La photo ne rend pas du tout la forte impression que laisse cet arbre.
Un des plus gros noyers noirs (Juglans nigra) au Québec. À allure peut-être inhabituelle: le tronc est parfaitement droit, vertical et massif. Est-ce à cause du sol profond par ici dans la plaine du Saint-Laurent?
Un de ses rejetons sur le même terrain.
La ville s'appelle aujourd'hui Mercier mais se nommait Sainte-Philomène quand cet arbre a été planté, il y a plus de 230 ans. Et il se resème (ou on le replante) un peu partout dans les environs. Personne ne semble plus ramasser les fruits... Ceux-ci sont des noix (fruits à coque). Les fruits du noyer noir, frère du noyer (Juglans regia) donnant les noix de Grenoble, n'ont pas la caractéristique de ce dernier d'avoir la broue qui s'ouvre commodément. Je n'ai aucune idée comment on traitait ces gros fruits qui tachent sérieusement les mains!
Ici à Laval, les fruits du noyer noir dans l'épaisse chair verte (le brou) qui entoure la noix.
Oui je sais qu'on en faisait de la teinture. Mais comment le cueillait-on? Comment était-il conservé, préparé? Comment s'inscrivait-il dans l'économie domestique et l'alimentation de l'époque (l'arbre est ici surtout un vestige du 19e siècle).
Tranche de vie:
RépondreEffacerJe me souviens des réunions de famille autour du noyer de mes arrière-grands-parents dans le Loir-et-Cher pour "gauler les noix". Des toiles étaient étendues à terre. Les hommes montaient dans le noyer avec des gaules pour frapper les branches et les secouer afin de faire tomber les noix. Les femmes et les enfants les ramassaient dans la toile; les éviter dans leur chute étaient le jeu préféré de mes cousins et moi .
Elles étaient ensuite partagées, étalées dans un local frais et on attendait quelques semaines que la broux sèche, se craquelle et se détache parfois d'elle-même.
Merci pour cette belle anecdote! Hier sous ce spécimen justement on devait éviter les fruits qui tombaient en quantité de l'arbre. Toc! Toc! tout autour. Pour l'espèce américaine je n'ai toujours rien lu sur sa récolte (je n'ai pas recherché la chose) qui devait ressembler à celle de l'espèce Européenne. Le brou ne s'ouvre pas seul toutefois pour le Noyer noir.
RépondreEffacerLa "broux" non plus, puisqu'elle n'existe que dans mes fautes d'orthographe. Désolé, j'avais la broue dans le toupet.
RépondreEffacerJe comprends.. moi c'est tout ma tête qui dans le brou...illard aujourd'hui!
RépondreEffacerTémoignage tardif : j'ai fait une cueillette, à automne 2012, par goût d'expérimenter la chose.
RépondreEffacerConstat no 1 : le brou tache les mains pour des semaines. J'ai tout écalé au canif, les mains nus, et mes ongles sont restés jaunes jusqu'à la repousse complète, en janvier. J'ai cru comprendre que traditionnellement, on attendait que la putréfaction désagrège la pulpe, pour ensuite procéder mécaniquement, par écrasage.
Constat no 2 : l'écorce de la noix elle-même est d'une dureté exceptionnelle. Oubliez les casse-noisettes. Le marteau en vient à bout, mais pulvérise la noix du même coup. Après plusieurs essais, je suis arrivé à une méthode qui fonctionne assez bien : il faut casser la coquille en deux avec un serre-joint à coulisse, puis démanteler les deux hémisphères avec une tenaille (les autres types de pinces ne fonctionnent pas aussi bien).
Constat no 3 : la noix elle-même est merveilleuse. Très parfumée et très oléagineuse. Rien à voir avec ces tristes choses que l'on achète au supermarché. Merveilleux sur une pizza, avec un chèvre frais. Je dois aussi essayer les biscuits.
L'automne prochain, j'aimerais bien mettre la patte sur quelques noix cendrée (pas trop, faut préserver la ressource).
Merci Nic! Oui ça tache en masse! Et j'ai fait l'expérience sommaire de casser la très dure coque. D'accord avec vous: délicieuse cette noix! Merci de partager votre technique de façon si détaillée. Pizza, chèvre... ah! je salive là...
RépondreEffacerMonsieur Nic, monsieur Latour, j'ai des noix de noyer noir. En échangerais contre la meilleure référence pour la reproduction.
