Il y en a partout à bien regarder. Les fruits de l'amélanchier. Sur le mont Royal, dans les parcs, sur le bord des trottoirs et les terrains privés. Dans les ruelles aussi.
Bon, j'en ai soustrait un peu à la grande provision qu'ils constituent pour les oiseaux. Les étourneaux font un drôle de ravage: ils ne les prennent pas entièrement pour les gober tout rond. Ils y piquent plutôt le bec et prennent une petite bouchée. De vrais amateurs! Un désolant massacre sans-façon!
Il en va autrement du merle américain dont un couple semblait un peu dérangé de voir des humains fouiller leurs arbres et amasser les fruits. Ces oiseaux consomment le fruit en vrai spécialistes: tout rond! Gloup! Mais ils attendent apparemment que le fruit se ride et se plisse, signe d'un gain maximum de sucre.
La différence s'explique probablement par le fait que le premier oiseau est une espèce introduite alors que le deuxième est une espèce indigène qui a évolué avec l'arbuste. La dissémination des graines est ainsi probablement mieux assurée...
Alors j'en ai amassé un assez grande quantité et j'en ai fait une confiture.
Ma recette: rincer, faire cuire, écraser quelques fruits moins mûrs qui n'avaient pas éclaté. Ajoutez un peu de sucre...
... mettez dans des pots.
L'affaire est cuite! Fruiteux et avec les petites noix qui ont un goût d'amande. Désolé merles, c'est la saison de l'amélanche pour moi aussi!
Au parc Maisonneuve, l'an dernier y'avait rien, mais il y a deux ans j'en ai récoltés beaucoup avec ma petite famille. Nous cueillons surtout des framboises noires (rubus occidentalis), c'est le top vraiment, à notre avis en tout cas!
RépondreEffacerLes mots d'origine gauloise de la langue française sont plutôt rares. Amélanchier en est un. Emprunté au provençal amelanco, qui vient du gaulois aball-inca, littéralement 'petite pomme'.
RépondreEffacerDans l'Europe médiévale, l'amélanchier était surnommé l'Arbre aux Oiseaux.
Ah, merci! On l'appelle ordinairement "petite poire" par ici.
RépondreEffacer@ Monsieur Flora Urbana
RépondreEffacerQuelle longue coévolution avec l'arbre explique que vous paraissiez connaître la manière d'apprêter ses fruits de façon si instinctive ?
Merci de partager avec nous vos confitures par pixels. Comme ça, il y en aura pour tout le monde...
@ mimiMatelot
L'étymologie, c'est l'art de prendre les mots non pas au pied de la lettre, mais par leurs racines. Et c'est aussi me prendre par mon point faible. Merci pour cette leçon de gallo-provenço-arboriculture.
Il y en aura pour tout le monde et pour longtemps. Sans aucun agent de conservation. Mieux que la confiture toutefois c'est de s'emplir la main puis de verser, d'un coup, dans la bouche. En ayant pris soin de ne choisir que les plus mûrs. Encore en partie chasseur-cueilleur, l'idée de provision n'a pas tout à fait germé dans ma tête.
RépondreEffacerMerci à Henri. Je ne m'attendais pas à l'origine gauloise de ce drôle de mot qui m'avait intriguée.
RépondreEffacerEt ce drôle de mot nous donne des fruits absolument délicieux, je viens tout juste d'aller en cueillir!