mercredi 30 novembre 2011

Plage ouverte!




Plage de l'île Sainte-Hélène, 1930'. Archives de la Ville de Montréal.

Le printemps ne devrait plus tarder (?) mais nous irons pas de sitôt nous baigner à cette plage maintenant disparue. Au loin c'est Longueuil sur la rive sud et nous voyons un bout du pont Jacques-Cartier. C'est de plus avant que l'on creuse le fleuve pour la voie maritime.



Étang du parc La Fontaine, 1935. Archives de la Ville de Montréal.

J'aime toujours voir le petit îlot qui se trouvait dans le bassin supérieur de l'étang du parc Lafontaine. On peut rêver de le voir réapparaître. Avec ou sans pierres à son pied (comme aujourd'hui) la fontaine, elle, me laisse toujours indifférent.



Portes Roddick et entrée principale de l'Université McGill, 1930'.  Archives de la Ville de Montréal.


De grands ormes, c'était autrefois... mais par ailleurs McGill a encore une magnifique collection d'arbres. On souhaiterait que les autres universités à Montréal se mettent de la partie en une sorte d'émulation feuillue.


J'ai trouvé ces photos sur le site par Patrice Fiset, "Directeur de production web et développeur". Son site Montréal Photo m'a permis de découvrir des archives photographiques de la Ville de Montréal. Les archives en navigation agréable!

Comme il dit :

"Parce que j'aime les photos historiques"  Oui!
"Parce que j'aime les données ouvertes"  Yessir!   
"Célébrons Montréal, ville ouverte"  Plusse, on en veut plusse!


Vous avez le choix d'aller explorer le site de Patrice ou celui de :

Archives photographiques au Portail Données Ouvertes de la ville de Montréal
Vous pouvez y télécharger un fichier Excel qui contient l'info et les hyperliens vers les photos. En format TIFF haute résolution ou JPEG.


Génial! Vive les données ouvertes!




samedi 26 novembre 2011

Usagi Shima, la carotte et le lapin




Photo : Wikipedia


À la recherche d'étranges ou dangereux paysages je viens de trouver cette île au Japon. Okunoshima (大久野島), aussi connue sous le nom de Usagi Shima, l'île aux lapins. L'île est en effet habitée par de nombreux lapins libres et heureux. L'endroit ne compte aucun prédateur. Mais on y trouve une hénorme carotte...



Photo : Wikipedia


C'est un discret site touristique surtout fréquenté par les japonais ou des visiteurs étrangers installés pour le travail ou les études. C'est un Disneyland à consommation locale… Malgré le nom populaire à pouvoir édulcorant c'était une installation où l'on produisait des armes chimiques utilisées surtout lors de l'invasion de la Chine. Les lapins étaient les cobayes sur lesquels on testait les concoctions… Lapin au gaz moutarde

À la fin de la guerre on aurait relâché les lapins… cette libération des animaux de laboratoire passerait pour un geste de réconciliation avec les doux rongeurs. Alternativement on dit que les lapins furent introduits bien plus tard en 1971. Serait-ce alors une rédemption tardive de l'histoire terrible des lieux? Ou autre chose?



Photo : Julie in Japan.


Une canadienne qui enseigne l'anglais au Japon est allé visiter:

"Okunoshima has a great message of peace, a chilling history, adorable rabbits, incredible abandoned buildings to take pictures of, and a lot of nature with no crowds. For those reason, I’d recommend going there."



Photo : Zatil Aqmar

"The island is tiny, but there are many things to do and see there, like learning about the poison gas production on the island during World War II, having a picnic and playing with the cute rabbits that hop all over the island."  


"They are very cute and friendly, but they originally came to the island for a sad reason."

Ouais... a sad reason... Pauvres petits lapins! On les pleure jusqu'en Mandchourie...


Doux lapin, adoucit notre mémoire... Photo : Natalie Oram


Toute cette candeur de la jeunesse voyageante glace le sang. Faut-il constater que ces lapins soient une arme d'amnésie totale assez efficace? Peut-on imaginer se faire photographier tout souriant devant une chambre à gaz à Auschwitz? Peut-être. Comme disait Archimède "Si vous trouvez une mascotte appropriée..."


