses et fréquentes, avaient le même manège : arrivée, plongée dans la verdure, fouille puis départ. Mais chez les deux espèces je n'arrivais jamais à distinguer quoique ce soit qui fût pris et transporté. Que viennent-elles faire?





Du revers de la main j'entrouve en balayant le feuillage, tout le long du bac. Rien de remarquable, aucun insecte n'est visible. Mais les feuilles sont collantes…


Suite bientôt...


*J'y ai mis aussi une espèce minuscule et rarrissime : la drave printannière (Draba verna, spring draba). Voyez ce billet: Ici


mardi 14 juin 2011

Vert envers




Hum... Ce n'est pas assez vert. Faut arranger cela!



C'est bien plusse meilleur, non?