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lundi 14 octobre 2013

Qu'avons-nous planté au Champ des Possibles?




 Et ce n'est pas tout! Quelques aubépines s'ajoutent à la liste...


Organisé par les Amis du Champ des Possibles cette plantation a été effectuée par les bénévoles suivants:

Marke Ambard, Daniel Auger, Lila Benzid, Philippe Blais, Nathalie Casemajor, Normand Desmarais, Sam Donaldson, Réal Duval, Rodrigue Jean, Kévin Grégoire, Mathilde, Roger Latour, Isabelle Lemaire, Thierry Martin, Alice Morel, Hermine Ortega et ses enfants, Francine Tougas, Paul-Antoine Troxler, Frank, Normand, Marcela et Roger. Il y en a quelques autres dont nous n'avons pas les noms. Désolé...



Après le mont Royal, le Champ des Possibles est probablement le site à la plus grande biodiversité dans les arrondissements centraux de Montréal. Étonnant ce que peuvent accomplir un groupe de citoyens déterminés! Si vous connaissez bien la flore du Québec, vous constaterez la richesse singulière des plantations. Certaines espèces sont effet rarissimes... ce n'est pas un euphémisme...



À ce propos j'adresse un remerciement particulier à Philippe Blais pour les trésors qu'il nous a gracieusement apporté. N'étaient pas présents mais ayant donné des arbres: Jerry Bull (lecteur de ce blog) avec quatre petits Caryers cordiformes, mes amis Barry et Myra nous ont donné un bel Amélanchier. J'oublie sûrement quelques mentions et dons, croyez que nous sommes tous bien reconnaissants!



Et ce n'est pas fini... on reprendra tout cela ce printemps... Il faudrait quelques viornes et sorbiers, des sureaux et des groseilliers... Et beaucoup d'amélanchiers!



Les Caryers cordiformes de Jerry, produits par Frédérick Gladu de Arboquebecium, un nouveau producteur à connaître. Avec les autres que nous avons planté et semé, je crois bien que nous aurons la plus grande concentration de ce caryer et du Caryer ovale à Montréal...



Une partie de l'équipe de bénévoles, de gauche à droite: Marke Ambard, Philippe 'Capitaine' Blais, Daniel Auger, votre humble serviteur, Réal Duval, Isabelle Lemaire, Lila Benzid, Thierry 'T' Martin, Kevin Grégoire.

Que faire des friches urbaines? Au Champ des Possibles, je crois que nous avons trouvé une réponse... La réduction de la biodiversité vous inquiète? Plantez...


Faisons Action de Grâce! (enfin ici à Montréal...).



dimanche 6 octobre 2013

12 octobre: + d'arbres au Champ des Possibles!


Ce billet est essentiellement une publicité. Une invitation aussi! Chez les pépinières tous les végétaux sont en solde...






Nous aurons un événement spécial pour la fin de la saison au CDP. Apportez vos gants et des pics et des pelles! 


Au programme:

- Plantation de nos arbres! Si vous ne le saviez pas, nous avons une discrète pépinière depuis quelques années au CDP. Les arbres sont maintenant prêts à être placés définitivement dans les haies. Nous avons de beaux Chênes rouges, des Érables à sucre et, en plus, un des arbres les plus importants pour la biodiversité: le Cerisier tardif. Près d'une douzaine d'arbres à planter! Vous êtes partants?

De plus des Amis apporteront des espèces d'arbres et d'arbustes indigènes. Nous allons donc nous salir les mains et travailler fort à creuser le sol du CDP. L'Arrondissement nous fournira du sol de meilleure qualité et du paillis. Apportez vos bras et votre bonne volonté.

- Extirpation des jeunes Ormes de Sibérie. Saviez-vous que la biodiversité sera négativement affectée si nous laissons ces nombreux petits arbres croître? Nous nous montrons tolérants pour les espèces exotiques au Champ mais dans ce cas c'est l'arbre lui-même qui est intolérant! Nous ne voulons pas une monoculture d'Orme de Sibérie, il faut couper les jeunes arbres. Pour le remplacer, que dites-vous de planter des Ormes liège et des Ormes rouges, deux espèces indigènes qui, au contraire, favoriseront la biodiversité?





- Extirpation des Nerpruns. Nous n'avons que peu de ces arbres mais tout comme l'Orme de Sibérie si nous les laissons se multiplier ils délogeront les autres espèces. Tous les milieux naturels de la région de Montréal font la lutte à cette espèce trop envahissante. Si nous laissons aller les choses, le travail sera encore plus dur dans quelques années! Agissons maintenant et plantons des espèces indigènes. Des aubépines et des amélanchiers indigènes sont préférables.