La propagande est une carotte, nous sommes tous des lapins… ou l'inverse!


Je devrais peut-être ajouter le libellé "digression" pour l'index de ce blog… mais devant certaines photos trouvées pour la rédaction et l'illustration de ce billet je ne peux faire autrement. Alors c'était un billet digressif : libellé "varia".



jeudi 24 novembre 2011

Clic Marie-Vic




Laurentides à l'automne avec l'ombre du botaniste en prime...


Herborisations et paysages du Mont Saint-Pierre en Gaspésie, de la Minganie, du Mont Albert… vue du rocher Percé quand il avait deux arches (cliquici) … mais aussi de la région de Montréal (Laval, Longueuil, Kanawake, etc), du temps où il y avait des Cypripedium reginae sur l'île...

Une partie des archives photographiques de Marie-Victorin est maintenant disponible en ligne. 950  images de toutes sortes :


Collection d'images choisies du fonds de l'Institut Botanique, représentatives des voyages effectués par le frère Marie-Victorin au Québec.


Ce sont des photographies dont se servait Marie-Victorin pour ses cours et ses conférences. Plaques de verre colorées à la main, diapositives, tirages papier : 25 000 documents....



Je vous montre quelques images, rapidement choisies sans que j'ai eu le temps de bien les documenter. Les notes les accompagnant fournies par la bibliothèque de l'Université de Montréal sont assez minimales… Les miennes aussi ce matin. Mon ordi s'amuse à bouffer tout ce que je griffonne rapidement à répétition… Grrr! Désolé!



"Bois décidu au printemps - Mont-Royal". 

Du temps où on trouvait la belle fougère Adiantum pedatum (Adiante du Canada ou Capillaire du Canada) dont les frondes se déploient sur la photo. 



"Jardin Botanique de Montréal, 1885". 

C'est clairement une erreur… La vue est plutôt prise depuis les environs de l'intersection de l'avenue des Pins et l'avenue du Parc. D'ailleurs c'est bien l'Hôpital Royal Victoria à l'arrière-plan tout à gauche. La croix est visible au sommet. Celle-ci fût érigée en 1924. Ce qui n'enlève rien à l'intérêt de la photo! Lors des travaux de réfection de cette intersection j'avais trouvé toute une colonie de jusquiame noire (Hyoscyamus niger) et je supposais qu'un ferme devait s'y être trouvée jadis... avec un jardin de plantes médicinales. Je me demande s'il y a un rapport?





Note perdue... à Lanoraie, je crois. Remarquez les étranges costumes de l'époque.



"Liriodendron tulipifera"

La note indique Tulipier de St-Mards. Pas plus d'indication malheureusement, je n'ai pas retrouvé trace de "St-Mards", c'est où?



Ulmus americana à Longueuil. Marie-Victorin est tout à droite.


Je ne trouve rien à dire sur cette magnifique et poignante photo... Tant de beaux hormes disparus...



mercredi 23 novembre 2011

Nivea Novembre





Il y en a maintenant partout!




De la neige...



C'est mieux que le temps gris, gris...




L'attrape-plante attend Père Noël.




Je n'ai pas pas été bavard sur ce blog récemment... Faut pas croire que j'ai rien à dire... Je me concentre sur le livre dont je vous parlais il y a quelques semaines (le bocage urbain/the Urban Hedgerow). Et j'ai tendance à oublier un peu tout le reste... Disons que c'est prenant!

Ci-haut une des couvertures possibles... (en double-page)

Le projet avance bien... Le texte est assez bien esquissé, les mises en pages sont en exploration dans Photoshop. Reste à me jeter dans InDesign avec le modèle fourni par Blurb... Pour des leçons, comme je trouve presque tout sur le Web, ça ira!





mercredi 16 novembre 2011

Paysage Rochefourchat



Quel beau paysage! Photo Wikipedia


Nous sommes arrivés à Rochefourchat, une commune dans le département de la Drôme en France. Population : 1 ou 2 habitants… par moment…

C'est près de Saint-Nazaire-le-Désert (une mégapole de 180 habitants) et l'endroit est vraiment magnifique :

"Au pays de la lavande et du tilleul, des senteurs et du goût... où vous trouverez le calme…"

La solitude parfumée de lavande! 



