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lundi 14 octobre 2013

Qu'avons-nous planté au Champ des Possibles?




 Et ce n'est pas tout! Quelques aubépines s'ajoutent à la liste...


Organisé par les Amis du Champ des Possibles cette plantation a été effectuée par les bénévoles suivants:

Marke Ambard, Daniel Auger, Lila Benzid, Philippe Blais, Nathalie Casemajor, Normand Desmarais, Sam Donaldson, Réal Duval, Rodrigue Jean, Kévin Grégoire, Mathilde, Roger Latour, Isabelle Lemaire, Thierry Martin, Alice Morel, Hermine Ortega et ses enfants, Francine Tougas, Paul-Antoine Troxler, Frank, Normand, Marcela et Roger. Il y en a quelques autres dont nous n'avons pas les noms. Désolé...



Après le mont Royal, le Champ des Possibles est probablement le site à la plus grande biodiversité dans les arrondissements centraux de Montréal. Étonnant ce que peuvent accomplir un groupe de citoyens déterminés! Si vous connaissez bien la flore du Québec, vous constaterez la richesse singulière des plantations. Certaines espèces sont effet rarissimes... ce n'est pas un euphémisme...



À ce propos j'adresse un remerciement particulier à Philippe Blais pour les trésors qu'il nous a gracieusement apporté. N'étaient pas présents mais ayant donné des arbres: Jerry Bull (lecteur de ce blog) avec quatre petits Caryers cordiformes, mes amis Barry et Myra nous ont donné un bel Amélanchier. J'oublie sûrement quelques mentions et dons, croyez que nous sommes tous bien reconnaissants!



Et ce n'est pas fini... on reprendra tout cela ce printemps... Il faudrait quelques viornes et sorbiers, des sureaux et des groseilliers... Et beaucoup d'amélanchiers!



Les Caryers cordiformes de Jerry, produits par Frédérick Gladu de Arboquebecium, un nouveau producteur à connaître. Avec les autres que nous avons planté et semé, je crois bien que nous aurons la plus grande concentration de ce caryer et du Caryer ovale à Montréal...



Une partie de l'équipe de bénévoles, de gauche à droite: Marke Ambard, Philippe 'Capitaine' Blais, Daniel Auger, votre humble serviteur, Réal Duval, Isabelle Lemaire, Lila Benzid, Thierry 'T' Martin, Kevin Grégoire.

Que faire des friches urbaines? Au Champ des Possibles, je crois que nous avons trouvé une réponse... La réduction de la biodiversité vous inquiète? Plantez...


Faisons Action de Grâce! (enfin ici à Montréal...).



samedi 7 septembre 2013

Découvrir la disparition





C'est un petit boisé installé sur une friche clôturée à Westmount près du métro Vendôme. C'est sûrement le seul endroit du genre dans cette ville de gens plus à l'aise qu'ailleurs. Ils ont de beaux parcs avec des arbres plus que centenaires. Et ce petit boisé sauvage...

Je suis passé par ici à quelques reprises mais sans pouvoir y entrer. Aujourd'hui alors que je me rends au parc Westmount, une surprise: c'est ouvert!

Cliquez ici pour une localisation sur une carte Google.



Le sol est encore en bonne partie recouvert d'asphalte et de légères dépressions retiennent un peu d'eau. Cela permet habituellement aux mousses d'y prendre pied. Mais cella-là est un peu haute pour de la mousse...



 ...ce n'est pas de la mousse ...c'est du pourpier (Portulaca oleracea, Common Purslane). Je ne me souviens pas d'en avoir vu de cette curieuse forme, courte et en colonie étendue imitant les mousses. C'est plutôt une plante de milieux secs et sablonneux. Elle pousse très bien sur les trottoirs par exemple. Les feuilles sont juteuses et charnues à la façon des plantes grasses. Le plante supporte ainsi la chaleur et la sécheresse sans problème.



