Photo: Frank Hege, National Geographic. Caroline du Nord, vers 1892.
Quelle est l'expression correcte? Doit-on dire "naître dans les choux", "sous une feuille de chou" ou "sur une feuille de chou"? L'imprécision anatomique de l'expression, les variations qu'elle autorise, semblent indiquer une improvisation ou une machination mystifiante. On nous cache notre origine.
Photo Missouri Botanical Garden, 1902.
On le sait, nous sommes grands maintenant, les choux n'ont rien à voir avec la naissance des enfants. Mais alors d'où viennent-ils? Une recherche approfondie me permet de répondre à la question qui hante les bouts-de-choux quand ils ouvrent pour la première fois les yeux: "où suis-je?".
Comme le prouve cette riche documentation visuelle les enfants naissent sur des feuilles de nénuphars et en plein centre (précision anatomique)! Je le sais vous êtes sous (ou sur) le choc. Notre phylogénie est macrophyllique. Ça rassure!
Mais d'où vient cette méprise?
Même les célibataires barbus pouvait se choisir un petit humain.
Chou,
nénuphar: personne ne suggère un degré de parenté entre ces plantes.
Elles diffèrent sensiblement. Pour commencer, les choux viennent de Bruxelles et les
nénuphars de Lamazonie. C'est loin.
Un autre couple heureux!
Au lieu de dire "naître" on disait autrefois "affeuillir", comme "se poser sur une feuille". Les petits tombaient du ciel puis les familles visitaient les bassins des plantations afin de choisir la marmaille de leurs rêves. Les meilleures pouponnières offraient une grande sélection et toute une gamme d'âges.
Les modèles avec chapeaux étaient recherchés bien que plus chers.
Les plus fortunés pouvaient se procurer toute une famille. Une pleine maisonnée, tout d'un coup! Un chien, un jardinier et un esclave en prime! La belle époque!
Que ce soit sur Victoria amazonica ou Victoria cruziana, plantes aquatiques aux grandes feuilles flottantes, les enfants grandissaient en plein soleil. Ça leur faisait de beaux grands yeux.
Pour en savoir plus sur ces plantes et leur pollinisation écoutez cet extrait de "The Private Life of Plants" (BBC), narration de David Attenborough:
Bon weekend!
Langue très belle à l'odeur de marais salants. Inspirant (lien), merci! et bon week end aussi.
RépondreEffacerJ'attends encore la feuille du formulaire qui me demandera d'inscrire ma «date d'affeuillage». Ça ne m'est encore jamais arrivé et, pourtant, je ne suis pas tombé de la dernière pluie.
RépondreEffacerÀ propos, qu'arrive-t-il aux poupons qui, lâchés du ciel (par les cigognes ?), tombent entre deux feuilles ? Et les naissances hivernales ?
À quoi sert le nombril, alors, si nous tombons du ciel ?
Nous nous coucherons ce soir moins ignorants et moins blasés. Ah ! les mystères et les merveilles de la vie !
@Mimi: merci et pour le lien aussi!
RépondreEffacer@Henri: Une colonie (sauvage et tropicale je veux dire) de ces nénuphars ne laisse aucune chance au poupon de tomber entre deux feuilles (ou sur la patinoire) tant la couverture est parfaite. Vous avez raison de parler des cigognes qui ont, c'est connu, un lâcher précis de la précieuse cargaison. Tout est donc parfaitement sécuritaire et se passe sans traumatisme pour l'enfant. Pour l'explication du nombril, il s'agit en fait d'un simple bourgeon qui produit ceci: http://tinyurl.com/c9wc383 Merci!
@Roger
RépondreEffacerVous avez réponse à tout ! J'ignorais qu'il y avait un lien de parenté entre le Père U. et Flora U.
@Henri: Moi aussi je l'ignorais. Mais on m'a toujours tout caché! Merci!
RépondreEffacerMagnifique! Texte, photos, vidéo, tout!
RépondreEffacer@Julie: Merci!
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