C'est un petit boisé installé sur une friche clôturée à Westmount près du métro Vendôme. C'est sûrement le seul endroit du genre dans cette ville de gens plus à l'aise qu'ailleurs. Ils ont de beaux parcs avec des arbres plus que centenaires. Et ce petit boisé sauvage...
Je suis passé par ici à quelques reprises mais sans pouvoir y entrer. Aujourd'hui alors que je me rends au parc Westmount, une surprise: c'est ouvert!
Le sol est encore en bonne partie recouvert d'asphalte et de légères dépressions retiennent un peu d'eau. Cela permet habituellement aux mousses d'y prendre pied. Mais cella-là est un peu haute pour de la mousse...
...ce n'est pas de la mousse ...c'est du pourpier (Portulaca oleracea, Common Purslane). Je ne me souviens pas d'en avoir vu de cette curieuse forme, courte et en colonie étendue imitant les mousses. C'est plutôt une plante de milieux secs et sablonneux. Elle pousse très bien sur les trottoirs par exemple. Les feuilles sont juteuses et charnues à la façon des plantes grasses. Le plante supporte ainsi la chaleur et la sécheresse sans problème.
Il faut croire que la dépression est parfaitement ajustée aux besoins de la plante. Ou, pour dire autrement, la plante trouve ici assez de ce qu'elle a besoin pour y survivre! Si la dépression était quelques millimètres plus profonde elle garderait trop d'eau pour notre pourpier qui nécessite un milieu sec. Mais comme il n'y a pas de sol à proprement parler la plante souffre de ce manque et ne peut se développer plus. Elle adopte cette forme courte et déprimée... un équilibre précaire!
Je me rends compte que j'ai souvent parlé de cette plante, voyez ces billets et constatez les formes plus habituelles du pourpier:
Un peu plus loin une autre dépression et une autre colonie de pourpier, traversée par les deux vignes soeurs des friches: en haut la Vigne des rivages (Vitis riparia, River Bank Grape) et en bas la Vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus quinquefolia, Virginia creeper). Ces grimpantes (qui rampent ici) ont des intentions de verdissement...
Vue de cet habitat asphalté d'une friche, où le pourpier dispute l'espace aux mousses. Vous voyez le petit drapeau orange tout au fond?
Je ne croise pas souvent des mûriers sauvages. Je n'ai pas fini l'examen des spécimens que j'ai pris alors je ne prononce pas: il s'agit du Mûrier blanc (Morus alba, White mulberry, très probablement) ou du Mûrier noir (Morus nigra, Black mulberry) beaucoup moins probable...
Une vue d'ensemble de la friche et des bosquets qui l'entourent. Derrière, à droite, pour vous situer, on voit le nouvel Super-Hôpital McGill.
Vous voyez les traits de peintures orangées au sol?
Outre le mûrier on y trouve des Érables ginnala (Acer ginnala, Amur Maple), Érables à Giguère (Acer negundo, Manitoba maple), Peupliers deltoïde (Populus deltoides, Eastern cottonwood) des Ormes de Sibérie (Ulmus pumila, Siberian Elm) et des Ormes d'Amérique (Ulmus americana, American elm).
C'était la première fois que je pouvais explorer un peu cette friche. Au centre vous voyez (enfin... justement, vous ne la voyez pas!) la porte de la clôture ouverte pour la première fois. Il semble que le lieu soit enfin ouvert pour mieux être fermé. Les drapeaux orangés signalent des intentions de développement.
C'est la fin de ce boisé.
joli coin!
RépondreEffacerLe titre, qui semble oxymoresque ou oxymoronique, prend son sens au fil de la lecture, orange.
RépondreEffacerLe titre est en fait oxymorien. C'est assez différent. Mais je peux pas préciser.
RépondreEffacerMerci de cette appréciation juste de mon texte cousu de fil orange!