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mercredi 26 juin 2013

Papillons dans la vitrine...



Boulevard Saint-Laurent.


...c'est mieux que dans le pare-brise...



samedi 30 mars 2013

Mimétisme mullérien




À gauche le monarque et à droite le vice-roi. Photo: Wikipedia



Nous connaissons bien le cas du mimétisme du papillon vice-roy qui imite le papillon monarque. C'est en fait l'histoire d'un papillon non-toxique qui imite la coloration d'un autre qui l'est (le monarque dans ce cas). Il se protège en s'habillant d'une peau de loup. Copier ainsi le motif coloré qui signale une toxicité (un signal aposématique) se nomme mimétisme batésien.


Il y a aussi le mimétisme mullérien. Cette fois c'est l'histoire de deux espèces toxiques qui profitent mutuellement de l'effet du signal aposématique. À l'évidence, deux têtes (de mort…) valent mieux qu'une.






Les papillons Heliconius d'Amérique du Sud poussent cette idée très loin avec un cas assez extraordinaire: Heliconius numata. Cette espèce imite en fait plusieurs autres espèces. Le plus étonnant c'est que la faculté se transmette en bloc à la descendance. Les petits de la même espèce (Heliconius numata) qui est elle-même comme un tigre toxique, auront en plus l'apparence ou du loup, ou du lion ou de l'hyène. C'est selon! C'est comme si chez les humains il était génétiquement programmé que nous ayons exactement 5, 6 ou 7 pieds de haut*. Rien entre ça… pas de mélange...


Gageons que les oiseaux ne se mêlent pas ce ça non plus...




*Je n'ai pas trouvé de meilleure analogie. Convertie en mètre ça fonctionne pas aussi bien: A Supergene Paints Wings for Surviving Biological War

Lisez aussi: Le "supergène" du mimétisme déchiffré



samedi 6 octobre 2012

Des arbres (et des hommes!) remarquables.




Orme d'Amérique (Ulmus americana, American Elm). Photo RL


Après avoir vu, apprécié, mesuré et photographié le Noyer noir de Sainte-Philomène (à Mercier...) nous avons pris la route, direction Covey Hill afin de rencontrer David Lemieux-Bibeau et d'aller y voir un grand tilleul à l'érablière l'Hermine.


Déjà à l'arrivée, de chaque côté de l'entrée, nous avons été accueilli par de gros spécimens d'érables à sucre. Vous voulez savoir comment c'est en octobre dans une érablière? C'est aussi beau qu'au temps des sucres! C'est dire...




David et un sacré bel érable à sucre (Acer saccharum, Sugar maple) ! Photo: RL


Avec ses 506 cm de circonférence l'arbre est certainement le plus gros que chacun d'entre nous a jamais vu! Quel âge a-t-il? 300, 350 ans? Et il produit encore! S'il y a une appréciation du vin produit par de vieilles vignes, que penser du sirop produit par de pareils arbres? Ce sentier de l'érablière se nomme des Ancêtres, en référence aux nombreux vieux érables à sucre ici.



Photo: RL

Puis nous sortons de l'érablière et nous nous dirigeons vers le boisé du tilleul.


À Covey Hill, un Tilleul d'Amérique  massif: 562 cm de tour de taille! Photo: RL


C'est sur les indications de Thomas Fortier-Pesant que nous sommes venus ici afin de voir ce fameux tilleul d'Amérique (Tilia americana, Basswood). Une rencontre étonnante et presqu'irréelle. Charles L'Heureux le compare à un baobab avec raison! Sur la photo vous pouvez voir les mecs pas loin de l'arbre et avoir ainsi une idée de sa dimension.



Trémelle mésentérique, Tremella mesenterica. Photo: RL


Vous connaissez cette étrange créature gélatineuse? C'est un fongus, probablement la Trémelle mésentérique, Tremella mesenterica. Le nom commun anglais est Witch's Butter, beurre de sorcière. Cette espèce est parasite sur le mycélium d'un autre genre de champignon (Peniophora) qui décompose le bois mort.




Chenille de Halysidote du pommier?. Photo: RL

Cette chenille est probablement celle de l'Halysidote du pommier (Halysidota tessellaris, banded tussock moth). Elle se nourit des feuilles d'aulnes,  noisetiers, chêne, etc. Elle mange à peu près de tout quoi!



