Le shakkei (paysage emprunté) des jardins japonais est un élément hors du jardin lui-même, constitué de l'emprunt fait au paysage environnant par une "fenêtre" (une ouverture faite entre deux arbres par exemple). Le jardin prend ainsi une toute autre dimension et l'artifice d'un jardin s'approprie la topographie naturelle des environs. Une montagne est ainsi monopolisée, son sommet sommé de présence dans la proximité. C'est comme une peinture en effet.
Dans un jardin japonais cet emprunt est un lointain incorporé dans le jardin. Pour Glen LeMesurier au Jardin du Crépuscule c'est un emprunt qui est fait au plan, le sol : l'espace horizontal d'une friche est le lieu d'une occupation déterminée, en solide. Il est difficile de faire une perspective aérienne avec de l'acier!
Je suis allé visité le Jardin avec Jessica Hart en revenant du Champ des Possibles
Pour lui l'art doit être intégré à la vie quotidienne et ce n'est pas la vue sur un célèbre mont qui compte mais l'appropriation d'un morceau de real estate négligé. Donnant sur la voie ferrée son jardin incorpore même la clôture : c'est avec la fermeture, non pas l'ouverture, qu'il travaille.
Le paysage emprunté de Glen LeMesurier et son occupation continue d'un terrain vague n'est-elle pas, à proprement parler, une institution?
Mettez vos souliers et allez voir l'intérêt élevé que représente cet emprunt d'une friche fait par l'artiste autodidacte :
Pour des photos, des vidéos, etc. voyez son site:
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