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dimanche 8 août 2010

Dans un cinéma près de chez moi....



Ma belle grande onagre!


Voici quelques photos et notes éparses relevées hier en quelques instants, dans un mini-terrain vague.




L’impatience de l’abeille



Les bourdons raffolent du nectar des impatientes. Mais voilà: il se trouve tout au fond du long éperon et il faut de grands efforts pour l’atteindre. Une étreinte incomparable (?) où l’abeille déploie toute son énergie afin d’y enfouir la tête et allonger la langue.  Elle doit aussi se faire déchiqueteuse et réduire la fleur en lambeaux, déchirant les pétales afin d’aider la manoeuvre. Regardez la fleur à l’arrière-plan de la photo de droite. De rudes noces de nectar!


C’est une espèce du genre Bombus, une cousine des abeilles à miel mais plus grosse et plus poilue. Comme l’abeille domestique, elle cherche le nectar et le pollen. Les quelques vingt espèces de bourdons que nous avons au Québec sont de très utiles pollinisatrices. Je ne donne pas le nom latin de cette impatiente, vu que je n’ai toujours pas reçu les bonnes réponses à la question de vendredi (voyez les commentaires de ce billet plus bas). Il y a bien quelques lecteurs qui ont un exemplaire de mon livre, non...?





L’ombelle de la carotte, elle, ne cache pas son nectar au fond d’un éperon. Les insectes à langue plus courte y ont donc accès facilement. Et il y en a pour tout le monde! C’est bien trois espèces de guêpes qui sont réunies ici. C’est l’ordinaire de la tablée chez Daucus carota.




Les spécimens de Persicaria lapathifolia (p. 246) atteignent ici leur plein développement: il y a peu de compétition sur un sol encore pas mal dénudé. Les noeuds de la tige sont rouges en plein soleil et l’attache du pétiole de la feuille se termine en une pellicule translucide (un ochréa) dont la base aussi est colorée. Cet organe est un caractère particulier et distinctifs de la famille des Polygonacées. Chaque espèce a un modèle différent.

Papillon urbain probablement le plus fréquent le piéride du choux (Pieris rapae) se prend une lampée de nectar sur une vesce jargeau (Vicia cracca, p.209) . Pourquoi pas? Il venait tout juste de visiter les fleurs d’un vélar fausse-giroflée, une plante de sa famille de prédilection: celle des Brassicacées, famille du... choux!






Ben là, je suis surpris! Quand même! Je passe ici tous les jours et m’arrête au moins une fois la semaine. Une raiponce (Campanula rapunculus) et une verveine (Verbena hastata). Étonnant!






Et pour me faire plaisir (et à une lectrice du blogue aussi) un peu de pourpier (Portulaca oleracea), voyez les libellés (cliquez sur Portulacacées) dans la colonne de droite pour ma série de billets sur cette plante.




La dangereuse gluante!!!! 

J’avais photographié cette plante il y a quelques semaines n’ayant aucune idée de ce que c’était. Les feuilles étaient alors bien plus petites. Si j’avais alors pris la peine de les toucher comme je l’ai fait hier, je l’aurais reconnu! Maintenant c’est clair et assez extraordinaire. Je ne la vois pas souvent et je ne l’ai pas croisé depuis trois ans. Je suis comblé! J’ai le goût de vous faire cogiter un peu... Allez! Un autre concours! Je sais bien que vous ne pouvez pas la toucher et la reconnaître tactilement comme moi (à supposer que vous connaissiez la plante bien sûr). Alors je vous donne des indices: famille des Solanacées, les feuilles sont souples, molles, velues et collantes... (oui... elle est dans mon guide). Ses graines survivent longtemps enfouies dans le sol et si des travaux les font remonter à la surface: elles germent. Cela constitue un indice intéressant (qui ne vous aidera peut-être pas... j’en conviens) qu’il devait y avoir une ferme et un jardin avec des plantes “médicinales” ici. Il y a bien longtemps...


