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samedi 21 septembre 2013

Périlla hors la demeure...




La première fois que j'ai vu cette plante sur un trottoir je croyais qu'il s'agissait d'un Coléus, mais les feuilles n'étaient pas aussi tendres. En saisissant la tige velue toutefois je constate qu'elle est carrée: c'est une caractéristique de la famille des Lamiacées qui contient les menthes, le basilic et tant d'autres plantes aromatiques. Comme la plante était aromatique et avait cette coloration pourprée je n'allais pas tarder à l'identifier. C'est le shiso, Perilla frutescens




C'est une plante annuelle cultivée comme condiment ou pour l'ornement. Elle s'est naturalisée à quelques endroits à Montréal et je l'ai récemment encore trouvé pas loin de chez moi. Ici aussi elle est cultivée dans une plate-bande (qu'on voit tout juste à l'arrière-plan sur la photo) et elle s'est échappée de quelques mètres et fleurissant entre ces dalles de béton. D'année en année elle avancera ainsi de quelques mètres jusqu'à se trouver assez loin du jardin d'origine. L'herborisateur sera alors perplexe... surtout si le jardinier a déménagé et que personne ne la cultive plus.



Par ailleurs la plante ne semble pas avoir été remarquée et n'apparaît pas par exemple dans la base de données Vascan pour le Québec. Cette base de données repose apparemment sur les spécimens en herbier et le fait que j'ai inclus cet espèce dans mon livre (p. 219) ne semble pas valider sa présence… Dommage! Quoiqu'il en soit la plante fait bien partie de la flore spontanée à Montréal, je l'ai observé en plusieurs endroits depuis 7 ans.


 Tirée de mon livre: planche un peu modifiée

Étymologiquement "Perilla" viendrait du diminutif de "perle", en référence aux petites graines noires dures et rondes, précieuses nutritivement. Mais il semble plus juste de penser que le mot vient du latin "Pera" qui signifie "besace" en référence aux calices velus et séchés des fleurs qui portent les petites graines. Je n'ai toutefois pas poursuivi la recherche là-dessus.


Voyez cet autre billet sur cette plante: Le shiso: résident permanent?


mercredi 7 août 2013

Cap Saint-Jacques



Vue sur le lac des Deux Montagnes.

Si vous n'êtes pas allé au Cap Saint-Jacques cet été, c'est un problème. Si vous n'y êtes jamais allé, c'est votre problème. Je ne peux rien pour vous.



Sur le rivage (Le rivage de Spiranthes lucida, vous savez?), au-delà du cordon de Vigne des rivages (Vitis riparia, River Bank Grape), à gauche un chêne dont je n'arrive pas à déterminer l'identité: Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, Burr oak) très probablement mais avec des feuilles qui rappelait bien plus le Chêne blanc (Quercus alba, White oak). Il est permis de rêver un peu... 



Brunelle ou Prunelle, ravissement visuel! (Prunella vulgaris, common self-heal)


La raison de la visite ici: le cerisier des sables (Prunus pumila, sand cherry).


Faux-panorama découvert en regardant mes photos ce matin. Accidentel. Certains émettront l'hypothèse (valide, à mon avis) que mon cerveau en avait décidé ainsi avant que je m'en rende compte. Douze heures plus tard...



Et ces photos, prises sous un trou de feuillage dans la sombre forêt, d'un minuscule crapaud d'Amérique (Anaxyrus americanus, American toad). Il y en avait partout. Le plus sympathique se nommait Sam, on le voit ci-haut à faire le comique sur le poignet de Megumi. Une autre comique.


Si vous voulez vous familiariser avec nos amphibiens et reptiles visitez le site Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec


Quant à savoir où se trouve le Cap Saint-Jacques, débrouillez-vous! Bon!




vendredi 13 juillet 2012

Rapide du Cheval Blanc (suite)




Vedute depuis le pont qui enjambe ce bras de la rivière des Prairies. À droite l'île Roxboro.



