samedi 30 octobre 2010

Ruelle automne






Un billet en silence, question de laisser ce poète parler et vous saluer! 

Je finis mes clips pour le lancement des Amis du Champ des Possibles, essaie de faire un logo... et quelques textes, documents, etc. Encore un peu de pain sur la planche, quoi!

Tout ça en espérant évidemment que vous vous joindrez à nous.


mercredi 27 octobre 2010

Cric-Crack garden

Des craques fleuries en rang. Photo CGM

Les plantes surgissant de la moindre fente, dans le béton ou l’asphalte, font l’horreur de bien des gens qui n’admettent pas pareille irruption du végétal dans le minéral. Le seul cas autorisé est celui d’une plante dans un pot d’argile. Le reste est effrayant et contre-nature. Ce sont des monstres de la craque, des Krakens!

 En ligne, mes petits oignons! Photo CGM

La firme d’architectes du paysage Conger Moss Guillard (CGM) à San Francisco propose des diaboliques jardins de craques. Et s’il n’y a pas de craques ils nous proposent d’en faire. Jardiner au marteau-pilon, je n’y avais pas pensé!

Le béton en prend plein la gueule. Photo CGM.

Je pense que ce genre d’environnement serait parfait pour la culture de melons (et autres cucurbitacées). Sec et chaud comme le milieu d’origine de beaucoup de ces plantes. Et pourquoi pas: notre melon de Montréal pourrait enfin trouver une place de choix dans nos océans de bitume abandonnés!

Un article complet de Rock Giguère (en PDF) sur ce melon brodé ici.

SEMENCES SOLANA a des graines de cette variété. Ils sont à Repentigny où je suis né ils sont sûrement champions!


Mais c’est quand même pas mal de travail cette jardinistique pneumatique (ou électrique)! Pourquoi ne pas tout simplement apprécier, en bons jardiniers sans jardins, le travail qui se fait tout seul comme ici sous le viaduc Rosemont?

Et pour les craques, regardez autour en faisant attention: la saison des nids de poules arrive bientôt!


lundi 25 octobre 2010

Les Amis du Champ des Possibles: c’est officiel!







L’organisme à but non-lucratif Les Amis du Champ des Possibles est officiellement fondé! Les lettres patentes sont reçues et le travail va pouvoir commencer (enfin, continuer...) vers la préservation de cet espace vert, son aménagement minimaliste et son enrichissement écologique visant un partage équitable entre les utilisateurs humains et les autres: la biodiversité urbaine.


Nous préparons une soirée de lancement officiel de cet organisme et vous êtes tous invités:



Vendredi le 5 novembre au Café Falco, toutes les informations sont sur l’image ci-haut.

Comme nous procédons à des envois de communiqués de presse et des invitations sur de nombreuses listes de courriel voici pour ceux qui ne connaissent pas le projet des liens vers des blogues qui vous en donneront une très bonne idée:

Le Champ des Possibles
Le Pouvoir Aux Pousses


Et puisque vous êtes sur mon blogue regardez dans la colonne “Libellés” à droite et cliquez sur les mots-clés “Maguire-Roerich” (le nom que je donnais par commodité avant le nom officiel) ou “Champ des Possibles”. Vous aurez tous les billets dans lesquels j'en ai parlé et pas mal d’informations (et quelques photos...)

Vous êtes donc invités à venir nous rencontrer et à devenir membre de Les Amis du Champ des Possibles. Les abeilles vous en remercierons!


Nous avons aussi un Facebook: devenez doublement amis!





samedi 23 octobre 2010

Wallace sur le mont Royal

Des planètes vues de près: l'écorce des arbres


À l’échelle de l’île de Montréal le mont Royal est un petit espace vert. À l’échelle d’un érable argenté (Acer saccharinum) couvert de lichen cet animal est minuscule mais pour un acarien c’est un un géant de velours rouge: 4-5 mm. Le trombidion soyeux (Trombidium holosericeum) appartient à un genre d’une trentaine d’espèces. Ce n’est pas un insecte c’est un arachnide: ses quatre paires de pattes le place avec les araignées et les scorpions.