- Ménage Général des lieux. À tous les printemps nous avons une corvée de nettoyage. C'est l'occasion d'une rencontre des Amis du Champ des Possibles. Par ailleurs le CDP est de plus en plus fréquenté et ça laisse des traces! Il faut maintenant penser à une corvée d'automne. Plus nombreux on sera, plus vite ce sera fait!

- Votre Arbre au CDP! Vous voulez planter un arbre indigène, pour le plaisir de contribuer à la biodiversité du Champ? Ou commémorer un événement ou une personne? Mais vous ne savez pas où le faire? On peut vous aider… Certaines personnes nous ont déjà contacté pour le faire et nous avons pensé que ce serait une bonne idée d'étendre la suggestion. 


(J'ai publié une liste d'arbres et arbustes à la fin de ce billet: ici.)



- Hanami au CDP? Un hanami ("regarder les fleurs", en japonais) est une longue  tradition japonaise d'apprécier la beauté des fleurs des cerisiers. Les gens en profitent pour se rencontrer et faire un pique-nique entre amis ou en famille, il s'agit de célébrer le printemps. Attendre l'arrivée du printemps à Montréal, nous connaissons cela! Et nous avons justement des cerisiers au CDP… Mais nous pourrions aussi avoir des amélanchiers et des pruniers? Avez-vous déjà senti le parfum du prunier noir? C'est le meilleur moment d'acheter des arbres fruitiers indigènes dans les pépinières: tout est en vente!



Prunus nigra: vous n'avez jamais senti meilleur parfum!

Avec tous ces arbres de la même famille (les Rosacées) nous aurions du même coup: une occasion fleurie de fêter pour les humains, des litres de nectar pour les abeilles et autres pollinisateurs et des tonnes de fruits pour les oiseaux! Comme on dit: c'est gagnant-gagnant et gagnant…



Qu'en dites-vous?




samedi 14 septembre 2013

Brèves



Orme d'Amérique, Ulmus americana

La variabilité des feuilles chez une espèce d'arbre peut être assez étonnante. On sait que les jeunes arbres peuvent avoir des feuilles exubérantes et surdimensionnées. À gauche, outre la largeur surprenante de cette feuille de l'Orme d'Amérique (qui m'a d'abord fait penser à un Orme rouge), il faut noter qu'elle faisait 20 cm de long. J'ai aussi pris cette feuille (à droite) d'un jeune arbre: plusieurs avaient ce petit lobe supplémentaire que je n'avais remarqué que chez un hybride non-identifié, pas sur notre Orme d'Amérique.




Petits Peupliers deltoïdes... Ça commence comme ça les géants! Un jour haut comme trois briques. Demain haut de trois étages. Plus tard haut comme trois buildings.


Toppling the Top-heavy: shocking!!!


Le réaménagement de la rue Laurier a fait des vagues. On y a sérieusement réduit la circulation automobile et installé une piste cyclable. On a aussi élargi les trottoirs et fait un petite place.  Il y a eu pas mal de protestation. Vous savez: le droit divin de la bagnole... Pour ma part, comme ça a donné une place publique bien fréquentée devant l'église et autour de la station de métro je trouve ça pas mal. Je passe par là assez souvent et depuis ce ré-aménagement je vis une expérience assez étrange: en arrivant dans les parages et en traversant je me sens... à l'aise. Je n'ai pas à faire cette étrange préparation mentale et physique d'arriver à une intersection où ça roule vite et fort dans les deux sens... Il fallait se raidir d'attention et avoir les sens alertes et presque retenir son souffle pour traverser les yeux exorbités. Il fallait surtout attendre et attendre... Comme piéton je peux maintenant traverser dans ce même état mental (dans les nuages, disons...) et au même rythme dans lequels j'étais arrivé dans les parages. Même les vélos vous laissent passer... c'est un choc... Tempérer les rapports entre les différents modes de déplacement semble un réussite.

Où le bât blesse c'est l'installation de ces ridiculement énormes et verticaux pots de fleurs en toc. Si les aspects de régulation de circulation semblent porter les fruits attendus, l'aménagement décoratif dignes d'un magazine de déco est un flop ennuyant. Une esthétique de terrasse-jardin privée de bon goût pour nouveaux-riches... Subtile et déplorable gentrification... Faites-le chez vous si ça vous chante, mais ici? Quel est le message? "La ville est le prolongement de mon chez moi confortable"? Ainsi des gens ont été choqué d'incompréhension quand des mecs pas commodes et probablement ivres (n'est-ce pas?) ont renversé nuitamment les pots bien hauts, faits pour être renversés... 

