lundi 8 février 2010

Paysage sui generis: faire avec!



génération spontanée du paysage: faire avec!

Le Comité du Champ des Possibles (un comité de citoyens) avance sa réflexion sur le destin de cet espace vert différent. Ce Comité se fondra au sein du Comité aviseur du Champ des Possibles: citoyens, spécialistes, représentants politiques et fonctionnaires réunis en un comité aviseur. Nous allons tous réfléchir et surtout agir sur ce terrain vague du Mile End dans l’arrondissement Plateau Mont-Royal à Montréal. 

Des connaissances variées sont requises: circulation des piétons, des idées d’agriculture urbaine à explorer, aire de jeu et aire de repos, toutes sortes d’innombrables réglementations probablement, etc. Et la question qui m’intéresse de près: la biodiversité urbaine. Avons-nous toutes les expertises nécessaires au bon déploiement d’un projet? La question a été posé sur la présence d’un architecte du paysage ou d’un paysagiste sur ce nouveau Comité aviseur. Voici ma réponse en ce qui concerne spécifiquement la section nord du champ (la Réserve de Biodiversité Urbaine) et un aperçu de mes idées sur cette question du paysage.




un mur végétal parallèle à la rue Henri-Julien est déjà formé: faire avec!

Étant d’une nature pragmatique je souligne que ce travail de paysagisme a déjà été fait. Et qu’il soit exactement l’organisation spatiale à conserver et enrichir par l’ajout d’une ou deux buttes, un plan d’eau et quelques plantations judicieuses. Mais qui est donc ce paysagiste qui a déjà fait le boulot? Nul autre que le meilleur bureau-conseil: le hasard historique et les processus biologiques spontanés! Mais pour l’essentiel le travail est fait (et bien fait) par une équipe hors norme: gratuite, inventive et adaptable!




les arbres se sont installés selon la courbe d’accès à la cour de triage: faire avec!

Le proto-paysage ainsi produit est la meilleure esquisse du devenir du lieu. Faire avec ce paysage naissant est dans la même logique que l’interdiction de couper quelqu’arbre que ce soit. Il s’agit surtout de ne pas de reculer... ou soustraire à ce qui est déjà là... il s’agit de reconnaître ce qui s’est organisé tout seul de façon fonctionnelle. C’est un paysage pour le commun... Il ne s’agit pas de faire un parc aux configurations esthétiques selon la vogue du moment. Il s’agit de faire un paysage écologique urbain. Sa beauté et son intérêt viendront de la biodiversité qu’on y trouvera. Les humains pourront toujours apprécier.


6 commentaires:

  1. Bonsoir Monsieur Latour !

    Hum ! cela sera pour " eux " d'accepter un changement de mentalité, de penser, de voir, de concevoir. Dans ma jeunesse il y en avait légion de ce genre de champ à Montréal !

    Cette rencontre ultérieure à l'égard du " champ des possibles " nécessite un profond changement de certaines mentalités afin de comprendre et d'accepter. Vous aurez à " convaincre " certains esprit du mot " simplicité " en outre !

    Et pourtant les champs montréalais de mon enfance ont disparu et c'est plutôt " la pensée spéculative et pécunière " qui a servi de transformation rapide...pas trop compliqué à comprende que " cela " !!!

    G.B.

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  2. Bonsoir,

    On trouve de moins en moins de ce type de champ et c'est dommage. Pas seulement à Montréal mais aussi en banlieue.

    Je sais bien que les terrains valent de plus en plus chers mais des études ont prouvé que la présence de milieux naturels réduisait le stress chez la population qui habite tout près.

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  3. Ginette: je suis né avec un champ en friche comme voisin...avec un ruisseau, des aubépines et des "fauvettes", des carouges, etc. J'ai même eu la chance de voir des feux-follets! J'aime les champs!Simplement...

    Stef: il faut en conserver et leur valeur est grande: des études prouvent que les chardonnerets apprécient! Je sais pas si tu as cet inventaire de la biodiversité de l'endroit:
    http://tinyurl.com/ybzhnns

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  4. le terrain vague ... a (heureusement) le pouvoir de susciter des petites vagues

    bonjour Roger,
    j'abonde bien évidemment dans ce sens!
    les choses pour ce qu'elles sont, la reconnaissance et l'appréciation de la nature telle qu'elle se présente à nous, telle qu'elle se déploie à la face du monde, de 'notre' monde...
    il serait grand temps de la glorifier!
    j'ai souvenir d'un magnifique témoignage de l'anthropologue Serge Bouchard sur (sa) la mémoire des terrains vagues vécus et éprouvés dans son enfance dans son livre 'confessions animales - bestiaire' (aux éditions du passage) (je crois, à moins que ce ne fut dans un autre ouvrage) où il relate comment les terrains vagues, cette Nature sauvage et indomptée, faisant partie intégrante de son monde d'enfant, se rapportait et contribuait directement à la richesse de son imaginaire, tout comme à celle de ses voisins... ces terrains vagues, participant à la fois aux univers personnels et collectifs, constituaient pour lui la trame d'un "inconscient collectif" en devenir, en constante évolution au sein d'une communauté donnée. cette Richesse-là. nous oublions trop souvent que nous aussi, tels les arbres, nous portons les germes de la croissance...
    enfin, du moins, nous en portons tout le potentiel, à condition de daigner le reconnaître.
    Kyra

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  5. M. Latour,

    I hope you and the others participating in shaping this free bit of land will think not only about a pond or two but a way of making the water into interesting skatable surfaces in the winter. Local ice rinks -- and ice paths like the one that existed years ago in Square St-Louis and still exists in Parc Laurier -- are disappearing in the centre of the city. Mile End seems to be particularly short of rinks.

    I would see a figure 8 path encompassing the raised area of trees and the big poplars as well as a round area for pick-up hockey, playing tag, etc.

    The melting of the ice in the spring might create some interesting ecosystems. The ponds - whether seasonal or permanent might correspond to where there are already relatively wet areas.

    Keep up the good work,

    Nik

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  6. Kyra: je m'essaie bien justement à cette glorification du brin d'herbe! Et semer est une agréable occupation!

    Nik: I had forgotten about the ice at Carré Saint-Louis. I do have a scarf but no skates! I'll just watch the whistling skaters, running the 8. It would be nice, you are right.

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