mercredi 29 février 2012

Tibbles & Tribbles




Tibbles et le Xénique de Stephens.


C'est un assez curieux hasard en effet. Vous vous rappelez de ce chat qui a fait disparaître une espèce d'oiseau sur une petite île de Nouvelle-Zélande? Il s'appelait Tibbles. Charmant!

L'épisode, euh... le billet est ici : Discrète disparition

Nous avons aujourd'hui un développement important dans un sous-dossier de nos recherches sur le prédateur Felis catus, le chat domestique. Nous devons partager cette information avec vous. Une créature venant d'une autre planète possède en effet certaines affinités avec notre chat.




Le Capitaine Kirk perd son courage devant la douce invasion...


Flora Urbana se documente toujours avec le plus grand sérieux et les sources majeures d'information sont toujours méthodiquement consultées avec les algorithmes les plus echevelés. Tous les coins de la Galaxie sont fouillés afin d'avoir l'information la plus complète. Chers lecteurs, vous méritez cela! J'ai donc fouillé dans le journal de bord du Capitaine Kirk.

Et qu'ai-je trouvé?



Pour se détendre un peu, prendre un verre en bonne compagnie est toujours indiqué.


Dans un épisode de Star Trek d'étranges créatures se nomment des Tribbles (Polygeminus grex). Ce sont de petit animaux sans intelligence mais si doux et comme ils roucoulent (Oh! si doucement!) les Humains ne peuvent y résister! Ils ont un effet tranquilisant sur leur système nerveux.




Un Tribble vu de près. Photo : Clh288 Wikipedia


Elles (en fait) viennent de la planète Iota Geminorum IV (connais pas...) et naissent enceintes, sans reproduction sexuée. Une parthénogenèse télescopique! Et une croissance exponentielle des populations… Sur leur planète d'origine leur nombre est contrôlé par un prédateur reptilien.

Vous voyez qu'à part les noms qui se ressemblent il n'y a presque rien qui  unisse Tibbles & Tribbles... Mais je tenais néanmoins à le partager...



Cultivez-vous sur cet épisode de Star Trek sur Wikipedia....





mardi 28 février 2012

Le chat! Ze movie!




Affiche : Roger Latour©


Je vous parlais hier de série de billets en préparation. Une de ces séries porte sur le chat domestique, le grand petit prédateur urbain. Voici un aperçu du prochain billet avec quelques chiffres intéressants:



Combien de chats partiellement ou totalement libres sur l'île de Montréal?

...entre 700,000 et 900,000!

Hum...

Combien d'oiseaux sont les proies de ces beaux minous adorés?

Au moins 6 millions!

Hein???

Par année... et c'est pas tout...

Impossible, mon chat ne ferait pas de mal à une vache!

D'ici quelques jours, tous les détails dans le prochain billet de cette série :


Le chat, le prédateur urbain!


Tremblez sur cet écran ou sur l'autre à Huffington Post!

Mon billet précédent sur la prédation des chats : Discrète Disparition


D'ici là, fermez vos fenêtres!






lundi 27 février 2012

Archipel de Saint-François




Photo de bernaches : Hugues Labelle 


Le ministre du Développement durable a annoncé aujourd'hui la mise en réserve à des fins publiques de trois îles de la rivière des Mille Îles : les îles Saint-Joseph, aux Vaches et Saint-Pierre. Cette mise en réserve constitue une étape préalable à la création éventuelle d'aires protégées. 


« La mise en réserve de ces trois îles s'inscrit dans notre volonté de préserver la richesse de notre biodiversité dans le sud du Québec. Ces trois îles abriteraient plus de 245 espèces végétales, dont 14 seraient considérées comme menacées. C'est là que vivraient également 40 % des reptiles du Québec, notamment la tortue géographique, une espèce considérée comme vulnérable chez nous. Ces îles possèdent des peuplements forestiers rares dans le paysage urbain de la région, et nous souhaitons les ajouter à notre réseau d'aires protégées au bénéfice des générations actuelles et futures », a déclaré le ministre. 