C'était ma première visite par ici. Faut dire que j'ai tourné longtemps autour du pot! Je suis allé souvent plus à l'Est, à l'Ouest et au Sud... mais voilà je suis enfin venu voir le parc du Rapide du Cheval Blanc et l'Île Roxboro. Il me reste encore (heureusement!) bien des coins de l'île de Montréal et des alentours à visiter mais ici je reviendrai sans faute!




Un résident des alentours qui fait le ménage du rivage. Île Roxboro.



Nous (Charles L'Heureux et moi) sommes venus par ici chercher l'Orme liège (Ulmus thomasii, Rock elm) mais il y a bien sûr beaucoup d'autres espèces végétales à observer.



Mimulus ringens var. ringens, mimule à fleurs entrouvertes,


Je ne vous montre que quelques photos ce matin mais je vous prépare un billet plus conséquent sur l'Orme de Thomas, l'autre nom commun de l'arbre en question. Ça me rappelle l'Érable à Giguère et ça me semble surtout bien plus juste que l'Orme liège... J'y reviendrai pour m'expliquer un peu samedi matin.



Mentha arvensis ssp borealis (Mentha canadensis, Menthe du Canada, )


Il faisait beau et chaud et nous avons surtout marché sur la rive de la rivière des Prairies, jetant un coup d’œil à l'occasion à l'intérieur de la forêt. Les sentiers y était littéralement tapissés d'herbe à puce, ce n'est pas toujours invitant! Et de toute façon il y avait suffisamment d'ormes le long de la rivière pour soutenir notre intérêt et nous garder en sécurité...




Un des joyaux de l'archipel de Montréal : Pontederia cordata, Pontédérie cordée, Pickerel-weed.


Le rivage avait beaucoup à offrir : d'abord botaniquement et ensuite par une étrange géologie: des strates de roc sédimentaire qui font un escalier qui descend vers la rivière. L'eau est étonnamment basse! Ce qui n'empêchait pas des pêcheurs occupés à capturer des achigans. Le nom de ce poisson vient du mot Algonquin At-Chi Gane (celui qui se bat). Il fait le plaisir des pêcheurs et ceux rencontrés ici les remettent systématiquement à l'eau.

Le poisson qui se fait ainsi extirper de l'eau n'a jamais fait connaître ses impressions sur le sport en question...



Vue sur les rapides (assez ralentis...) la rivière semble se vider dans ce trou!



Le bruit de l'eau était un second bon compagnon, constant, et les parfums de menthe à nos pieds se mêlaient à ceux poussés par le vent des grandes colonies de valérianes officinales, en plein soleil dans le champ plus haut. Et à d'autres complètement inconnus! 

Comment nommer ce doux assemblage olfactif? Eau de Roxboro? Puisqu'on fait déjà un bière portant le nom de Cheval Blanc...


Air, eau, roc et parfum. Quel dur travail!




Allons voir plus loin... vers la troisième partie de mon rapport d'expédition...


Dans le prochain billet je vous parlerai des arbres vus sur ce rivage singulier. Les détails sur l'orme de Thomas attendront samedi… pourquoi tout donner d'un seul billet? Je suis en vacance de blog, après tout!


Bon, allez! Je dois me préparer à retourner voir les ormes à Thomas sur le mont Royal. Il paraît qu'il n'y en a pas...




vendredi 12 août 2011

Megachile rotundata (?)






Megachile rotundata ...

... mais je garantie pas ... 

Sur mon balcon il m'arrive de regarder ailleurs que dans mon attrape-plante, il y a aussi quelques pots de fleurs dont un gros avec de la menthe poivrée et du basilique. J'ai laissé quelques-uns à fleurir, question de voir ce que ces fleurs attirent. Il y a constamment des PAN (petites abeilles noires...) et cette bien plus grosse abeille de 6 ou 7 mm.

Je suis assez certain qu'il s'agisse d'une abeille mégachile. Mais à préciser l'espèce c'est une autre paire de mandibules! Ces abeilles amassent le pollen sur le ventre, c'est une source de protéine pour les larves. Mais ici elle (il?) fait le plein de nectar.

