samedi 26 novembre 2011

Usagi Shima, la carotte et le lapin




Photo : Wikipedia


À la recherche d'étranges ou dangereux paysages je viens de trouver cette île au Japon. Okunoshima (大久野島), aussi connue sous le nom de Usagi Shima, l'île aux lapins. L'île est en effet habitée par de nombreux lapins libres et heureux. L'endroit ne compte aucun prédateur. Mais on y trouve une hénorme carotte...



Photo : Wikipedia


C'est un discret site touristique surtout fréquenté par les japonais ou des visiteurs étrangers installés pour le travail ou les études. C'est un Disneyland à consommation locale… Malgré le nom populaire à pouvoir édulcorant c'était une installation où l'on produisait des armes chimiques utilisées surtout lors de l'invasion de la Chine. Les lapins étaient les cobayes sur lesquels on testait les concoctions… Lapin au gaz moutarde

À la fin de la guerre on aurait relâché les lapins… cette libération des animaux de laboratoire passerait pour un geste de réconciliation avec les doux rongeurs. Alternativement on dit que les lapins furent introduits bien plus tard en 1971. Serait-ce alors une rédemption tardive de l'histoire terrible des lieux? Ou autre chose?



Photo : Julie in Japan.


Une canadienne qui enseigne l'anglais au Japon est allé visiter:

"Okunoshima has a great message of peace, a chilling history, adorable rabbits, incredible abandoned buildings to take pictures of, and a lot of nature with no crowds. For those reason, I’d recommend going there."



Photo : Zatil Aqmar

"The island is tiny, but there are many things to do and see there, like learning about the poison gas production on the island during World War II, having a picnic and playing with the cute rabbits that hop all over the island."  


"They are very cute and friendly, but they originally came to the island for a sad reason."

Ouais... a sad reason... Pauvres petits lapins! On les pleure jusqu'en Mandchourie...


Doux lapin, adoucit notre mémoire... Photo : Natalie Oram


Toute cette candeur de la jeunesse voyageante glace le sang. Faut-il constater que ces lapins soient une arme d'amnésie totale assez efficace? Peut-on imaginer se faire photographier tout souriant devant une chambre à gaz à Auschwitz? Peut-être. Comme disait Archimède "Si vous trouvez une mascotte appropriée..."


La propagande est une carotte, nous sommes tous des lapins… ou l'inverse!


Je devrais peut-être ajouter le libellé "digression" pour l'index de ce blog… mais devant certaines photos trouvées pour la rédaction et l'illustration de ce billet je ne peux faire autrement. Alors c'était un billet digressif : libellé "varia".



4 commentaires:

  1. Qu'est-ce qui, en l'absence de «prédateurs naturels», limite la croissance démographique de la population de lapins sur cette shima ? Les lapins souffrent-ils de séquelles génétiques ? Les amis des animaux ne devraient-ils pas effrayer ces «cute and friendly» créatures pour qu'elles réapprennent à se méfier des humains ? Quel est le cri du lapin en détresse ?

    Merci, et que la rédaction du Bocage urbain progresse !

    Henri Lessard

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  2. La limite est peut-être la ressource alimentaire? Je n'ai qu'utilisé l'info reprise d'un média à l'autre sans rechercher plus avant. Tout ressemble à une belle histoire pour les enfants. Le cri du lapin en détresse ressemblerait à celui des poissons. Mais là je me mouille...

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  3. "Vivement la prochaine guerre !", se disent les lapins.

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  4. Oups, j'ai laissé par distraction dans mon dernier commentaire mon nom et une formule de politesse qui convenaient mieux au courriel d'où j'avais extrait les quelques lignes qui le composaient...

    Je crois que je parlais de faute d'inattention dans ce courriel.

    Ben voilà, c'était la démonstration du phénomène...

    (Le «cri du poisson» !?... Vous savez, Finding Nemo n'est pas un documentaire du commandant Cousteau...)

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