Les trois îles visées abritent également de nombreux marais et marécages. Elles offrent, en outre, un abri à quelques centaines d'espèces végétales, à beaucoup d'espèces d'oiseaux et à une importante colonie de reptiles. Plusieurs espèces végétales considérées comme en péril au Québec ou au Canada sont présentes sur les trois grandes îles, comme le noyer cendré et l'érable noir. L'île aux Vaches possède l'une des plus grandes érablières à érable noir du Québec, couvrant 14,5 hectares. Les trois grandes îles couvrent une superficie de 197 hectares en milieu urbain.


Voyez ce site pour plus d'info : Sauvons Nos Trois Grandes Îles




Auteur, livre, édition




Le bocage à travers les décennies...


Je n'ai pas pu mettre de billets en ligne cette fin de semaine, ni aujourd'hui! Enfin pas de vrai billet. N'allez pas croire que je suis en vacance. Je vous dois quand même  un minimum d'explications… J'ai bien plusieurs billets prévus pour être publiés en série. Le tout n'est pas parfaitement ficelé… il est surtout difficile de trouver la bonne articulation avec ce que je publierai chez Huffington Post… Le retard à publier de ce côté m'a curieusement totalement désynchronisé… Petite nature, va...

Voici donc un billet sur la plomberie du métier "auteur" considérant l'auto-édition.




Couverture du Bocage Urbain/Urban Hedgerow?


Je vous ai parlé du projet d'auto-édition "Le Bocage Urbain"*. J'ai aussi un projet sur la tourte voyageuse et d'autres sujets en préparation. Ce sont des projets de livres en bonne et due forme, sur papier. Ce sont des essais combinant du texte avec du riche visuel et ils font dans les 40-60 pages. C'est un format difficilement commercialisable/rentable par un éditeur utilisant l'impression offset couleur habituelle. Et toute la chaîne de distribution normale. Dans ce domaine plus gros le livre (enfin un peu plus de pages…), mieux c'est. C'est pour cette raison que je cherche un solution du côté de l'auto-édition. J'ai des sujets plus ou moins marginaux ou novateurs, traités de façon toute personnelle, faisant autant place aux images qu'au texte : l'équation ne peux que se résoudre par l'auto-édition…

* voyez ces deux billets :




Amorce d'illustration



Je me suis donc documenté sur la filière papier chez Blurb ou Lulu. Les deux offrent la possibilité de travailler en ligne avec un interface qu'ils fournissent. Mais c'est en fait limité et les modèles et formats disponibles ne conviennent pas toujours… Dans mon cas pour avoir de solides résultats avec cette filière il faut utiliser des logiciels Pro (InDesign, etc.) assez chers… Et il faut de plus bien maîtriser ces logiciels… Et finalement les livres imprimés sont assez chers… C'est de l'impression à la demande et ce service se paye cher. Dans mon cas pour des livres d'environ 40-60 pages en couleur l'équation économique ne tient pas! On peut assurément faire de beaux livres mais pour ce qui est de rejoindre un plus large public pour ses idées… Non, ce n'est pas le bon truc...


Impossible chez un éditeur, ce ne sera pas des livres sur papier non plus finalement. C'est toujours ça de décidé. J'y reviendrai avec d'autres pistes pour l'auto-édition. Des pistes strictement électroniques.





vendredi 24 février 2012

Flora Urbana chez Huffington Post










Bon! C'est fait! mon premier billet est enfin publié chez Huffington Post :



Et si vous ne l'aviez pas lu sur Flora Urbana avec les illustrations (un grand plus à mon avis...)



mercredi 22 février 2012

Le café de Sainte-Hélène




Localisation approximative de l'île Sainte-Hélène. Illustration : Roger Latour


L'île de Sainte-Hélène est au milieu de l'Atlantique entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. Elle a été à la croisée des voies de navigation des Empires coloniaux des siècles passés. C'est aussi l'île où un Empereur en vacance a pris goût à la saveur très locale d'un café qu'on y cultivait.