Famille des Mégachilidées, les coupeuses de feuilles.



vendredi 13 mai 2011

Nouveau au CDP


Vendredi matin je suis allé porter attention à une section que je n'avais pas examiné depuis longtemps: l'aile ouest du Champ des Possibles où la rue Casgrain abouti.

 Un juvénile marronnier glabre à son premier printemps

Du nouveau au Champ des Possibles? Est-ce possible? La nouveauté trouve toujours son chemin et comme beaucoup de chemins mènent au Champ des champs, elle est arrivée. J'ai trouvé une nouvelle espèce d'arbre, en 4 ou 5 exemplaires juvéniles: le marronnier glabre ou de l'Ohio (Aesculus glabra, Ohio buckeye). Ne pas confondre avec la châtaigne, fruit du genre Casteana! Les fruits du marronier glabre sont toxiques… Je me demandais d'ailleurs pourquoi on plante cet arbre avec ferveur depuis quelques années. Du moins connait-on le risque confusion? Enfin c'est toujours de la biodiversité je suppose…


 Glabre mais piquant

Cette autre photo nous montre les fruits d'arbres adultes. Ce n'est qu'à une centaine de mètres, de l'autre côté de la voie ferrée. Des écureuils (ou des humains?) auront transporté les graines. Une nouvelle espèce pour le Champ mais notons qu'il s'agisse aussi d'une nouvelle espèce pour la flore urbaine spontanée. Un mauvais arbre, quoi!



Je vous ai même vite préparé cette planche montrant des détails de Aesculus glabra. Tiré de mon prochain livre sur les arbres, arbustes, grimpantes.  Rien de trop beau pour mes lecteurs!





Et j'ai trouvé une autre espèce herbacée: Leonorus cardiaca (agripaume cardiaque, motherwort, p.217… dans mon premier livre…). Deux nouvelles espèces, pas mal, non?

D'autres nouvelles bientôt!




mercredi 22 septembre 2010

Giguère le Casseur, Weed Man et autres histoires


 Acer negundo, alias érable à Giguère occupé à faire des mauvais coups!

Giguère se fâche jamais. Mais ça l’empêche pas de casser la baraque! Ou la clôture...
Les gens de la clôture s’en prenne à lui et opte pour sa disparition, morceau par morceau... Que feront les briqueteurs?




Je ne pouvais laisser passer cette occasion en or de faire un peu de publicité!





De gauche à droite: une échappée des bacs de la rue Duluth, où elle était cultivée il y a deux ans: Nicotiana langsdorfii au beau parfum de nuit. Le shiso, Perilla frutescens, en flagrant délit d’évasion d’un jardin. Ses graines tomberont sur le trottoir et on la trouvera dans les alentours l’été prochain. J’en trouve à l’état spontané un peu plus à tous les ans. Et la très fertile orchidée urbaine, Epipactis helleborine, chargée de fruits aux mille graines.




Celui qui a durablement renouvelé le graffiti et un des plus intéressants artistes de Montréal vient de Toronto. Ce soir projection du film “Roadsworth: franchir la ligne”. Devant le chalet du parc Laurier à 20:00h. À Montréal... Son site web: ROADSWORTH

Dommage que les autres graffitistes n'aient pas encore remarqué...




Et pour terminer: l’arbre mystère de la semaine (enfin du moment...). En le voyant si on connaît les arbres on se dit que c’est un.... Mais en fait c’est plutôt un... Réputé être le seul de son espèce à Montréal. Bon assez d’indices (!) 20 points, je dis bien 20 points Flora Urbana en OR pour qui identifie correctement cet arbre!

À moins que le gagnant opte pour une graine: j’en ai!



mercredi 18 août 2010

In Laurentia, meso-Augustus



Spiranthes cernua. Une belle colonie parfumée que je retrouve à tous les ans avec plaisir. L’endroit est fauché quelques fois durant l’été. Je ne sais comment l’expliquer, ces orchidées sont ici miniaturisées, les feuilles et les inflorescences étant plus courtes. L’adaptabilité de cette espèce aux milieux anthropiques ne cesse de m’étonner. L’endroit est un dépôt de neige probablement, autour d’un batiment de ferme sur le côté de la route du Lac Supérieur (pas le très grand, ni l’autre. Celui près du Mont Tremblant... un cas de toponymie perplexant!)