Il faut croire que la dépression est parfaitement ajustée aux besoins de la plante. Ou, pour dire autrement, la plante trouve ici assez de ce qu'elle a besoin pour y survivre! Si la dépression était quelques millimètres plus profonde elle garderait trop d'eau pour notre pourpier qui nécessite un milieu sec. Mais comme il n'y a pas de sol à proprement parler la plante souffre de ce manque et ne peut se développer plus. Elle adopte cette forme courte et déprimée... un équilibre précaire!

Je me rends compte que j'ai souvent parlé de cette plante, voyez ces billets et constatez les formes plus habituelles du pourpier:

Ici, ici, ici, ici et encore ici, ou finalement, je crois, ici.



Un peu plus loin une autre dépression et une autre colonie de pourpier, traversée par les deux vignes soeurs des friches: en haut la Vigne des rivages (Vitis riparia, River Bank Grape) et en bas la Vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus quinquefolia, Virginia creeper). Ces grimpantes (qui rampent ici) ont des intentions de verdissement...



Vue de cet habitat asphalté d'une friche, où le pourpier dispute l'espace aux mousses. Vous voyez le petit drapeau orange tout au fond?



Je ne croise pas souvent des mûriers sauvages. Je n'ai pas fini l'examen des spécimens que j'ai pris alors je ne prononce pas: il s'agit du Mûrier blanc (Morus alba, White mulberry, très probablement) ou du Mûrier noir (Morus nigra, Black mulberry) beaucoup moins probable...



Une vue d'ensemble de la friche et des bosquets qui l'entourent. Derrière, à droite, pour vous situer, on voit le nouvel Super-Hôpital McGill. 

Vous voyez les traits de peintures orangées au sol?

Outre le mûrier on y trouve des Érables ginnala (Acer ginnala, Amur Maple), Érables à Giguère (Acer negundo, Manitoba maple), Peupliers deltoïde (Populus deltoides, Eastern cottonwood) des Ormes de Sibérie (Ulmus pumila, Siberian Elm) et des Ormes d'Amérique (Ulmus americana, American elm).



C'était la première fois que je pouvais explorer un peu cette friche. Au centre vous voyez (enfin... justement, vous ne la voyez pas!) la porte de la clôture ouverte pour la première fois. Il semble que le lieu soit enfin ouvert pour mieux être fermé. Les drapeaux orangés signalent des intentions de développement. 

C'est la fin de ce boisé.


mercredi 22 mai 2013

Le Champ des Possibles prouvé!






Ce matin j'étais à la conférence de presse annonçant la protection de cet espace vert habitat de la biodiversité. Lieu de rencontre entre les humains et le reste de la nature...

Extrait d'un communiqué de presse:

"L'arrondissement du Plateau-Mont-Royal a signé une entente de partenariat avec les Amis du Champ des Possibles pour la valorisation de l'ancien terrain industriel, désigné espace naturel. Possession de la Ville, cet espace vert jadis voué au développement est désormais protégé à perpétuité par un changement de zonage. L'organisme citoyen qui a mené la bataille pour la reconnaissance du Champ des Possibles est chargé de sa cogestion."





Ci-Haut: le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, M. Luc Ferrandez, Richard Ryan, Conseiller d’arrondissement, district Mile-End et le président du conseil d’administration des Amis du Champ des Possibles, Benoit Delage.

"La notion de biodiversité en milieu urbain et l'idée de cogestion d'un espace public sont deux concepts innovateurs. Il est réjouissant que les élus et les fonctionnaires de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal aient soutenu les initiatives citoyennes proposées au cours des dernières années. C'est un grand jour pour tous ceux et celles qui y ont cru! » a mentionné Benoit Delage, président du conseil d'administration des Amis du Champ des Possibles"



Sur la photo: une partie du Conseil d'Administration des Amis du Champ des Possibles et des élus.

"L'entente entre l'arrondissement et l'organisme à but non lucratif (OBNL) fera du Champ des Possibles un lieu unique d'expérimentations novatrices en matière de développement durable et de pratiques liées à la préservation du caractère historique et naturel du milieu.