L'île a été découverte en 1502 et sa localisation longtemps gardée secrète par les Portugais. Les Anglais la trouvent éventuellement vers les années 1580. Puis les Hollandais arrivent et tentent de prendre possession de l'île. Les Espagnols ne sont pas loin et s'en mêlent. Comme quelques autres îles au milieu des Océans, Sainte-Hélène est un point d'approvisionnement stratégique et indispensable à la navigation de l'époque. La compétition est vive entre les Empires coloniaux pour la possession de ces station-services. Éventuellement ce seront les Britanniques qui en deviendront les maîtres vers la fin du 17e siècle et depuis ce temps, c'est God Save the Queen.




Un café d'Empereur : à 220$ le kilo ces quelques grains valent 1.15$. 3 sous le grain… 
Photo : Roger Latour


L'île d'origine volcanique de 50 miles carrés (128 k carrés) a un climat sub-tropical et est montagneuse, le sommet (Diana's Peak) culmine à plus de 800 mètres. L'endroit est en fait excellent pour la culture du café. D'après les archives de la East India Company c'est en 1732 qu'on a rapporté des graines de café et qu'on les a planté ici. Les graines venaient de Mocha (Moka) au Yémen sur la Mer Rouge. La variété dont il est question est le Green tipped Bourbon Arabica. Le Yémen est la source des nombreuses variétés de café cultivées partout au monde mais ultimement, toutefois, c'est du Sud-Ouest de l'Éthiopie que vient le petit arbre Coffea arabica qui donnera le type de café que l'on nomme Arabica dans le commerce. L'étude récente des séquences génétiques appuie toujours le fait que cette espèce est elle-même à l'origine un hybride entre C. canephora et C. eugenioides, deux espèces africaines. Le C. canephora est quand à lui ce qu'on appelle le café type Robusta.



Fulgence Girard, Le Monde illustré, 1858. Kolorama© Roger Latour.


La particularité du café de Sainte-Hélène est qu'il provient des vieilles variétés Yéménites cultivées depuis plusieurs siècles. Il est plus près des origines du café donc. L'isolation de cette variété de café sur une île si loin de tout a apparemment préservé son intégrité génétique. Les nombreuses variétés contemporaines sont quant à elles issues de mutations, de sélections ou d'hybridations récentes de l'Arabica exporté et planté partout sur la planète. Boire aujourd'hui ce café c'est la chance de faire un véritable voyage dans le temps. Et nous sommes en bonne compagnie.




Napoléon,  Nabab de Sainte-Hélène et Dinuzulu kaCetshwayo, roi Zoulou
Photo : Roger Latour, Kolorama© Roger Latour.



Le popularité du café de Sainte-Hélène a connu des hauts et des bas et il avait bénéficié d'une grande réputation, en France surtout, à l'époque où Napoléon y a vécu son exile à partir de 1815 jusqu'à sa mort en 1821. Bonaparte n'a pas été le seul Grand Chef exilé ici : le Roi Zoulou Dinuzulu kaCetshwayo, qui avait mené une armée contre les Britanniques en Afrique du Sud, a aussi eu droit à un séjour tout inclus ici. S'il est connu que Napoléon appréciait grandement le café, l'histoire ne nous dit pas ce que le beau Zoulou en pensait.




Avec le temps toutefois les quelques plantations de café furent abandonnées et la forêt a repris ses droits. Jusqu'à ce que David Henry entreprenne dans les années 1990 de retrouver les sites de culture et les arbres, de débroussailler, de transplanter des sauvageons et de semer à nouveau,  tirant de l'oubli la culture évanouie du café sur l'île. La Island of St. Helena Coffee Company ne produit aujourd'hui qu'environ 12 tonnes de café, les grains étant choisis un à un selon leur maturité, quand la cerise est bien rouge. Le seul engrais utilisé est le guano abondant sur l'île et l'eau pure qui descend des montagnes.


Ces méthodes peu productives combinées aux grandes distances et aux limitations du transport expliquent le prix élevé de la commodité. Avec 2.44 million de tonnes métriques en 2009 la production de café du Brésil devance un peu celle de Sainte-Hélène. Le café brésilien est aussi un peu moins cher...




Fulgence Girard, Le Monde illustré, 1858. Kolorama© Roger Latour.


