lundi 17 août 2009

Flora Laurentiana 2

 
nous prenons la route, au mépris du danger des bêtes sauvages


Il m’arrive d’aller voir dans les Laurentides, près du Mont Tremblant, comment se porte quelques colonies d’orchidées que je connais bien. Si les Carex et les Poacées me donnent beaucoup de maux de tête d’identification, les orchidées sont mon domaine de prédilection. Et parmi la cinquantaine d’espèces d’orchidées que l’on trouve au Québec, le genre Spiranthes a longtemps été un sujet d’étude approfondi.

Le genre se reconnaît facilement: Spiranthes signifie “fleurs en spirale” et c’est bien la disposition générale des fleurs sur l’inflorescence. Distinguer les espèces n’est toutefois pas toujours aussi évident. Néanmoins, lorsqu’on connaît leurs habitats on les trouve assez facilement. Je vous parlerai de deux des plus communes aujourd’hui.



Spiranthes romanzoffiana et un habitat


Spiranthes romanzoffiana et S. lacera

Je connais depuis longtemps quelques stations où cohabitent ces deux orchidées indigènes. Je les visite avec assiduité et familiarité: je sais précisément où se trouvent quelques individus. Je suis toujours curieux de les voir, chaque année un peu différentes, grandes puis petites. J’attends toujours le jour où je trouverai l’hybride de ces deux espèces : Spiranthes x simpsonii.


 
Spiranthes lacera et une colonie


La floraison des deux espèces coïncident partiellement: S. lacera étant la plus hâtive, précédant peut-être d’une semaine l’autre espèce. L’hybride est connu en Ontario et je ne crois pas qu’on l’ai encore trouvé au Québec.

Il est intéressant de souligner que le génome du spécimen de S. romanzoffiana ci-haut est connu d’un botaniste irlandais, Darach Lupton, venu ici afin de prélever des échantillons de feuilles pour une étude biomoléculaire des populations de l’espèce. Cette espèce se retrouve aussi en Irlande et en Écosse et cela est un mystère biogéographique encore non-élucidé.


 
Malaxis unifolia en mileu sec


Celle-là est plus discrète que les précédentes: Malaxis unifolia est beaucoup plus petite et complètement verte. Avec un peu d’expérience on la trouve assez fréquemment, ce n’est pas une orchidée rare. Elle n’est que rarement vue...et rarement cherchée!

Elle partage avec les Spiranthes précédentes (et la suivante, demain) la faculté de coloniser des terrains pertubés: piste de ski de fond, sablière abandonnée, bord de chemin, etc. Comme bien des plantes en milieu urbain ces orchidées ont une certaine tolérance aux milieux anthropiques. Ce qui ne veut pas dire qu’on les trouve dans le centre-ville!

Les deux plantes ci-haut sont un peu déshydratées mais portent des fruits, chacun chargé des milliers de graines microscopiques particulières des orchidées.





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