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mardi 4 février 2014

Montréal vue de la côte à Baron, 1770




La reproduction ci-haut est tirée du livre Mont Royal Ville-Marie de Conrad Graham, publié par le Musée McCord en 1994.

L’auteur de l’oeuvre originale est Thomas Wright en 1770. Il s’agit d’une des vues les plus anciennes de la campagne au-delà de la ville encore concentrée derrière les fortifications. La qualité de mon scan est aussi bonne que le permet l’impression de qualité médiocre du livre. Quel dommage! On souhaiterait une ré-édition grand format et tout en couleur de cet ensemble irremplaçable de dessins, d’aquarelles, etc. que présente ce livre.

« Trop cher, Inspector du bocage! » me dirait-on.

Je répond sans hésitation: alors mettez-moi tout ça en ligne, grand format, explorable et utilement étudiable*… Il vous en coûtera encore quelque chose mais nous gagnerons tous en regard et en connaissance de l’histoire. Nous sommes au 21e… partagez vos collections!


D'après Philip John Bainbrigge, Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc 1983-47-91


La notice de cette reproduction de Wright nous dit qu’il s’agit d’une vue depuis le mont Royal. Erreur! Et dommage… À droite de l’arbre, le large chemin est bien la rue Saint-Laurent et son faubourg naissant, comme le mentionne la notice. Mais puisque nous sommes dans l’axe de cette rue, nous ne pouvons être ailleurs que dans son (éventuel) prolongement… (tant de concentration mentale pour dire une totale évidence est épuisant pour l’Inspector convalescent…)

Je vous disais « dommage ». Pourquoi? Parce qu’en fait c’est bien la première vue depuis le sommet de la côte à Baron (récemment défrichée semble-t-il) que je connaisse. Nous sommes exactement à l’endroit où le boulevard Saint-Laurent passera après avoir monté la côte… Nous sommes ainsi sur le Plateau Mont-Royal et à droite ce sera éventuellement l’endroit où s’érigera la maison Molson.

Je vous remets cette reproduction de
Bainbrigge, publiée en novembre ici. La flèche rouge indique le point de vue de Wright en 1770.


  *je travaille sur mon essai Le Bocage Urbain, n'est-ce pas...



 

samedi 2 novembre 2013

Mille-Billets



Vue de Montréal par Patten et Canot, 1768.

Confortablement installé dans ma chaloupe, je voyage dans le temps, traversant les paysages de Montréal. Je cherche les signes de naissance de son bocage. Accostons et montons la montagne. Que verrons-nous?
 

 Vue de Montréal depuis le mont Royal, Peachy, 1784.

J’ai trouvé deux vues de Montréal faites par Peachy en 1784, des aquarelles donnant un détail exceptionnel sur la campagne et la ville au loin. On voit le futur boulevard Saint-Laurent... et un bocage à peine centenaire fait de champs cultivés, de boisés et de haies. 

Ces images font partie de ma recherche sur les paysages de Montréal. Oui, mon projet de livre "Le Bocage Urbain" progresse... c'est forcément assez ardu: je suis le recherchiste et l'auteur, le photographe, l'éditeur, le graphiste, l'illustrateur... Vous voyez? 
 

 Vue de Montréal depuis le mont Royal, Walsh, 1811.

Les filières "impression sur demande" sont assez complexes et comme tout se fait aux États-Unis il est assez difficile de contrôler la qualité, faire des essais, négocier (et comprendre...) les contrats, les milles détails techniques et légaux, etc. Je ne parle pas ici des prestataires bien connus comme Blurb ou Lulu. Pour mes projets ce n'est pas ce qu'il faut: les livres deviennent trop chers pour les lecteurs. Un imprimeur à Montréal (Bouquin Plus) offre maintenant le service. Si jamais mes livres trouvent un certain succès j'explorerai cette avenue.

Il semble finalement que ce sera un livre électronique du format iBook. Si la fabrication du fichier semble aisée avec le logiciel iBook Author, mettre tout ça disponible chez Apple implique d'abord de faire des démarches avec le fisc américain... ce qui n'est pas très facile...

Mais c'est fait! (vous entendez mon Yahooo!!!?). Je peux continuer le travail...