Le sens de la beauté assurée semble avoir des dissidences...




Photo prise en passant par le Champ des Possibles... la campagne en ville... 

Il y en aura pour vouloir rendre ça "beau" ici aussi...

Basta!




lundi 2 septembre 2013

Les haies du Champ des Possibles



Pour le bénéfice des lecteurs de Flora Urbana, je publie ici une version d'un document que j'ai partagé sur la page Facebook des Amis du Champ des Possibles et ailleurs. Vous pouvez télécharger ce document ici.


Un boisé linéaire accidentel: une haie au parc Rutherford. Je vous en ai parlé ici.

Une proposition visant la conservation et l'enrichissement des haies du  
Champ des Possibles 
suivies d'une 

Liste des espèces ligneuses (arbres, arbustes, etc.) 
présentes ou à y planter.



Une haie dans une friche agricole au Cap Saint-Jacques

Depuis le début du projet du Champ des Possibles, nous parlons d'un aménagement minimaliste pour cet espace de rencontre entre la nature et les humains. On y trouve essentiellement deux éléments: la zone d'activités humaines et la zone naturelle. Tout comme nous conservons les sentiers spontanés déjà en place (les lignes de désir) pour la circulation, nous conservons les éléments paysagers (haies et prés) déjà en place. Ces derniers sont les formes de désir de la nature. La règle clairement énoncée pour l'aménagement est bien de faire avec. Il s'agit d'une coproduction.

Comment maximiser la biodiversité en milieu urbain?

Depuis 2009 je donne la même réponse à cette question: elle se trouve au CDP même, dans les haies et les prés adjacents. Ce couple est un produit spontané familier en milieu humain (anthropisé). Ce sont des processus écologiques plus ou moins autonomes qui l'ont dessiné. La forme paysagère de la haie, tant en milieu agricole qu'urbain, est ce qui résiste aux pressions humaines. Elle est ce qui est possible après que les humains se soient approprié presque tout l'espace. Il n'est pas étonnant que les haies soient riches en espèces, denses et morphologiquement complexes: la nature répond à la pression par une densification et une diversification. Elle aménage ainsi avec un art consommé l'espace qui lui permet de s'épanouir. Elle aussi fait avec...

Dans ce texte il n'est question que de l'enrichissement des haies au CDP. Il s'agit d'amorcer le travail d'enrichissement des haies de la zone naturelle. En écologie c'est toutefois l'interface de deux milieux qui est la plus riche en espèces: cela se nomme un écotone ou effet de lisière. L'interface entre une haie et un pré produit justement un écotone. Nous devrons éventuellement aussi planter des herbacées dans ces prés, par exemple: un jardin à papillon.

Depuis quatre ans j'ai visité de nombreuses haies de la région de Montréal afin de mieux comprendre les processus naturels qui s'y déroulent. En milieu urbain dense, certaines sont des vestiges de l'époque agricole, d'autres sont spontanées comme au CDP. En milieu rural j'ai observé des haies matures et exubérantes. J'ai aussi noté les espèces végétales qui les composent.

Tiré d'un livre en préparation (Le Bocage Urbain), ce document propose formellement un "aménagement" s'inspirant de mes recherches et découlant de l'état actuel du CDP pour la partie Sud. Les idées énoncées s'appliquent toutefois à l'ensemble des haies du CDP.


Une haie en milieu agricole à Ville Saint-Laurent (voyez aussi ici)

L'adoption de la forme paysagère de la haie est une solution écologiquement fonctionnelle. Elle répond au problème de la rareté des espaces disponibles pour la biodiversité urbaine.

En milieu agricole, sous le nom contemporain de brise-vents, les haies ont un rôle utilitaire polyvalent: protection des sols contre l'érosion, amélioration du rendement des cultures, etc. On reconnaît bien sûr la valeur de ces habitats et biocorridors pour la faune et la flore mais ces fonctions écologiques viennent souvent en second plan. Elles sont néanmoins bien réelles.

La haie n'est pas un corps étranger en ville. Au contraire, comme la grille urbaine s'inscrit sur la grille agricole d'autrefois, les haies sont omniprésentes, bien que souvent vestigiales, embryonnaires ou peu remarquées. Elles ont des rôles équivalents à ceux des haies en campagne: amélioration de la qualité de l'air, réduction des îlots de chaleur, absorption des eaux de pluie, etc. Bien des problèmes environnementaux sont atténués grâce aux haies. À cela s'ajoute évidemment les bénéfices d'une nature diversifiée.