Sa coloration rouge est un avertissement: c’est l’aposématisme. Cette idée géniale est le fruit de la riche imagination écologique d’un homme de terrain, Alfred Russel Wallace, l’alter-ego de Charles Darwin. L’aposématisme est une (ou plusieurs) adaptation d’une espèce afin de signaler aux prédateurs qu’elle n’est pas un met de choix ou encore qu’elle est toxique.

Trombidium holosericeum. Photo Jörg Hempel, Wikipedia

L’avertissement peut être visuel, sonore, olfactif ou chimique. De nombreuses chenilles ou papillons ont une coloration remarquable, pensez au papillon monarque. Le message aux oiseaux est: “ne me mange pas je suis toxique”. Des serpents comme le serpent corail du genre Microrus ont aussi ces couleurs parlantes. Notre mouffette rayée (Mephitis mephitis) avec ses bandes blanches dans la fourrure de son dos est parfaitement reconnaissable et le message est universellement connu.



Dendrobates azureus. Photo Cliff, Wikipedia

Même des amphibiens, les dendrobates en Amérique du Sud, ont ces colorations aposématiques: leur peau sécrètent une toxine. Comme pour le papillon monarque qui est toxique en se nourrissant d’une plante toxique (l’asclépiade) les dendrobates sont toxiques parce qu’elles se nourrissent d’insectes toxiques.
 
Les larves et nymphes de notre acarien sont des parasites qui injectent leur salive contenant des enzymes dans leur hôtes (des insectes et des arachnides) décomposant les tissus. Puis la larve suce la “soupe”. Un gros petit acarien parasitant une grosse araignée!

Et la couleur rouge averti que ce prédateur/parasite ne souhaite nullement devenir la proie de quiconque. Main de fer dans un gant de velours.

mardi 19 octobre 2010

Ruisseau Raimbault


Le parc Raimbault sur la rivière des Prairies dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville à Montréal tire son nom du ruisseau qui depuis le Mont Royal traverse toute l’île et se jette ici. C’est d’ailleurs tout ce qu’il reste du long cours d’eau qui a servi aux fermes, aux tanneries puis aux égoûts. Le ruisseau a été complètement canalisé, enfoui, disparu.



À gauche des grands peupliers au colori inhabituel. La photo à contre-jour n’arrive pas vraiment à rendre cette couleur singulière! C’est un bout de la rivière des Prairies que l’on voit: sur l’autre rive c’est Laval.



Un chêne au-dessus de l’embouchure du ruisseau.



Au centre un hêtre (Fagus grandifolia) avec un feuillage combinant d’un coup toute la gamme de couleur dont il est capable.


jeudi 14 octobre 2010

Journée des Indiens

“Le plus bel arbre de Laval”

Le bel érable à sucre certainement! Et vu l’affection particulière que nous avons ici pour l’érable à sucre (Acer saccharum) cet individu est connu de tout le monde sur l’île Jésus, le nom de l’île sur laquelle se trouve la ville de Laval, en banlieue nord de Montréal. Nous (et par nous je veux dire Charles L’Heureux et moi) l’avions remarqué plus tôt cet été et nous nous étions bien promis de revenir aux couleurs de l’automne.

Nous avons un peu tardé à traverser le pont de la rivière des Prairies pour venir le voir et avons manqué un des meilleurs moments de cet arbre, avec un peu plus d’orange et de rouge aux feuilles. Nous avons trouvé bien d’autres façons de l’apprécier, entre autre en se couchant dessous et en faisant une sieste! Chasser des arbres toute la journée est un tâche exigeante! 




Mercredi était une journée des Indiens. C’est une nouvelle appellation. La définition restrictive des services météo (de quoi ils se mêlent ceux-la!) nous contraint à n’apprécier les beautés d’octobre qu’à condition que ce soit trois jours de suite! Ce qui fait que nous n’avons pas d’été des Indiens certaines années! Il faut que ça change! Mercredi était justement une de ces magnifiques journées d’Octobre au ciel bleu et l’air parfaitement clair avec des arbres dorés partout: c’était donc à nos sens un morceau de l’été des indiens, une journée des Indiens quoi! Ça n’a pas besoin d’être continu, “sur trois jours minimum”. Voilà! Maintenant c’est décrété! Quand le temps est magnifique et que les érables à sucre vous appellent, c’est une journée des Indiens et ça, ça arrive à toutes les années!