Vu le niveau de difficulté de ce concours je donne 5 points F.U. à la première personne qui me donne le nom de la plante! Si vous avez le livre: c’est gagné!






Et où-donc se passe tout ça? Dans un cinéma près de chez moi.... Ici dans ce petit terrain vague des plus ordinaires et temporaires. Avec encore des découvertes à offrir. Évidemment j’aurai l’endroit à l’oeil pour la floraison de l’extraordinaire Solanacée...

Et pour le concours: lecteurs à vos recherches!





mercredi 2 juin 2010

Les beaux yeux bleus de la centaurée


Mes explorations sont récompensées par de belles rencontres: Centaurea cyanus (centaurée bleuet, batchelor’s button, p.110), le bluet ou bleuet des champs comme on la nomme en France. C’est une de ces plantes dites messicoles: une mauvaise herbe des champ de blé. Les changements de pratique en agriculture menacent de la faire disparaître en France. Avec ses beaux yeux bleus pas étonnant que la doctrine des Signatures (encore vivante...) lui prêtent des vertues curatives pour les affections des yeux: on la nomme aussi casse-lunettes. On prête les mêmes vertues avec le même nom commun pour l’euphraise officinale. À Montréal c’est une rare rencontre appréciée des abeilles et des photographes. Le thé Earl Grey parfumé que l’on appelle “crème” est décoré avec ses fleurs. Mon préféré!

Trouvez l’information sur les messicoles chez La Cabane de Tellus



Un petit épilobe, je n’ai pas sous la main les notes (et je dois partir...) permettant de distinguer les nombreuses petites espèces de ce genre: plante velue-glanduleuse, fleurs minuscules... Epilobium glandulosum?




Je cherchais les quelques spécimens que je connais de Calystegia hederacea (liseron pubescent, japanese false bindweed, p.184). Je n’en ai retrouvé aucun et ça m’inquiète: la plante ne se reproduit pas par graine mais par bouture. Sa survie m’a toujours étonné. Mais j’ai trouvé en masse de ces liserons des champs (Convolvulus arvensis, field bindweed, p.185)




C’est Charles L’Heureux qui m’a fait voir ces arbres d’alignement nouveau genre. Entourée d’arbres comme cela, la maison sera éventuellement soulevée et deviendra une maison dans les arbres?


mardi 15 septembre 2009

In Laurentia: more fruits are better!


Nous n’avons pas vu d’ours au Lac à l’Équerre à la base La Raposa, bien qu’ils aient visité les voisins. Mais nous avons été visité par des cerfs de virginie.





Les cerfs de Virginie sont venus à quelques reprises brouter les fleurs et les graines de ces plantes dans le chemin de La Raposa. La mère et sa jeune fille apprécient cette cousine du sarrasin: une Fallopia (cilinodis probablement) autrefois du genre Polygonum.

Encore quelques images des Laurentides, où j’ai pris un bain de temps des moissons. Des croquis laurentien, comme on dit, de plantes colonisant un pâturage abandonné. La plupart de ces plantes se trouvent aussi en milieu urbain, selon une tolérance plus ou moins grande aux différents habitats offerts.





De gauche à droite. Lycopus americanus, lycope d’Amérique, cut-leaved water horehound, avec ses feuilles largement découpées bien reconnaissables et ses fleurs (maintenant des fruits) agglomérées au noeuds de la tige carrée. Lamiacée. Lobelia inflata, lobélie gonflée, indian tobacco. La plus commune des lobélies, les fleurs bien espacées sur la tige, le fruit qui se gonfle (d’où l'épithète “inflata”), les feuilles larges et dentelées le distinguent des autres espèces. Campanulacée. Chamerion angustifolium (l’épilobe, fireweed) dont les graines plumeuses s’échappent des fruits. Un incendie est habituellement nécessaire à leur germination. Onagracée.