EffacerBonjour Monsieur Nic. Merci de cette offre mais je n'ai pas d'endroit où les planter! Le seul endroit que je connaisse est le Champ des Possibles à Montréal et... il a déjà plusieurs noyers noirs dont certains produisent quelques noix. Ce sont de jeunes arbres spontanés, les noix ayant été apportées par les écureuils. C'est que tout à côté, il y a le monastère des Carmélites et un grand noyer noir... L'homme à tout faire me dit qu'il doit jeter tout ce bordel (trois poches!) à tous les ans... À Montréal et autour l'arbre n'est pas si rare. Par exemple on en trouve au Boisé Brébeuf à Outremont. Merci et salutations!
RépondreEffacerMerci M. Petit pour toutes ces informations détaillées. Les quelques fois où j'ai goûté ces délicieuses noix je n'avais pas de table spéciale ou d'étau... quel travail alors!
RépondreEffacerBonjour M.Petit
RépondreEffacerEn faisant une recherche sur le noyer j'ai tomber sur ce site et sur votre post. Je viens de ramasser une chaudière de 5 gallon de noix de noyer noir. J'aimerais avoir plus d'info sur la mise en sol et comment faire germer le fruit comme dans votre photo.
Merci
Richard Lemay.
Pour anonyme du premier octobre: la germination de ces noix ne posent aucun problème. Voici la procédure:
RépondreEffacerBy Richard Jauron, Department of Horticulture
Walnut trees can be easily grown from seeds by following a few simple steps.
Collect walnuts after they fall to the ground. Remove the husks and then place the nuts in water. Nuts that float are not viable and can be discarded. Good, viable nuts will sink to the bottom.
Before the walnuts will germinate, the nuts need to be exposed to cold temperatures and moist conditions. The cold-moist requirement can be met by planting the nuts in the ground in fall. Plant walnuts 1 to 2 inches deep.
The cold-moist requirement can also be accomplished through a process called stratification. Walnuts can be stratified by placing the nuts in a moist mixture of sand and peat moss and then storing them in a cool location. Suitable containers include coffee cans, plastic buckets, and food storage bags. The refrigerator is a good storage location. (Stratification temperatures should be just above freezing.) The walnuts must remain in the refrigerator for 90 to 120 days. After the nuts have been properly stratified, they can be removed from the refrigerator and planted.
Votre façon de planter ces noix est sûrement la bonne encore me faudrait-il un dictionnaire anglais-français car mes années lycée sont trop loin (tout le monde sait que les français de ma génération sont très mauvais quand il s' agit de parler plusieurs langues). Ce noyer noir vit dans les pyrénéés atlantiques en compagnie d' une bonne quinzaine d' autres, il est en fait assez commun par ici. Ne connaissant pas encore ce coin de France j' ai découvert cet arbre hier je me renseigne sur ce végétal magnifique.
EffacerDésolé, pressé par le temps j'ai copié le premier résultat convenable d'une recherche Google. Pour une traduction suffisante, copier le texte dans la boîte prévue: https://translate.google.com
EffacerIntéressant d'apprendre que cet arbre est naturalisé (si c'est bien le cas...) par chez vous mais pas étonnant: il pousse spontanément partout dans la région de Montréal et dans le Sud du Québec. La germination ne semble pas faire problème! Salutations.
Pour le plaisir de vous informer, il y 4 ans, j'ai reçu en cadeau un rejeton de 2 pieds du fabuleux noyer noir de Mercier. Une merveille sur mon terrain! Mais il a quel âge ce maître? On parle du plus vieux à Campton qui aurait 200 ans.
RépondreEffacerJ'ai planté plus de 100 noyers noir sur la terre de mon grand-père en beauce (Québec). J'ai hâte de voir la vitesse de pousse dans le bois. Je leur ai fait des éclaircies car ça prend du soleil. J'ai également planté quelques noyers cendré et cendré hybride acheté à la pepiniere casse noisette. Même chose pour des caryer. Ci vous êtes capable de trouver un caryer ovale mature leur tronc est exceptionnel. Bref tout ce que j'ai de planté n'a que 2-4 pied de haut alors ça vas prendre du temps. Pour les noyers noir j'en ai spotté plusieurs dans les environs de Québec. Les plus gros sont au côté du pont scott ou la piste cyclable sur le bord de la rivière Saint Charles. Il y en a 2 autres sur rue st anne dans le vieux Québec. 2 autres dans le chemin qui passe en bas des plaines, av ontario. Au parc des moulin il y a des noyers cendrés. Pour retirer la noix de la broue le best c'est de l'écraser avec son soulier dehors, ça évite de se tâcher.
RépondreEffacerBelle plantation! À Montréal et autour on en trouve aisément, surtout près d'institutions. La croissance à partir de noix est pas mal rapide. Je connais quelques caryers ovales matures mais ils sont rares à Montréal! Merci des infos!
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