Réserver des espaces verts pour la biodiversité en milieu urbain ne devient vraiment utile que lorsqu'on s'assure d'une interconnexion entre ces milieux. Si les espaces résiduels (les friches industrielles, par ex.) peuvent connaître une conversion en habitat enrichi, il peut être plus difficile (vu la rareté de l'espace disponible) d'assurer la connexion entre tous les éléments de la mosaïque verte, le bocage urbain.

Toutefois si ce n'est pas tant la grandeur des superficies que la continuité qui est recherchée, les espaces linéaires disponibles sont abondants. Pensez aux abords des voies ferrées, des autoroutes et des autres voies de circulation ou même autour des stationnements.

Tous ces espaces sont convertibles en boisés linéaires diversifiés qu'on peut aussi appeler: des haies urbaines. C'est une solution paysagère qui s'insère naturellement (ou artificiellement…) dans la trame urbaine et qui permet de connecter les espaces verts.

Tant en ville qu'en campagne, la haie est un élément important afin de diminuer la fragmentation des habitats. Nous avons déjà des haies qui délimitent le Champ des Possibles. Celui-ci peut devenir un modèle de l'utilisation des haies...


Quelques définitions: une haie est un alignement d'arbres (naturel ou artificiel). Le bocage est un paysage (rural ou urbain) où on trouve un réseau interconnecté de haies, de boisés et autres espaces verts. 



Bocage agricole "jeune", Île Bizard, 1949

Bocage agricole "mature", île Bizard, 2008

 Superposition des deux illustrations précédentes.

Les trois cartes ci-haut sont des mêmes parcelles agricoles de l'île Bizard et montrent que la croissance des haies en 60 ans est importante. Les connexions qu'elles établissent entre les boisés et les friches sont bien évidentes. La forme paysagère de la haie est une solution écologiquement fonctionnelle.


Les haies du CDP en 2011. Elles sont en croissance et entourent l'espace.

Le CDP dans le bocage désarticulé du Plateau-Mont-Royal.

On peut imaginer l'effet qu'aurait sur la biodiversité l'enrichissement des haies ou leur établissement, le long de la voie ferrée par exemple (la grande courbe partant au milieu à l'extrême droite et touchant le CDP.



 La partie du Sud du CDP.

L'aménagement proposé des haies rencontre les priorités énoncées dans le document-synthèse du Champ des Possibles rédigé en 2009. Tant le caractère patrimonial, par la conservation des "sentiers progressivement dessinés par les passants" que la place à la nature, en "augmentant la biodiversité et les infrastructures naturelles" sont respectés.

L'aménagement ci-haut (le plan de plantation) est en accord avec les lieux et s'inspire des processus spontanés. La morphologie des haies et du paysage seront essentiellement les mêmes et seule la composition des espèces sera modifiée. Plus il y aura d'espèces indigènes, plus l'impact écologique positif sera grand.

L'empreinte visuelle que laisseront ces plantations sera peu perceptible ou, du moins, ne sera guère différente de ce qu'elle aurait été après quelques années de croissance naturelle des haies. Comparer des photos sur seulement cinq années c'est constater que les haies sont en densification. Les oiseaux en sont les principaux jardiniers...

Cet enrichissement n'est qu'une accélération d'un processus déjà en cours. Des cornouillers rugueux (Cornus rugosa, malheureusement détruits) se sont installés ici et là et, lors du Bioblitz du 17 août, une nouvelle espèce d'arbuste a été trouvée: une viorne (Viburnum sp.), les deux espèces sont très attrayantes pour les oiseaux… La validité écologique du concept de l'enrichissement des haies s'est établie avant même que l'on plante le premier arbre…


Vue en coupe, enrichissement de la haie Henri-Julien, CDP

L'illustration ci-haut schématise les caractéristiques d'une haie en milieu agricole. Morphologiquement elle ne diffère guère des haies qui se trouvent déjà au CDP puisque des processus similaires les ont produites. Ces formes indiquent le mode de plantation dense à l'échelle de chaque haie.

La disposition en strates composées d'espèces de différentes tailles, textures et densités produit un ensemble de micro-habitats. Chaque espèce d'oiseau ou d'insecte y trouvera sa niche. 

Les arbres les plus hauts (érables, chênes, etc.) occupent le centre. Les arbres de moyenne taille (de second étage) ou les grands arbustes fruitiers sont plantés parmi ou devant les premiers, les plus petits arbustes se retrouvent en pleine lumière au pied de la haie. Cette construction étagée est une structure naturelle des haies et assure l'ensoleillement maximal de chaque strate. La productivité de la haie s'en trouve optimisée. Cet étagement de la végétation donne une surface foliaire nettement plus grande que celle de la canopée d'un parc par exemple. Les services environnementaux de la forêt urbaine se trouvent donc démultipliés par des haies denses. 

