jeudi 28 février 2013

Jardin disparu




Archive VdM, 1947. Google, 2008.

Un autre jardin, disparu! Beaucoup d'institutions religieuses possédaient des jardins, des potagers ou des arboretums. Les potagers ont évidemment tous disparus.


Partie gauche du photomontage: l'Institut des sourdes-muettes, sur la rue Saint-Denis à Montréal.

1- rue Saint-Denis
2- rue Berri (c'est ma rue, j'habite à un coin de là...)
* un potager à l'époque


Partie droite du photomontage: le site tel qu'il apparaît aujourd'hui. Outre qu'on ai grignoté sur trois côtés le terrain de l'Institut on a remplacé le potager par un élevage de bagnoles. L'incubation des bagnolettes exige une chaleur constante. D'où la nécessité de couvrir tout l'espace d'asphalte. Ça fonctionne assez bien.




Photo:  Société d’histoire et de généalogie du Plateau Mont-Royal



Ci-haut le même édifice avant qu'il ne prenne sa forme actuelle par démolition et ajout d'ailes supplémentaires. À droite c'est la rue Berri avec un petit bout de trottoir de bois...










C'tencore Noël!




 

Vue sur mon domaine arrière. Du sucre partout!





Vue sur mon domaine avant. Du sucre encore! C'est Noël! 

Encore?



Noël ou une autre fête. 57? Ouch!!!!

Ayoye.



Je me suis bourré de Nutella, ça aide...





mercredi 27 février 2013

Jardin du désir, agriculture urbaine




1947: JD, jardins désirés. 2008: JC, jardins conservés?

 

Qu'en est-il du désir de verdissement en milieu urbain? Qu'en est-il des questions des friches, de l'agriculture urbaine ou de la biodiversité urbaine?


Comparez les deux photos aériennes ci-haut du même secteur de l'Arrondissement Rosemont-Petite-Patrie à Montréal. À gauche, détail d'une photo datant de 1947 (d'après Archives VdM) et à droite une photos tirée de Google Earth datant de 2008.
La ligne rouge indique la rue D'Iberville. Désolé pour l'imperfection du repérage des deux images. J'ai indiqué par JD (jardins désirés) et les flèches toute une mosaïque de petits potagers aux contours irréguliers. C'est un parallèle intéressant aux lignes de désir (les sentiers spontanés qui traversent en diagonale les terrains vagues). Tous les deux sont en effet des produits spontanés en dehors de toute planification officielle. Dans le coin inférieur gauche, sur les deux images, vous voyez tout juste la courbe de la voie ferrée du Canadien Pacifique. C'est la frontière avec mon arrondissement (Plateau-Mont-Royal).


Un avant/après très intéressant. Et ce constat n'est possible que par l'accès libre (en ligne!) aux données... publiques. Passons... Les jardiniers d'autrefois ont-ils eu une influence sur l'emplacement du parc Rosemont par exemple? C'est ce parc que l'on voit sous mon "JC". D'ailleurs il est aussi intéressant de constater qu'il semble de plus avoir un vestige des anciens potagers (à la flèche verte JC).




Toute une mosaïque du désir. Vue rapprochée des potagers sauvages(?).
 

J'ai été souvent frappé de constater que bon nombre des acteurs verts actuels (professionnels, activistes "communautaires" ou simples citoyens intéressés à ces questions) étaient en fait de nouveaux urbains, de récents expatriés de la campagne ou des régions hors des métropoles, souvent de jeunes étudiants. Pour ces derniers, peut-être est-ce le désir de propriété (faire foyer, famille) qui se cache derrière les pratiques contemporaines d'appropriation de l'espace urbain? 


Peut-être que ce sont tous ces désirs plus ou moins convergeants qui explique la soif de vert? Et la pluralité des points de vues.


Les immigrants (Italiens, Grecs et tant d'autres) ont toujours eu des potagers sur leur propriété à Montréal. Ils étaient bien souvent aussi des jardiniers-squatters s'installant sur des friches, terrains vagues ou le long des voies ferrées. Guerilla-gardening et agriculture urbaine ont en effet une longue histoire...



Les environs de la Falaise Saint-Jacques et de la gare Turcot.


