Montréal vers 1825. Joseph Bouchette.
De toutes les vues de Montréal d'autrefois celle-ci est une de mes préférées. Tout y est, y compris les Peupliers de Lombardie au Champ de Mars (tout au loin...). Le grand topographe Joseph Bouchette l'a dessiné puis elle a été gravé pour le livre "The British dominions in North America..." paru en 1831.
J'ai scanné cette reproduction dans un livre et je l'ai un peu retouché. Imaginez un peu: un dessin de Bouchette vers 1825 duquel une lithographie a été faite vers 1830, reproduite ensuite dans un livre de 1990 (imprimée en offset basse qualité), scannée haute résolution en 2012, retravaillée un peu et mise en ligne... toutes ces générations transformatives en font une image passablement différente! On dirait maintenant un dessin au crayon. Mais il passe encore pas mal d'information pour l'étude des arbres et du paysage. Est-ce une indication de l'excellent travail de Bouchette? Oui...
Je crois qu'une gravure originale se trouve au Musée McCord et je serai bien heureux de l'embrasser de mes yeux! et d'avoir une grande repro de qualité! Bon... il faudra prendre rendez-vous avec patte blanche, débourser quelques pièces d'or avec salamèques! En 2012!
Je sors tout de suite le cheval de l'écurie...
La même gravure, ici une capture d'écran du PDF, sans retouche.
Je cherchais en ligne une meilleure reproduction de l'image afin d'étudier les Peupliers de Lombardie. Justement le livre (dans son édition d'origine) est disponible librement en ligne au format PDF. La capture d'écran ci-haut révèle une plus grande précision du trait... mais la méthode "peu-invasive" de numérisation nous laisse un peu sur notre faim! Le creux du livre ouvert, vers la reliure, est une vallée d'ombre... de plus toutes sortes d'artefacts de la technologie d’échantillonnage (flous, etc.) viennent un peu contaminer le document.
Portrait de John Cox Dillman Engleheart, 1815 et Pierre tombale au Cimetière Notre-Dame-des-Neiges photo Lusilier, Wikipedia.
Entre les limitations de certaines technologies et procédures pour la mise en ligne du patrimoine et les restrictions institutionnelles sur la reproduction d'oeuvre dans le domaine public la recherche n'est pas toujours facilitée... Dommage!
Kilbourn Mills (Rock Island) en 1827. D'après une aquarelle de Bouchette. (ANC)
Mais revenons un instant sur Bouchette avec quelques liens:
Voyez (et téléchargez les gros fichiers) ses livres ici:
The British dominions in North America (1831)
A topographical dictionary of the province of Lower Canada (1832)
A topographical dictionary of the province of Lower Canada (1832)
Bon samedi! À cheval ou autrement!
Merci pour ces liens dont j'ai aussitôt interrompu la grasse matinée du samedi.
RépondreEffacerChanceux que vous êtes de pouvoir identifier les arbres sur ces vieilles gravures ! Pour ce qui est des formations rocheuses, c'est autre chose. Tout le monde sait ce qu'est une roche et, devant un paysage, dessine de préférence la roche idéale qu'il a en tête plutôt que la vraie qu'il a sous les yeux.
De ce point de vue, même si la topographie est bien traitée, la valeur documentaire de ces vieilles gravures est mince.
Parfois, on a l'impression d'admirer des paysages situés sous un autre soleil et sous d'autres cieux. La végétation, sur ces gravures, paraît à la trop luxuriante et trop soignée, l'éclairage trop égal ou trop serein... Remarquez que connais surtout des exemples de l'Outaouais.
J'ai parlé de ce sujet avec un bouquiniste d'Ottawa qui m'a dit avoir la même impression d'étrangeté devant ces œuvres. (Ce qui ne les privent pas leur beauté et de leur valeur.)
Bon, je voulais vous remercier et je chicane sur des détails.
Bonne chevauchée du samedi !
Bah! Pour ce peuplier c'est facile... Je connais d'autres représentations, des vues depuis le Mont Royal surtout, qui révèlent un niveau d'idéalisation. Les Anglais par exemple donnaient un air franchement Italien aux arbres dans certaines compositions. Nous sommes dans un rêve... ou une arnaque commerciale. Sans doute à cause du climat trop dur! L'office du tourisme et de l'immigration en quelque sorte! La topographie nue est toutefois assez bien respectée. Bouchette semble avoir porté beaucoup de soin à une représentation fidèle avec évidemment à l'avant-plan une touche bucolique... Mais le verger de pommes était bien là! Et les peupliers. Leur emplacement se confirme sur d'autres documents.
RépondreEffacerC'est autre chose pour les roches. Mais selon l'échelle du détail (la roche idéale) au minimum on peut avoir la localisation d'un type d'affleurement ou de formation, non? Dans un contexte géologique connu c'est peut-être utilisable? Mais c'est alors à une échelle historique humaine.
Difficile de trouver des vues en haute résolution de ces aquarelles d'un autre artiste-militaire (Benjamin Fisher (1753-1814)) dantant de 50 ans plus tôt (1785) et découverte en 2003.
RépondreEffacerMais puisque les articles sont toujours étonant ici on peut toujours espérer...
voici la reférence:
http://www.ledevoir.com/non-classe/38749/by-jove-it-s-montreal
Hum? Dans le sens de: ma curiosité est sérieusement piquée... merci de donner cette référence. Je me demande ce qui est arrivé avec ces aquarelles? Je vais chercher un peu... La petite repro du Devoir nous donnes à voir un orme... L'artiste était attentif...
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