Photo : Fabrice Blache


Même sans retouches c'est magnifique! (cherchez les différences avec la première photo)

Découvrez Rochefourchat ici

Ya aussi une page Wikipedia



Photo Wikipedia

C'est pas tout! Rochefourchat a un Centre d’Art Contemporain Fantôme (sous les tilleuls?).


"Middle of Nowhere est une œuvre d’art visuel développée par Laurent Mulot consistant à implanter un geste poétique sur les 6 continents. Ce geste est concrétisé par la pose d’une plaque attestant la fondation d’un Centre d’Art Contemporain Fantôme dans des lieux inhabituels pour un centre d’Art et avec des gens qui n’ont aucun lien avec l’Art Contemporain."


Le fondateur du musée est Laurent Mulot.




Saison d'iris






Un iris en fleur le 14 novembre à Montréal… c'est assez choquant! Et quoi d'autre? Du parfum de muguet? Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais toute une volée de demoiselles? Ici ce sont les jambes nues des femmes qui d'impatience font hausser la température et fondre la neige. Mais nous sommes en novembre.





Iris, empire risible d'un jour, doute saisonable, imitateur d'arc-en-ciel dans le ciel gris. C'est habituellement le printemps qui est hésitant, puis une fois décidé, follement pressé. Maintenant dans la péri-boréalité, dans l'ante-primavere c'est novembre qui fait dans le pas certain. 

Un iris en fleur ça ne fait pas quoi?

"Une civilisation débute dans le mythe et finit dans le doute." Cioran.

Pareil pour les saisons...



mardi 15 novembre 2011

Murmuration




Murmuration from Sophie Windsor Clive on Vimeo.
A chance encounter and shared moment with one of natures greatest and most fleeting phenomena.





lundi 14 novembre 2011

Salut Eugene Reimer!




Eugene Reimer (Photo : Doris Ames) Spiranthes romanzoffiana. (Photo : Eugene Reimer).


Ingénieur et informaticien, photographe et amateur d'orchidées, Eugene Reimer est décédé le 5 novembre. Il est un des auteurs de Orchids of Manitoba. Un excellent et bijou de guide...



Cypripedium reginae (photos : Eugene Reimer)


Membre de la Native Orchid Conservation Inc (Manitoba) depuis 2000 et responsable de leur site web, il est aussi un des fondateurs de Debwendon Inc, un organisme à but non-lucratif établi en 2007 afin de préserver la Brokenhead Wetland Ecological Reserve (563-hectare), près de Winnipeg au Manitoba. La Province y a investi $1 million. Eugene aimait particulièrement ce grand fen (une tourbière minérotrophe) qui abritait de nombreuses espèces d'orchidées. L'endroit est de plus en plus fréquenté et Eugene a légué $600,000 afin d'installer un boardwalk (trottoir de bois sur-élevé). La sphaigne ne sera pas compacté et les orchidées seront bien contentes!



Chamerion angustifolium. (photos : Eugene Reimer)


Un court-métrage nous présente la réserve et ses orchidées : 
EKO (for as long as...) On y voit Eugene et les autres de la NOC.


Une de ses photos d'orchidées  a failli devenir un timbre. L'anecdote est ici : Calypso bulbosa.


Voyez les photographies d'Eugene Reimer


Salut Eugene!



samedi 12 novembre 2011

Bocage urbain 2




Saint-Laurent. Photo satellite 2004, prise par un certain Mr. Google...


Je vous montre deux photos aériennes : la première date de 2004 et la deuxième de 2008. Sur celle ci-haut je vous indique en a une haie qui sera préservée malgré la disparition du milieu agricole.

C'est un nouveau quartier qui se construit dans l'arrondissement Saint-Laurent à Montréal. Les terres agricoles font place à des rues et des maisons. Font la place littéralement : elles imposent le tracé des rues qui reprend en bonne partie celui des parcelles autrefois cultivées.




Même endroit. Photo satellite 2008, prise par mon assistant Mr. Google...