Nous sommes, à vrai dire, dans “mes” Laurentides. Et les milieux que j’y préfèrent ne sont pas les milieux dits “naturels”. D’ailleurs croyez-vous vraiment que ça se trouve un milieu naturel? On entend généralement par cette expression un milieu duquel est absente toute trace des humains. Cela ne se trouve pas... parce que les humains sont... partout! Et depuis longtemps. Il y a bien entendu de la “nature”. Surtout de cette nature redéfinie et enrichie que l’on a nommé la biodiversité. Celle-ci inclut maintenant (en plus des espèces) tous les processus écologiques, y compris les phénomènes de colonisation végétale par exemple, et même ceux en réponse aux marques humaines.





Depuis la gauche: Lycopus uniflorus, Spiranthes cernua et une espèce non-identifiée de Euphrasia. On appelle ces dernières “casse lunettes”, traditionnellement elles étaient utilisées pour traiter des conjonctivites par exemple. La plante s’élevait à 7 ou 8 cm dans une assez nombreuse colonie. Ce groupe était curieusement circonscrit à un seul endroit partiellement dénudé et inondé au printemps après la fonte des neiges. En milieu urbain je l’ai déjà rencontré sur un site de dépôt de neige justement et je me demande si la présence de sel de déglaçage n’explique pas (en partie du moins) sa présence. Ne serait-ce que parce que ce sol salé exclus de nombreuses autres espèces, réduisant la compétition. Les euphraises sont hémiparasites (parasites à moitié, drôle d’expression...) et il y a 9 espèces au Québec la plupart habitant plus loin au Nord. Cela réduit mon problème d’identification mais comme je n’ai pas de spécimen avec moi, cela attendra!





Chenille de Lophocampa maculata, le Lophocampe maculé (Spotted Tussock Moth) trouvé sur un aulne. Comme les oiseaux, nous avons un peu de difficulté à distinguer la tête de l’arrière! Et si on l’attrape par un des “pinceaux” blancs ils se détachent! Ce sont des moyens de défense passifs assez efficaces, le papillon de nuit est commun dans les forêts de feuillus. Voyez l’adulte ici.





Clematis virginiana (clématite de Virginie, devil's darning needles) habite des milieux ouverts et au sol humide: rives des cours d’eau, des fossés même un peu secs en bord de chemins forestiers. Nous en avons vu beaucoup: difficile à manquer avec cette profusion de fleurs produites aussi tard dans la saison.

Il est curieusement souvent plus facile de voir la nature dans les milieux anthropisés ou urbains: nous témoignons alors des processus écologiques devant nous. Ils deviennent visibles, traçables et décryptables. Toute la beauté est là! Vous ne croyez pas? La nature est toujours intéressante, sa complexité-même la rend résiliente à notre entendement trop pressé. Il faut s’y piquer et s’y mouiller. Il faut s’y frotter et se salir. En bons petits humains immodestes que nous sommes nous devons aller y faire les figurants et servir de cibles aux mouches à chevreuil.

Peut-être sommes-nous après tout, nous aussi des hémiparasites!


mercredi 4 novembre 2009

Écologie urbaine: les fourmis 3


une potentille dans le jardin suspendu des fourmis

Je reviens une dernière fois sur le cas intéressant de la florule (flore particulière d’un petit milieu) des murs de pierre. Comme je le mentionnais j’ai fréquemment visité ce haut mur des Carmélites. Presqu’à chaque fois j’y trouvais de nouvelles plantes. Certaines étaient d’abord arrivées au pied du mur puis l’année suivante je pouvais les voir à quelques décimètres du sol ou beaucoup plus haut. Au-delà de savoir comment les graines de ces plantes se retrouvent sur le mur par le vent (anémochorie) ou les fourmis (myrmécochorie) il y a la question de savoir comment les plantes s’y maintiennent jusqu’à la floraison. L’humidité dans l’épaisseur du mur est assurée par des infiltrations d’eau. C’est ce qui explique aussi la restauration complète de la muraille!