 
Achillea millefolium (achillée millefeuille, commom yarrow). Une plante traversant sans difficulté à peu près tous les milieux. En l’absence d’échantillons (feuilles, segments de tige) je ne peux identifier précisément les deux autres plantes appartenant au genre Symphyotrichum (autrefois des Aster). Vous profiterez quand même des photos de ces plantes d’un champs laurentien comme s'il vous appartenait. Il est déjà si loin...


jeudi 23 juillet 2009

Réserve en voie d’apparition

 
nouveau paysage


Je ne sais pourquoi j’aime de ces paysages naissants et hybrides dans le milieu urbain et péri-urbain. Ils me semblent à la fois un appel et un rappel. De quoi? J’essaie d’en comprendre le sens.

Ces endroits nous appellent en nous priant de notre attention: ils recèlent une curieuse biodiversité qui est un mélange biogéographique d’espèces “étrangères” et “indigènes”. Ils sont un rappel aussi de notre lien avec les autres espèces, avec cette “nature” qui est maintenant “notre nature”. Celle-ci est l’ensemble des espèces que nous apportons avec nous à travers les continents et les siècles, volontairement ou pas, se mêlant aux espèces déjà présentes sur le territoire. Dans un amour/haine qui caractérise notre conscience coupable, nous ne savons que faire de cet apparent chaos.

Nous avons le choix du comportement à adopter face à ses paysages portant une nature anthropique. Nous pouvons les détester en soulignant leur impureté et leur état de “non-nature”. Nous voudrons alors les corriger, les purifier ou les raser sans se gêner.

Nous pouvons nous y intéresser et les aimer en reconnaissant notre rôle dans leur construction/constitution et travailler avec: ce sont bien souvent les seuls espaces verts disponibles (pour nous et...les autres...) en milieu urbain. Ils sont impurifiables, comme nous, mais vert et à protéger néanmoins.

La photo a été prise au Technoparc de Montréal (ou de Saint-Laurent) au nord de l’Aéroport Trudeau. Il y a apparemment un projet de conservation des milieux humides ici. Le milieu est certainement humide, autant les canards et hérons, que les plantes et les grenouilles en témoignent.

C’est aussi un espace entièrement anthropisé, modifié dans sa topographie et son hydrologie, remanié par l’agriculture, un ancien dépotoir le délimitant à l’ouest est maintenant un terrain de golf. Et sa limite sud est l’Aéroport...

Si un pareil endroit est considéré pour un projet de conservation, j’en connaît quelques autres...moins grands...vagues...Ils appellent eux aussi notre attention.

 
échantillon d'impureté


À gauche Epilobium hirsutum (épilobe hirsute, hairy willowherb, p.231,), au centre Cepaea hortensis (escargot des jardins) ou peut-être Cepaea nemoralis (escargot des bois) ayant grimpé sur ce peuplier jusqu’à 3 mètres. J’aimerais bien comprendre cet étrange comportement! Et à droite Lythrum salicaria (salicaire commune, purple loosestrife, p.224). Aucune de ces espèces n’est indigène.



jeudi 2 juillet 2009

Le temps de la carotte

 
un tas de pierre, de béton et un peu de terre...


 
...ou une plate-bande?



Nous y sommes déjà! Juillet! Tempus fugit...


C’est le temps de la carotte, du chardon penché et de l’onagre. Virgile a bien écrit sur le volcan Etna...je peux bien m’arrêter quelques instants sur ces mauvaises herbes...Je suis allé visité ce petit terrain vague tout en longueur à côté de l’École des métiers de l’automobile. C’est un butte toute en longueur en marge d’un stationnement.

La carotte sauvage commence sa grande période de floraison et c’est le premier spécimen que je vois en fleur. Elle étale son ombelle au sommet d’une longue tige, une grande inflorescence en forme d’assiette, et la table est mise pour une myriade d’insectes. C’est probablement l’espèce qui attirent la plus grande variété d’insectes de toutes les ordres et familles, qui se gavent en nectar facilement accessible. Il y a aussi les araignées, qui se fournissent ainsi en insectes facilement accessibles...L’ombelle de la carotte est une cité de lumière (et d’ombre...) sur piloti.