Le titre de ce billet c’est l'exclamation d'un dame avec son vieux père qui faisaient leur marche traversant le parc des Prairies et s’arrêtant pour saluer l’érable. Nous sommes aussi restés un bon moment pour l’apprécier, le photographier et faire une mesure de la largeur maximale de ses branches: 27 "pas Latour" ce qui nous donne: 81 pieds ou 24,6 m. Pas mal du tout si l’on considère que bien des branches ont été coupé.


 
La silhouette de l’arbre a aussi été modifiée par l’émondage de la branche maîtresse au centre et de quelques branches secondaires. L’assymétrie de l’arbre est facile à constater. Il serait aussi un peu plus élevé. Ce qui est facile à constater aussi c’est l’affection générale des gens du quartier: tous semblent le connaître, viennent et s’exclament, se couche dans l’herbe pour y lire ou viennent et le photographie, à pied et à vélo. On peut estimer son âge à environ 150-200 ans. Considérant l’histoire particulière et le destin des arbres ici c’est assez exceptionnel.

Et désolé s’il manque des billets: mon fournisseur d’accès internet connaît des interruptions de service. Et le matin habituellement... quand je termine mon billet et que je veux le mettre en ligne... argh!!! Ça fonctionne maintenant...


vendredi 8 octobre 2010

Notes on Urban Biodiversity



Je donnerai une conférence en anglais le mardi 12 octobre à 19h devant la Westmount Horticutural Society à la Westmount Library, au 4574 Sherbrooke Ouest, Westmount.

Mes Notes sur la biodiversité urbaine seront partagées en deux parties (et quelques intermèdes):

On the spontaneous urban flora: their origin and ecology
Weeds can be useful, ask the bee!

On the use of marginal spaces for biodiversity:
A short presentation of le Champ des Possibles, a brownfield in the Mile End District

L’illustration ci-haut est tirée de l’intermède “Le Gingko et l’Aubépine”.




mercredi 6 octobre 2010

Miel de vipérine


Apparence de la rosette de la vipérine la première année.

Echium vulgare, la vipérine commune, est une plante bisannuelle rudérale originaire d’Europe que l’on trouve maintenant en Australie et Nouvelle-Zélande, partout en Amérique du Nord, en Afrique et Amérique du Sud, au Japon, etc. Assez commune dans des sites au sol caillouteux, secs et ensoleillés, c’est souvent une des premières espèces à coloniser un tout jeune terrain vague ou une friche industrielle. Il lui arrive même d’être une espèce dominante (pour quelques années du moins) dans certaines circonstances favorables. En général elle se contente plutôt de faire une touche de bleu bien appréciée par les insectes et les visiteurs bipèdes dont je suis.




Les couleurs de la vipérine

La couleur de ses fleurs est déjà une bonne indication de la famille à laquelle elle appartient. Avec les bleus myosotis et la bourrache, bleue aussi, elle est de la famille des Boraginacées. Les boutons et la fleur de la vipérine qui vient d’ouvrir sont rouge rosé. Puis la fleur devient bleu-pourpre, passant ensuite au bleu. Il y a aussi des fleurs qui sont véritablement blanches ou roses pâles et pour rendre compte de ces formes ont a nommé: E. vulgare forma albiflorum R. Hoffm. et E. vulgare forma roseum F. Zimm. Ces deux formes se trouvent à Montréal et les ayant vu parmi des colonies de la forme habituelle (bleue) je ne crois pas que le pH du sol ou une autre condition environnementale soient responsables des couleurs différentes.

 Voyez la forme blanche ici dans un autre billet.



C’est une de ces mauvaises herbes dont on a enfin trouvé une “vertu”* dans le Nouveau-Monde. Elle est nectarifère et pollinifère: elle produit du nectar et du pollen. L’expression “mellifère” est probablement à éviter, parce qu’elle ne produit pas de miel...ça c’est le travail des abeilles et des apiculteurs!

