jeudi 2 juillet 2009

Le temps de la carotte

 
un tas de pierre, de béton et un peu de terre...


 
...ou une plate-bande?



Nous y sommes déjà! Juillet! Tempus fugit...


C’est le temps de la carotte, du chardon penché et de l’onagre. Virgile a bien écrit sur le volcan Etna...je peux bien m’arrêter quelques instants sur ces mauvaises herbes...Je suis allé visité ce petit terrain vague tout en longueur à côté de l’École des métiers de l’automobile. C’est un butte toute en longueur en marge d’un stationnement.

La carotte sauvage commence sa grande période de floraison et c’est le premier spécimen que je vois en fleur. Elle étale son ombelle au sommet d’une longue tige, une grande inflorescence en forme d’assiette, et la table est mise pour une myriade d’insectes. C’est probablement l’espèce qui attirent la plus grande variété d’insectes de toutes les ordres et familles, qui se gavent en nectar facilement accessible. Il y a aussi les araignées, qui se fournissent ainsi en insectes facilement accessibles...L’ombelle de la carotte est une cité de lumière (et d’ombre...) sur piloti.

La première fois que je suis allé à cet endroit j’y avais trouvé mon premier Carduus nutans (chardon penché, musk thistle, p.109). Une plante magnifique et en un seul exemplaire. En fleur elle avait atteint plus de 2 mètres et elle en imposait par les épines grandes comme ça sur une tige dure comme du bois. Quatre ans plus tard c’est une colonie de cette plante qu’on y trouve. Je connais bien les alentours et elle a maintenant débordé de sa butte. Je la trouve maintenant pas loin à la voie ferrée et à quelques coins de rue. Les chardonnerets s’en nourrissent et sont probablement responsables de cette avichorie (aves: oiseau, chorie: dissémination).

L’onagre (non pas l’engin de siège, genre catapulte, ni l’âne sauvage...) aussi ouvre sa saison. Oenothera biennis (evening primrose, p.233) est une apophyte* et dans les nouveaux terrains vagues elle fait partie des pionnières qui s’installent dans un sol pauvre, sec et nu. Une plante peut produire 150,000 minuscules graines (un gramme en compte 2000!). Ces graines peuvent dormir 80 ans dans le sol. Les oiseaux qui s’en nourrissent et les disséminent sont en bonne santé: elles fournissent de l’acide gamma-linolénique (oméga-6). Les humains en profitent aussi et bien des suppléments alimentaires en contiennent.

*Apophyte: plante indigène capable de s’adapter au milieu urbain.



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