samedi 16 février 2013

Asclépiade commune (Asclepias syriaca)





Lors de la chasse à l'Orme de Thomas à Oka.


À Oka, à l'entrée du Parc National, une belle colonie d'Asclépiade commune (Asclepias syriaca). En n'examinant que quelques plantes j'ai trouvé ces trois insectes bien connus pour leur association avec la plante. De gauche à droite: la chenille du Papillon monarque (Danaus plexippus), le Puceron du laurier rose (Aphis nerii) et la Petite punaise de l'asclépiade (Lygaeus kalmii).





Illustration tirée de Cornut. Photo: Paris côté jardin.



La plante a été décrite par Jacques Philippe Cornuti (Cornut) dans l'ouvrage Canadensium plantarum aliarumque nondum editarum historia (1635). Avant la fondation de Montréal, quand même...

Les premiers Canadiens nommèrent la plante "petit cochon", pour les fruits bien sûr. En Europe on l'appelle souvent "Herbe aux perruches" mais je ne crois pas que ce nom ait jamais été utilisé ici. Quant à cet usage décoratif (à droite) des fruits de l'asclépiade il m'était tout aussi inconnu. Enfant, on ne manquait pas de faire mille choses avec les fruits de la plante mais rien de tel! Je me souviens toutefois encore de la première chrysalide de monarque que j'avais ramené à la maison et mis dans un gros pot de verre. Quelques jours plus tard: Oulala!


Quel parfum! (Ne grattez pas l'écran!)


À propos des noms populaires ou vernaculaires, comme l'a bien écrit Marie-Victorin (Flore Laurentienne, 1935):


"notre pays est ethniquement trop jeune pour qu'il s'y soit formé, dans le peuple, une onomastique botanique importante. Les canadianismes véritables, c'est-à-dire spécifiques et d'usage courant, sont plutôt en petit nombre. Ils forment un trésor linguistique d'une valeur inestimable, mais qui, vraisemblablement, ne s'accroîtra plus. Les conditions de la vie moderne, une impitoyable standardisation par l'école et la radio, par le cinéma et le journal, ne permettent plus cet insularisme de la vie quotidienne, ces processus lents et cumulatifs qui aboutissent à la création folklorique." 







Marie-Victorin oublie de mentionner le Web (on lui pardonne) mais il a probablement raison avec l'impitoyable force de standardisation des médias et peut-être verrons-nous le nom "petit cochon" déplacé par l'adoption de "Herbe aux perruches"? Ça ne devrait pas tarder...




Je vous reviens sur l'Asclépiade...




10 commentaires:

  1. Merci Roger! Un billet sur l'asclépiade en plein hiver, ça ma fait du bien. Contrairement à bien des gens, je considère nullement cette plante comme une mauvaise herbe. Je crois plutôt qu'elle profite bien de ces grands espaces où l'on coupe toute la végétation. J'adore la citation de Marie Victorin, c'est tellement vrai. De quel document la prends-tu?

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  2. Verdure, parfum... la mi-février est toujours fiévreuse avec les jours qui allongent. Cette plante est un véritable garde-manger! J'y reviens dasn quelques jours. La citation provient bien de la Flore Laurentienne (p.5 de l'édition de 1964)

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  3. Merci pour la réponse, je ne me souviens pas de ce passage, mais je dois surement l'avoir lu. Ah, les journées qui rallongent :)

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  4. On peut faire bouillir le fruit -- ou le cuire à la vapeur -- et le manger, c'est un peu comme le gombo. Merci pour vos excellents articles que j'ai beaucoup de plaisir à lire!

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  5. Moi aussi j'ai accroché sur cette citation de Marie-Victorin: on dirait qu'il l'a écrite hier! Il faudrait lâcher lousse nos enfants dans les prés et les forêts. Je suis sûre qu'ils nous pondraient de beaux canadianismes!

    J'ai essayé le sirop d'asclépiade l'été passé, une recette bien simple qui implique de l'eau, du sucre et quelques fleurs de ladite plante. Ça donne quelque chose d'assez exotique, très parfumé et d'inoubliable.

    À bientôt!

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  6. @Luc: Toujours pertinent ce Marie-Vic! On gagne à relire. Allez Monsieur le Printemps!

    @Julie: J'en ai goûté mais en marinade seulement. Ça goûtait le... vinaigre! Frais, c'est sûrement une autre histoire. merci de l'appréciation.

    @Jasmine: Tu as bien raison! Lâcher lousse les enfants est la meilleure éducation à NOUS donner. Ils reviennent avec des nouveaux noms, une opération vite rentable! Sirop d'Asclépiade? Wow! Avec tout ce parfumé nectar j'imagine... ça me fait saliver... Merci!

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  7. Ça vous tenterais pas d'utiliser les thermes originaux et extrêmement nombreux et variés qu'on trouve dans les différentes langues autochtones qui elles, ont une ethnicité pus qu'ancienne? Marie Victorin écris comme s'ils n'existaient pas, c'est quand même plus excusable que le fait qu'aucun d'entre vous n'a rien eu à redire là dessus!

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  8. Dites-donc Andréanne, ça vous tenterait pas de faire un peu moins de fautes d'orthographe? On serait alors presque tenté de vous répondre...

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  9. Bonjour! Ces fleurs me ramène à ma jeunesse, tellement parfumée, ma jeunesse comme la fleur... Je voudrais en planter sous ma fenêtre et espérer y voir un papillon Monarque s'y déposer et y laisser une génération à venir, mais les pucerons me font hésiter ainsi que la punaise qui est la pondeuse, j'imagine! Qu'en pensez-vous?

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  10. L'asclépiade est toujours là, preuve de notre jeunesse permanente... Plantez-en! On se débarrasse facilement des pucerons avec un jet d'eau. La punaise est plutôt rare (en ville en tout cas!) et n'est pas du tout embêtante. Pensez plutôt aux belles fleurs parfumées.

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