J'ai une photo plus récente (2010) mais comme c'est une photo prise l'hiver la verdure n'est pas très visible. Il est intéressant d'observer ce qui est conservé des haies et boisés (ou même certains arbres individuels) de la grille rurale. Dans quarante ou quatre-vingt ans quand un curieux s'interrogera sur la présence de ces grands érables ou vieux chênes il n'aura qu'à lire ce blog…


a : la haie est toujours en place.
b : un petit boisé et quelques arbres individuels sont intégrés dans l'aménagement.
c et d : restes de boisés encore sur pied

p1 et p2 : voyez les deux photos qui suivent.



Cette photo (p1) montre exactement le bout de la haie pointé sur la flèche dans la photo de 2008. C'est le champ cultivé que je vous montrais dans le billet précédent.



Cette dernière photo (p2) nous montre un milieu humide (des canards y nageaient quand j'ai fait le cliché) peut-être aménagé à partir d'une carrière. Je n'ai pas eu encore l'occasion de me renseigner là-dessus. 


Pour les arbres toutefois nous connaissons maintenant leur histoire.





jeudi 10 novembre 2011

Le bocage urbain




Allons voir ça de plus près.

En sortant du boisé Marcel-Laurin (billet du 5 novembre ici) je me suis dirigé vers cet endroit derrière les pylônes électriques. Localisées par mes services de cartographie satellite (Google Maps...) on y trouve des haies de l'époque agricole. Sur l'image satellite il était évident qu'il s'agissait d'une terre agricole. Mais je n'aurais pas juré qu'elle soit toujours en production!


Fermant ce champ : une haie.

La présence de milieux naturels, d'habitats de la biodiversité en ville occupe beaucoup mes réflexions. Si vous êtes lecteur régulier de ce blog ce n'est pas une nouvelle! Depuis quelques temps j'examine l'hybridation du rural et de l'urbain. La division des parcelles agricoles en Nouvelle-France a produit une trame (très...) longiligne perpendiculaire aux cours d'eau.



Il arrive que l'on préserve ces haies.

Cette caractéristique a ensuite déterminé l'aménagement urbain. La grille en bonne partie orthogonale des rues de Montréal reprend ainsi l'ancienne grille rurale. En soi cela va de soi… ce qui retient plus fortement l'attention, en ce qui regarde la biodiversité, c'est un effet en bonne partie inattendu : les haies rurales ont survécu.



Nos nouveaux quartiers sont des blocs de condos sur pelouse… Les parcs sont du même style. Style tondeuse.


Ces lignes d'arbres le long des fossés ou des chemins séparaient aussi les parcelles. La trame verte des haies est encore perceptible en de nombreux endroits. C'est un véritable bocage bien que l'expression ne soit pas très courante de ce côté de l'Atlantique. Que trouve-t-on dans ces haies? Un patrimoine génétique de grande valeur. Tout comme à Meadowbrook l'âge de certains arbres et arbustes y atteint le siècle ou plus. Les arbustes fruitiers de ces haies remontent aussi très loin : les oiseaux se sont assurés de propager les graines de haie en haie… jusqu'à aujourd'hui. Si l'on cherche des écotypes authentiques de l'archipel d'Hochelaga… C'est ici!



Fruits défendus : ceux du nerprun cathartique…


La connectivité externe qu'est une trame verte et bleue autour de Montréal ne doit pas faire oublier la nécessité d'une connectivité interne* : la perméabilité du milieu urbain est déjà un fait, peut-être discret et embryonnaire ou sous le radar mais un fait quand même! Il s'agit de conserver les haies et d'en copier la forme (qui est déjà intégrée en de nombreux endroits faut-il souligner...) L'amplification du potentiel écologique de cette forme d'aménagement peut même utiliser des espaces sans grande valeur...



Fruits de sorbier bien mûrs.


Conserver et enrichir les boisés vestigiels (comme au boisé Marcel-Laurin) c'est bien. S'assurer de leur connectivité par des haies urbaines c'est mieux… C'est cette connectivité des différents boisés qui reçoit mon attention ces temps-ci : je rédige un petit ouvrage qui portera sur le sujet. Le titre? 


"Le bocage urbain/The Urban Hedgerow". 