Photo: Wikipedia

 
S'il s'agit bien de cette espèce, en voici le papillon. Je serais pas malheureux de le voir celui-là!




À Havelock: un Caryer cordiforme (Carya cordiformis, Bitternut hickory)


L'apparence est trompeuse, cet arbre est encore vivant... pas pour longtemps à l'évidence. Tout en haut il y a encore quelques branches qui perdaient les dernières feuilles de la saison et peut-être plus... La mesure, par les bons soins de mes compagnons : 383 cm de circonférence! Le champion du répertoire de 1994 des arbres remarquables du Québec avait 291 cm.




Geranium robertianum, Herbe à Robert, Géranium de Robert, Herbe à l'esquinancie...


Finalement j'ai été bien agréablement surpris de voir sur le sentier de petites colonies d'une plante que je n'ai pas croisé depuis longtemps! L'Herbe à Robert! 


Avec cette plante c'était la fin (quelle belle conclusion!) de l'excursion en compagnie de Charles L'Heureux et David Lemieux-Bibeau. Nous avons été comblé de voir autant d'arbres remarquables en si peu de temps. Merci Messieurs...


En fait sur la route je n'ai pu faire autrement que d'aller piquer quelques SUPERBES pommes dans un arbre d'un verger le long du chemin... C'est l'automne, laissez-moi récolter un peu!



Vous pouvez voir d'autres photos de l'excursion sur la page Facebook 



samedi 15 septembre 2012

Année de rêve pour les papillons (FFU-2012)




Voici enfin le billet de Rachelle Renaud, grande amie des papillons!




Grand porte-queue. Photo: Lucille St-Pierre, Tecumseh, Ontario, été 2012
 


Migration printanière historique


Dès la mi-avril, nous avons été témoins d’une migration historique de papillons, du jamais vu depuis 140 ans selon le site ebutterfly.ca. Cette marée de papillons venue du Sud était constituée à 90% de Vulcains (Vanessa atalanta), ainsi que d’autres papillons vanessas dont la Vanesse de Virginie (Vanessa virginiensis) et des spectaculaires polygones, le Polygone à queue violacée (Polygonia interrogationis) et le Polygone virgule (Polygonia comma).


Selon le site d’un passionné d’oiseaux et de nature à Ottawa,  les températures exceptionnellement élevées dans le sud des États-Unis l’hiver dernier auraient créé des conditions idéales pour les populations de papillons. C’est cette même chaleur intense qui les aurait poussé à migrer vers le Nord, et les vents puissants du Sud ont porté des centaines de milliers de papillons vers le Canada à la mi-avril. Selon Maxim Larrivée (ici) ces papillons ont voyagé entre 300 et 400 km par jour grâce à ces vents du Sud, un véritable exploit pour de minuscules insectes!




Vanessa cardui. Photo Arun Sathian, Wikipedia


Amours d’été


Il faut dire que ces deux derniers étés, les Polygones à queue violacée sont des habitués de notre cour arrière au coucher du soleil. Les mâles se perchent dans notre lilas, sur le treillis de notre terrasse, ou -- bonheur sublime -- sur nos épaules, pour attirer les femelles avec qui ils batifolent au-dessus de nos têtes. Cet été, des Vulcains ont fait pareil.


Cette année, à la mi-août, notre jardin a été envahi par la bien nommée belle-dame (Vanessa cardui), sorte de bijou élégant qui nous charme tant, ici un duo en vol synchronisé…



Papillon Grand porte-Queue observé à Montréal, Carl Boileau.

 

Un nouveau venu à Montréal


Comment passer sous silence l’arrivée du grand porte-queue dans l’île de Montréal encore une fois en raison du réchauffement du climat?


Et tenez-vous bien, ceci trouvé sur le site de notre élu du district De Lorimier (Plateau Mont-Royal, Montréal), Carl Boileau, passionné d’insectes : « Selon le Jardin botanique, nous apprenons que cette année des grands porte-queue ont survécu à l’hiver (historiquement plus doux que jamais au Québec) et colonisé de nouveaux habitats à une vitesse 15 fois plus élevée que la moyenne.




Vanessa atalanta. Photo Wikipedia
 

Dans un même ordre d’idée, les épisodes de redoux sporadiques au printemps dernier nous ont aussi amené pour la première fois une migration hâtive de vulcains (Vanessa atalanta). Bien qu’indigène à notre territoire durant l’été, cette migration provenait cette fois du sud des États-Unis. Or cette année, il y aurait eu 10 fois plus de vulcains que normalement au Québec.