*What is a weed? A plant whose virtues have not been discovered. Ralph Waldo Emerson (1803-1882)



L’inflorescence est une cyme scorpioïde, elle est enroulée sur elle-même, un peu comme une queue d'un scorpion et comme chez certains myosotis. Les cinq étamines et le style bifide (divisé en deux parties) projettent au-delà de la corolle. Ce qui fait toute la valeur de la vipérine commune pour les abeilles (l’abeille domestique, abeilles sauvages et papillons!) est sa longue période de production d’abondant nectar dans des fleurs profondes qui empêchent son évaporation par grand soleil ou sa dilution quand il pleut. La plupart des plantes à nectar n’en produisent qu’à certains moments de la journée alors que la vipérine en produit toute la journée.





Le miel de vipérine (que je n’ai ni vu ni goûté) est assez généralement décrit comme étant de couleur ambre clair avec un parfum suave, excellente une saveur des meilleures, une texture épaisse avec une cristallisation lente. L’appelation “vipérine” n’est pas toujours spécifique, de nombreuses espèces appartenant au genre Echium se trouvent en Europe et en Méditerranée. Et plusieurs sont utilisées pour faire du miel dont la vipérine rouge ou vipérine de Ténérife (Echium wildpretii) aux îles Canaries.




 L'apparence au printemps d'une rosette après un hiver sous la neige.

On produit du miel de vipérine un peu partout dans le monde et j’ai une curiosité particulière pour celui produit dans les hautes montagnes de l’Atlas central en Afrique du Nord. Ou celui de la Nouvelle-Zélande où cette mauvaise herbe envahissante qui “couvre les collines centrales de l'île du sud, en mer de couleurs bleues brillantes pendant les mois d'été” est devenu une ressource importante. Au Canada l’espèce est abondante en Ontario où on en fait du miel. Il est intéressant de noter qu’ici de nombreuses mauvaises herbes sont en fait des plantes dont on fait des miels unifloraux en Europe. Il n’est pas difficile d’imaginer le potentiel d’utilisation de ces plantes négligées pour une production de miel dans les espaces résiduels en milieu urbain.




Lotus corniculatus, de la famille du trèfle: les Fabacées.


Il serait même intéressant d’étudier son adaptabilité en vue d’une utilisation pour les toits verts qui semblent souffrir d’un manque cruel d’imagination en fait de choix de végétaux. Je la vois assez facilement faisant des taches bleues dans des tapis jaunes de lotiers corniculés, une autre plante adaptée à des milieux pauvres et secs, et mellifère...euh...nectarifère!

lundi 4 octobre 2010

Refaire la cour


Lieu de rencontre des étudiants au Trinity College Quadrangle, 2007


Nous ne sommes pas au Trinity College de Cambridge ou Oxford, Dublin ou Pertshire, Connecticut, Floride, Vermont ou Illinois... mais à celui de Toronto! Ce Trinity College est une constituante de l’Université de Toronto. C’est la firme torontoise gh3 qui a fait ce réaménagement de pierre et de pelouse qui a conservé les arbres déjà présents. Cela ne mérite peut-être pas l'appellation “paysage” mais en tant que dessin c’est assez réussi.

gh3: Diana Gerrard et Pat Hanson. Leur site web ici.


samedi 2 octobre 2010

Millet blanc, minet noir


Tasse-toi millet, je photographie le minet!


Mille céréales cultivées s’appelle “mil” ou “millet”: Eleusine coracana (éleusine), Digitaria exilis et Digitaria iburua (mils africains), Setaria italica (millet des oiseaux), Echinochloa frumentacea (millet japonais), etc. Aujourd’hui je vous parle de ce millet: Panicum miliaceum, une céréale bien moins cultivée qu’autrefois. C’est souvent pour la nourriture des oiseaux qu’on la cultive aujourd’hui.





C'est une plante annuelle qui résiste le mieux à la sècheresse que les autres céréales. Elle est largement cultivée en Afrique. Je ne savais pas qu’à l’origine la polenta italienne était fait avec du millet. Ce n’est qu’avec l’introduction du maïs (16e siècle) que la polenta a pris la couleur jaune qu’on lui connaît.



Restes de table au sol.

En anglais on dit “broomcorn”, sa paille était utilisée pour faire des balais. Mes spécimens ont été trouvé au même endroit que l’orge dont j’ai parlé dans ce billet du 26 mai 2010:
L’orge du temps




Ce mélange de graines pour oiseau contenait aussi des graines de lin à l’évidence!