Sorbus decora, le sorbier décoratif, devant le précipice d’une carrière
Il se met souvent dans les endroits les plus improbables où son installation sera difficile et semée d'embûches. Avec un art fait de certitude déterminée il s’accroche aux pierres, sur les falaises ou au tronc des autres arbres, confiant de réussir avec sa façon de funambule, d’acrobate et de voltigeur. Dans ces situations exigeantes la base de son tronc est toujours tortueuse et nous révèle la difficulté de la tâche. Il s’accroche en s’enracinant et prend pied le plus fermement possible, résistant à tous les coups qui viendront: le vent, les brouteurs, la gravité ou la bousculade du grand arbre qui ne veut pas de lui. Si le petit arbre est bien accroché et fermement ancré il peut révéler alors la raison de cet exercice et de son art: regardez la grâce de ses branches qui s’arquent de tous côtés souvent dans un seul plan dont lui seul a le secret. Il se fait plat et nous offre un point de vue privilégié qu’il nous faut découvrir en tournant autour. Si c'est possible...
En général toutefois ce point de vue est celui que l’on aperçoit en premier! Il présente toujours son bon côté! Évidemment il y a ici quelque chose à fouiller... Vous croyez qu’il est tout simplement gracieux de tous bords tous côtés? Photogénique, bêtement? Ou comme c’est un de mes sujets d’étude ces temps-ci et que je le cherche dans des endroits reculés et peu fréquentés c’est plutôt de mon plaisir de le trouver qu’il s’agisse? En attendant cette méta-analyse, disons qu’il est toujours égal à lui-même: parfait!
La préparation à la légèreté de cette silhouette est néanmoins très ardue. Le sorbier ne pousse pas, il se dessine. Sorbus decora est un arbre-pantographe.
Les froids d’automne ou même le gel concentre le sucre des fruits de nombreux arbres. Avec les aubépines, les génévriers ou les nerpruns, les sorbiers font partie de ces arbres dont les fruits doivent geler pour atteindre un taux de sucre intéressant pour les oiseaux. Les sorbiers sont présentement chargés de fruit, pas un oiseau y touche. Ce sera une nourriture plus intéressante bientôt, les fruits du petit arbre les garderont au chaud.
Cet été je l'ai cherché un peu partout sur l'île de Montréal. Je suis à la recherche d'écotypes c'est à dire d'individus "sauvages" représentatifs des populations indigènes et parfaitement adaptées au climat et à l'écologie de Montréal. Pourquoi? Dans le but d'introduire des espèces qui ne soient pas des sélections horticoles au Champ des Possibles et ailleurs. J'espère revenir bientôt sur ce sujet intéressant.
Sorbus decora, sorbier décoratif, sorbier plaisant, showy mountain-ash.
De la famille des Rosacées avec tant d’autres plantes et arbres fuitiers: pommes, poires, cerises, fraise, ect. On trouve aussi les autres sorbiers Sorbus americana et Sorbus aucuparia poussant spontanément ici et là, souvent en situation périlleuse.
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