Pour le plaisir des collectionneurs de papillons, c’est donc un phénomène qui implique plusieurs espèces de lépidoptères. En effet, selon le spécialiste, Maxim Larrivée (postdoctorant à l’Université d’Ottawa et chef des collections et de la recherche à l’Insectarium de Montréal), l’Amérique du Nord connaît, cette année, la plus grande migration printanière de papillons de son histoire. L’hiver doux et un taux de survie hivernale nettement au-dessus de la moyenne sont des facteurs évoqués pour expliquer ce phénomène qui touche essentiellement au Canada le Manitoba, l’Ontario et le Québec.


Les entomologistes canadiens demandent à la population de signaler leurs observations de papillons sur le site eButterfly (en anglais seulement). Les scientifiques souhaitent examiner comment les papillons réagissent aux changements de leur environnement et comment ils s’y adaptent.




Papillon ocellé. Photo: Patrick Coin, Wikipedia


Migration d’automne déjà en cours


Le 15 août, à bord d’un train à destination d’Ottawa, j’ai eu le bonheur de voir littéralement des centaines de belles-dames (Vanessa cardua) à l’arrêt à Alexandria ON. Je viens tout juste de lire sur le site ebutterfly.ca que la migration des Vanesses vers le Sud est en cours et qu’on observe énormément de belles-dames ces jours-ci! 



Pèlerinage annuel


Native de la région des Grands Lacs, de Windsor, Ontario plus précisément, lorsque je rends visite à ma famille, je fais un tour obligatoire dans la prairie à hautes herbes du Ojibway Nature Centre dans l’ouest de la ville, où se trouvent entre 50 et 60 espèces de papillons. Cette année, j’ai vu, entre autres, mon tout premier Papillon ocellé (Junonia coenia) et plusieurs grands porte-queues. (Une paire de merlebleus de l’Est, un Oriole des vergers et un Moqueur chat et deux chevreuils aussi...)


La
magnifique photo du Grand porte-queue est de ma sœur Lucille, dans la cour de ma sœur et mon beau-frère Michelle et Ken Fields.




Rachelle Renaud est poète, nouvelliste et romancière. Ses poèmes et nouvelles ont paru dans plusieurs revues au Québec et en Ontario. Elle fut lauréate du Prix Jacques-Poirier-Outaouais 1996 pour son premier roman Le roman d'Éléonore (Montréal, VLB éditeur, 1996). Deux recueils de nouvelles ont paru chez Les Éditions du Nordir d’Ottawa : L'amour en personne (1998) et Chocs légers (2003).

Elle s’intéresse à l’état de la planète, à l’histoire des débuts de la colonie montréalaise et à la découverte des quartiers ouvriers de la métropole. Elle projette d’écrire un roman inspiré de ses recherches sur le Quaternaire et la préhistoire.

Fille des Grands Lacs, elle est passionnée d’oiseaux depuis toujours et plus récemment de papillons. C’est un peu la faute de sa famille, de son père qui adorait les oiseaux, et d’un livre sur les papillons reçu en cadeau de sa famille. Elle a le privilège de veiller sur un jardin à papillons dans le cadre d’un projet citoyen de verdissement dans le Plateau Mont-Royal, Côté Cour Côté Voisins



lundi 30 janvier 2012

Le bon goût de Synchlora aerata




Chenille de Synchlora aerata : photo de Hopefoote, Ambassador of the Wow
 

Cette chenille arpenteuse est la larve du papillon Synchlora aerata qui avec 7 autres espèces forment les représentants de la sous-famille des Géométrinés au Québec. Ce sont des papillons de nuit et Synchlora aerata, le seul du genre ici, a une chenille qui aime se décorer de pétales de fleurs, surtout celles des Astéracées mais aussi celles des Éricacées : Gaylussacia et Vaccinium (nos bleuets) et des framboisiers (genre Rubus, famille des Rosacées).



Chenille de Synchlora aerata sur Achillea millefolium. Photo Friends Central

La chenille prend des morceaux de pétales qu'elle fixe avec un peu de soie sur des poils spécialisés sur son dos. Si le bouquet venait à faner elle le remplacera aussitôt. Elle ne veut surtout pas commettre une faute de goût et être fatalement remarquée et rapidement bouffée par un oiseau, pour qui ce serait une délicieuse faute de goût...


