lundi 24 août 2009

Carotte, berce laineuse, panais, etc.



 carotte, cicutaire et panais: des ombelles

En guise de réponse au commentaire d’hier de Bronwyn, une billet technique s’impose. C’est une occasion de connaître les traits distinctifs de la famille de la carotte. Avis à tous: la terminologie est aussi variable que les racines de carotte!

L’inflorescence en forme d’ombelle est une caractéristique des Apiacées (famille aussi nommée Ombellifères). L’ombelle (pensez à un parapluie) peut être simple ou composée d'ombellules (au bout de chaque rayon du parapluie se trouve un autre petit parapluie).

Les ombelles ont souvent à leur base des bractées: c’est l’involucre. Si les ombellules ont des bractées cela se nomme alors involucelle. Ces bractées peuvent aussi se nommer bractéoles... Ce sont des caractères importants afin de distinguer des plantes souvent semblables dans la famille...

L’ombelle est formée de plusieurs pédoncules floraux partant d’un point commun et s'allongeant vers le même niveau au sommet. Les fleurs à 5 parties sont petites et habituellement hermaphrodites: 5 sépales réduits ou absents, 5 pétales libres souvent inégaux, 5 étamines et 2 carpelles. Les fleurs externes d'une ombelle ont souvent certains pétales plus grands que les autres. Cela est évident sur les fleurs externes de la carotte ci-haut.


ombelle d'ombellules: Heracleum maximum, cow parsnip


Sur la photo de l’ombelle de la berce laineuse ci-haut:

  1. point d’attache de l’ombelle (sans bractées)
  2. point d’attache de l’ombellule (avec bractées ou bractéoles)
  3. le fruit, un achaine en deux parties avec les restes des deux styles au sommet


Une ombellule peut porter plusieurs dizaines de fruits...autant qu’il y avait de minuscules fleurs. Ce sont les fruits qui sont déterminants pour identifier les genres et distinguer les espèces semblables dans cette famille. Mais il faut alors souvent une loupe...

Le fruit à maturité est un "diachaine", ou achaine double. On écrit aussi “akène” et “diakène”... C’est la présence de crochets, de poils, de sillons ou d'ailes qu’il faut remarquer sur le fruit. L’importance des caractères précis de l’achaine est telle que la distinction entre le Cicuta maculata variété maculata (plante relativement commune) et le Cicuta maculata variété victorinii (une espèce menacée) repose sur des petits sillons présents sur les fruits de cette variété rare et menacée.

Ainsi la cicutaire maculée illustrée dans mon livre (p. 94 ) se nomme correctement la cicutaire maculée variété maculée (Cicuta maculata var. maculata). Je n’ai pas vérifié les discrets caractères du fruit mais vu l’habitat spécialisé de la variété menacée ce n’était peut-être pas nécessaire...mon spécimen se trouvait sur la rue Saint-Denis...



il y a donc des centaines de “fruits” sur cette photo à l’Île Verte


La berce laineuse vue par Bronwyn à l’Île Verte nous a ammené loin de Montréal, mais pas si loin de la région où vit la cicutaire maculée de Victorin: “le long de l’estuaire d’eau douce et saumâtre du Saint-Laurent, de Grondines à Beaupré sur la rive nord et de Lotbinière à Saint-Jean-Port-Joli sur la rive sud.” Voyez la fiche:

3 commentaires:

  1. Maintenant il reste juste à trouver une bonne recette !

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  2. Bonjour !

    Après lecture de cet article du jour eh bien " ma pensée est cuite " !

    G.B.

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  3. Fascinant ces carrottes.

    Comme François, je me demande comment préparer ces drôles de fruits. Peut-être frits au beurre et à l'aile avec un peu de sel et poivre.

    Je demanderai aux insulaires la prochaine fois que je suis à l'Île Verte. Il n'y a pas longtemps, ils se servaient de tout qui pousse sur l'île.

    Merci pour cet introduction à la carrotte.

    BC

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