En écologie du paysage, l'effet de lisière est biologiquement le plus productif. La biodiversité élevée des haies s'explique aussi par le fait qu'une haie compte deux lisières. La vue en coupe ci-haut nous montre du côté gauche de la haie le pré d'herbacées et, à droite, la rue Henri-Julien. Une pareille haie du côté opposé du CDP (haie de Gaspé) aura deux écotones, la haie donnant sur des prés des deux côtés. 


                    L'état actuel de la haie Henri-Julien: il faut la compléter et l'enrichir.

En plus de nous rendre ces fameux "services environnementaux" les haies sont une réponse adéquate aux besoins de la biodiversité. Devant le discours visant la densification du bâti, la densification des espaces verts semble une approche logique.

Optons pour l'innovation et un travail à long terme au Champ des Possibles. Un espace vert différent demande une approche différente. Le maintien et l'enrichissement des haies est ce qui est le plus utile à la biodiversité urbaine.





Liste des espèces présentes ou à planter au CDP

La liste des arbres et arbustes qui suit présente un choix fait en fonction de l'adaptabilité des espèces à un milieu difficile: une friche industrielle en milieu urbain. À peu d'exception près les espèces de cette liste ont été observées dans des milieux anthropiques (friches, haies urbaines et haies agricoles) de la région. Toutes sont des espèces indigènes et offrent du nectar et du pollen, produisent des petits fruits, sont des plantes-hôtes pour les papillons ou servent de couvert ou site de nidification pour les oiseaux. Ce sont des choix faits en fonction de critères écologiques. Ces végétaux seront plantés afin d'enrichir et de compléter les haies déjà présentes au CDP. La haie Henri-Julien est en plein soleil alors que la haie de Gaspé est à mi-ombre. Certaines espèces de sous-étage pouvant être plantées dans une haie ou dans l'autre. Les variétés et les formes horticoles, ainsi que les sujets sur tige sont à proscrire. Des individus d'origine locale (écotypes) seraient souhaitables. Un paillis doit être mis en place et un arrosage régulier sont de mise.

*indique une espèce ligneuse déjà présente au CDP

**indique une espèce dans la pépinière ou en production ailleurs

***indique une espèce présente et nécessitant une gestion

Nom latin puis français suivi des dimensions, "x" pour hauteur puis largeur. "H" pour hauteur seulement.


Famille de la rose (les Rosacées) 
Amelanchier arborea, amélanchier arborescent. H 6-12m
Amelanchier canadensis, amélanchier du Canada. H 8m
Amelanchier laevis, amélanchier glabre. H 5-10m
Aronia melanocarpa, aronie à fruits noirs. 1-2 x 1,5m
Aronia arbutifolia, aronie à feuilles d'arbousier. 2-3 x 1-2m
Crataegus canadensis, aubépine subsoyeuse. H 4-7m
Crataegus crus-galli, aubépine ergot de Coq. H 7-10m
Malus pumila*, pommier cultivé, appletree. H 4-8m
Physocarpus opulifolius, physocarpe à feuilles d'obier. 1 x 3m
Prunus padus*, cerisier à grappes d'Europe. H 10m
Prunus nigra, prunier noir. 4 x 3m
Prunus serotina**, cerisier tardif. H 22m
Prunus virginiana*, cerisier de Virginie. H 5-9m
Rubus canadensis, ronce du Canada. H 2-3m
Rubus idaeus subsp. strigosus, framboisier sauvage. H 1.5m
Rubus occidentalis, framboisier noir, black raspberry. H 1-3m
Rubus odoratus, ronce odorante. 1.5 x 1.5m
Sorbus americana, Sorbier d'Amérique. 8 x 4m
Sorbus decora, sorbier plaisant. 8 x 6m
Spiraea latifolia, spirée à larges feuilles. 1.5 x 1.5m

Famille du bouleau (les Bétulacées) 
Alnus incana, aulne rugueux. 6-10 x 6-10m
Alnus viridis, aulne vert. 3 x 1,5m
Carpinus caroliniana*, charme de Caroline. H 8-12m
Corylus cornuta, noisetier à long bec. 2 x 2m
Ostrya virginiana*, ostryer de Virginie, H 12-20m

Famille du groseillier (les Grossulariacées) 
Ribes lacustre, gadellier lacustre. 1,5 x 1m
Ribes cynosbati, groseillier des chiens. 1,5 x 1m