Si certaines plantes produisent des graines ailées ou assez petites pour être portées par le vent d’autres sont probablement plutôt transportées par les fourmis qui avaient des nids et des réserves (des greniers) dans la muraille. Les fourmis ne prennent pas seulement les graines pourvues de ce bourrelet nutritif et attractif qu’est l’éléosome mais de nombreuses autres graines. En autant que la graine soit de dimension adaptée à leurs mandibules et comestible, les fourmis s’en occuperont.




les tiges se collent au mur

Il n’est pas toujours facile d’expliquer ces semis escaladeurs. Le vent en est responsable dans beaucoup de cas chez les Poacées (Graminées) dont les petites graines sont adaptées à ce mode de dissémination. De nombreuses graminées ont des adaptations pour les escarpements: cette façon de pousser collé sur les pierres en est une. Les fourmis s’intéressent par ailleurs aux graines de ces plantes même si elles ne portent pas toujours d’éléosomes. Il y a des fourmis granivores. Les individus de cette famille étaient les plus nombreux sur le mur. Pas étonnant: ces plantes ont deux mode de dissémination à leur service, le vent et les fourmis.




ces Astéracées ont-elles des éléosomes?

Il en va probablement de même pour les Astéracées, la plupart s’installant sur les murs au hasard du vent qui les poussent. L’adaptation pour le vol est ici plus évidente (les “parachutes” comme chez le pissenlit) que chez les Poacées. En terme de diversité (le nombre d’espèces différentes) et de fréquence (le nombre d’individus) cette famillle vient après les Poacées. Certaines espèces d’Astéracées ont des éléosomes (les centaurées par exemple). Pour celles que j’ai trouvé la vérification attendra l’année prochaine.



de la famille du Poinsettia

Certaines familles de plantes sont connues pour avoir cette relation particulière avec les fourmis, la myrmécochorie. Les Euphorbiacées sont de celles-ci. La ricinelle rhomboïde (Acalypha virginica, Virginia threeseed mercury, p.193) n’a été aperçue qu’une fois sur le mur, mais il n’y en avait pas beaucoup aux alentours pour offrir des graines aux fourmis.



une autre euphorbe bien familière


L’euphorbe maculée (Chamaesyce maculata, hairy-fruited spurge, p.194) est peut-être moins étonnant: cette plante s’accomode des endroits xériques comme le ballast des chemins de fer. Euphorbia helioscopia est aussi une des plantes de la famille qui intéresse les fourmis: il m’est déjà arrivé de la voir sur des murs. Si la météo le permet j’irai chercher des graines de ces plantes afin de constater si elles ont justement des éléosomes.



herbe à chat des murailles


Ci-haut cette Nepeta cataria (herbe à chat, catnip, p.218) d’une famille (Lamiacées) aux nombreuses espèces myrmécochores. Ces graines sont minuscules mais il faudra ici aussi les observer de plus près. À quelques reprises j’ai aussi observé l’agastache fenouil poussant sur des murs.



la fougère aurait fait un beau micro-paysage, dommage!

La fougère ne produit pas de graines, elles ne produit que ces minuscules spores qui ne sont d’aucun intérêt pour les fourmis. C’est le vent ici qui est les semeur de fougères. La présence de la plante était une indication de l’état du mur: les infiltrations d’eau permettait à la fougère d’y vivre et annonçaient des travaux de réfection! Quel dommage: le mur commençait à murir...et c’était parfait pour la flore qui s’y installait en tout cas! À droite une Fabacée, la luzerne lupuline, une espèce d’une famille myrmécochore. Les graines de la vesce jargeau ont des éléosomes.



silène des enfants et des fourmis


Cette plante n’est en fait qu’à une quarantaine de centimètres du sol, mais je l’ai trouvé à quelques reprises bien plus haut. Ce n’est donc probablement pas un simple cas d’anémochorie et les fourmis en seraient les responsables. L’espèce colonise le pied du mur depuis bien longtemps et il est évident que les pigeons raffolent de ses graines minuscules.

