La première fois que j'ai vu cette plante sur un trottoir je croyais qu'il s'agissait d'un Coléus, mais les feuilles n'étaient pas aussi tendres. En saisissant la tige velue toutefois je constate qu'elle est carrée: c'est une caractéristique de la famille des Lamiacées qui contient les menthes, le basilic et tant d'autres plantes aromatiques. Comme la plante était aromatique et avait cette coloration pourprée je n'allais pas tarder à l'identifier. C'est le shiso, Perilla frutescens.
C'est une plante annuelle cultivée comme condiment ou pour l'ornement. Elle s'est naturalisée à quelques endroits à Montréal et je l'ai récemment encore trouvé pas loin de chez moi. Ici aussi elle est cultivée dans une plate-bande (qu'on voit tout juste à l'arrière-plan sur la photo) et elle s'est échappée de quelques mètres et fleurissant entre ces dalles de béton. D'année en année elle avancera ainsi de quelques mètres jusqu'à se trouver assez loin du jardin d'origine. L'herborisateur sera alors perplexe... surtout si le jardinier a déménagé et que personne ne la cultive plus.
Par ailleurs la plante ne semble pas avoir été remarquée et n'apparaît pas par exemple dans la base de données Vascan pour le Québec. Cette base de données repose apparemment sur les spécimens en herbier et le fait que j'ai inclus cet espèce dans mon livre (p. 219) ne semble pas valider sa présence… Dommage! Quoiqu'il en soit la plante fait bien partie de la flore spontanée à Montréal, je l'ai observé en plusieurs endroits depuis 7 ans.
Tirée de mon livre: planche un peu modifiée
Étymologiquement "Perilla" viendrait du diminutif de "perle", en référence aux petites graines noires dures et rondes, précieuses nutritivement. Mais il semble plus juste de penser que le mot vient du latin "Pera" qui signifie "besace" en référence aux calices velus et séchés des fleurs qui portent les petites graines. Je n'ai toutefois pas poursuivi la recherche là-dessus.
Voyez cet autre billet sur cette plante: Le shiso: résident permanent?
Voyez cet autre billet sur cette plante: Le shiso: résident permanent?