Famille des Adoxacée (ou Caprifoliacées) 
Sambucus canadensis, sureau blanc. H 2-4m
Sambucus racemosa (pubens), sureau rouge. H 2-4m
Viburnum acerifolium, viorne à feuilles d'érable. H 2m
Viburnum trilobum, viorne trilobée. H 3m
Viburnum lantana* (?), viorne mancienne. H 4m

Famille du saule (les Salicacées) 
Populus balsamifera*, peuplier baumier. H 25 m
Populus deltoides*, peuplier deltoïde. H 30m
Populus xcanadensis*, peuplier de Caroline. H 30m
Salix bebbiana, saule de Bebb. H 8m
Salix discolor, saule discolore. H 8m
Salix petiolaris, saule à long pétiole. H 2-4m

Famille du chêne (les Fagacées) 
Quercus macrocarpa, chêne à gros fruits. H 15-30m
Quercus rubra**, chêne rouge. H 25m

Famille du pois (les Fabacées) 
Caragana arborescens*, caragana arborescent. 5 x 3m

Famille du noyer (les Juglandacées) 
Carya cordiformis, caryer cordiforme. H 25m
Carya ovata, caryer ovale. H 25m
Juglans cinerea, noyer cendré. H 25m
Juglans nigra*, noyer noir. H 30m

Famille de l'érable (les Acéracées) 
Acer ginnala***, érable ginnala. H 6m
Acer negundo***, érable à Giguère. H 20m
Acer nigrum, érable noir. 30-35 m
Acer platanoides***, érable de Norvège. H 15m
Acer rubrum, érable rouge. H 15-25m
Acer saccharum**, érable à sucre. H 30-35m
Acer pensylvanicum, érable de Pennsylvanie. H 5-10m
Acer spicatum, érable à épis. H 5m

Famille du cornouiller (les Cornacées) 
Cornus alternifolia, cornouiller à feuilles alternes. 5 x 5m
Cornus racemosa, cornouiller à grappes. 2 x 2m
Cornus rugosa, cornouiller rugueux. 1.5 x 2m
Cornus stolonifera, cornouiller stolonifère. 2 x 3m

Famille de l'olivier (les Oléacées) 
Fraxinus pennsylvanica var. austini*, frêne rouge. H 25m

Famille de l'orme (les Ulmacées) 
Celtis occidentalis*, micocoulier occidental. H 18-20m

Ulmus americana*, orme d'Amérique. H 35M

Ulmus pumila***, orme de Sibérie
Ulmus rubra**, orme rouge. H 25m

Ulmus thomasii**, orme liège. H 25m

Famille de l'oranger (les Rutacées) 
Zanthoxylum americanum, clavalier d'Amérique. H 2-5 m

Famille de la vigne (les Vitacées) 
Parthenocissus quinquefolia*, vigne vierge à cinq folioles.
Vitis riparia*, vigne des rivages.


Famille de l'acajou (les Anacardiacées) 
Rhus typhina*, sumac vinaigrier. H 6m

Famille du pin (les Pinacées) 
Picea glauca**, épinette blanche.
 
Famille du staphylier (les Staphyléacées) 
Staphylea trifolia**, staphylier à trois folioles.


mercredi 28 août 2013

Haie, bocage, etc.




J'utilise ces termes et je sais bien que ça peut sembler abusif... le mot "haie" n'est que peu utilisé par ici alors que "bocage"... presque jamais. Pour moi ce dernier n'est qu'un terme de géographie ou d'écologie du paysage comme rivière, montagne ou plaine et il peut s'appliquer partout en milieu anthropique. Il n'y a pas de dénomination d'origine contrôlée... genre vin de Champagne, méthode champenoise...

Ainsi la haie est simplement une forme linéaire végétalisée. Elle peut être composée seulement d'herbacées ou structurée avec une stratification complexe (strates herbacée, arbustive, grands arbres). Le bocage est lui une organisation du territoire à une échelle plus grande. Il s'agit du réseau végétal interconnecté (ou interconnectable...) de boisés, bosquets, haies, friches, etc.

On peut donc dire "bocage urbain", en parlant peut-être plus du potentiel... C'est de ce côté que se porte mon regard.

Sur l'illustration ci-haut j'ai superposé (en vert foncé) les haies, boisés, vergers (aujourd'hui disparus) de 1949 et l'état des lieux en 2008 (en vert pâle). J'ai justement visité certaines de ces haies en 2011. Si riches en espèces et si denses! C'est un bocage agricole... au potentiel réalisé.