Avec ses 14 171 m2, le Champ des Possibles occupe près de deux fois la superficie d'un terrain de soccer. « Qui aurait cru qu'il restait de la place au milieu de notre intense activité urbaine pour de nouveaux espaces verts? Que l'annonce soit faite en cette Journée internationale de la biodiversité est particulièrement significatif », a conclu Luc Ferrandez."



Quatre ou cinq ans de mobilisation porte fruit!

À tous ceux impliqués dans ce projet: les Amis du Champ des Possibles mais aussi les élus et fonctionnaires de l'Arrondissement qui ont livré la marchandise:

Un grand bravo!

Et maintenant? Vous voyez cette voie ferrée? Ça vous dit de verdir tout ça? Faire un biocorridor c'est aussi ça l'idée du Champ des Possibles. Transformer les espaces vacants et les réunir. Et conserver notre canopée verte!


Il y a cette friche devenue un boisé au coin des rues Beaubien et Saint-Urbain. C'est à côté à vol d'oiseau du Champ des Possibles. Cette promenade verte a malheureusement été rasée par le propriétaire, sans l’autorisation de l’arrondissement Rosemont-La-Petite-Patrie qui y avait des projets. J'y vais samedi et vous ferai rapport.


Il faut aussi conserver les arbres que nous avons: le patrimoine vivant est important. Qu'arrivera-t-il des arbres matures du jardin de la Maison Notman?





Pour être tenu au courant des activités, joignez le Facebook des Amis du Champ des Possibles





mercredi 27 février 2013

Jardin du désir, agriculture urbaine




1947: JD, jardins désirés. 2008: JC, jardins conservés?

 

Qu'en est-il du désir de verdissement en milieu urbain? Qu'en est-il des questions des friches, de l'agriculture urbaine ou de la biodiversité urbaine?


Comparez les deux photos aériennes ci-haut du même secteur de l'Arrondissement Rosemont-Petite-Patrie à Montréal. À gauche, détail d'une photo datant de 1947 (d'après Archives VdM) et à droite une photos tirée de Google Earth datant de 2008.
La ligne rouge indique la rue D'Iberville. Désolé pour l'imperfection du repérage des deux images. J'ai indiqué par JD (jardins désirés) et les flèches toute une mosaïque de petits potagers aux contours irréguliers. C'est un parallèle intéressant aux lignes de désir (les sentiers spontanés qui traversent en diagonale les terrains vagues). Tous les deux sont en effet des produits spontanés en dehors de toute planification officielle. Dans le coin inférieur gauche, sur les deux images, vous voyez tout juste la courbe de la voie ferrée du Canadien Pacifique. C'est la frontière avec mon arrondissement (Plateau-Mont-Royal).


Un avant/après très intéressant. Et ce constat n'est possible que par l'accès libre (en ligne!) aux données... publiques. Passons... Les jardiniers d'autrefois ont-ils eu une influence sur l'emplacement du parc Rosemont par exemple? C'est ce parc que l'on voit sous mon "JC". D'ailleurs il est aussi intéressant de constater qu'il semble de plus avoir un vestige des anciens potagers (à la flèche verte JC).




Toute une mosaïque du désir. Vue rapprochée des potagers sauvages(?).
 

J'ai été souvent frappé de constater que bon nombre des acteurs verts actuels (professionnels, activistes "communautaires" ou simples citoyens intéressés à ces questions) étaient en fait de nouveaux urbains, de récents expatriés de la campagne ou des régions hors des métropoles, souvent de jeunes étudiants. Pour ces derniers, peut-être est-ce le désir de propriété (faire foyer, famille) qui se cache derrière les pratiques contemporaines d'appropriation de l'espace urbain? 


Peut-être que ce sont tous ces désirs plus ou moins convergeants qui explique la soif de vert? Et la pluralité des points de vues.


Les immigrants (Italiens, Grecs et tant d'autres) ont toujours eu des potagers sur leur propriété à Montréal. Ils étaient bien souvent aussi des jardiniers-squatters s'installant sur des friches, terrains vagues ou le long des voies ferrées. Guerilla-gardening et agriculture urbaine ont en effet une longue histoire...



Les environs de la Falaise Saint-Jacques et de la gare Turcot.