J'avais été ravi de déceler des potagers entre le ballast et l'acier des voies ferrées et le roc de la falaise Saint-Jacques (ci-haut) à la gare de triage ferrovière Turcot d'autrefois. Vous les voyez à gauche sur une photo aérienne datant des années trente. Encore ici JD et les flèches indiquent les potagers polissons. À droite une photo de Google Maps datant de 2008 environ. S'il n'y a plus de potagers on y trouve (accidentellement cette fois) quand même un boisé linéaire.


Sur la photo aérienne de Rosemont on trouve donc des jardins de proximité, probablement installés sauvagement. Dans les années 40. Des groupes de squatters s'accordant à faire de l'endroit désolé, en transition, un bout de campagne? Notons qu'à peine deux ou trois décennies auparavant il y avait vraiment des terres agricoles à cet endroit. Le sol y était probablement très bon. Un paysan italien récemment immigré aura tout de suite deviné quoi en faire... 




Lignes de désir et jardins du désir ont tous deux laissé des traces encore visibles. Des non-activistes(?) d'autrefois ont influencé l'aménagement de leur patelin. L'empreinte sur le nouveau territoire faisant écho à l'empreinte de leur campagne d'origine dans leur coeur. Avec les immigrants d'autrefois les jeunes (et moins jeunes) d'aujourd'hui partagent cette volonté de prise du territoire. L'herbe est toujours plus verte où il y en a!





lundi 25 février 2013

Réponse au mini-quiz: Pseudomalus auratus!







Samedi je vous posais la question: combien d'espèces voyez-vous sur cette image? Voici la réponse:


1-  Chrysis ignita, Chryside enflammée, Ruby tailed wasp.

Correctif 1-12-2015: un lecteur me suggère qu'il s'agit probablement de Pseudomalus auratus, une autre espèce européenne. C'est assez sûrement le cas... Merci anonyme!

2-  Un puceron (Aphis). On voit des petits bouts des autres pucerons de la colonie ici et là... Mais on ne peut que supposer qu'il s'agisse d'individus de la même espèce. Désolé si ce n'était pas évident...

3-  Fallait pas oublier la plante! Le
Sénéçon vulgaire (Senecio vulgaris)

4-  Non plus laisser pour compte le minuscule coléoptère (?).



Merci...






samedi 23 février 2013

Coucou! surprise… Chrysis ignita!






 Un bel insecte!



Périodiquement je dois faire de la révision, du reclassement, de l'indexation et milles petites opérations dans ma photothèque/base de données. Pour les espèces botaniques, c'est simple, je classe par famille, genre, espèce. Avec des notes de localisation, etc. Mes photos d'insectes, elles, ne sont que très sommairement classées par Ordre, quelquefois par famille. Quand elles sont classées! À cause de ce désordre, il arrive que de réviser tout ça me fait faire des (re)découvertes sur mon ordi (une planète en soi…). Ainsi j'avais ces photos datant de 2007 d'une guêpe-coucou non-identifiée. Ce sont des clichés pris en parallèle (saisissant l'occasion qui se présentait) alors que je documentais ce Sénéçon vulgaire (Senecio vulgaris, Astéracée).



Portrait de la fantastique famille des Chrysididae. Photo Chrysis Net


Mais de quelle espèce d'hyménoptère s'agit-il? La coloration métallique est un indice certain: il s'agit d'une guêpe-coucou. J'avais noté "Chrysis". Il semble certain que ce soit le cas. Pour en avoir le coeur net j'entreprend de fouiller bêtement dans Bug Guide en me disant que cette bi-coloration remarquable facilitera l'identification. Je procède de façon strictement visuelle évidemment. Si je me débrouille avec des clés dichotomiques pour l'identification des plantes je n'en suis pas là pour les insectes! Le site Bug Guide est user-friendly dans une certaine mesure, si on est patient. 




Guêpe coucou, Chryside enflammée, Chrysis ignita, Ruby tailed wasp. (voyez le concours ci-bas)


Et c'est quoi la bestiole? Ben ça alors! Il semble bien que ce soit Chrysis ignita ou du moins une espèce appartenant au "groupe Chrysis ignita", les espèces étant difficiles à distinguer. De plus, si mon identification est bonne, il s'agit d'une nouvelle espèce en Amérique du Nord! D'après Bug Guide* du moins… et comme ma photo date de 2007 je suis un des tout premiers à avoir observé cette guêpe-coucou européenne (Paléoarctique). 


J'ai ensuite consulté bien des sites de référence et jeté un rapide coup d'oeil à la littérature scientifique. Chrysis ignita à Montréal, au Québec, au Canada, en Amérique du Nord? Rien! La seule référence semble être celle de Bug Guide (Ottawa, 2011).