Ci-haut c'est justement une de ces haies, artistiquement représentée vintage... Afin de mieux faire ressortir sa forme j'ai effacé les haies qui étaient soit perpendiculaire ou à l'arrière-plan. Ça ressemble assez au Champ des Possibles...

Le bocage agricole de l'île Bizard est intéressant: il y a des boisés anciens, des plus jeunes, des friches, des ruisseaux, etc. Et encore de l'agriculture. Malgré cela les haies sont en croissance et en enrichissement. Ailleurs on les rase. Je ne sais pas pourquoi ni comment on les laisse croître et ce n'est pas le propos... Le propos est que les haies sont des formes paysagères écologiquement fonctionnelles, utilisables aussi en milieu urbain afin de connecter les boisés, parcs naturels, friches etc. 

La biodiversité urbaine se trouve dans une mosaïque mal connectée. Y remédier me semble possible... On peut se plaindre de la disparition des habitats ou en fabriquer...

De toutes façons, les haies se fabriquent et s'enrichissent, se complexifient et s'étendent toutes seules en ville. Pour peu qu'on les remarque ou les laisse évoluer un temps... Je n'invente rien en parlant de haie et de bocage urbain... je n'ai fait que trouver un nom fancy pour une réalité écologique déjà devant nous. J'ai des exemples de haies urbaines mais c'est pour cet essai que je compte bien publier fin octobre. Faire une application pour iPad est totalement gratuit ce sera peut-être par ce moyen que je le publierai? Une version PDF serait alors aussi disponible pour ceux qui n'ont pas de iPad. Peut-être qu'une version "livre" (imprimée sur des arbres morts...) sera-t-elle disponible, à travers l'impression sur demande?

On verra! Pour l'instant à part mon travail sur les arbres, j'avance le travail sur ce Bocage Urbain, le titre de cet essai si vous ne le saviez pas.




samedi 17 août 2013

Île Saint-Bernard



Course de chaises.

Quelques photos d'une visite trop brève à l'Île Saint-Bernard à Châteauguay, près de Montréal. Pressés par le temps, nous en avons surtout perdu un peu sur ces chaises invitantes (et mobiles...). Sandwichs et conversation.

Faut dire que l'air était doux... doux à pleurer! Le lac Saint-Louis! Est-il plus beau que le lac des Deux-Montagnes? Faut pas me demander! Toute la région baigne dans l'eau avec tant d'îles à visiter. Et beaucoup d'espace... Tout cela m'est totalement bon... Sur la photo ci-haut, au loin à la gauche, c'est l'île Perrot et, à droite, l'île de Montréal. Voyez cette carte qui nous montre les îles de l'Archipel Hochelaga et la page Wiki, incomplète malheureusement!


 On me voit ici en plein travail de m'allonger un peu les jambes.

L'île Saint-Bernard n'appartient pas vraiment à cet archipel. En effet l'île est un morceau de la Rive-Sud découpé par les deux bras de la rivière Châteauguay. Je l'adopte néanmoins...


Vue sur l'Île de Montréal avec, au centre, Pointe-Claire.

Nous n'avons eu le temps que de visiter la partie habitée de l'endroit.  On y trouve une petite butte, ce qui est assez exceptionnel: la plupart des îles n'ayant que peu d'élévation au-dessus du niveau de l'eau. Une vue imprenable, parfaite pour contrôler la circulation sur le lac vers Montréal autrefois: tant les Amérindiens que les Français l'avaient compris.
 


Ci-haut: un moulin à vent, vestige de 1688. La maçonnerie est si épaisse que l'intérieur est minuscule! On se demande comment les gens arrivaient à moudre les céréales... Notez le paratonnerre assez particulier. 

C'est Charles Lemoyne, sieur de Longueuil, qui a été le premier propriétaire de la seigneurie de Châteauguay. L'île est occupée depuis 1673… puis, une centaine d'années plus tard, ce sera les Soeurs Grises (1765). Elles sont toujours présentes même si elles ne sont plus propriétaires des lieux.


Le verger sur le versant de la butte.

L'île avait alors encore une vocation agricole, laïcs et religieuses y travaillaient. On y trouve des pommiers depuis que Mère Marguerite d’Youville (fondatrice des Soeurs Grises) a décidé d'en planter avec des fraises, des ruches et des vaches laitières... Des fraises d'un pareil terroir? Miam! 


L'embranchement Ouest de la rivière.  

Cette vue est prise depuis le pont (voyez la prochaine photo) qui relie l'île à la rive. Au delà, à gauche, on devine le refuge faunique Marguerite-D’Youville, un milieu naturel protégé avec huit kilomètres de sentiers... On m'en parle depuis si longtemps... Amateur d'oiseau et de faune? Téléchargez cette liste d'observation des espèces qu'on y trouve: Feuillet d'observation.



