vendredi 16 mars 2012

Friedensreich Hundertwasser




Waldspirale ("forêt-spirale")


Un autre Gaudi, vert ce coup-ci, et tout aussi éternellement jeune, Friedrich Stowasser (son nom de naissance) apporte une chose ordinairement impensable par les architectes : la couleur!  Il propose surtout un autre rapport possible entre le bâti et la nature. Toits verts, murs verts et bien plus! Friedensreich Hundertwasser comme bien d'autres hommes visionnaires est déjà passé par là et a laissé des traces.



 Steinhaus, Styria, Austriche. Photo : volcania


Médecin de l'architecture, comme il se présente lui-même, ses propositions visent un partage véritablement écologique et littéralement organique de l'espace entre les humains et la nature. "Certains disent que les maisons sont faites de murs. Je dis qu'elles sont faites de fenêtres." Et les toits deviennent un sol… j'ajouterais.



Un pommier à Steinhaus. Photo : Claus Ableiter Wikipedia


Qui n'a donc jamais rêvé d'une maison dans les arbres? Ou sous terre? Enfant j'ai eu le plaisir (et l'espace…) de construire les deux. Homme-nu, Hundertwasser est un grand enfant. Ainsi tant en ville qu'en campagne il fait passer l'horizon du paysage par le toit. Ou il le colimaçonne sur la maison, le faisant passer à travers à l'occasion. Par les fenêtres s'il le faut. Et de l'intérieur!





Une des cours de la Waldspirale


Il est mort en 2000, quelques mois avant l'achèvement de la Waldspirale ("forêt-spirale"). "La ligne droite conduit a la perte de l’humanité", disait-il. Je ne sais s'il faisait référence à l'architecture ou à la flèche du temps… il aurait alors bien raison! Waldspirale est peut-être une alternative à ce principe transposé du rectiligne, un baume existentiel à apprécier de notre vivant. Il est au fond parfaitement baroque : gardons à l'esprit notre mortalité tout en jouissant de la vie. C'est tout le fragile équilibre de notre condition qui est ainsi humblement affiché. L'ordonné rectiligne veut nous le faire oublier.



Bonjour, Monsieur Hundertwasser!


Nous sommes maintenant à une époque qui conjugue l'hyper-accessibilité de l'espace publique sécurisé qui s'infantilise et de l'enfermement cloisonné et exclusif du privé des privilégiés. Le condo domine... dehors c'est comme dedans! Mais les deux sont imperméables à notre condition. À la Waldspirale, Hundertwasser a au contraire travaillé l'irrégulier et la perméabilité. Même le sol est inégal (scandale! c'est pas du caoutchouc qui le couvre) et devient une "mélodie pour les pieds". Et, comble de l'horreur, tout le monde a accès à la cour intérieure... Vite des caméras de sécurité!


Un nouvel espace urbain est souhaité? L'écologie urbaine c'est pas pour les enfants ou les architectes. C'est pour les artistes! Pour du vert et du vivant, regardons du côté de Hundertwasser. Quitte à rappeler la déplaisante vérité : nous reposons tous sur les épaules de géants. Et ils ont habituellement une barbe… Hon!


Voyez la Citadelle verte de Magdeburg Ici et ici




2 commentaires:

  1. plaisant billet.

    Manifestement les géants ont très très très
    souvent un barbe et les épaules excessivement larges.

    curieux non ? est-ce absolument nécessaire ? ;-)

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  2. nur ein Wort : wow, wunderbar !

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