J’aurai une attention particulière pour la myrmécochorie l’été prochain. La recherche de bons vieux murs bien murs et l’étude des plantes que j’y trouverai nous fera un peu mieux connaître cet aspect méconnu de l’écologie urbaine.



jeudi 8 octobre 2009

Le shiso: résident permanent?




une colonie persistant près d’un ancien jardin


Dans le Guide de la flore urbaine j’ai inclus certaines plantes avec une intention spéculative. C’est à dire que bien qu’une espèce était rare, ou plutôt rarement trouvée, et apparemment non-documentée comme présente sur le territoire, certains facteurs indiquaient une adaptabilité suffisante pour qu’elle s’établisse plus largement et éventuellement se naturalise. L’appartenance à un genre ou une famille déjà bien représentée dans la flore urbaine ou le fait qu’elle offre du nectar sont déjà de bonnes indications. Les abeilles la visiteront mais encore faut-il que des graines soient effectivement produites et que tout le cycle de reproduction puisse se dérouler de façon spontanée. Les graines doivent survivre à l’hiver et germer, etc.

Le shiso, Perilla fructescens, est une de ces plantes que je n’avais croisé que trois fois et toujours en proximité, à quelques mètres, des lieux ou anciens lieux de culture. C’est qu’elle persiste à l’endroit ou près de l’endroit où elle était cultivée. Voilà que le spécimen ci-bas semble plutôt être le produit d’une dissémination, une chorie, à longue distance. La station connue la plus proche est quand même à environ 200 mètres...et elle date de quelques années.




une nouvelle colonie “autonome”

C’est qu’un autre facteur important est nécessaire pour l’établissement d’une nouvelle plante, l’entraînant vers une complète naturalisation: les graines doivent trouver un vecteur pour voyager un peu. Par exemple les oiseaux s’intéressent-ils aux graines?

Une autre donnée qui déterminait mon choix d’inclure dans le guide de ”nouvelles” espèces pour notre territoire était sa présence dans la flore spontanée des territoires adjacents: en Ontario ou dans des états américains limitrophes. Ce qui m’autorise peut-être à dire maintenant que le shiso est une échappée de culture en voie de naturalisation et probablement un ajout éventuel à la flore urbaine permanente de Montréal.



mardi 15 septembre 2009

In Laurentia: more fruits are better!


Nous n’avons pas vu d’ours au Lac à l’Équerre à la base La Raposa, bien qu’ils aient visité les voisins. Mais nous avons été visité par des cerfs de virginie.





Les cerfs de Virginie sont venus à quelques reprises brouter les fleurs et les graines de ces plantes dans le chemin de La Raposa. La mère et sa jeune fille apprécient cette cousine du sarrasin: une Fallopia (cilinodis probablement) autrefois du genre Polygonum.

Encore quelques images des Laurentides, où j’ai pris un bain de temps des moissons. Des croquis laurentien, comme on dit, de plantes colonisant un pâturage abandonné. La plupart de ces plantes se trouvent aussi en milieu urbain, selon une tolérance plus ou moins grande aux différents habitats offerts.





De gauche à droite. Lycopus americanus, lycope d’Amérique, cut-leaved water horehound, avec ses feuilles largement découpées bien reconnaissables et ses fleurs (maintenant des fruits) agglomérées au noeuds de la tige carrée. Lamiacée. Lobelia inflata, lobélie gonflée, indian tobacco. La plus commune des lobélies, les fleurs bien espacées sur la tige, le fruit qui se gonfle (d’où l'épithète “inflata”), les feuilles larges et dentelées le distinguent des autres espèces. Campanulacée. Chamerion angustifolium (l’épilobe, fireweed) dont les graines plumeuses s’échappent des fruits. Un incendie est habituellement nécessaire à leur germination. Onagracée.



