samedi 9 juillet 2011

256 pouces carrés de biodiversité 1





Cette photo du 23 juin montre mon attrape-plante bien vert avec une assez nette domination de deux espèces : la potentille de Montpellier (Potentilla norvegica, rough cinquefoil, p. 255) et la luzerne lupuline (Medicago lupulina, black medick, p. 201). Du vert avec des fleurs jaunes. Le banal du banal, vous en conviendrez. Pourquoi vous en parlez?



La potentille (à gauche) et la lupuline (à droite).


La plupart des plantes de cet habitat lilliputien sont arrivées par le vent ou les oiseaux.* Les deux plantes qui nous occupent ont de petites graines mais on peut douter que ce soit le vent qui les ai porté jusqu'ici, sur mon balcon, deux étages au-dessus du rez-de-chaussée. Ce sont plutôt le produit de l'endozoochorie : des oiseaux ont mangé des graines, certaines sont passées intactes par le système digestif et le hasard balistique de la fiente d'un oiseau qui passait par là a fait le reste. Il ne s'agit pas de précision… les plantes sont très communes et les oiseaux qui en consomment les graines sont aussi communs. Statistiquement...




La pélopée maçonne (Sceliphron caementarium)


Ces temps-ci mon attrape-plante est constamment visité par des grandes guêpes et je me demande pourquoi. Ces deux guêpes sont des prédatrices redoutables, spécialistes des araignées ou de gros insectes. Alors que viennent-elles faire ici? Elles se posent sur le rebord du bac en plastique puis plonge dans la verdure en fouillant avec attention, repartent et reviennent quelques instants plus tard. L'inspection attentive de la surface des feuilles est faite à répétition et je me demande bien ce qu'elle cherchent.



Où on trouve la première on trouve la deuxième. 


Initialement je croyais que ces guêpes venaient peut-être chercher du matériel pour construire leurs nids. Je sais que la pélopée maçonne (Sceliphron caementarium) prend plutôt de la boue… l'autre, la guêpe maçonne (Chalybion californicum) prend en fait surtout de l'eau et retravaille la boue séchée des nids abandonnés de la première. 




La guêpe maçonne (Chalybion californicum)


Mais peut-être était-ce des débris ou de la mousse qu'elles prenaient pour compléter la construction des nids? Les chalybions, bien plus nombreuses et fréquentes, avaient le même manège : arrivée, plongée dans la verdure, fouille puis départ. Mais chez les deux espèces je n'arrivais jamais à distinguer quoique ce soit qui fût pris et transporté. Que viennent-elles faire?





Du revers de la main j'entrouve en balayant le feuillage, tout le long du bac. Rien de remarquable, aucun insecte n'est visible. Mais les feuilles sont collantes…


Suite bientôt...


*J'y ai mis aussi une espèce minuscule et rarrissime : la drave printannière (Draba verna, spring draba). Voyez ce billet: Ici


2 commentaires:

  1. Les feuilles sont collantes parce qu'elles ont des poux ? ou des punaises ? Vivement la suite !

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  2. Tes chroniques de la nature en ville sont toujours aussi étonnantes, Roger!
    Je suis vraiment contente d'avoir appris le nom de la première guêpe, la pélopée maçonne. Je la vois régulièrement chez nous et hier, en arrosant, il y en a une qui s'est posée sur la terre, justement pour prendre de la boue.
    J'adore l'idée du bac qui attrape la flore au hasard du passage des oiseaux!

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