Voici une dernière illustration:


Vue du fleuve Saint-Laurent aux Mille-Îles (pas la rivière...). Bartlett, 1842.


Vous dites: "Aux Milles-Îles? Oh, là! C'est pas Montréal ça!"


Je réponds: Non, vous avez bien raison mais je connais pas d'illustration pour dire Mille-Billets...


Bon samedi, je travaille maintenant sur mon bocage...





samedi 26 octobre 2013

Montréal, 1784



 A View of Montreal. William Peachy. Aquatinte, 1784. British Library.


On a laissé un commentaire sur mon billet Joseph Bouchette (1774-1841) et sa belle gravure représentant Montréal vers 1825 (ici). On m'y demande des aquarelles de Benjamin Fisher (1753-1814). Voyez ce lien ici.

Je n'ai pas tout à fait ce qu'il faut, mais j'ai trouvé plein d'autres choses... Cette eau-forte de William Peachy montrant Montréal vu de Longueuil m'a séduit... Je ne me souviens pas de l'avoir vue auparavant... je me trompe peut-être?

Je vous reviendrai avec d'autres vues...


Bon weekend!


mercredi 9 octobre 2013

Croquis approximatif de Montréal, 1837.



Aquarelle de Philip John Bainbrigge. ANC.

Vue depuis le Mont Saint-Hilaire: en bas c'est la rivière Richelieu, puis le mont Saint-Bruno à droite. Au loin Montréal.   

1837, ça vous dit quelques chose? Belle époque pour faire un peu d'art!


Je ne connaissais pas cette aquarelle... le titre n'est pas de moi!



lundi 17 juin 2013

À Beauharnois




En revenant de la Réserve du Pin Rigide (le billet est ici) la semaine dernière nous sommes passés par Beauharnois en Montérégie. Je ne savais pas que l'on voyait l'île de Montréal au loin.

Quand Flora Urbana sort un peu de la ville, ça découvre toutes sortes d'affaires! Un grand paysage découvert!


 

Avec les limitations de mon mini-zoom, voici un gros plan de l'île de Montréal. On aperçoit même l'Oratoire Saint-Joseph.

Je me suis senti spirituel une seconde.



Ensuite, sur le retour, nous avons découvert (je suis pas certain si on est les premiers...) des chutes. Ce sont les chutes Saint-Louis, à Beauharnois toujours. Toujours... Enfin des chutes ça déménage pas souvent...

Je n'ai pas de photos prises d'en bas mais avec un effort vous voyez sur la photo la crête de la chute. Plus loin, ça tombe.



Comme c'est si souvent le cas dans notre belle Province, le bel endroit est fermé, à l'abandon. Le pont interdit. Manque de budget (liquidité?). Après avoir donné un effort d'aménagement et de promotion tout est tombé à l'eau. Comme ce pont bientôt. 


Beau petit paysage caché.




dimanche 26 mai 2013

Saulaie à Boucherville



Photo: Philippe Courchesne


Par le Facebook d'un ami j'ai trouvé cette photo si extraordinaire que je vous la partage ici. C'est à Boucherville. À côté de Montréal, sur la Rive-Sud…

Saulaie, comme dans habitat du saule. Quel beau site naturel! 


Trouvez ici le site web de Philippe Courchesne


Merci Philippe!

jeudi 11 avril 2013

Miguel Forest: arbres, paysages




Nuit de canneberges


J'aime la peinture et dès qu'il s'agit de paysage… 



Attraction


Je ne connais pas du tout ce peintre Miguel Forest qui aura une exposition à Montréal. Ou presque: à Pointe-Claire.



Ramification



Exposition comptera 24 oeuvres sur le thème de l'arbre. Il y aura le lancement d'un catalogue illustrant les oeuvres de l'exposition accompagnés de textes de Jacques Julien.



À l'Anse



La page Facebook de l'événement: Miguel Forest [ arborescence ]



Du mercredi 10 au dimanche 14 avril 2013, de 10h à 17h.
L'artiste sera présent le samedi et dimanche de 13h à 16h.
Galerie Art et Style à Pointe-Claire, 225 avenue Labrosse Pointe-Claire, H9R 1A3




...dès qu'il s'agit de paysage… 




mercredi 10 avril 2013

Hyperlapse








Sur les médias sociaux on parle beaucoup de Hyperlapse, une application vous permettant de faire des films Timelapse instantanés à partir de Google Street View.

