vendredi 22 mai 2009

Flore de la falaise Saint-Jacques 2

une surprise qui vient de loin: la renoncule cymbalaire

Deuxième visite à la falaise cette année, en compagnie du ruisseaulogue Charles L’Heureux. L’idée était d’examiner la nature des quelques ravins qui dévalent la falaise. Est-ce que ce sont des ruisseaux aujourd’hui asséchés? Y a-t-il des plantes ou des arbres associés à ces ravins? Nous devions aussi examiner le terrain vague de la gare de triage Turcot et le fossé qui le traverse, plus ou moins en parallèle entre les voies ferrées et la falaise. Le méandre sous le viaduc Angrignon pourrait suggérer un vestige de la rivière Saint-Pierre.

D’intéressantes observations ont été faites mais l’excursion fût écourtée quelque peu et il faudra y retourner. Les travaux à l’échangeur Turcot commence et le Ministère des transports est en période de “sensibilisation” des citoyens qui visitent les lieux. Des agents de sécurité à leur emploi nous interdisant malheureusement l’accès au terrain vague. Aucun travaux n’étant pourtant visible! Peu importe...devant la menace d’un “911” à la police, des palabres interminables et d’un dossier...nous avons préféré nous en tenir à l’exploration de la falaise proprement dite.

Voici donc quelques nouvelles espèces remarquées lors de l’excursion (la liste déjà publiée ici sera mise à jour bientôt).

Au terrain vague d'abord, photo ci-haut (de gauche à droite). C’était un véritable festival de la bermudienne! Je savais la plante bien capable de coloniser des habitats perturbés et des pelouses entretenues mais là on s’est régalé: tout le sol presque nu prenait ici et là une teinte bleutée.

Une nouvelle espèce de renoncule (pour moi et pour l’endroit) dans un filet d’eau en marge du fossé: Ranunculus cymbalaria (renoncule cymbalaire, seaside crowfoot). C’est une plante de l’estuaire du Saint-Laurent et des rivages maritimes. Anticosti, Îles-de-la-Madeleine, Côte-Nord, etc. D’après la carte de répartition pour cette espèce à Environnement Canada on ne trouve pas cette plante au sud de la région de Québec. Marie-Victorin la mentionne toutefois près de sources d’eau salée à Varennes. Je crois que ces sources sont disparues depuis longtemps et de l’avoir trouvé à la gare Turcot et certainement intéressant.

La belle Argentina anserina (syn. Potentilla anserina, potentille ansérine, silverweed), comme les fraisiers elle se propage par des stolons. C’est une plante d’origine européenne.

De jeunes ormes lièges (Ulmus thomasii, rock elm) et Lathyrus latifolius (gesse à feuilles larges, perrenial pea, p.199) en bonnes colonies s'ajoutent à la liste.

Prochain message: les nouvelles espèces sur la falaise.


1 commentaire:

  1. Merci Roger pour ces précieuses informations. Combien fascinante est la présence de la renoncule cymbalaire ! Je l'apprend !

    Cet endroit est déjà un refuge de la biodiversité urbaine. Pendant notre visite j'ai pu y apercevoir un magnifique pluvier Kildir ainsi
    qu'une multitude de têtards dans ce ravin qui est vraisemblablement un vestige de la légendaire rivière St-Pierre !

    De plus ce corridor vert constitue une halte migratoire pour les parulines et maintes autres espèces d'oiseaux.

    Pour ce qui est des mammifères , la raton laveur et le renard sont les plus majestueux !

    Mais j'en reviens à la rivière St-Pierre qui a un caractère patrimonial. À l'origine ce cours d'eau trouvait sa source dans le coin de l'Oratoire St-Joseph ce qui en faisait le plus long des ruisseaux de l'île de Montréal. Le chemin de la Côte St-Luc longeait ce cours d'eau . Il s'agissait de la limite nord des terres répartis perpendiculairement à la rue St-Jacques qu'on appelait autrefois le chemin du Coteau St-Pierre et plus tard le ' Upper Lachine road 'qui fut sûrement un ancien sentier emprunté par les amérindiens pour contourner les rapides de Lachine. Tout en bas de cet escarpement le ruisseau devenait un marécage ou parfois un lac que l'on nomma Lac St-pierre en l'honneur de Pierre Chevrier ami du célèbre Jérome le Royer de la Dauversière.

    Biodiversité et patrimoine historique! Lorsque ces deux éléments sont réunis il s'agit alors de partager cette richesse collective pour un mieux être ensemble !

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