Comme il s'agit d'auto-édition je pourrais même le publier en latin… La date de parution? Hum… À Noël?



Viburnum trilobum (Viorne trilobée ou Pimbina, Cranberry-tree).


Un tout petit truc, vous voyez? Questions de partager le fruit de mes réflexions. Mes propositions seront ainsi en "vrai". Ou presque!




*C'est essentiellement le propos de ma courte présentation aux audiences publiques du PMAD le mois dernier.


mardi 8 novembre 2011

Novembre caduc





Phellodendron amurense, Arbre-liège de Chine, Amur corktree.



Photographe mis en planche.



Très grand peuplier, très grand.




Des Ormeaux.




Vue sur l'Immaculée-Conception...




Quelques photos en traversant le parc Lafontaine...





dimanche 6 novembre 2011

Pomme d'ours




Images tirées du film documentaire "Les Origines de la pomme"


Le film ouvre malheureusement sur une convention : "tout le monde se souvient d'Ève et du fruit défendu..." sauf qu'Ève n'a pas existé et que le "geste fondateur et rebel" à propos d'un fruit partagé doit son objet au travail des ours qui ont sélectionné les meilleures pommes sur des millions d'années… Nos représentations culturelles sont encore négligentes de le constater! Le travail ensuite est celui de Aymak Djangaliev (1913-2009) le grand héros de l'histoire humaine de Malus sieversii, le pommier sauvage à l'origine de nos pommiers cultivés.

En dehors des références bibliques néo-créationnistes de la cinéaste (une Ève auto-proclamée : zieutez le dossier de presse*…)  voyez cet intéressant film documentaire réalisé par Catherine Peix :




Merci à Christophe Virat du Krapo Arboricole pour le signalement de ce film


*Téléchargez le dossier de presse du documentaire ici: Dossier de presse



samedi 5 novembre 2011

Le boisé du parc Marcel-Laurin




Tout d'abord, tel qu'annoncé une photo d'oiseau : un pic mineur (Picoides pubescens, Downy woodpecker)


Le boisé du parc Marcel-Laurin, nous y voilà. C'est Fido qui sera content!


Nous avons eu quelques beaux jours cette semaine. C'était un autre été des Indiens et novembre a maintenant repris ses droits. Quelques beaux jours bienvenus et je suis pas mécontent d'avoir eu l'occasion de reprendre l'exploration des espaces verts (toutes catégories confondues) sur l'île de Montréal. J'ai pu enfin visiter le boisé du parc Marcel-Laurin. Ce boisé de 17 hectares est en fait la partie plus naturelle d'un grand parc urbain dans l'arrondissement Saint-Laurent. Je vous fais part aujourd'hui de quelques notes et observations.




Un grand saule dans la zone humide.


L'organisme responsable de l'aménagement de l'ensemble et des importantes plantations  est le Comité Écologique du Grand Montréal (CEGM). Ils ont sous leur bonne gouverne d'autres sites qui ont connus le même travail toujours difficile en milieu urbain. Je vous reparlerai un peu plus du boisé des Pères bientôt. Dans tous ces sites ils sont aussi responsables du travail coûteux et acharné qu'est la coupe des nerpruns*.  Le nerprun est un végétal presque sisyphien… prolifique (grâce aux oiseaux) en tout cas! Mais revenons à notre boisé.



Un gros spécimen de nerprun cathartique, encore bien vert.


 Le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula) qui refait des siennes... Couper et recouper...


La petite forêt est située en marge d'une ancienne terre agricole sur une zone humide traversée par ce qu'on nomme le ruisseau Raimbault. Je n'en suis pas certain... n'ayant pas une complète documentation sur le tracé de ce cours d'eau. De plus les sources (sans jeu de mots…) sont contradictoires (et l'admettent). Peut-être peut-on s'entendre et dire que ce qui traverse l'endroit est un large fossé de drainage rectiligne utilisant peut-être en partie un cours d'eau, le Raimbault? Peut-être quelqu'un m'éclairera?



 Un des ponts traversant le ruisseau-fossé.