Donc en grande première voici un film montrant le parcours depuis l'île Saint-Hélène à Montréal, la traversée du pont Jacques Cartier puis tout le long de la rue Papineau nous traversons l'île de Montréal, le pont Papineau et l'île Jésus (ville de Laval) et finalement le pont Athanase-David pour arriver à Bois-des-Filions.

Soyez patient le film doit se charger pendant un moment. Il montre un aller-retour et vous pouvez arrêter en appuyant sur "espace" de votre clavier.


C'est un peu étourdissant, je vous préviens! 





lundi 11 février 2013

Peintre du dimanche






Nous sommes lundi, c'est bien cela?





Voilà ce que faisait, hier, ce peintre du dimanche.





dimanche 3 février 2013

John C.H. Grabill





Devil's Tower. 1890.



L'essentiel des photos encore connues de John C.H. Grabill sont celles qu'il avait déposé à la Library of Congress afin de protéger ses droits d'auteur.

Il a documenté la colonisation du Dakota et du Wyoming ainsi que les effets sur les communautés autochtones de la région.





"Spearfish Falls." Black Hills, Dakota. 1889.



Voyez plein de ses photos ici: Wikimedia Commons
 
et ici: Denver Post




mardi 29 janvier 2013

Anticosti




Photo René Bourque



Eau claire. Froide… Baignade, rivière Bourque, Anticosti!



Le site de René Bourque: Anticosti Photos




mardi 22 janvier 2013

Le Cénotaphe de Rousseau





Gravure: Jean-Michel Moreau , 1778. Taille douce, eau-forte, burin. 


Un cénotaphe est un monument de commémoration d'un mort, sans le mort. Une double absence. La dépouille de Jean-Jacques Rousseau ne repose pas ici. Initialement son corps s'y trouvait bien (à sa mort je veux dire…) mais il a été ensuite déplacé au Panthéon à Parigi


Le monument funéraire est sur une île dans le parc d'Ermenonville (département de l'Oise) appartenant alors au marquis René de Girardin qui a dessiné lui-même ce grand ensemble paysager en s'inspirant des parcs anglais. On faisait alors un parc comme un tableau et c'est avec les conseils de nul autre que le peintre Hubert Robert que Girardin a transformé les alentours. C'est d'ailleurs ce peintre qui a dessiné le tombeau de Rousseau.




"Ce n'est donc ni en Architecte, ni en Jardinier, c'est en Poëte & en Peintre, qu'il faut composer les paysages, afin d'intéresser tout à la fois, l'œil & l'esprit".* Et les sens j'ajouterais… les peupliers ondulant au vent, la brièveté de notre passage devenant tout à coup si sensible...


L'île est peuplée de peupliers. C'est un des aspects intéressants du Peuplier noir ou de Lombardie: son utilisation dans les cimetières ou autres lieux de mort. Ces arbres sont autant d'obélisques verts et vivants. Je n'ai pas terminé ma recherche sur l'utilisation de cet arbre mais à Ermenonville
c'est certainement un exemple hâtif. L'arbre n'était en effet arrivé en France que quelques années auparavent.


Photo: Flickr, Par Kinryuu_JFJ


Plus généralement ensuite sa forme de plume allongée ou de flèche vers le ciel se prêtait aisément à l'utilisation par les architectes et jardiniers. Il était en quelque sorte un élément de transition entre la géométrie architecturale et le paysage.


À Montréal comme ailleurs, planté le long des routes et des chemins, le Peuplier de Lombardie les transformait en voies ombragées certes mais qui simulaient aussi un corridor. Les approches (et les sorties) de la ville devenaient ainsi des galeries (ouvertes) d'un château: la cité s'étend.





La page Wikipédia sur le "Parc Jean-Jacques Rousseau" me semble si complète que  je ne peux que vous y référer. 


*De la composition des paysages, ou Des moyens d'embellir la nature autour des habitations... Lisez le marquis René de Girardin chez Gallica.



