mardi 7 juillet 2009

Ruelle auto-verdissante

 
une ruelle verte programmée en 2001


 
flore au pied d’une annonce oubliée


 
flore de la ruelle verte programmée


 
une ruelle non programmée voyez-vous la différence?


 
flore de la ruelle non programmée


Depuis plus de dix ans les Éco-Quartiers ont un programme de verdissement des ruelles. Il y en a plusieurs dans mon quartier. Celle-ci, dans la ruelle entre Henri-Julien et Laval, a été inaugurée en 2001. L’expression “green-washing” n’était pas encore inventée, mais...

Huit ans plus tard, aujourd’hui comment se porte cette ruelle? Elle est encore bien verte, c’est certain. Mais cette verdure est un mélange d’intentions, d’accidents, de plans et de temps...Ce sont autant les éventuelles plantations (lesquelles?) dans le cadre du programme, que les arbres et plantes qui débordent des jardins et s’échappent, ou la flore spontanée typique du milieu des ruelles qui donnent le caractère et le charme de cette espace verdoyant.

Je ne savais pas qu’il fallait une “demande d’obtention” pour une ruelle verte. Les ruelles vertes sont-elles un “label”? Il n’y a pas toujours eu des ruelles vertes? Que faut-il faire de celles qui ne découlent pas de cette procédure? Les déverdir? Les corriger afin de s’assurer, par exemple, une conformité de sa flore: “Les espèces indigènes sont privilégiées”. Pourquoi donc? Il me semble que la plus importante caractéristique devrait être qu’elle soit adaptable et résistante ou utile aux oiseaux par exemple. Indigène ou pas.

Un commanditaire serait alors perdu? Ou une occasion de sortir les drapeaux? Cela me semblerait plus favorable à la biodiversité urbaine pourtant.

Et que penser des annonces et cérémonies de plantation ou d’ouvertures officielles avec des politiciens locaux qui ne sont plus là, des résidents qui ont déménagés, des commanditaires et fondations, tant de travail et de bonnes intentions...oubliées! Et la ruelle continue de verdir...

Ainsi, quelques années plus tard, la ruelle verte, qui était déjà une ruelle verte, est redevenu une ruelle verte. Mes affreuses limitations intellectuelles sont dépassées. Il y a toutefois cette muraille peinte qui nous informe de choses importantes. C’est à peu près tout ce qu’il reste de la ruelle verte “obtenue”...une annonce...

Les ruelles vertes sont-elles autre chose que du “green washing”? Ou une activité de la collectivité (plus ou moins stable, économiquement et culturellement privilégiée), devant se réunir, mobiliser, faire du micro-lobbying et remplir des formulaires pour intéresser des gouvernements, des commanditaires, des politiciens et des fondations?

Nos politiques “vertes” devraient peut-être revues. Elles semblent ponctuelles et temporaires, découlant de l’air du temps. Malgré nos discours. Les ruelles vertes programmées sont des jardins soumis au temps et aux processus humains et/ou naturels et deviendront...des ruelles vertes. Elles ne requièrent alors que peu d’attention et se portent bien. Donnons un peu de notre reconnaissance peut-être. Elles ont toujours été là. Elles sont déjà ouvertes. Et elles se sont passé de toute cérémonie de coupage de ruban.



4 commentaires:

  1. Bonjour !

    Elle est très réaliste cette réflexion ! La " Ville de Montréal " et ses arrondissements " de-cul-de-sac-de-complications " devraient méditer sur la pertinence de la simplicité que contient en outre votre texte. Il y aura toujours plusieurs " mais "pour résister.

    Je regarde la ruelle derrière chez moi et certains résidants " propriétaires "ont main basse dans ces lieux because " leur char " s'y faufilent et " ça " c'est important ! S'il fallait que leur appendice soit privé de cette cour de récréation, " la leur " oh ! oh !

    Votre texte contient plusieurs vérités et réalités accompagné des valeurs qui s'y greffent cependant " ces dites valeurs " sont-elles des priorités pour une légion de bipèdes qui persistent à " conjuguer à la première personne du singulier " et pour d'autres pour qui " la création " est inévitablement un synonyme de budget, de politique, de " gros projets "....et de coupage de ruban, si non point de salut ! Souvent je pense et crois que les élus ne savant pas se servir du verbe " innover " sans que cet acte ne devienne un " projet d'envergure " !

    Bonne journée !

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  2. Précision !

    Je ne suis pas une fanatique contre l'automobile et les ruelles ont toujours été un lieu de passage pour favoriser l'accès, pensons aux charbonniers du siècle précédent.

    Mais après il y a eu la longue période " d'asphalté-pour-faire-propre " du territoire urbain. Soyons positifs ! Lorsque je pense à Montréal, je me souviens d'une époque où " tout ce qui était vert " se devait d'être clean ( et devenu un produit de consommation à acheter ), et surtout pas encombrant...tout de même fallait laisser la verdure aux vaches de la campagne !!!!!

    Soyons persévérants, actifs, créateurs et patients !

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  3. Tu parles d'un article... S'attarder à l'illusion et en débattre en plus ! Quand La Ville enlèvera 5 tonnes de ciment dans ma ruelle je serai bien content et ça c'est bien réel.

    Marc

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  4. Outre que vous semblez peiner à reconnaître l'ironie (et encore moins la poésie...) vous ne répondez à aucune des interrogations légitimes soulevées dans ce billet.

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