Nous le savons tous, la géopolitique influe sur notre table. Avec la réactivation du dossier des Malouines entre le Brits et l'Argentine un effet inattendu sera la construction d'un aéroport sur l'île Sainte-Hélène. Je sais pas très bien où ils vont réussir à installer ça mais la longue et profonde isolation de l'île sera un peu modifiée. Gageons que le café prendra l'avion dorénavant. Peut-être sera-t-il moins cher? God Save the Queen...

Le café de Sainte-Hélène n'est peut-être pas le Kopi Luwak mais y goûter c'est un peu comme être sur une terrasse de l'île donnant sur le grand vide Atlantique. Assis nous contemplons et humons les voyages et les guerres, les naufrages et les découvertes, les impériales fortunes ou les terribles effondrements de la riche histoire derrière chaque saveur qui fait notre quotidien.


Lest we forget.





mardi 21 février 2012

Le Musée Redpath à McGill






J'ai fait une rapide visite au Musée Redpath où je n'étais pas allé depuis plus de vingt ans. On y conserve et présente des collections d’histoire naturelle et d’ethnologie. Ce qui m'y amenait c'était (entre autre) le spécimen de la tourte voyageuse ci-haut (Ectopistes migratorius). Ils en ont deux maintenant et je dois y retourner afin de faire de bonnes photos avec tout le matériel de studio.







Le 22 mars verra les célébrations du 130e anniversaire du Musée Redpath et la série de billets que je planifiais tombe bien. Le premier vrai billet sera donc sur la tourte voyageuse. La semaine prochaine? Je crois bien.






Je vous présente en vrac quelques photos vite faites afin de vous baigner un peu dans l'atmosphère des lieux.














Tempus fugit!






Le temps me manque de terminer le billet prévu pour ce matin! ArRRR!


Je dois partir visiter le Musée Redpath à l'Université McGill. Et ça promet, vous serez amplement compensé d'attendre...

Demain donc, le billet sur un Empereur en vacance à l'île Sainte-Hélène (pas celle dans le fleuve Saint-Laurent...) qui appréciait le café qu'on y cultivait.

Ça aussi ça promet et ce sera plein de belles images. À demain!



samedi 18 février 2012

Le félin de Cattley






Trois femmes à l'orchidée par Billy De Vorss (1908-1985) peintre de Pin-up. Les orchidées représentées sont du genre néo-tropical Cattleya. Pas toujours facile à cultiver mais quel spectacle!

La fleur blanche de Cattleya était devenue la fleur de corsage pour la mariée. Rapidement une déclinaison moins virginale se fait dans les représentations de l'époque. Une franche volupté commence à pointer chez les Pin-ups.




 Illustrations : Plant Illustrations


Trois orchidées du genre Cattleya. Les planches botaniques et livres ou revues illustrés du 19e siècle font découvrir ces fleurs particulières qui allaient marquer l'imaginaire bien réceptif des occidentaux.


Et ci-bas, tiré d'une page contemporaine parmi des milliers sur le langage des fleurs, la déclinaison soft et amalgamée :


L’orchidée est symbole de luxe, volupté, mystère et passion.
 Cette fleur fantasmagorique, symbole de la beauté absolue, incarne le mythe de la femme idéale.


Ailleurs on apprend que la couleur de la fleur joue évidemment un rôle dans son langage:


orchidée blanche: amour pur et idéalisé.
 orchidée jaune: chaleur de l'amour et érotisme. 
orchidée rose: j'aimerais vous séduire.
 orchidée rouge: désir intense de vous faire l'amour.


Le problème c'est qu'avec 25 ou 30,000 espèces, les orchidées sont de toutes les formes et toutes les couleurs imaginables. On emploie populairement le mot "orchidée" selon les connaissances souvent très limitées que l'on a. C'est tantôt un cattleya, un phalaenopsis, un dendrobium ou un paphiopedilum...





Une femme-orchidée qui fume. Peinture de Edgard Maxence, élève de Gustave Moreau et un peintre symboliste, disons très tardif! C'est très fin de siècle et la virginalité de la délicate fleur de cattleya est associée à la cigarette. L'autre main lève un voile...

On dit qu'il s'agit d'une fleur de Cattleya sur la boutonnière de ce portrait de Marcel Proust par Jacques-Emile Blanche. Peut-être! Les reproductions que j'ai trouvé ne me permettent pas de confirmer.