Observer la nature en ville? C'est toujours plein de découvertes!


Ce ne serait pas la première espèce exotique de cette famille à Montréal. Je vous ai déjà parlé de Chrysis angolensis, lisez ici.

 
Puisque j'y pense: combien d'espèces différentes voyez-vous sur cette dernière photo? Comptez-bien et écrivez-moi un mot. Ou bien domptez-moi cette machine à commentaire et donnez-moi votre décompte!




*Voyez la discussion chez Bug Guide ici.
 
Voyez ces superbes photos de Grande-Bretagne: Ruby tailed wasp



jeudi 21 février 2013

Croque-lilas (Otiorhynchus spp.)






Je passe souvent devant ce lilas (Syringa vulgaris) depuis quelques années. À tous les étés les feuilles, ma foi toutes les feuilles! sont broutées sur le bord. Ce n'est pas le travail d'abeilles mégachiles: les coupes ne sont pas nettes. Les abeilles découpeuses ont la fierté du travail impeccable… elle ne déchirent pas maladroitement. Elles coupent précisément à l'emporte-pièce puis s'envolent en sifflant.


J'ai coupé une branche et pris quelques feuilles mais je n'avais pas encore eu le temps de d'enquêter ce dossier. Comment expliquer ces feuilles grossièrement dévorées par une insecte sans éducation? (qui ne siffle probablement pas...)




À gauche Otiorhynchus meridionalis, à droite O. sulcatus. Photos Wikipedia.


Il semble assez certain que ce soit un coléoptère de la famille des Curculionidées: un charançon, quoi! Il s'agit peut-être de Otiorhynchus meridionalis (Otiorhynque méridional, Lilac Root Weevil) ou Otiorhynchus sulcatus (Charançon noir de la vigne, Black vine weevil).


Ces deux otiorhynques sont des espèces exotiques provenant d'Europe. Les larves se nourrissent des racines et les adultes bouffent les feuilles avec acharnement. Et sans aucune classe!


mardi 19 février 2013

Asclépiade commune (Asclepias syriaca) suite




Papillon monarque (Danaus archippus) buvant sur Asclepias syriaca



En milieu urbain certaines plantes, souvent des mauvaises herbes, indigènes ou exotiques, sont l'équivalent d'espèces-clés tant elles sont riches d'associations écologiques. L'Asclépiade commune, comme l'ortie ou la carotte, est sans aucun doute un membre émérite de ce club sélect des mauvaises plantes si intéressantes et écologiquement utiles. Puisqu'elle est indigène et qu'elle offre à boire et à manger à profusion à tout le monde il est assez difficile de la détester.


La plante sert de resto et chambre d'hôtel aux oeufs et aux larves du Papillon monarque et c'est évidemment surtout pour cela qu'elle est connue. Plus tard le papillon adulte viendra y prendre du nectar! Un peu comme les saumons anadromes, qui remontent les rivières et reviennent à la source?


Notre monarque et à droite une mouche et une fourmi (en tout petit...)


Le puceron Aphis nerii est une espèce exotique qui a trouvé en l'Asclépiade commune et ses espèces apparentées les équivalents de sa plante préférée en Europe (le Laurier rose). Quel bonheur pour ce puceron tout doré qui avait ainsi l'occasion d'envahir un tout nouveau continent! Un beau grand pâturage d'asclépiade tout neuf à lui tout seul! L'aubaine...



Un autre prédateur, exotique: la coccinelle asiatique (sur asclépiades cultivées)


Qui dit pâturage et troupeau d'herbivores, dit aussi prédateur... Il faut savoir qu'il a aussi trouvé en Amérique un petit lion redoutable et franchement effrayant quand on y pense: la minuscule guêpe (moins de 3mm.) Lysiphlebus testaceipes est un parasitoïde*. Elle n'est pas souvent aperçue mais on constate son passage dans chaque colonie de pucerons dorés que l'on trouve. La femelle pond en effet ses oeufs dans des pucerons vivants et les larves se développeront à l'intérieur de ce qui n'est après tout qu'un confortable garde-manger et chambre de métamorphose. Quand la larve devient une guêpe adulte elle perce le puceron qui n'est plus qu'une mommie évidée, brune et sèche et s'envole, se reproduit et le cycle recommence. Belle et douce nature...