J'avais été ravi de déceler des potagers entre le ballast et l'acier des voies ferrées et le roc de la falaise Saint-Jacques (ci-haut) à la gare de triage ferrovière Turcot d'autrefois. Vous les voyez à gauche sur une photo aérienne datant des années trente. Encore ici JD et les flèches indiquent les potagers polissons. À droite une photo de Google Maps datant de 2008 environ. S'il n'y a plus de potagers on y trouve (accidentellement cette fois) quand même un boisé linéaire.


Sur la photo aérienne de Rosemont on trouve donc des jardins de proximité, probablement installés sauvagement. Dans les années 40. Des groupes de squatters s'accordant à faire de l'endroit désolé, en transition, un bout de campagne? Notons qu'à peine deux ou trois décennies auparavant il y avait vraiment des terres agricoles à cet endroit. Le sol y était probablement très bon. Un paysan italien récemment immigré aura tout de suite deviné quoi en faire... 




Lignes de désir et jardins du désir ont tous deux laissé des traces encore visibles. Des non-activistes(?) d'autrefois ont influencé l'aménagement de leur patelin. L'empreinte sur le nouveau territoire faisant écho à l'empreinte de leur campagne d'origine dans leur coeur. Avec les immigrants d'autrefois les jeunes (et moins jeunes) d'aujourd'hui partagent cette volonté de prise du territoire. L'herbe est toujours plus verte où il y en a!





jeudi 9 août 2012

Bioblitz au Champ des Possibles





 
Une friche industrielle est aussi un milieu de vie, un habitat de la biodiversité.



Faire l'inventaire des espèces qui habitent un terrain vague, ça vous dit? Joignez-vous alors aux Amis du Champ des Possibles et à nos invités. L'entomologiste Yves Dubuc revient nous visiter. L'été dernier l'événement insecte avait été un extraordinaire succès.


Philippe Heine, Daniel Auger, Marke Ambard et moi seront à votre disposition.



Vous verrez des spécimens de collection et des vivants!


Les méthodes et les techniques de base vous seront montrées. Placettes, quadrats et l'élément-clef du paysage urbain que constitue une haie urbaine, tout vous sera expliqué. 


Avec en prime des exemples intéressants d'écologie, les chants des oiseaux, l'origine des plantes et la diversité des insectes!



Yves Dubuc en action.


Cet événement s'adresse à tous, amenez vos enfants! (comme l'an dernier ils seront fascinés!). N'oubliez-pas d'apporter de l'eau et un peu de bouffe.


Don suggéré: 5 dollars. 




De futurs entomologistes?



Trouvez plus d'informations ici : Bioblitz des ACDP
Inscrivez-vous sur la page Facebook de l'événement
Devenez membre de la page Facebook des ACDP



Et surtout: devenez membre actif et de soutien de notre organisme.





vendredi 22 juin 2012

Foins, Friches et autres nouvelles








Image prise sur la parcelle, © Minh-Xuan TRUONG, Vigie-Nature 
D'abord la friche... (texte d'après le site web)

"D'où viennent ces plantes "sauvages", et cette faune chassée de partout ailleurs par le béton, les pesticides, le désir d'ordre et de propreté d'une ville à jamais croissante ? Quelles sont leurs histoires ? Quels voyages ont fait les graines pour arriver ici, sur ce nowhere… ce wasteland. Quelles histoires renferment les murs au plâtre croulant, les troncs torsadés de vieux pêchés mourants, le sol tapissé de mousse et de lierre ? Et les voisins autour, enracinés, déracinés, de passage, flottants… quelles histoires et souvenirs emmènent-t-ils ? Et quelles connaissances sont en train de disparaitre…?" 

À Montreuil, la parcelle 343 est une friche protégée. Située dans la zone des murs à pêches, deux secteurs sont des "Espaces boisés classés" (EBC). Ce classement permet de protéger et conserver les boisements. Cela fait de cette friche urbaine un vivier pour la biodiversité. 






