jeudi 21 février 2013

Croque-lilas (Otiorhynchus spp.)






Je passe souvent devant ce lilas (Syringa vulgaris) depuis quelques années. À tous les étés les feuilles, ma foi toutes les feuilles! sont broutées sur le bord. Ce n'est pas le travail d'abeilles mégachiles: les coupes ne sont pas nettes. Les abeilles découpeuses ont la fierté du travail impeccable… elle ne déchirent pas maladroitement. Elles coupent précisément à l'emporte-pièce puis s'envolent en sifflant.


J'ai coupé une branche et pris quelques feuilles mais je n'avais pas encore eu le temps de d'enquêter ce dossier. Comment expliquer ces feuilles grossièrement dévorées par une insecte sans éducation? (qui ne siffle probablement pas...)




À gauche Otiorhynchus meridionalis, à droite O. sulcatus. Photos Wikipedia.


Il semble assez certain que ce soit un coléoptère de la famille des Curculionidées: un charançon, quoi! Il s'agit peut-être de Otiorhynchus meridionalis (Otiorhynque méridional, Lilac Root Weevil) ou Otiorhynchus sulcatus (Charançon noir de la vigne, Black vine weevil).


Ces deux otiorhynques sont des espèces exotiques provenant d'Europe. Les larves se nourrissent des racines et les adultes bouffent les feuilles avec acharnement. Et sans aucune classe!


8 commentaires:

  1. Mais j'aime les coléoptères! Bon je sais, un autre qui dérange et qui n'est pas d'ici. Frênes, épinettes et maintenant les lilas. Ils sont peut-être mal élévés ces coléoptères, mais c'est tout de même par notre faute qu'ils sont arrivés ici! :)

    Bon sérieusement, je trouve ça rigolo la manière dont ils mangent ces feuilles. C'est crénelé comme la feuille du peuplier deltoïde! Merci Roger.

    RépondreEffacer
  2. Moi aussi je les aime les coléoptères. Mais des leçons de découpage s'imposent! On ne pourra plus distinguer les feuilles si tout le monde se met à les déguiser. (c'est vrai la ressemblance avec le peuplier...). De plus il faudra probablement ajouté bientôt les pins à ces arbres aux prises avec un insecte exotique... La guêpe Sirex noctilio est arrivée...

    RépondreEffacer
  3. C'est vrai que certaines feuilles sont déjà difficiles à identifier, faut pas en ajouter! Je ne savais pas pour la guêpe, mais je vais m'informer. Merci!

    RépondreEffacer
  4. Question naïve : pourquoi ces charmantes Curculionidées se confinent-elles aux rebords des feuilles ? Si elles sont si goinfres et désordonnées, elles pourraient dévorer une feuille de l'extérieur vers l'intérieur, en allant au hasard. Ça me semblerait plus simple et surtout plus sécuritaire que de rester en équilibre précaire sur la tranche d'une feuille, s'offrant en prise au premier coup de vent ou au premier prédateur.

    Bien sûr, la seule réponse valable à mon «pourquoi» est «parce que».

    RépondreEffacer
  5. @Henri Excellente question! Les feuilles sont plus tendre sur le bord. L'insecte est de plus nocturne. Il peut alors faire pas mal à son goût. C'est à dire sans classe.

    RépondreEffacer
  6. C'est le poinçonneur des Lilas
    https://www.youtube.com/watch?v=eWkWCFzkOvU

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Je connaissais la chanson sans connaître son titre! Merci!

      Effacer
  7. En fait, il est possible que la position soit moins precaire sur le bord, car l'insecte pourrait y pincer la feuille.

    RépondreEffacer