  

mercredi 9 janvier 2013

Rayons anticrépusculaires





Photo: Bram Verbaas.


Photo: Wojtow (Wikipedia)


Photo: John Britton

Photo: Vincent Favre



Remarquez l'ombre du photographe sur la première photo: il fait dos au soleil couchant. On voit son ombre projetée sur le chemin. C'est le cas lors de la prise de toutes ces photos où les rayons lumineux convergent* au point opposé du soleil. 


C'est vraiment anti-quelque chose.



*semblent converger... pour une courte wiki-explication: 

Et ici (en anglais avec plusieurs photos): Atoptics


 
 

mercredi 19 décembre 2012

Rops, Félicien Joseph Victor




Neige à Thozée (1870)



Je croyais bien connaître cet artiste belge. Je ne connaissais pas ce paysage.



samedi 15 décembre 2012

Retour à l'Heimat



Parc Saint-Laurent, Repentigny, 13 décembre 2012.

Je suis allé à Repentigny (fondée en 1670) faire une visite dans la famille. J'en ai profité pour faire un peu de photo en me rendant jusqu'au parc Saint-Laurent. Si les quartiers résidentiels sont beaux (des arbres maintenant matures sont partout présents!) il en va tout autrement de la rue Notre-Dame qui est l'ancien Chemin du Roi. C'est assez déprimant!

L'aménagement et l'urbanisme sont affreux et désolants...


Claire Fauteux, peinture à l'huile. c. 1950

Mais je trouverai une autre fois l'occasion de vous faire un rapport plus détaillé. Je vous disais que je suis allé à ce parc Saint-Laurent, vestige du rivage magnifique de la région. C'était dans le but de photographier le bout de paysage que Claire Fauteux avait représenté dans cette toile.


La reconstitution n'est pas parfaite! J'essaierai de faire mieux une autre fois. Peut-être le faire en été? La ressemblance serait alors plus perceptible. Et j'essaierai de mieux choisir le point de vue... Mais ça donne quand même une idée...


Par hasard j'avais reçu quelques jours plus tôt un commentaire sur le billet du 26 janvier 2011 (Mon Heimat) parlant de cette toile. Un certain Michel de Québec me disait que lui aussi possédait une toile de Fauteux. J'espère une photo! Je vous la montrerai alors.


Je ne peux faire guère plus sur le blog, je me dois impérativement de soigner une inconfortable tendinite. Je crois que j'ai abusé de la tablette graphique depuis quelques mois... il est temps que j'améliore l'ergonomie de ma table de travail... Je suis maintenant obligé de faire de drôles de trucs d'un autre siècle: lire des livres imprimés sur des arbres morts. Les travaux avanceront autrement.


Des courts billets à l'avenir, vous êtes prévenus!


Bon samedi!



jeudi 13 décembre 2012

Anticosti





Paysage d'Anticosti. Photo glanée. Merci Mr. Aaron Cote.

samedi 17 novembre 2012

Joseph Bouchette (1774-1841)




Montréal vers 1825. Joseph Bouchette.
 

De toutes les vues de Montréal d'autrefois celle-ci est une de mes préférées. Tout y est, y compris les Peupliers de Lombardie au Champ de Mars (tout au loin...). Le grand topographe Joseph Bouchette l'a dessiné puis elle a été gravé pour le livre "The British dominions in North America..." paru en 1831.


J'ai scanné cette reproduction dans un livre et je l'ai un peu retouché. Imaginez un peu: un dessin de Bouchette vers 1825 duquel une lithographie a été faite vers 1830, reproduite ensuite dans un livre de 1990 (imprimée en offset basse qualité), scannée haute résolution en 2012, retravaillée un peu et mise en ligne... toutes ces générations transformatives en font une image passablement différente! On dirait maintenant un dessin au crayon. Mais il passe encore pas mal d'information pour l'étude des arbres et du paysage. Est-ce une indication de l'excellent travail de Bouchette? Oui...


Je crois qu'une gravure originale se trouve au Musée McCord et je serai bien heureux de l'embrasser de mes yeux! et d'avoir une grande repro de qualité! Bon... il faudra prendre rendez-vous avec patte blanche, débourser quelques pièces d'or avec salamèques! En 2012! 