L'expression "faire cattleya" apparaît dans Un amour de Swann de Marcel Proust. Il n'y a plus aucun voile...





L'utilisation de ces fleurs dans nos représentations continue néanmoins.


Une affiche mettant les soldats en garde contre les dangers de faire cattleya avec les filles faciles. L'histoire des guerres c'est aussi l'histoire des infections déplaisantes. Les problèmes sanitaires, logistiques et politiques causés par ces mouvements de troupes étaient considérables. 

L'orchidée peut immobiliser une armée!

Affiche du film de Raymond Leboursier La femme à l'orchidée (1952). Encore ici la femme dangereuse porte un cattleya et un pistolet... ça fume bien plus qu'une cigarette!


À droite affiche du film de 2005 Anacondas : A la poursuite de l'orchidée de sang. Quel titre bavard et excessif, additionnant les dangers! Arnaques, crimes et botanique qu'ils disent. Je n'ai pas vu et on ne voit pas non plus l'orchidée sur cette affiche, engloutie par le serpent constricteur.


La peur ayant complètement fait disparaître la fleur.





vendredi 17 février 2012

Et les bourgeons?




Peuplier deltoide (Populus deltoides) : il dort.


Tout l'hiver, le presqu'hiver cette année, on est passé des températures normales à des périodes plus douces. Cette semaine c'était étrangement printanier. Hier, mes gènes de marmotte m'ont fait sortir et aller voir à l'autre bout de l'arrondissement comment se portent les bourgeons. 


Ça montre des signes de débourrement?




Sorbier (Sorbus sp.) : il roupille.



Je suis allé au lieu que j'appelle des Étourneaux, parce qu'il s'amassent souvent ici dans un boucan d'enfer. C'est une friche ferroviaire colonisé par les espèces pionnières habituelles : peuplier deltoide et peuplier beaumier, érable à Giguère, orme de Sibérie, vinaigriers, cerisier de Virginie et sorbier. Ce dernier est en deux exemplaires et un élément assez surprenant de la diversité ici.




 Cerisier de Virginie (Prunus virginiana) : Zzzzzz...


Certains peupliers sont des hydrides et c'est un travail d'élucidation de cette question que j'aurais ce printemps et cet été. Pour l'instant ce me semble l'hybride entre le peuplier deltoide et l'espèce européenne, le peuplier noir.

Alors voici mon bulletin d'inpection :


Rien encore côté bourgeons.




jeudi 16 février 2012

Tout ce qui brille...




La première photo.

Un très gros rocher doré. Quelle intéressante oeuvre d'art, au milieu d'une rivière comme ça! Si on cherche l'or du temps, faisons un détour par le Lot. Et rendus là, si on est chanceux, la meilleure lumière baignera le rocher. Qui baigne justement.



La deuxième photo.


C'est l'oeuvre de l'artiste-plasticien Christian Verdun. Voici sa présentation du son travail :


J’en rêvais depuis 20 ans !

Tous les lotois qui sortent un peu de chez eux, connaissent le rocher qui trône dans le Célé entre Cabreret et le Lot. Chute monstrueuse de la falaise voisine en l’année... ? Je rêvais de faire une intervention artistique sur ce rocher depuis longtemps. Je me suis décidé ce mois de juillet 2011 : je l’ai doré à la feuille et l’effet produit me satisfait pleinement.

Le travail n’a pas été simple en raison de la situation du support et de sa rugosité. J’ai travaillé sans aucune subvention de qui que ce soit. Je n’ai pas sollicité d’autorisation (que je n’aurais pas eu, d’ailleurs !) mais ma conscience écologique est nette : la feuille d’or n’est pas polluante.

Si vous passez sur cette route, arrêtez-vous, c’est surprenant. Il se situe environ à 1 km de l’embranchement avec la route de Cahors à Cajarc, en remontant vers Cabreret, sur la droite.





La première photo, encore.


Mais la brillance n'est pas exactement celle à laquelle je m'attendais sur cette photo trouvée au hasard d'une recherche avec Google Image. Si la première photo peut sembler authentique à un oeil pressé ou inaverti les deux résolutions d'image de la deuxième photo me chiquotait et cela semblait un photomontage. Assez pour écrire à Christian Verdun et lui demander un supplément d'information et d'images… Un sérieux doute planait.

