jeudi 21 mai 2009

La biodiversité du Champ des Possibles




Les terrains vagues ne servent à rien



Il faut faire un petit effort, ralentir, regarder avec attention et à l’occasion se pencher. On se rend compte alors que ça vit dans le champs. Une vie pas toujours facile à saisir et à apprécier. Cette biodiversité a sa propre dynamique écologique. Elle n’est pas là (à priori) pour nous faire plaisir et elle est occupée...


La déconsidération de la biodiversité urbaine reposent entre autre sur une sévère distinction entre des espèces dites indigènes et les autres: les exotiques, les étrangères. Curieux jugement quand on connait notre rôle dans la présence de toutes ces espèces des autres continents. Comme si détourner le regard nous soulageait d’une culpabilité.


Pourtant voilà où nous en sommes. Il s’agit d’une nature avec sa biodiversité et ses milieux que nous avons en bonne partie déterminés. Et que serait le milieu urbain si n’avions toutes ces espèces autour de nous? Assez ennuyante... et peu productive.


Les insectes utilisent les végétaux de mille façons. À gauche ces drôles d’insectes suceurs jouent à saute-mouton. Au centre c’est une abeille qui a passé la nuit dans ce capitule de laiteron: l’intérieur d’une fleur a une fraction de degré plus chaud que l’air ambiant. Pour l’abeille c’est un abri essentiel (et un agréable déjeuner au réveil...). La coccinelle est à la chasse aux pucerons. Pour elle les plantes sont un terrain de chasse.


Ces curieux insectes indigènes, Campylenchia latipes, sont du même groupe que les cigales et les punaises. On les nomme aussi cigale bossue (treehopper ou thorn bug) sur une tige d’aster lancéolé indigène (Symphyotrichum lanceolatum, white panicle aster, p.134). De loin on croit vraiment avoir affaire à une épine comme le nom anglais le suggère.


Au centre une abeille indigène (probablement Melissodes communi, long-horned bee ou digger) sur un laiteron exotique (Sonchus sp., sow-thistle, p.131-132). Ces abeilles sont des spécialistes de la famille de la marguerite (les Astéracées) et beaucoup d’espèces dépendent d’elles pour leur pollinisation. Ce sont des abeilles surtout solitaires qui creusent des tunnels dans le sol pour faire un nid. Au sens large il y a plus de 300 espèces d’abeilles au Québec.


À droite la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis, asian lady beetle), une exotique donc, sur un autre laiteron, exotique lui aussi. Les coccinelles ont habituellement une couleur et un motif de points spécifiques. Pas celle-ci, elle a au moins une centaine de combinaisons différentes. Elle est présente au Québec depuis une quinzaine d’années, arrivant des États-Unis où on l’a introduit volontairement pour contrôler les pucerons dans les vergers. Elle travaille maintenant au noir dans les terrains vagues...


Vous ai-je dit que cela se passe au Champ des Possibles? Les terrains vagues sont vraiment sans aucun intérêt.




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