Ci-haut la chenille est sur une inflorescence de Achillea millefolium et s'est camouflée avec des pétales des fleurs dont elle se nourrit.  On peut aussi la trouver sur des fleurs des genres Artemisia, Aster, Liatris, Rudbeckia et Solidago et quelques autres. En plus, elle se rend à chaque fois localement invisible en s'habillant pour l'occasion.



Synchlora aerata. Photo : John Brandauer



Le papillon est petit : de 9 à 12 mm pour le mâle et de 12 à 13.5 mm pour la femelle.




Comme on dit en latin c'est cool...



Voyez cette page avec de nombreuses photos : Flickr Hive Mind

Une autre page Moth Photographers Group

Et ces quelques pages sur la sous-famille des Géométrinés

Quelques références :


University of Alberta Entomology
Les Geometroidea du Québec
Lynn Scott Lepidoptera Images



mardi 13 décembre 2011

Vulcaniser la ville




Un papillon avec le logo de la ville de Montréal.


Revenant de mes courses sur Saint-Laurent je suis tombé sur ce papillon de papier épinglé sur un arbre, rue Duluth. En décembre, comme le métabolisme des papillons est un peu ralenti (même pour un vulcain*), je n'ai eu aucune difficulté à l'attraper.




L'artiste inconnu posant fièrement devant le Monument au Vulcain


C'est une eau-forte (gravure) et je suis bien fier d'avoir une des trois cent exemplaires. Le graveur? Je ne connais pas son nom mais c'est lui sur la photo. Je ne le connais pas mais lui me connaît probablement : ce sont mes photos qu'il utilise pour sa page web (pleine de ses photos):

Monument au Vulcain

"Le Vulcain, un papillon qui résiste particulièrement bien à l'urbanisation, est le plus commun et le plus fréquemment rencontré à Montréal. Sa présence en ville est un indice, un signe d'une belle cohabitation entre l'homme et la nature dans l'espace urbain."

"Monument au Vulcain: le papillon de Montréal, se déploie comme une oeuvre à courte durée de vie (tout comme celle des papillons qui vivaient dans ce parc) dans un sentiment de commémoration et de sensibilisation à l'importance de la préservation des espaces verts dans la ville"



Un des billets que j'ai publié sur le sujet et source des images de son site:

Le nouveau No Butterfly Park


Je suis bien content de partager cette idée avec l'artiste inconnu. Encore :

À quand des aménagistes qui font autre chose que de la banale mise au propre, du ménagisme??? L'imagination ne se pose jamais sur leurs épaules?





* Quelques photos de Vulcains (choisies au hasard…) et de leur planète.




dimanche 6 février 2011

Les papillons de Nabokov


"Les tyrannies aiment l'architecture du passé". "J'apprécie Freud beaucoup en sa qualité d'auteur comique". Vladimir Nabokov n'aimait pas beaucoup "le charlatan viennois". Provocateur, il chassait la supercherie… et les papillons. L'art et la science partageaient équitablement la tête du russe d'origine. Peu ont réussi une pareille double aventure : auteur célèbre et spécialiste des papillons. Son succès en littérature ne fait pas de doute. En tant que lépidoptérologiste toutefois (spécialiste des papillons) il a dû attendre près de soixante ans et bien après sa mort afin que ses contributions les plus importantes soient enfin reconnues pour ce qu'elles étaient : extraordinaires!



Né à Saint-Pétersbourg, amateur de papillons depuis l'enfance, Nabokov a néanmoins décroché un poste de chercheur et de responsable de la collection de papillons au Musée de zoologie comparée de Harvard dans les années 40. Le réfugié était spécialiste des Polyammatus bleus d'Amérique du Sud. Les bleus sont de petits papillons diurnes de la sous-famille des Polyammatinae (famille des Lycaenidae). Dans notre région nous avons entre autres Celastrina ladon (azur printanier), Everes comyntas (bleu porte-queue de l'Est) et Glaucopsyche lygdamus (bleu argenté).




C'est à Harvard qu'il a développé en 1945 une hypothèse qui avait été reçu assez froidement par ses pairs à l'époque. On lui accordait un certain talent de besogneur, mais sans plus. Pour l'auteur de Lolita le groupe de papillons nommé les "bleus" sont d'origine asiatique et ont migré il y a des millions d'années en vagues successives par la Béringie. En comparant l'anatomie reproductive des papillons (une technique qu'il a lui-même initiée) du Nouveau-Monde l'autodidacte arrive même à préciser de quelle vague descend tel ou tel groupe de papillons contemporains. Quelle discipine concentrée et quelle imagination!




 
Et c'est ce qu'une étude pluridisciplinaire vient de démontrer! 10 chercheurs sous la direction de Roger Villa* combinant la phylogénie moléculaire (afin de déterminer la parenté par les gènes), la paléoécologie (détermination des climats à des époques lointaines, tolérance des espèces au froid) et la biogéographie (la répartition géographique et les migrations des espèces) ont vérifié les idées du romancier. Les résultats appuient clairement l'hypothèse de Nabokov: c'est au moins cinq vagues de colonisations asiatiques qui expliquent les groupes actuels de ces papillons. Et ils sont bien venus par le détroit de Bering...





Les "spéculations" de Nabokov, élaborées à partir de l'observation solitaire de spécimens au microscope, de dessins précis de détails infimes et de... poésie (ce qui ne l'aidait vraiment pas à l'époque!) sont confirmées par une équipe de choc avec les techniques et ordinateurs les plus puissants aujourd'hui. Vladimir avait raison: tous ces papillons du Nouveau-Monde partagent un ancêtre commun en Asie. Il y a 10 ou 11 million d'années… 

Nabokov! T'as fait ça sans étude de l'ADN, sans ordinateur, fonds de recherche ou assistant…

"Vraiment peu de chose ai-je connu en terme d'émotion ou d'appétit, d'ambition ou de réussite peut dépasser en richesse et en force le plaisir de l'exploration entomologique". Nabokov a nommé et décrit des centaines d'espèces de papillons. C'est dire qu'il a connu le bonheur! Il n'est toutefois encore connu que pour une seule créature, avec une curieuse métamorphose: "Lumière de ma vie, feu de mon corps". Et à ce sujet la controverse est encore d'actualité, nous connaissons tous son surnom…


dimanche 8 août 2010

Dans un cinéma près de chez moi....



Ma belle grande onagre!


Voici quelques photos et notes éparses relevées hier en quelques instants, dans un mini-terrain vague.




L’impatience de l’abeille



Les bourdons raffolent du nectar des impatientes. Mais voilà: il se trouve tout au fond du long éperon et il faut de grands efforts pour l’atteindre. Une étreinte incomparable (?) où l’abeille déploie toute son énergie afin d’y enfouir la tête et allonger la langue.  Elle doit aussi se faire déchiqueteuse et réduire la fleur en lambeaux, déchirant les pétales afin d’aider la manoeuvre. Regardez la fleur à l’arrière-plan de la photo de droite. De rudes noces de nectar!


C’est une espèce du genre Bombus, une cousine des abeilles à miel mais plus grosse et plus poilue. Comme l’abeille domestique, elle cherche le nectar et le pollen. Les quelques vingt espèces de bourdons que nous avons au Québec sont de très utiles pollinisatrices. Je ne donne pas le nom latin de cette impatiente, vu que je n’ai toujours pas reçu les bonnes réponses à la question de vendredi (voyez les commentaires de ce billet plus bas). Il y a bien quelques lecteurs qui ont un exemplaire de mon livre, non...?





L’ombelle de la carotte, elle, ne cache pas son nectar au fond d’un éperon. Les insectes à langue plus courte y ont donc accès facilement. Et il y en a pour tout le monde! C’est bien trois espèces de guêpes qui sont réunies ici. C’est l’ordinaire de la tablée chez Daucus carota.




Les spécimens de Persicaria lapathifolia (p. 246) atteignent ici leur plein développement: il y a peu de compétition sur un sol encore pas mal dénudé. Les noeuds de la tige sont rouges en plein soleil et l’attache du pétiole de la feuille se termine en une pellicule translucide (un ochréa) dont la base aussi est colorée. Cet organe est un caractère particulier et distinctifs de la famille des Polygonacées. Chaque espèce a un modèle différent.

Papillon urbain probablement le plus fréquent le piéride du choux (Pieris rapae) se prend une lampée de nectar sur une vesce jargeau (Vicia cracca, p.209) . Pourquoi pas? Il venait tout juste de visiter les fleurs d’un vélar fausse-giroflée, une plante de sa famille de prédilection: celle des Brassicacées, famille du... choux!






Ben là, je suis surpris! Quand même! Je passe ici tous les jours et m’arrête au moins une fois la semaine. Une raiponce (Campanula rapunculus) et une verveine (Verbena hastata). Étonnant!






Et pour me faire plaisir (et à une lectrice du blogue aussi) un peu de pourpier (Portulaca oleracea), voyez les libellés (cliquez sur Portulacacées) dans la colonne de droite pour ma série de billets sur cette plante.




La dangereuse gluante!!!! 

J’avais photographié cette plante il y a quelques semaines n’ayant aucune idée de ce que c’était. Les feuilles étaient alors bien plus petites. Si j’avais alors pris la peine de les toucher comme je l’ai fait hier, je l’aurais reconnu! Maintenant c’est clair et assez extraordinaire. Je ne la vois pas souvent et je ne l’ai pas croisé depuis trois ans. Je suis comblé! J’ai le goût de vous faire cogiter un peu... Allez! Un autre concours! Je sais bien que vous ne pouvez pas la toucher et la reconnaître tactilement comme moi (à supposer que vous connaissiez la plante bien sûr). Alors je vous donne des indices: famille des Solanacées, les feuilles sont souples, molles, velues et collantes... (oui... elle est dans mon guide). Ses graines survivent longtemps enfouies dans le sol et si des travaux les font remonter à la surface: elles germent. Cela constitue un indice intéressant (qui ne vous aidera peut-être pas... j’en conviens) qu’il devait y avoir une ferme et un jardin avec des plantes “médicinales” ici. Il y a bien longtemps...


Vu le niveau de difficulté de ce concours je donne 5 points F.U. à la première personne qui me donne le nom de la plante! Si vous avez le livre: c’est gagné!






Et où-donc se passe tout ça? Dans un cinéma près de chez moi.... Ici dans ce petit terrain vague des plus ordinaires et temporaires. Avec encore des découvertes à offrir. Évidemment j’aurai l’endroit à l’oeil pour la floraison de l’extraordinaire Solanacée...

Et pour le concours: lecteurs à vos recherches!





lundi 25 janvier 2010

New Ferry Butterfly Park


Hilary Ash faisant son appel à la population


Ça se passe dans le Cheshire au Nord-Ouest de l’Angleterre (d’où vient le chat de Lewis Carroll). C’est l’histoire d’une réserve naturelle gérée par des bénévoles et menacée de fermeture. En plein milieu urbain, accessible par les transports en commun, à distance de marche de 2000 écoliers dans un quartier avec peu de milieu naturel. Le bail de location datant de 1993 prendra fin, le nouveau propriétaire a des projets et veut reprendre l’endroit avant la fin du mois.


Polygonia c-album, comma butterfly, Robert-le-Diable. Wiki photo: Maedin Tureaud


Une pétition a été lancé: 3500 signatures... La mairie a donc procédé à l’expropriation le 14 janvier afin de préserver l’endroit de la fermeture. La justification: la décision a été prise sur des bases environnementales et sociales!  Ce coin de nature abrite près de 400 espèces de papillons, araignées, plantes (y compris deux espèces d’orchidées), etc. Quand tout sera légalement réglé la mairie vendra ou louera l’endroit au Cheshire Wildlife Trust qui veillera à la réserve et sa gestion par la communauté locale: le Wirral Wildlife. Le Butterfly Park compte sur 35 volontaires qui s’occupent de l’entretien de la gestion et des activités pédagogiques.



Primula veris, cowslip, primevère officinale. Photo Hilary Ash

Quel est donc ce milieu naturel et ce paradis des papillons (ah! les Anglais!)? Du début du 20e siècle jusqu’aux années 70 l’endroit était une cour de voie ferrée, un lieu d’entreposage de charbon, une usine de traitement de l’eau, une fabrique-à-brique, etc. Cela vous rappelle quelque chose?

Un terrain sans valeur a été converti en un riche réserve de biodiversité urbaine par des bénévoles. À ceux qui sourcillent ou s’amusent (il doit bien y en avoir!) quand je parle de RéBU (réserve de biodiversité urbaine): vous avez raison, mon idée n’est pas originale du tout... et elle est même assez ancienne. Et elle s’incarne assez brillamment dans la Cheshire!

Trouvez les détails ici: Wirral Wildlife