 
Achillea millefolium (achillée millefeuille, commom yarrow). Une plante traversant sans difficulté à peu près tous les milieux. En l’absence d’échantillons (feuilles, segments de tige) je ne peux identifier précisément les deux autres plantes appartenant au genre Symphyotrichum (autrefois des Aster). Vous profiterez quand même des photos de ces plantes d’un champs laurentien comme s'il vous appartenait. Il est déjà si loin...


mardi 28 juillet 2009

West Island Beauties

 
île aux ormes?


 
où se jette la rivière à l'Orme


 
trois hommes devant trois beautés


Go west young men. Nous avons fait un tour de voiture direction plein ouest et à l’Anse-à-l’Orme. C’est le bout de l’île et du monde en quelque sorte. La rivière à l’Orme s’y jette dans le grand lac. Sur l’autre rive on aperçoit tout juste le filet clair de la plage sablonneuse d’Oka. C’est une petite baie comme un creux vide, car sans...orme...Il y avait un bon vent sur le lac des Deux Montagnes.

Pas loin de Baie d’Urfé on s’arrête pour jeter un coup d’oeil sur un fossé. L’eau y circule bien avec les pluie de la veille. Et au pied des quenouilles on trouve de grandes Verbena hastata (verveine hastée, blue vervain) typiques des lieux humides et des rivages.

Mais on trouve aussi la Veronica anagallis-aquatica (véronique mouron-d'eau, brook pimpernel, water speedwell). Je ne sais si cette station est répertoriée pour cette plante susceptible d'être désignée menacée. La plante est rare et c’est une hydrophyte, les colonies aperçues étaient littéralement dans l’eau des fossés.

Curieusement la plante est considérée comme exotique en Ontario. Elle pousse aussi en Eurasie. Elle est aussi connue ici sous le synonyme Veronica catenata.

Autour du fossé parmi les panais sauvage il y a aussi Teucrium canadense (germandrée du Canada, germander, wood-sage).

Maintenant nous partons pour la forêt aperçue sur le chemin de l’Anse à l’Orme.


À trois dans un canoë, une bonne fois on ira sur cet îlot. C’est pas des ormes qu’on voit?



samedi 25 juillet 2009

Encore une fois: le Technoparc

 
une anti-chambre fréquentable

Une éventuelle réserve de milieux humides et je ne vous montre rien de toute cette eau! Mais puisque l’idée c’est de vous inviter à vous déplacer et d’aller vous rendre compte...

Alors je vous montre un chemin qui est l’entrée d’un de ces marécages. Je trouve ça bien invitant. Et vous? Ce devait être l’entrée asphaltée de la ferme qui était encore là dans les années ’70. Une fois sur place, la marche à suivre n’est pas très compliquée...un pas puis l’autre...et on avance vers une forêt de plus en plus dense.

Je suis plutôt homme de champs que de forêt. C’est mon champs d’étude... Je vous recommande donc quand même de vous attarder à cette anti-chambre de la forêt, ce milieu ouvert occupé par une flore de lumière occupée à couvrir le sol et le chemin. Des vagues vertes venant de tous côtés, lentes d’espace plus que de temps. Ce que je ne peux rendre ici c’est le parfum de la valériane, partout autour, aussi variable que la couleur de l’inflorescence.


 
trois échappées de jardin


Le Technoparc est un ensemble de milieux variés: friche agricole avec des boisés d’espèces pionnières, forêt, canaux et sections de ruisseaux (d’origine probablement) et divers plans d’eau. À l’est il y a une entreprise d’horticulture et de terrassement: à visiter aussi jusqu’à la limite nord. Il y a un plan d’eau. Je reviendrai sur ce sujet une autre fois.

À gauche: Salvia nemorosa (sauge des bois, meadow sage, p.221), au centre: un myosotis et à droite Monarda didyma (monarde écarlate, bee balm)




Pour des nouvelles, voir les liens suivants:

Bronwyn Chester vous présentera les arbres du Parc Lafontaine, mercredi 29 juillet.

Charles L’Heureux nous amène voir le ruisseau Bertrand (l’aboutissement des milieux humides du Technoparc)

Heather Leighton rend compte de ces essais de bombes à graines

Aude Delaporte a des photos et des films de la visite au Champ des Possibles de dimanche passé