Surtout que j'avais utilisé la fonction "chercher avec cette image" sur le résultat d'une requête Google Image. Vous me suivez? C'est une procédure de validation en quelque sorte. Le résultat ramenait essentiellement aux mêmes images sur les mêmes pages. Mais rien d'autre. Une aussi extraordinaire installation dans une rivière devrait laisser bien plus de traces sur le web à l'évidence. Des centaines de journalistes, blogueurs et touristes avec leurs appareils photo ou smart phones auraient cliquez là-dessus. Non, rien.




La deuxième photo, encore.



Christian Verdun m'a répondu et m'envoyé... les mêmes photos… Alors là j'ai pigé! Voyez aussi la réponse pré-fabriquée que m'a envoyé le canularien mystificateur:


 
UN ROCHER EN OR ! Une oeuvre réelle ou virtuelle ?...

A tous, je dois quelques éclaircissements.

Après la diffusion des deux photographies du rocher "de la fourmi" (c'est son nom), recouvert de feuilles d'or, je dresse le bilan des réactions, et suggère une analyse.

A ma grande satisfaction, j'ai reçu, environ, 95% de compliments. Merci à tous; mon rêve vous a enthousiasmé. Vos commentaires laissent à penser que 70% environ, ont cru que l'oeuvre existait réellement. C'est très flatteur pour moi, car vous m'en croyez capable ! Merci encore. Malheureusement, cette oeuvre ne pourrait exister qu'à des conditions trop difficiles, voire impossible à rassembler: autorisations, échafaudages, polissage du support, temps de travail, financement, crues, dégradations...

Maintenant le sens de mon action:

1/ Le désir de voir ce formidable rocher, magnifié par une dorure, m'habite réellement depuis longtemps. C'est un projet artistique tout à fait recevable et "ordinaire". L'art ne vit que d'impulsions de ce type.

2/ On peut constater que la connaissance que l'on a des oeuvres d'art (entre autres) se fait principalement par les images (cf; Malraux; Le musée imaginaire). Internet a amplifié ce phénomène culturel.

Mon initiative s'inscrit dans ce constat. J'ai vraiment eu l'idée de cette oeuvre et l'ai voulu. Si elle n'est pas réalisable concrètement, nous en avons cependant eu, une perception sensible. Le stratagème de l'infographie m'a assisté. Le fait que j'ai recueilli des réactions très favorables, montre que vous aimeriez que ce rocher d'or existe ! 

Cette image restera maintenant sur mon site www. christian-verdun.com et d'ici un an, personne ne pensera qu'elle n'a jamais existé. D'ailleurs, plusieurs de mes oeuvres réelles ont déjà disparu, mais elles perdurent en images. C'est le sort de tout... alors un peu plus tôt, un peu plus tard....

Christian Verdun.
artiste plasticien.





Je félicite (deux fois!) M. Verdun pour ce beau travail. Son oeuvre virtuelle survivra dans l'espace virtuel du web en tant que mème que je nourris aujourd'hui.

mercredi 15 février 2012

Bienvenus à Lilliput!





A) adulte noir sur fond noir, montrant la couleur orange de la queue; (B) juvénile sur le bout du doigt; (C) juvénile sur une allumette; (D) habitat près d'un ruisseau à Nosy Hara.



Quatre nouvelles espèces de caméléons de Madagascar viennent d'être décrites. Une famille de ces caméléons tiendrait sur le bout de votre petit doigt… Petits, si petits et pas très colorés! Les caméléons-feuilles sont bruns comme les feuilles au sol où ils vivent. Pas étonnant qu'on les connaissait mal ou pas du tout, on ne les voyait pas. Invisible deux fois : ce sont d'abord des caméléons… puis ils sont miniatures.