Des gens font la promotion du maintien de la friche, voyez leur blog :  parcelle343. Des visites et autres activités y ont eu lieu, dont celle-ci :  

L'ESPWAR EST UN TEMPS BOISÉ. C'est un projet de grand voisinage porté par Sarah Harper (au centre ci-haut) pour la compagnie Friches théâtre urbain.

La metteur en scène venue de Londres, est co-fondatrice de la compagnie avec Pascal Laurent, acteur. La compagnie exprime l'intérêt pour de nouveaux espaces, de nouvelles formes d’écriture, mêlant au jeu d’acteur les arts plastiques et la force expressive du mouvement.

"Poétique troublant, fantastique ou fantaisiste, déambule sur les terres citadines. Les rues, les places publiques, les terrains vagues et les lieux insolites de la ville se métamorphosent en scènes ouvertes et hybrides."

Voyez le site de la compagnie Friches théâtre urbain 



Briza maxima. Photo: liliane.pessotto


Et maintenant les foins (les graminées ou Poacées…)
Tela-Botanica et le Vote pour le Défi Images "Belles graminées", je vous présente quelques images. J'aime bien les espèces du genre Briza...



Briza maxima. Photo : francoisgery
Voyez toutes les images du concours ici : Défi Images "Belles graminées"







Houston? We have a problem!


Maintenant un peu de nouvelles domestiques :
Loplop le moineau est parti et s'est réfugié dans des arbres de la ruelle. Je l'entends chanter. Après quelques semaines en sa compagnie je connais bien sa voix…
J'ai entrepris une grande réorganisation des mes banques d'images et les différentes opérations ont été longues, frustrantes, complexes… Et un petit problème est survenu. Jugez la photo ci-haut, il semble que j'ai une corruption chaotique de mes images… J'essaierai de corriger la situation afin de publier le billet sur le parc De Salaberry visité la semaine dernière... 

Comme vous pouvez le constater l'interface Blogger qui me permet de mettre mes billets en forme est buggé ce matin! C'était un billet vite fait en remplacement de celui du parc que je ne peux faire à cause de la corruption des images... Quand tout va bien, tout va bien...


Et sans m'en rendre compte je suis maintenant rendu à mon 702e billet...




samedi 24 septembre 2011

Trois dans le Mille



Cliquez ici pour trouver la carte Google (voyez le terrain de golf au N-O pendant que vous y êtes...)


Le grand Archipel de Montréal contient de nombreux petits archipels dont celui de Saint-François sur la rivière des Mille-Îles, entre Laval et Terrebonne. Bien sûr il n'y a pas mille îles dans la rivière des Mille-Îles, une bonne centaine serait plus juste. Ce n'est pas une exagération toutefois, ce n'est que traduire la forte impression que laisse toujours ce paysage unique dans la région. Un superlatif bien mesuré pour un bayou boisé dans une rivière peu profonde, canotable.  En bref : c'est tout simplement magnifique.



Photo Hugues Labelle


Un organisme qui souhaite la protection des trois grandes îles vient de publier le Rapport de lʼétude de la pertinence écologique de protéger les îles de lʼarchipel Saint-François Laval*. Depuis 20 ans ces citoyens (en 2008 ils se sont formellement réunis dans lʼorganisme Sauvons nos trois grandes îles de la rivière des Mille Îles**) se sont donné la mission la sauvegarde et la mise en valeur des trois îles, "au lieu d'assister passivement à la transformation malheureuse d'un milieu naturel en un milieu urbain".  




Photo Hugues Labelle


Je n'ai jamais visité l'endroit mais je l'ai traversé souvent sur un des nombreux ponts qui enjambent la rivière. J'ai toutefois visité quelques sites similaires, toujours avec grande satisfaction de dépaysagement. En passant, si vous avez un canot invitez-moi je vous accompagne avec plaisir. Comme vous je mettrai mon chandail de matelot, mes bottes de 3 lieux, mon kodak, etc. En attendant voyez la carte Google afin de localiser l'archipel (comparez aussi la dimension d'un des nombreux terrains de golf de la région…)




Photo Hugues Labelle


L'accès à la plus complète information est toujours souhaitable et c'est avec plaisir que je constate que l'étude complète est téléchargeable**. Trop souvent ces documents sont introuvables ou c'est un sommaire insatisfaisant ou (pire!) un communiqué de presse repris par les médias pressés que l'on trouve. C'est alors un acte de foi quand on doit juger de la pertinence d'un projet ou de la valeur d'un espace donné. Dans le cas de l'archipel Saint-François il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un milieu de qualité avec une riche biodiversité, des peuplements forestiers intéressants, de nombreuses espèces rares.