Je sors tout de suite le cheval de l'écurie...



La même gravure, ici une capture d'écran du PDF, sans retouche.


Je cherchais en ligne une meilleure reproduction de l'image afin d'étudier les Peupliers de Lombardie. Justement le livre (dans son édition d'origine) est disponible librement en ligne au format PDF.  La capture d'écran ci-haut révèle une plus grande précision du trait... mais la méthode "peu-invasive" de numérisation nous laisse un peu sur notre faim!  Le creux du livre ouvert, vers la reliure, est une vallée d'ombre... de plus toutes sortes d'artefacts de la technologie d’échantillonnage (flous, etc.) viennent un peu contaminer le document.




Portrait de John Cox Dillman Engleheart, 1815 et Pierre tombale au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges photo Lusilier, Wikipedia.


Entre les limitations de certaines technologies et procédures pour la mise en ligne du patrimoine et les restrictions institutionnelles sur la reproduction d'oeuvre dans le domaine public la recherche n'est pas toujours facilitée... Dommage!




Kilbourn Mills (Rock Island) en 1827. D'après une aquarelle de Bouchette. (ANC)


Mais revenons un instant sur Bouchette avec quelques liens:


Voyez (et téléchargez les gros fichiers) ses livres ici:


Bon samedi! À cheval ou autrement!



mardi 13 novembre 2012

Sainte-Novembrine




Sainte-Novembrine de la Flotte: quand ça coule, ça mouille.


Les arbres n'ont plus que peu de fruits. Des os sans grand'chair. Novembre: demi-beauté d'un temps mitoyen.


Gris, tout gris, le Novembre. Mais pas toujours… on dirait que c'est nouveau depuis quelques années: le mois gris-brun accommode maintenant quelques jours de soleil. Le climat est modifié.


Demain je vous montrerai des photos du cimetière anglais. Belles: quelques moments éclairés de rayons de soleil presqu'horizontaux. J'ai un faible pour notre étoile!


Very picturesque my dear!




samedi 22 septembre 2012

S’entraîner naturellement (FFU-2012)


À moins de surprise, voici la dernière contribution au Festival Flora Urbana. Jasmine Kabuya nous entraîne au bord de l'eau et du fleuve où elle s'entraîne à courir ou faire de la photo et voyager dans le temps. Elle nous envoie plein de belles photos et je les mets toutes ou presque. J'ai pris la liberté de les retravailler un peu. Bon samedi!




 
Les enfants ont soupé et mon conjoint prend la relève. Je mets mes vieux souliers de course et m’échappe dans mon quartier. Une petite rue me mène à l’entrée du parc régional des îles de Saint-Timothée, un petit lieu enchanteur parsemé d’îles, bien sûr, d’histoire et de bouts de forêts pour le moins intéressants.





Je dois avouer que je suis encore étonnée de me voir persévérer à courir une fois semaine. Bof! Ce n’est pas un entraînement olympien, mais c’est mon record d’assiduité à une activité physique dans laquelle je suis la seule à injecter la motivation. Quoiqu’une certaine magie soit aussi à inclure…





Parvenue sur l’île Papineau, je tourne sur ma gauche pour joindre une digue asphaltée construite par Hydro-Québec. D’un côté, la rivière St-Charles autrefois surnommée romantiquement la rivière aux étrons. De l’autre côté, un plan d’eau calme, le Fleuve St-Laurent et au-delà, Les Cèdres, dont seul le clocher de son église qui perce la végétation nous indique qu’il y a village. La vue est sereine en cette fin de journée.






Aux abords du chemin, pousse une communauté de plantes herbacées communes pour ne nommer que les plus visibles: fraisier, achillée millefeuille, morelle douce-amère, chrysanthème, laiteron des champs. Tout l’été, j’ai observé leur évolution avec grand plaisir. À plusieurs reprises pendant la saison estivale, Hydro-Québec rasait les abords rendant le décor désolant pendant plusieurs jours. Par chance, les plantes qui avaient les pieds près de l’eau ainsi que les ormes d’Amérique, les frênes blancs, les peupliers, les cornouillers stolonifères et les vinaigriers de bonnes dimensions ne passaient pas sous la coupe !