Le phénomène s'appelle le nanisme insulaire. Sur l'île indonésienne de Florès par exemple se trouvait l'homme de Florès (Homo floresiensis, il y avait aussi des Madame Florès...) et le stégodon, un cousin miniaturisé de l'éléphant. Il s'agit d'adaptations à des habitats restreints. L'effet est double dans notre cas : Madagascar, lieu d'origine de tous les caméléons, est comme un continent miniature et a produit d'abord le groupe des caméléons miniatures. Les îles au large ont à leur tour miniaturisé ces espèces. Notez qu'une montagne peut aussi être considérée comme insulaire, l'altitude assurant un climat et une flore différents des alentours. Isolée donc.




(A) mâle et (B) femelle de Brookesia tristis de la Montagne des Français; (C) mâle et (D) femelle de Brookesia confidens de Ankarana; (E) mâle et (F) femelle de Brookesia micra de Nosy Hara; (G) mâle et (H) femelle de Brookesia desperata de la Forêt d'Ambre.


Le genre Brookesia compte 26 espèces terrestres, fouillant sous les feuilles à la recherche d'insectes. La nuit tout ce monde grimpe au arbres pour y dormir. C'est là que l'équipe de biologistes les a cherché avec des lampes de poches. Et pas mal de concentration... Ils ont trouvé!




Carte du nord de Madagascar montrant la distribution des espèces du groupe.
 

Toutes ces espèces sont superficiellement similaires mais des différences morphologiques externes, ainsi qu'au niveau de l'hémipénis (cliquez ici pour vous rincez les yeux) appuient la description de ces nouvelles espèces. Évidemment la phylogénie moléculaire ajoute à la connaissance du groupe et de son évolution.


Afin de découvrir de nouvelles espèces le regard n'est plus le même, assurément : c'est maintenant en équipes multidisciplinaires avec des outils statistiques, etc.  Découvrir des nouvelles espèces se passe à une échelle où le discernement est désormais plus difficile… il faut changer la lorgnette et regarder deux fois.




 Lemuel Gulliver chez les géants Brobdingnags. Carte de Lilliput.


Il y a donc encore des terres inconnues, des îles flottantes et des créatures fantastiques à découvrir. On peut encore aujourd'hui mettre le pied sur une nouvelle-terre-trouvée, changer notre regard et voir le quasi-invisible. Bien sûr nous savons tous qu'il n'y a pas vraiment de nouvelles espèces. Ces caméléons sont là depuis 10 million d'années. Il ne manquait que des nouvelles façons de les chercher et de les trouver. Et une bonne équipe sur le terrain!


Aussitôt découverte la nouvelle-terre-trouvée devient nouvelle-terre-perdue, les forêts de Madagascar disparaissant rapidement. Les dernières feuilles de leurs arbres auront bientôt tombé et la page sera tournée sur l'histoire de ces petits animaux. Je trouve assez poignante la réalité qui fait que d'un bout on trouve et de l'autre on perde. Un assez terrible jeu de lorgnette, irréversible cette fois. 


Les photos des caméléons et de la carte de Madagascar sont tirées de l'article :


Rivaling the World's Smallest Reptiles: Discovery of Miniaturized and Microendemic New Species of Leaf Chameleons (Brookesia) from Northern Madagascar. Frank Glaw, Jörn Köhler, Ted M. Townsend, Miguel Vences. PLoS ONE 7(2): e31314. doi:10.1371/journal.pone.0031314



mardi 14 février 2012

Un bien curieux orchestre




Dessin de Rosina Emmet Sherwood. Arrangement de Roger Latour.



Ce dessin de 1888 (?) de l'artiste américaine Rosina Emmet Sherwood (1854-1948) s'intitule Her majesty led this strange orchestra. C'était pour illustrer le compte pour enfant Von Nipkin's Defeat écrit par Boudinot Cole et publié dans le Harper's Young People en 1888.


Notez que j'ai nettoyé et coloré le scan provenant de la Library of Congress, voulant faire quelque chose de Walt Disneyesque... avec une touche Bollywood ou Krishna. Le choix de couleurs pourraient de plus faire croire que je confonds la Saint-Valentin et Pâques! Ce doit être à cause de l'orgie de chocolat qui caractérise ces deux fêtes, ici à Montréal du moins. Mais là n'est pas le propos!




De bien curieux instruments...



