Gravure: Jean-Michel Moreau , 1778. Taille douce, eau-forte, burin.
Un cénotaphe est un monument de commémoration d'un mort, sans le mort. Une double absence. La dépouille de Jean-Jacques Rousseau ne repose pas ici. Initialement son corps s'y trouvait bien (à sa mort je veux dire…) mais il a été ensuite déplacé au Panthéon à Parigi.
Le monument funéraire est sur une île dans le parc d'Ermenonville (département de l'Oise) appartenant alors au marquis René de Girardin qui a dessiné lui-même ce grand ensemble paysager en s'inspirant des parcs anglais. On faisait alors un parc comme un tableau et c'est avec les conseils de nul autre que le peintre Hubert Robert que Girardin a transformé les alentours. C'est d'ailleurs ce peintre qui a dessiné le tombeau de Rousseau.
"Ce n'est donc ni en Architecte, ni en Jardinier, c'est en Poëte & en Peintre, qu'il faut composer les paysages, afin d'intéresser tout à la fois, l'œil & l'esprit".* Et les sens j'ajouterais… les peupliers ondulant au vent, la brièveté de notre passage devenant tout à coup si sensible...
L'île est peuplée de peupliers. C'est un des aspects intéressants du Peuplier noir ou de Lombardie: son utilisation dans les cimetières ou autres lieux de mort. Ces arbres sont autant d'obélisques verts et vivants. Je n'ai pas terminé ma recherche sur l'utilisation de cet arbre mais à Ermenonville c'est certainement un exemple hâtif. L'arbre n'était en effet arrivé en France que quelques années auparavent.
Photo: Flickr, Par Kinryuu_JFJ
Plus généralement ensuite sa forme de plume allongée ou de flèche vers le ciel se prêtait aisément à l'utilisation par les architectes et jardiniers. Il était en quelque sorte un élément de transition entre la géométrie architecturale et le paysage.
À Montréal comme ailleurs, planté le long des routes et des chemins, le Peuplier de Lombardie les transformait en voies ombragées certes mais qui simulaient aussi un corridor. Les approches (et les sorties) de la ville devenaient ainsi des galeries (ouvertes) d'un château: la cité s'étend.
La page Wikipédia sur le "Parc Jean-Jacques Rousseau" me semble si complète que je ne peux que vous y référer.
À Montréal comme ailleurs, planté le long des routes et des chemins, le Peuplier de Lombardie les transformait en voies ombragées certes mais qui simulaient aussi un corridor. Les approches (et les sorties) de la ville devenaient ainsi des galeries (ouvertes) d'un château: la cité s'étend.
La page Wikipédia sur le "Parc Jean-Jacques Rousseau" me semble si complète que je ne peux que vous y référer.
*De la composition des paysages, ou Des moyens d'embellir la nature autour des habitations... Lisez le marquis René de Girardin chez Gallica.
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