L'étude souligne même le rôle écologique positif qu'ont les friches… ce n'est pas pour me déplaire!


Si une entreprise privée (un médiocre terrain de golf, comme il y en a plein dans la région) peut faire un "espace vert" et le gérer avec profit (on aime les espaces verts donc, non?) il m'apparaît toujours incongru que des collectivités entières semblent incapables d'en faire au moins autant, plus et mieux... Le nombre devrait suffire afin de protéger ces belles îles? Les politiciens ont peur de se mouiller... Trouvons-leur un canot!

3 îles à acheter par 3 million d'habitants de la région… pour une poignée de dollars quoi!

Achetons!


*Visitez le site de Sauvons nos trois grandes îles


Télécharger ici l'Étude de la pertinence de protéger l'archipel Saint-François
 



jeudi 18 août 2011

Attentives au champ en ville



Une friche dans le Vieux-Montréal, rue Notre-Dame.


Il faut répondre présent à l'appel des attentives. À l'invitation de Audrey Lavallée et Chloé B. Fortin je suis allé visiter cette friche au beau milieu du Vieux-Montréal. J'ai donné un coup de main afin d'identifier les plantes qui verdissaient l'endroit. Ces deux femmes forment le collectif Bjios (avec un "j" inutile, muet et charmant…) Leurs activités itinérantes et créations in situ sont connues sous le nom de "les attentives".



Audrey et Chloé, radieuses devant les Verges d'Or.


Dans le cadre du prochain Sommet Mondial de Écocité 2011 elles présenteront leur projet Jardin de fortune. Elles nous proposeront le "rapatriement" du micro-espace de verdure avec conservation de graines de mauvaises herbes et autres interventions.  Elles suggèrent même un toit vert au futur immeuble qui s'érigera à l'endroit. Un ré-attrape-plantes en quelque sorte, les espèces présentes retrouvant peut-être alors un territoire plus haut dans le ciel.

Voyez plus de détails sur cette page de Dare-Dare, Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal et leur contribution au Sommet:

Écocité; sur le terrain

Vernissage : Mardi 23 août à 18h. Remis au mercredi en cas de pluie!

Le lundi 22 août, entre 12 h et 16 h
Le mardi 23 août, entre 16 h et 19 h
Le jeudi 25 août, entre 12 h et 16 h


Vu d'ensemble du site aménagé devant le petit champ sauvage.


L'endroit est est une friche urbaine créée par la démolition d'un édifice connu sous le nom de Le Pigeon Hole Parking Garage, stationnement mécanisé et curiosité moderniste*, un véritable hôtel pour voiture. C'est maintenant un parc éphémère qui connaît des aménagements différents depuis quelques années. Tout cela est voué à la disparition par l'éventuelle construction d'un hôtel pour humains.

Comme les mauvaises herbes, les artistes, architectes et aménagistes occupent l'espace tandis qu'il est ouvert. À sa fermeture tous iront ailleurs...

Voyez aussi cette page Facebook sur le Pigeon Hole

Voyez ces photos de l'année dernière lors de la version "Friche et célèbre" de ce parc éphémère et faites le tour des albums pour voir les photos de tous les événements qui ont eu lieu ici.

Et ne manquez pas le travail des attentives ici : Bjios




jeudi 4 août 2011

Les Moracées à Montréal



Notez la branche qui dépasse au dessus des branches pleureuses. Elle origine de la base de l'arbre et porte ces curieuses feuilles atypiques. (désolé pour les photos et illustrations rapido...)