Une Reine dirige un orchestre de chat. Comment décoder cette image? Je n'ai pas lu l'histoire au complet* et le passage qui est illustré se trouve au début. En voici un aperçu :


Frau Von Nipkin a la charge de deux enfants qui la craignent. Ceux-ci s'enfuient au jardin tout de suite après la leçon. Les deux enfants sont alors invités au palais de la Reine par une grenouille. La Reine leur fait un véritable festin de bonbons. Elle fait ensuite venir son orchestre composée de 12 chats habillés d'un chandail portant son blason royal.


Chacun a son instrument et c'est la Reine elle-même qui conduit l'ensemble félin. Mais leurs instruments sont des animaux! Le texte mentionne : "crickets, weasels, guinea-pigs, geese, parrots and a sea-lion or two". L'illustratrice a pris la liberté de représenter une limule, un lièvre, une tortue, un petit alligator et trois oiseaux. Et ce qu'on entendra de ce cruel concert ce sont des cris de tous genres et des aboiements étranges, chaque chat pinçant, piquant ou griffant son infortuné instrument. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire?




 Le ventre plein, ronronnant, nous l'aimons tant!


Je devrais peut-être lire tout le conte mais j'ai l'intuition que je ne trouverais rien pouvant m'aider à comprendre le dessin de l'américaine. Vous le savez peut-être, j'ai une série de textes sur le petit prédateur (notre beau chat domestique) et l'illustration me semble assez bien traiter de cela. La variété des proies illustrées est assez pertinentes. Il ne manque que des grenouilles je crois…


Le premier billet de cette série est ici : Discrète disparition

C'était pour le Huffington Post Québec. Ils devraient bientôt donner suite...



Je reviens ainsi momentanément sur notre prédateur invisible préféré : le chat... avec cet orchestre de chats jouant de leurs proies...



*Vous pouvez lire l'histoire ici. Curieusement c'est une bibliothèque numérique en Nouvelle-Zélande. L'histoire ayant été reprise dans le journal Tuapeka Times, Volume XXII, Issue 1585, 4 May 1889





dimanche 12 février 2012

Bon anniversaire Darwin!







Le 12 février 1809 naissait l'homme qui a eu l'idée la plus dangereuse qui soit...









samedi 11 février 2012

Phylogénie Google






 Un Basilosaurus, ancêtre des baleines. Illustration John Klausmeyer 



Quel lien de parenté peut-il bien y avoir entre cette baleine et un couteau Laguiole? Quel serait leur arbre phylogénétique? 





Phylogénie des primates. Philip Gingerich. Phylogénie des baleines. Illustration de Carl Buell, sur le site de Lucas Brouwers.


Ci-haut je vous montre deux arbres phylogénétiques et si vous ne connaissez pas la phylogénie, voici la définition qu'en donne Wikipedia. Cela me semble très bien faire l'affaire :

La phylogénie est l'étude des relations de parentés entre différents êtres vivants en vue de comprendre l'évolution des organismes vivants. On peut étudier la phylogénie d'un groupe d'espèces mais également, à un niveau intraspécifique, la généalogie entre populations ou entre individus.

On représente couramment une phylogénie par un arbre phylogénétique. Le nombre de nœuds entre les branches, qui représente autant d'ancêtres communs, indique le degré de parenté entre les taxons. Plus il y a de nœuds et donc d'ancêtres entre deux espèces, plus leur parenté est éloignée, c'est-à-dire que leur ancêtre commun est ancien.



 Capture d'écran.



Un service de recherche par image est disponible chez Google. Plutôt qu'utiliser un mot-clé vous cherchez avec une image-clé. Le résultat peut être étonnant ou même amusant. Les images trouvées ont une certaine parenté mais il n'y a pas de hiérarchie proposé. L'image ci-haut montre le résultat d'une recherche avec l'image du Basilosaurus.  

Il y a bien quelques créatures aquatiques... mais le lien entre la baleine et le couteau semble un peu moins tranché...


Si vous ne connaissez pas la recherche par image de Google : Allez-y ici. Moi je l'ai installé comme module complémentaire sur Firefox en cliquant sur l'image pour voir le menu contextuel, l'option s'y trouve.

Et je vous en prie faites-en l'essai et faites-moi parvenir vos résultats et commentaires! Je les publierai.