La première fois que je suis allé à cet endroit j’y avais trouvé mon premier Carduus nutans (chardon penché, musk thistle, p.109). Une plante magnifique et en un seul exemplaire. En fleur elle avait atteint plus de 2 mètres et elle en imposait par les épines grandes comme ça sur une tige dure comme du bois. Quatre ans plus tard c’est une colonie de cette plante qu’on y trouve. Je connais bien les alentours et elle a maintenant débordé de sa butte. Je la trouve maintenant pas loin à la voie ferrée et à quelques coins de rue. Les chardonnerets s’en nourrissent et sont probablement responsables de cette avichorie (aves: oiseau, chorie: dissémination).

L’onagre (non pas l’engin de siège, genre catapulte, ni l’âne sauvage...) aussi ouvre sa saison. Oenothera biennis (evening primrose, p.233) est une apophyte* et dans les nouveaux terrains vagues elle fait partie des pionnières qui s’installent dans un sol pauvre, sec et nu. Une plante peut produire 150,000 minuscules graines (un gramme en compte 2000!). Ces graines peuvent dormir 80 ans dans le sol. Les oiseaux qui s’en nourrissent et les disséminent sont en bonne santé: elles fournissent de l’acide gamma-linolénique (oméga-6). Les humains en profitent aussi et bien des suppléments alimentaires en contiennent.

*Apophyte: plante indigène capable de s’adapter au milieu urbain.



vendredi 24 avril 2009

Signes du printemps 15


Les “mousses” (bryophytes) sont des plantes mais elles ne sont pas des plantes à fleurs. Ici ce sont des sporanges (capsules contenant des spores) qui sont l’appareil reproductif des bryophytes. Je ne connais rien à la bryologie mais je crois qu’il s’agit de Ceratodon purpureus. Une mousse commune en milieu urbain qui colonise les petits coins humides.

Le chardon, bien fièrement élancé l’été est en fait une plante frileuse. Les poils blancs assez denses la protègent du froid et, surtout, je crois qu’il n’y a pas de plantes croissant aussi littéralement plaquée au sol tôt le printemps...complètement aplatie. Une stratégie contre le vent froid encore.

L’onagre (pas l’âne sauvage) profite du soleil fort et lance ces feuilles rougies. La peau de chagrin de Balzac (fait avec la peau d’un âne) rétrécit avec chaque souhait. Notre plante, elle, prendra de l’expansion tout l’été. Elle atteint plus de 2 mètres. Enfin...je le souhaite!

lundi 20 avril 2009

Signes du printemps 7

À gauche: cela semble bien un Lepidium. Au centre un onagre qui reprend
de la santé. À droite: je suis pas certain!


Le verdissement du milieu urbain n'offre pas l'imagerie habituelle du printemps. Les plantes reprennent la croissance dans un sol sec, sale et poussiéreux. Jusqu'à maintenent les photos des premières plantes ont été prises sur les trottoirs, dans un terrain vague et à la voie ferrée. Pas de belles pelouses avec des bulbeuses en fleur! Comparez avec les photos affichées plus tôt: les plantes prennent en couleur. Et cela ne fait que commencer!


lundi 13 avril 2009

Signes du printemps 5





À gauche: Oenethera biennis (onagre bisannuelle), avec sa rosette de feuilles ayant passé l’hiver sous la neige, roussie maintenant ses nouvelles feuilles au soleil. La veine centrale blanche permet de la reconnaître. Au centre: je n’ai pas identifié cette plante, qui semble bien être une Astéracée, mais le temps trop froid ce matin ne me permets pas de m’attarder!

À droite: Verbascum thapsus (grande molène), sa grande rosette très reconnaissable produirant une inflorescence cet été. Ses inflorescences atteignent plus de 2 mètres dans les meilleures conditions. Je ne sais pourquoi on ne la cultive pas. Un concours horticole de la plus grande des grandes molènes serait une bonne façon de présenter les “mauvaises herbes” sous un jour positif!