Dans tous les parc-natures que je visite je suis toujours aux prises avec ce qui me semble des artefacts découlant probablement des réalités socio-politiques plutôt que des considérations écologiques. Ailleurs comme ici les nombreuses infrastructures d’accueil (plusieurs tout autour du boisé), les différentes signalisations et panneaux d'interprétation, les sentiers recouverts d'un moelleux tapis de paillis qui donnent l'impression d'être dans son condo et ces ponts me semblent toujours incongrus. On veut, à grand frais, faire et dire "parc" et y donner accès. S'agissant d'un morceau de "nature" en voie de renaturalisation, ne vaudrait-il pas mieux avancer un peu plus le travail d'extirpation du nerprun d'abord? On coupera le ruban devant les journalistes dans quelques années, non?

Dans un contexte de ressources limitées et de commanditaires peut-être pressés je crains que l'on ne mette la charrue avant les boeufs... Mais je m'égare malgré toute cette signalisation... Retournons au bois.



 Quercus bicolor (chêne bicolore, Swamp white oak)

De nombreux chênes
(chêne bicolore surtout) ont été planté et partout on les remarque : si tard dans la saison ces arbres sont parmi les derniers (chez les espèces indigènes) à garder encore leurs feuilles colorées, contrastant remarquablement avec les feuilles mortes. On souhaiterait un accent moins fort sur les chênes et un plus de diversité? Ce n'est pas partout humide... Je dois noter le choix d'une bonne variété dans la famille des Caprifoliacées toutefois. Des viornes plantées à profusion et on a même gardé les chèvrefeuilles malgré qu'il soient exotiques.




Oups! Dommage collatéral à la chasse au nerprun : une belle aubépine coupée...


On protège avec raison les arbres plantés par un manchon anti-rongeur. S'agissant d'une "forêt naturelle" je me demande pourquoi on ne porte pas une attention aussi généreuse pour les espèces spontanées, propres à ces terres agricoles : les aubépines ou les chênes à gros fruits par exemple... 


a : semis naturel d'aubépines ; b : semis naturel de nerpruns...



Les aubépines adultes résistent bien au nerpruns. Pour leur regénération il faut toutefois un coup de main! Retirez les nerpruns et les aubépines reprennent ce qui est leur territoire : un milieu ouvert.
À l'évidence le contrôle des nerpruns a un effet bénéfique sur la régénération des aubépines et de nombreuses autres espèces. Les petits arbres que sont les aubépines me semble trop souvent négligés alors qu'ils sont emblématiques des haies et des friches agricoles en milieu ouvert ou en marge d'un boisé. Il y a quelques beaux spécimens (non-identifiés...) ici. Les oiseaux adorent pourtant... Trouvez ici la liste des oiseaux observés sur les lieux: fiche oiseaux du boisé.
 


 Un chêne à gros fruits spontané (Quercus macrocarpa, Bur oak)


Micocoulier occidental (Celtis occidentalis, Hackberry)

L'âge des micocouliers ci-haut peut suggérer qu'il s'agisse en fait d'avichorie (dissémination des graines par les oiseaux) à partir d'arbres plantés dans les parcs ou les rues avoisinantes. 









Par ailleurs le CEGM a mené avec sérieux les inventaires (flore, avifaune, herpétofaune) et ils ont fait un travail assez exhaustif d'ajout de dortoirs à chauve-souris et papillons, de mangeoirs hivernaux pour les oiseaux et de toutes sortes de nichoirs pour ceux-ci. Bravo!


Ce document vous donnera toute l'information de base sur leur travail: 
Boisé du parc Marcel-Laurin





J'anticipe avec plaisir de revenir ce printemps et constater les espèces herbacées présentes, entre autres l'aigremoine pubescente (Agrimonia pubescens, Downy agrimony). En attendant je garde le bon souvenir du boisé et de cette pommette savoureuse et parfumée : elle a connu le gel sur l'arbre. 


Un cidre glacé virtuel... pour qui sait attendre!



Trouvez l'endroit sur cette carte Google: boisé du parc Marcel-Laurin




*Comme partout dans la région les deux espèces de nerpruns sont présentes : Rhamnus cathartica (le nerprun cathartique) et Rhamnus frangula (le nerprun bourdaine).