Adiantum pedatum par Rafinesque. J'ai trouvé la fougère à quelques reprises sur l'île de Montréal.
Je devais publier ce billet hier matin. Désolé! D'une part des problèmes d'ordi et d'autre part je me suis encore agréablement égaré dans tous ces magnifiques livres numériquement disponibles. Par exemple, allez voir et constatez une de ces bibliothèques virtuelles : Botanicus. Je vous présente donc aujourd'hui quelques planches du livre de Rafinesque* dont je vous parlais précédemment.
Le premier volume de Medical flora; or manual of the medical botany of the United States of North America est publié en 1828 le second en 1830 et l'ensemble s'est bien vendu. Une centaine d'espèces sont illustrées et bien d'autres sont discutées. Je ne peux être absolument certain mais je dois conclure que c'est Rafinesque lui-même qui a fait ces belles gravures sur bois, imprimées à l'encre verte. L'homme semble vraiment avoir tous les talents…
Le premier volume de Medical flora; or manual of the medical botany of the United States of North America est publié en 1828 le second en 1830 et l'ensemble s'est bien vendu. Une centaine d'espèces sont illustrées et bien d'autres sont discutées. Je ne peux être absolument certain mais je dois conclure que c'est Rafinesque lui-même qui a fait ces belles gravures sur bois, imprimées à l'encre verte. L'homme semble vraiment avoir tous les talents…
Rafinesque connaissait bien les plantes médicinales dont il avait fait le commerce en Sicile après son premier séjour en Amérique. La fougère Adiantum pedatum (Capillaire du Canada) était séchée et exportée partout en Europe depuis le "Canada et la Nouvelle-Écosse". On lui prêtait les mêmes vertus que la capillaire Adiantum capillus-veneris (Capillaire cheveux de Vénus), qui pousse plus au sud qu'ici en Amérique** ainsi qu'en Europe. La Capillaire du Canada était plus grande et plus commune dit-il. Cela devait être vrai autrefois mais ce n'est certainement plus le cas aujourd'hui! Cet ancien commerce n'est peut-être pas sans rapport avec sa rareté actuelle.
Rafinesque nous parle aussi d'un "Syrop de Capillaire", un breuvage d'été bien apprécié en France. Il ajoute qu'il n'est que peu connu en Amérique sauf auprès des Français et des Allemands. Les Français dont parle Rafinesque sont les Canadiens (les vrais, les canayens français...). Dans la Flore Laurentienne d'ailleurs, parlant de la "plus belle de nos fougères" Marie-Victorin mentionne que :
"Sous la domination française il s'est fait un commerce considérable de cette espèce, très employée dans toutes les affections pulmonaires". Ces propriétés médicinales nous étaient connues via les Amérindiens ajoute Pehr Kalm en 1761. "Ceux-ci battaient les bois depuis la Nouvelle-Angleterre jusqu'au-dessus de Montréal à la recherche de la précieuse plante".
"Sous la domination française il s'est fait un commerce considérable de cette espèce, très employée dans toutes les affections pulmonaires". Ces propriétés médicinales nous étaient connues via les Amérindiens ajoute Pehr Kalm en 1761. "Ceux-ci battaient les bois depuis la Nouvelle-Angleterre jusqu'au-dessus de Montréal à la recherche de la précieuse plante".
Si on ajoute à cette intensive récolte à des fins médicinales celle pour la consommation du populaire "Syrop de Capillaire", peut-être pouvons-nous commencer à comprendre la rareté d'une plante poussant dans des sols calcaires eux-mêmes rares… La fougère est prise dans l'étau de nos comportements!
Je reste toujours perplexe devant la promotion de la cueillette de plantes sauvages, pour nos chères papilles ou notre obsession de santé. Surtout quand c'est maintenant à la télé! Je ne suis pas convaincu que l'émission Coureurs des bois favorise la biodiversité, qu'en pensez-vous? Papa et une jolie glaneuse avec chapeau de paille et panier peuvent se multiplier à l'infini et devenir bulldozers…
"Knowledge is the mental food of man" nous dit Rafinesque. Je suis bien d'accord et quant à moi, ma soif étant d'abord du côté du savoir, un livre (ou le web...) fera toujours l'affaire, bien qu'à l'occasion je l'étanche avec quelque jus de raisin fermenté.
Je reste toujours perplexe devant la promotion de la cueillette de plantes sauvages, pour nos chères papilles ou notre obsession de santé. Surtout quand c'est maintenant à la télé! Je ne suis pas convaincu que l'émission Coureurs des bois favorise la biodiversité, qu'en pensez-vous? Papa et une jolie glaneuse avec chapeau de paille et panier peuvent se multiplier à l'infini et devenir bulldozers…
"Knowledge is the mental food of man" nous dit Rafinesque. Je suis bien d'accord et quant à moi, ma soif étant d'abord du côté du savoir, un livre (ou le web...) fera toujours l'affaire, bien qu'à l'occasion je l'étanche avec quelque jus de raisin fermenté.
*Rafinesque m'a contacté sur mon Twitter! Depuis la crypte de l'Université Transylvania où sa tombe est sans doute branchée WiFi. @CRafinesque
**Notez que l'espèce se trouve aussi en Colombie Britannique où elle est rarissime. Rapport de situation du COSEPAC
**Notez que l'espèce se trouve aussi en Colombie Britannique où elle est rarissime. Rapport de situation du COSEPAC
Je seconde et j'ai apprécié, pour une fois, que l'audience de ce canal soit si limitée.
RépondreEffacerMais j'y pense. Vanter les propriétés purgatives du Nerprun cathartique sur TVA serait peut-être un bon moyen de limiter son invasion.
Bravo pour l'idée! Mais TVA c'est déjà purgatif, non? ;)))
RépondreEffacerEst trop bonne celle-là !
RépondreEffacerj'aime ce traité avec ses planches moi qui suis homme de feuille je m'en infurerais volontier du regard et de sa texture !
Merci de m'avoir instruit !