mercredi 24 juin 2009

La luzerne 3




Variété de couleurs, variété de services.



La luzerne donc est un de ces nombreux cas intéressants de la flore spontanée. Un aperçu de ses services: engrais vert pour l’ensemble des plantes, nectar pour les abeilles, réhabilisatrice des sols, rôle éventuel dans la décontamination, etc.


Comme tous les membres de la famille des Fabacées (les “légumineuses”) elle est une excellente colonisatrice de terrains nus suite à des démolitions par exemple. Sur ces sols stériles on trouve souvent parmi les premières plantes arrivées les trèfles, lotier corniculé, luzerne lupuline, mélilots et même l’arbre robinier.


Toutes ces plantes apparentées ont en commun un lien symbiotique avec des bactéries qui s’installent sur les racines. C’est un avantage qui permet aux Fabacées de pousser dans des sols pauvres où peu de plantes le peuvent. Les Fabacées peuvent donc, grâce à cette symbiose, utiliser l’azote atmosphérique. C’est un élément essentiel que les autres plantes ne peuvent assimiler que sous une forme organique. Cette autre forme leur sera éventuellement fournie par le travail des luzernes et cie. De là la qualification d’engrais vert des Fabacées, qui en plus de cet azote améliorent le sol en y laissant de la matière organique, de l’humus.


Les nombreuses qualités de notre plante en feraient une bon choix dans la réhabilitation, et peut-être la décontamination, de terrains post-industriels. Son système racinaire atteint de 2 à 8 mètres de profond. Toute l’activité biologique des microorganismes et des vers de terre est ainsi favorisée. Elle décompacte le sol dont porosité est améliorée, facilitant la croissance des autres plantes. Elle limite aussi de ce fait l’érosion du sol par le vent.


Couvrant le sol, la luzerne est un abri végétal donnant refuge pour de nombreux insectes, oiseaux et animaux. Comme a du nectar elle est une ressource importante pour les abeilles. Une espèce d’abeille découpeuse de feuilles (Megachile rotundata, alfafa leafcutter bee) est même spécialiste de notre alfafa et utilise de plus ses feuilles pour faire ses nids.


Il est intéressant de noter que la plupart des végétaux qui font l’objet d’études et d’essais de phytorémédiation se retrouve spontanément dans bien des terrains vagues. Au Champ des Possibles, en plus des saules plantés par Emily Rose-Michaud et toute l’équipe du Mile End, on retrouve des peupliers, notre luzerne, des Brassicacées et bien d’autres...


Par la flore spontanée les terrains vagues sont en cours d’auto-phytorémédiation spontanée. Nous n’avons qu’à suivre le modèle et à lui donner un coup de main...




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