lundi 15 février 2010

Exploration du familier, écologie domestique


Ancolie et La grande Touffe d'Herbe, aquarelle, 1503 

Tout jeune, naturaliste en herbe (...), j’aimais dessiner la vie d’un ruisseau près de la maison. Un pied carré d’herbes pouvait retenir mon attention des heures durant. Arrivé à l’école secondaire ma première visite de la bibliothèque est encore fraîche à ma mémoire: je découvrais Dali, Poussin et Albrecht Dürer. (drôle de trio, j’en conviens!)

La Grande touffe d’herbes de Dürer est justement une étude d’un pareil pied carré de nature. Les illustrations de plantes et d'animaux de l’époque sont souvent extraordinairement approximatives en comparaison de ces dessins aquarellés. Sur le vif, Dürer ayant pris soin de prélever toute la motte, c’est un complet inventaire du commun auquel se livre le célèbre peintre.




lièvre et bouvreuil

L’artiste de Nuremberg ne connaissait pas l’attrape-plante. Mais il savait porter une attention minutieuse à un petit rien de paysage, à un échantillon de nature. Les plantes sont représentées de façon à permettre l’identification sans grande ambiguïté: plantain, pissenlit, achillée, pâturin et ce qui semble une jeune molène.

Je trouve touchant de savoir que ces plantes poussaient tout à côté de chez Dürer: c’étaient des plantes familières des milieux urbains ou agricoles de l’époque. Elles le sont toujours et ont depuis traversé les océans. Ainsi nous sommes aujourd’hui entourés de véritables oeuvres de Dürer: des grandes touffes d’herbes nous entourent.

“Passant, déposes des fleurs sur sa tombe”

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