Un tournant me fait entrer dans la forêt. Le chemin asphaltée continue et longe maintenant sur ma gauche le site clôturé de General Dynamics, une compagnie importante de la région qui produit des munitions. On ne peut s’y introduire que par les yeux pour observer cette zone tampon dont la nature est préservée, du moins jusqu’à une explosion!





Ma course alterne la marche rapide et je profite du mouvement moins saccadé pour mieux admirer ce boisé. Beaucoup de peupliers deltoïdes, de bouleaux à papiers, quelques tilleuls d’Amérique et chênes. Plus petits mais très nombreux, les cornouillers à feuilles alternes et les ronces odorantes. Cet été, j’ai fait une première rencontre avec les framboisiers noirs (Rubus occidentalis), un vrai délice qui mérite qu’on s’arrête même en plein jogging!






Je cours, je respire, je hume. M’entraîner dans un gymnase ne me manque pas ! Selon les saisons, la température, le moment de la journée, l’endroit, je sens différentes choses. Difficiles à nommer précisément. Ce sont de complexes mélanges d’odeurs. À mon nez, parviennent des bouffées parfumées et je réussis à reconnaître des tonalités : la terre, les feuilles d’une essence particulière, des plantes chauffées par le soleil, l’humidité ombragée, le foin ou les algues. Respirer à plein poumon dans cet environnement est constamment enivrant.






J’arrête juste un peu après le premier barrage, sur l’île Juillet. Je fais quelques exercices de musculation dans ce drôle d’endroit où Hydro-Québec laisse ses vestiges: conteneurs et poutres rouillés, équipements électriques, cônes délavés. Tout le matériel humain est d’une laideur alors que les végétaux sont d’une beauté ; le dernier vient adoucir le premier et donne à ce territoire un je-ne-sais-quoi d’attachant.






Pendant tout l’été, ils ont laissé pousser les prés. J’aimais pouvoir observer furtivement les plantes qui y poussaient alors que je faisais des exercices dans un escalier de métal abandonné. « Tiens de l’asclépiade ! Je reviendrai avec les enfants  pour en cueillir et on s’en fera un sirop. Ma fille aimera aussi se faire un beau bouquet de marguerites ». 




Je prends deux roches pour m’en faire des poids. Je me rappelle d’un jour où un groupe d’urubus à têtes rouges a émergé d’un grand arbre. Leurs battements d’ailes sourds m’avaient surprise. Leur vol plané au-dessus de l’eau et de la forêt m’avait fascinée. Je soulève mes roches en dirigeant mon regard sur le plan d’eau vers St-Timothée. Les ancêtres seraient bien confondus de voir ce bassin si calme alors qu’il était le plus tumultueux de tout le Fleuve avant qu’il ne soit harnaché !



Je retourne sur mes pas. Je remarque une vesce jargeau qui s’entortille sur la clôture et du bout des doigts j’attrape deux grappes de fleurs, je les secoue et les grignote. Le soleil descend derrière moi. Quelques bateaux de pêcheurs font du bruit. On entend vaguement les autos et camions sur le boulevard au sud-ouest. Les oiseaux chantent. Je vois des quenouilles qui se balancent et des phragmites qui s’agitent. Je croise quelqu’un en bicyclette. Petit salut. Malgré toutes ces présences, les lieux conservent leur sérénité. 





Pendant que je regagne l’entrée du parc, je m’abreuve du paysage qui s’est métamorphosé, maintenant baigné de clair-obscur. Même si auparavant (voir avant les enfants) je faisais de la randonnée pédestre et autres activités physiques à l’extérieur, ces quelques semaines à m’entraîner en solo dans cet environnement m’ont amenée à constater que plus que jamais bouger dans des lieux où je peux poser mon regard sur la flore et la faune me donne autant de satisfaction que l’exercice que j’accompli. Je me sens donc privilégiée d’avoir tout près de chez moi ce petit parcours dans la nature aussi empreint de nous soit-il. 









Quand elle ne voyage pas dans le temps et l'espace Jasmine travaille sur son blogue: Je suis au jardin

Jasmine est aussi sur Twitter: @jasmineaujardin