Une douce et lente ruination des lieux, poteau par poteau...
Je suis venu ici jeudi en compagnie de Charles L’Heureux. J’y suis revenu vendredi... et je reviendrai encore quelque fois... un superbe immense terrain vague! Avec des ruines. Le bonheur! Et quelle lumière. Je flotte encore.
C’est toujours un grand plaisir de croiser la petite, très petite centaurée Centaurium erythraea, décrite et nommée en 1800 par le polymathe Rafinesque (il parlait le latin à 12 ans...). À droite une des raisons officielles de cette visite des lieux: Apocynum cannabinum, une plante dont toute une série de billets suffirait à peine afin de vous en parler. Cet automne? L’espèce fait partie des plantes que je considère introduire au Champ des Possibles. Elle a de nombreuses relations écologiques intéressantes. Elle ne paye pas de mine... mais cela dépend du regard...
Limenitis archippus, le vice-roi (viceroy butterfly). Pas tout à fait monarque donc... Les bandes noires diagonales traversant les ailes postérieures le distinguent du monarque. Très coopératif pour la photo. J'ai eu tout le loisir de le photographier sous tous les angles.
Je ne dois pas oublier de vous dire un mot sur le tyran tritri, Tyrannus tyrannus (eastern kingbird), nom latin assez parlant et facile à retenir, non? Jeudi ils étaient quelques-uns à chasser de leur espace vital un faucon émirillon (?). Vendredi ils s’y sont mis à dix! La photo n’est pas terrible... je suis pas photographe de Formule Un! Curieusement plus au sud ils n’embêtent pas les nombreuses hirondelles bicolores (et une autre espèce d’hirondelle). Comme si une entente était convenue ici. Il y avait aussi des merles d'Amérique, des vachers, des carouges, etc. Pas mal du tout pour les oiseaux. Une lectrice du blogue y a même aperçu l'hibou des marais!
L’appréciation des ruines se perd, les humains pressés veulent voir la conclusion au plus vite. Ce n’est plus le (trop) lent film dont nous sommes les spectateurs, c’est le générique tout de suite que nous voulons. C’est pour ça qu’on envoie des équipes de détournage-démolisseuses.
De ces ruines l’Architecte Général (c’est-à-dire personne...) a fait de magnifiques jardins d’eau. J’en ai fait toute une (deux en fait deux) série de photos. Mais je les garde. Vous savez c’est pour mon prochain livre, mon Précis des Terrains Vagues.
L'appréciation des ruines est un mème en voie de disparition. Si vous n’avez pas ce mot dans votre vocabulaire: mème
Amour des terrains vagues et des ruines. Photographe sensible aux nuages et à la belle lumière, documentation de la biodiversité urbaine et recherche sur les espèces à introduire dans les Réserves de Biodiversité Urbaines. Mon champ d'études me comble et me tient occupé... De ces lieux je pourrais vous entretenir sur cent pages. Je le ferai. Mais pas maintenant. Je suis en vacances! Je quitte le champ pour y revenir. Comment faire autrement?