Non je n'ai pas d'hélico. Photo: Île Saint-Bernard

Sur cette vue aérienne on voit bien l'ensemble du domaine avec à l'arrière-plan le refuge faunique, bien plus grand qu'il n'y paraît. C'est l'autre partie de l'île que nous n'avons pas eu le temps de visiter... Il faudra évidemment revenir... Pour y passer un pleine journée...


Je vous laisse, il y a ce fabuleux Bioblitz au Champ des Possibles, je dois m'y préparer...




... venez m'y rencontrer! Si vous n'allez pas à l'Île Saint-Bernard!




lundi 12 août 2013

Vous venez au Champ des Possibles samedi?




Gratuit! Avec un pique-nique. Gratuit! Ya bon!


Ze communiqué:

Nous faisons notre Bioblitz annuel le 17 août au Champ! Venez en nombre pour découvrir la biodiversité du Champ. Nous aurons avec nous Roger Latour (botaniste, et expert en biodiversité urbaine) et Étienne Normandin (entomologiste), parmi d'autres, pour nous aider avec l'inventaire d'espèces. 


Une belle activité pour la famille!
Plus de détails à suivre!




samedi 3 août 2013

Cerisaie du Champ des Possibles


Rapport d'Inspection du Champ des Possibles, vendredi le 2 août.



Symbole de la formidable productivité que peut avoir un terrain vague: le cerisier de Virginie (Prunus virginiana, chokecherry). Ce petit individu ployait jusqu'au sol sous le poids de sa cargaison! Les oiseaux prendront livraison évidemment!



Ce que font déjà ces dames du Mile End qui feront de la gelée avec les fruits. Petit bonheur de la friche! La technique d'arrachage de tout le rameau mérite quand même quelque raffinement... par exemple ceci.



Sous les Grands Peupliers Carolins, un match de sport extrême: il est important de se garder hydraté lors de pareilles rencontres. Moi ce serait avec cela.



Et ce bidule, un attrape-insectes installé par des Inspecteurs d'un autre ordre. Que cherchent-t-ils? Agrile du frêne? ou autres Parasites réglementés par le Canada?


Bon weekend!


vendredi 12 juillet 2013

Visite guidée au Champ des Possibles




Je crois que l'affiche vous donne toute l'info? Venez nous rencontrer!


Je mets les liens:

Le Facebook de l'événement: Visite guidée 20 juillet

Le site web des Amis du Champ des Possibles

Bon weekend!


mardi 25 juin 2013

Papillon du micocoulier (Asterocampa celtis)


Une courte note afin d'illustrer les espèces et les raisons de leur introduction au Champ des Possibles. Je veux ainsi étayer mon concept de la haie urbaine comme habitat favorisant la biodiversité.


Photos: Wikipedia

Nous avons déjà un Micocoulier occidental (Celtis occidentalis, Hackberry) au Champ des Possibles. Il est arrivé tout seul ou, plus exactement, c'est un pigeon qui l'a semé… Ce serait une bonne idée d'en planter un ou deux de plus. Pourquoi?


Le Micocoulier occidental. Illustration: Flora Urbana

Pour favoriser le Papillon du micocoulier (Asterocampa celtis, Hackberry Emperor)! Ce papillon est confiné aux seules régions où pousse sa plante hôte, le Micocoulier. Ces deux espèces sont indigènes à Montréal et dans la région. Les chenilles se nourrissent de jeunes feuilles de l'arbre. Les arbres, c'est pas juste pour l'appréciation des humains… Pour un bon effet il faudrait planter un petit groupe de l'arbre dans la haie le long de la rue Henri-Julien.



Illustrations: gauche: Wikipedia. Droite: Flora of North America.

Ces cartes de répartition montre où on trouve naturellement le Papillon du micocoulier et le Micocoulier occidental. Vous constater que dans la vallée du Saint-Laurent la coïncidence est évidente. Notez que l'on trouve plus au sud  une autre espèce de Micocoulier (Celtis tenuifolia, Dwarf hackberry) dont la répartition géographique s'ajoute à celle du Micocoulier occidental. Cet arbre est aussi l'hôte du Papillon du Micocoulier.


La chenille du Papillon du Micocoulier. Photo: Rita Songer

Si les pigeons peuvent favoriser la biodiversité, nous pouvons sûrement en faire autant!


Voyez au bas de ce billet ma note sur le pigeon qui mange les fruits du Micocoulier et distribue ainsi ses graines: ici.

Et cet autre billet sur les plantation au CDP: ici.