L'année dernière le propriétaire de l'immeuble où j'habite a planté des mûriers blancs (Morus alba 'Pendula') au rez-de-chaussée. L'identification se fait par défaut puisqu'il n'y a que cette espèce avec laquelle on produit le cultivar nain, retombant, pleureur et très négatif. L'identification de cette curiosité est facile mais j'ai encore de la difficulté à distinguer le mûrier blanc du mûrier rouge. Le premier est une espèce introduite en Amérique du Nord et le second est indigène sur le continent, plus au Sud qu'au Québec où c'est un arbre cultivé. Morus alba est connu pour s'échapper de culture un peu partout au monde et il s'est naturalisé ici et là et il s'hybride en plus avec le second.



Quelques feuilles prélevées sur l'arbre de la première photo.



Deux feuilles d'un mûrier planté sur le Mont Royal.


Je ne suis pas encore très à l'aise pour identifier les quelques spécimens spontanés ou cultivés rencontrés à Montréal.  Le fait qu'ils s'hybrident dans la nature vient peut-être compliquer les choses… Celui-ci ci-haut provient du Mont Royal et est sûrement une plantation des services d'horticulture. Il est glabre sur les deux faces de la feuille. Je devrai retourner constater et noter de nouveaux caractères, plus utiles (la forme des stipules entre autres). Un des critères fiables serait la couleur du bourgeon : s'il est blanc ou rouge on est devant le mûrier blanc ou rouge… Pas très satisfaisant je trouve!





Celui ci-haut est un arbre spontané trouvé dans une carrière à Montréal. Vu la situation, son statut "sauvage" ou spontané ne fait pas de doute, pour la détermination de l'espèce toutefois c'est bien moins certain… Enfin chez moi son "titre de travail" est Morus rubra… le bourgeon me semble rouge… et surtout les branches du style sont blanchâtres (non visible sur cette photo) plutôt que rougeâtres comme chez le mûrier blanc*. Si c'est bien le mûrier rouge ce serait une nouvelle espèce de la flore du Québec. 


La famille des Moracées compte aussi les figuiers (le genre Ficus, vous connaissez sûrement Ficus elastica, la plante caoutchouc). Toutes ces plantes ont un latex plus ou moins blanchâtre qui coule du pétiole quand on détache une feuille. Les mûriers et les figuiers partagent aussi l'extraordinaire variation de la forme des feuilles. Bronwyn Chester** a récemment parlé des figuiers communs (Ficus carica cv) cultivés par les Grecs et Italiens depuis belle lurette à Montréal. Il faut les enfouir afin qu'ils survivent l'hiver trop froid ici.





Le figuier ci-haut (Ficus johannis sous-espèce afghanica) semble bien résister au froid (je vous en ai déjà parlé, voyez plus bas***). Depuis 3 ans maintenant il pousse dans des conditions qui lui épargne les vents les plus froids mais ne lui laisse probablement pas assez de soleil pour fleurir… Attention de ne pas confondre avec Ficus carica 'Icecrystal', un des nombreux cultivars du figuier commun.

Le spécimen "afghan" a été endommagé ou a peut-être souffert du gel. Je veux en faire une bouture pour le préserver. On m'a suggéré d'utiliser des branches de saules et de les mettre ensemble dans l'eau afin de les faire enraciner. Il ne fait aucun doute que les saules s'enracineront et ils auront apparemment un effet stimulant sur les branches de figuiers qui formeront alors des racines. Je n'ai pas recherché la question mais l'intuition me conduit à faire l'expérience avec de meilleures chances de succès.

Un hybrideur aura peut-être un jour l'idée de croiser les deux espèces de figuiers et on aurait alors un figuier résistant à notre climat hivernal excessif et gélifriant (!). Hum... hybrider ces étranges "fleurs" me semble tout à coup une affaire pas très simple… Peut-être devrais-je plutôt entrevoir la possibilité de faire du Ficus johanensis un porte-greffe et y mettre des greffons de Ficus carica ? On aurait des figues à Noël!


* Voyez le description des deux espèces de mûriers dans Flora of North America

***Mes autres billets sur ce figuier: