Voici quelques photos et notes éparses relevées hier en quelques instants, dans un mini-terrain vague.
L’impatience de l’abeille
Les bourdons raffolent du nectar des impatientes. Mais voilà: il se trouve tout au fond du long éperon et il faut de grands efforts pour l’atteindre. Une étreinte incomparable (?) où l’abeille déploie toute son énergie afin d’y enfouir la tête et allonger la langue. Elle doit aussi se faire déchiqueteuse et réduire la fleur en lambeaux, déchirant les pétales afin d’aider la manoeuvre. Regardez la fleur à l’arrière-plan de la photo de droite. De rudes noces de nectar!
C’est une espèce du genre Bombus, une cousine des abeilles à miel mais plus grosse et plus poilue. Comme l’abeille domestique, elle cherche le nectar et le pollen. Les quelques vingt espèces de bourdons que nous avons au Québec sont de très utiles pollinisatrices. Je ne donne pas le nom latin de cette impatiente, vu que je n’ai toujours pas reçu les bonnes réponses à la question de vendredi (voyez les commentaires de ce billet plus bas). Il y a bien quelques lecteurs qui ont un exemplaire de mon livre, non...?
L’ombelle de la carotte, elle, ne cache pas son nectar au fond d’un éperon. Les insectes à langue plus courte y ont donc accès facilement. Et il y en a pour tout le monde! C’est bien trois espèces de guêpes qui sont réunies ici. C’est l’ordinaire de la tablée chez Daucus carota.
Les spécimens de Persicaria lapathifolia (p. 246) atteignent ici leur plein développement: il y a peu de compétition sur un sol encore pas mal dénudé. Les noeuds de la tige sont rouges en plein soleil et l’attache du pétiole de la feuille se termine en une pellicule translucide (un ochréa) dont la base aussi est colorée. Cet organe est un caractère particulier et distinctifs de la famille des Polygonacées. Chaque espèce a un modèle différent.
Papillon urbain probablement le plus fréquent le piéride du choux (Pieris rapae) se prend une lampée de nectar sur une vesce jargeau (Vicia cracca, p.209) . Pourquoi pas? Il venait tout juste de visiter les fleurs d’un vélar fausse-giroflée, une plante de sa famille de prédilection: celle des Brassicacées, famille du... choux!
Ben là, je suis surpris! Quand même! Je passe ici tous les jours et m’arrête au moins une fois la semaine. Une raiponce (Campanula rapunculus) et une verveine (Verbena hastata). Étonnant!
Et pour me faire plaisir (et à une lectrice du blogue aussi) un peu de pourpier (Portulaca oleracea), voyez les libellés (cliquez sur Portulacacées) dans la colonne de droite pour ma série de billets sur cette plante.
La dangereuse gluante!!!!
J’avais photographié cette plante il y a quelques semaines n’ayant aucune idée de ce que c’était. Les feuilles étaient alors bien plus petites. Si j’avais alors pris la peine de les toucher comme je l’ai fait hier, je l’aurais reconnu! Maintenant c’est clair et assez extraordinaire. Je ne la vois pas souvent et je ne l’ai pas croisé depuis trois ans. Je suis comblé! J’ai le goût de vous faire cogiter un peu... Allez! Un autre concours! Je sais bien que vous ne pouvez pas la toucher et la reconnaître tactilement comme moi (à supposer que vous connaissiez la plante bien sûr). Alors je vous donne des indices: famille des Solanacées, les feuilles sont souples, molles, velues et collantes... (oui... elle est dans mon guide). Ses graines survivent longtemps enfouies dans le sol et si des travaux les font remonter à la surface: elles germent. Cela constitue un indice intéressant (qui ne vous aidera peut-être pas... j’en conviens) qu’il devait y avoir une ferme et un jardin avec des plantes “médicinales” ici. Il y a bien longtemps...
Vu le niveau de difficulté de ce concours je donne 5 points F.U. à la première personne qui me donne le nom de la plante! Si vous avez le livre: c’est gagné!
Vu le niveau de difficulté de ce concours je donne 5 points F.U. à la première personne qui me donne le nom de la plante! Si vous avez le livre: c’est gagné!
Et où-donc se passe tout ça? Dans un cinéma près de chez moi.... Ici dans ce petit terrain vague des plus ordinaires et temporaires. Avec encore des découvertes à offrir. Évidemment j’aurai l’endroit à l’oeil pour la floraison de l’extraordinaire Solanacée...
Et pour le concours: lecteurs à vos recherches!
O.K., o.k., Roger... je me lance: Solanum rostratum ou morelle rostrée (p.272) oui? non? hmmm...?
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Tout dans ce langage botanique me semble si savant. Je n' suis qu'une débutante. Mais ma curiosité est vive!
Salutations maître Roger!
@Jo: désolé, non! En fait c'est l'antithèse de S. rostratum qui est rude et très piquante. Mais je t'accorde 2 points F.U. parce qu'en fait je ne l'ai vu qu'une seule fois cette morelle. Un indice: les fleurs ont du noir...
RépondreEffacer«Ses graines survivent longtemps enfouies dans le sol et si des travaux les font remonter à la surface: elles germent. [...] il devait y avoir une ferme et un jardin avec des plantes “médicinales” ici. Il y a bien longtemps...»
RépondreEffacerUne aubaine pour les archéologues, le passé surgit du sol de lui-même, pas besoin de creuser.
Passionnant tout ce qu'on peut voir quand on sait regarder.
La plante visqueuse...ce ne serait pas Hyoscyamus niger?
RépondreEffacer@ Madoux: Bravo! Vous vous méritez 5 glorieux (et tout dorés) points F.U. Beau travail.
RépondreEffacerBravo Madoux! Et merci tout-de-même, Roger, pour ces deux points! :)
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