Voyez l'ajout à la fin du billet. Une narration intéressante sur la descente du fleuve en radeau...
Village de Ste Geneviève, Ile de Montréal. (1831, 10 août) Duncan. Archive VdM.
Métier et industrie oubliés, les peintures ou les livres du 19e siècle comptent quand même quelques illustrations de « cageux » et de « cages ». Les cageux étaient ces hommes qui avaient le curieux métier de faire descendre des immenses radeaux de bois (les « cages ») que l’on destinait à l’exportation. Ces grands radeaux étaient faits de billes de bois et de pièces équarries attachées ensemble. Comme il n’y avait pas de voie ferrée à l’époque, le chemin c’était le fleuve Saint-Laurent ou la rivière Outaouais.
C'était la faute à Napoléon! Le blocus continental forçait la recherche d'une source alternative de bois pour la flotte Britannique...
Détail de l'illustration précédente: une cage sur la rivière.
Le village de Sainte-Geneviève, au Nord-Ouest de l'île de Montréal sur la rivière des Prairies, était sur la voie de passage des cages provenant de la région de l'Outaouais destinées à Québec pour l'exportation vers l'Angleterre.
Ce détail de l'aquarelle de Duncan montre un radeau sur la rivière. En opération seulement de mai à septembre le transport des cages amenait tout de même jusqu'à 2,000 trains de bois à Québec chaque année. Il y avait quelque chose comme 5 ou 6 qui passaient chaque jour à cet endroit. Il n'est donc pas étonnant que l'artiste en ai représenté un.
Ce détail de l'aquarelle de Duncan montre un radeau sur la rivière. En opération seulement de mai à septembre le transport des cages amenait tout de même jusqu'à 2,000 trains de bois à Québec chaque année. Il y avait quelque chose comme 5 ou 6 qui passaient chaque jour à cet endroit. Il n'est donc pas étonnant que l'artiste en ai représenté un.
Le bois était aussi coupé et équarri dans le
Haut-Canada (Ontario). Dans les deux cas
il fallait passer par Montréal et ses rapides… La cage constituait à la fois l’embarcation, la marchandise et le
campement (avec cuisine et marmiton) de ces ouvriers spécialisés qui pratiquaient le sport extrême
(n’est-ce pas?) de descendre les rapides.
Les autres illustrations de ce billet sont des gravures parues dans le livre Canadian Scenery, d'après des dessins de Bartlett avec Willis pour les textes, 1842. On y voit le trajet sur le fleuve Saint-Laurent depuis Kingston.
Les autres illustrations de ce billet sont des gravures parues dans le livre Canadian Scenery, d'après des dessins de Bartlett avec Willis pour les textes, 1842. On y voit le trajet sur le fleuve Saint-Laurent depuis Kingston.
Je n’ai pas étudié la chose dans le détail mais je sais qu’il s’agissait de pins blanc (pour les mats) et de chênes (blanc assurément). Les premiers, plus légers, formaient la flottaison et portaient les chênes qui ne flottent pas, eux. C'est assez curieux! C’est quand même avec ça qu’on faisait les navires… Je n’ai pas étudié la chose... Je vais devoir ouvrir un dossier d'architecture navale historique.
Les trains atteignaient des dimensions assez extraordinaires (voyez ci-haut). Quand on arrivait à un rapide il fallait tout désassembler les sections et les passer les unes après les autres… Que ce soit à Sainte-Geneviève ou Coteau du Lac, il n'est pas étonnant que l’on comptait sur des spécialistes locaux pour ces passages difficiles.
Je vous l'ai dit ces hommes se divertissaient fort avec cette occupation stimulante. C’est sans doute à cause de cela qu’ils s’agenouillaient et priaient avec la famille avant de s’embarquer…
Il devait bien y avoir quelques moments magnifiques... traverser les Thousand Islands en radeau... ou le lac Saint-Louis entre deux séries de rapides... La belle vie entre deux tempêtes...
Nous sommes rendus à Montréal, sains et saufs. Passé l'île de Montréal,
le reste du parcours était heureusement beaucoup plus facile, le fleuve
ne comptant plus de rapides jusqu'à Québec.
Pour ces hommes, ce sera bientôt le temps d'aller connaître les joies des sports d'hiver...
Pour ces hommes, ce sera bientôt le temps d'aller connaître les joies des sports d'hiver...
« Nous avons sauté le Long Sault
Nous l’avons sauté tout d’un morceau
Ah! que l’hiver est long!
Dans les chantiers nous hivernerons
Dans les chantiers nous hivernerons »
Nous l’avons sauté tout d’un morceau
Ah! que l’hiver est long!
Dans les chantiers nous hivernerons
Dans les chantiers nous hivernerons »
Téléchargez cette recherche sur les cageux
Voyez des photos et plus d'informations ici: Projet cageux.
Pour une narration pleine de détails (y compris l'anecdote d'une jeune fille qui rêvait de faire l'expérience) lisez ce texte (en anglais):
Canada first: a memorial of the late William A. Foster, 1890. Pages 169-198.
Voyez des photos et plus d'informations ici: Projet cageux.
Pour une narration pleine de détails (y compris l'anecdote d'une jeune fille qui rêvait de faire l'expérience) lisez ce texte (en anglais):
Canada first: a memorial of the late William A. Foster, 1890. Pages 169-198.
Le chêne, il me semble que c'est parce qu'il résiste au pourrissement... mais moi non plus je n'ai pas étudié la chose!
RépondreEffacerC'est cela... et sa résistance aux chocs. Genre des boulets de canon...
EffacerOn voit ces gravures habituellement une à la fois, et encore, jamais tout l'ensemble. C'est très agréable de descendre d'une gravure à l'autre comme on se laisserait glisser le long du courant.
RépondreEffacerLes gris et les rehauts de blanc donnent une atmosphère très agréable. On se laisserait nous aussi glisser le long du courant.
PS. Compter le nombre de fois que les cages passent ostensiblement devant un clocher.
En plus on a toutes ces photos au lien indiqué. J'avais aussi des intéressantes narrations que j'aurais pu glisser... une autre fois peut-être. Les églises? Le travail de cageux était peut-être un devoir chrétien? C'était risqué en tout cas...
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