Vous voyez ci-haut le petit lion prêt à bondir sur les pauvres syphoneuses...



Il est à de noter que ce très efficace parasitoïde a été introduit en Europe afin de contrôler certains pucerons sur les cultures. C'est un bien intéressant échange bio-géographique! Bon… les guêpes parasitoïdes européennes apprécient peut-être un peu moins cette compétition américaine...




*Si un parasite ne tue habituellement pas son "hôte", un parasitoïde le tue en se développant à l'intérieur de l'hôte.




samedi 16 février 2013

Asclépiade commune (Asclepias syriaca)





Lors de la chasse à l'Orme de Thomas à Oka.


À Oka, à l'entrée du Parc National, une belle colonie d'Asclépiade commune (Asclepias syriaca). En n'examinant que quelques plantes j'ai trouvé ces trois insectes bien connus pour leur association avec la plante. De gauche à droite: la chenille du Papillon monarque (Danaus plexippus), le Puceron du laurier rose (Aphis nerii) et la Petite punaise de l'asclépiade (Lygaeus kalmii).





Illustration tirée de Cornut. Photo: Paris côté jardin.



La plante a été décrite par Jacques Philippe Cornuti (Cornut) dans l'ouvrage Canadensium plantarum aliarumque nondum editarum historia (1635). Avant la fondation de Montréal, quand même...

Les premiers Canadiens nommèrent la plante "petit cochon", pour les fruits bien sûr. En Europe on l'appelle souvent "Herbe aux perruches" mais je ne crois pas que ce nom ait jamais été utilisé ici. Quant à cet usage décoratif (à droite) des fruits de l'asclépiade il m'était tout aussi inconnu. Enfant, on ne manquait pas de faire mille choses avec les fruits de la plante mais rien de tel! Je me souviens toutefois encore de la première chrysalide de monarque que j'avais ramené à la maison et mis dans un gros pot de verre. Quelques jours plus tard: Oulala!


Quel parfum! (Ne grattez pas l'écran!)


À propos des noms populaires ou vernaculaires, comme l'a bien écrit Marie-Victorin (Flore Laurentienne, 1935):


"notre pays est ethniquement trop jeune pour qu'il s'y soit formé, dans le peuple, une onomastique botanique importante. Les canadianismes véritables, c'est-à-dire spécifiques et d'usage courant, sont plutôt en petit nombre. Ils forment un trésor linguistique d'une valeur inestimable, mais qui, vraisemblablement, ne s'accroîtra plus. Les conditions de la vie moderne, une impitoyable standardisation par l'école et la radio, par le cinéma et le journal, ne permettent plus cet insularisme de la vie quotidienne, ces processus lents et cumulatifs qui aboutissent à la création folklorique." 







Marie-Victorin oublie de mentionner le Web (on lui pardonne) mais il a probablement raison avec l'impitoyable force de standardisation des médias et peut-être verrons-nous le nom "petit cochon" déplacé par l'adoption de "Herbe aux perruches"? Ça ne devrait pas tarder...




Je vous reviens sur l'Asclépiade...




vendredi 15 février 2013

Ya encore ce truc blanc






Bon... on dirait qu'ils ont mis du truc blanc cette nuit. 





Yen a partout! Mais que d'un côté.


On dirait bien qu'ils devront repasser.





jeudi 14 février 2013

L'assassin Valentin!









Offrir des chocolats c'est bien. Offrir des fleurs, c'est mieux!





mercredi 13 février 2013

Le sacré naturalisé





Gravure non-identifiée, 19e siècle et photo des fruits Adityamadhav83, Wikipedia
 


Ficus benghalensis, Figuier des banians, Banyan 


Le Figuier des banians (Pakistan et Inde) est un figuier étrangleur. J'apprends qu'après avoir été introduit en Floride il s'y naturalise*. Les arbres, même sacrés, peuvent être de mauvaises herbes! Le yoga nous vient aussi de cette région et il s'est tout aussi bien naturalisé.





Faire du yoga sous un figuier étrangleur. Ces contorsions m'ont toujours semblé dangereuses… L'illustration est tirée du livre de Jean-Baptiste Tavernier, Les six voyages de Jean-Baptiste Tavernier, 1676.



Photo: Wikipedia


Le grand Banian du Jardin botanique de Howrah est en fait un seul individu du Figuier des banians. (Voyez les photos sur le lien). Le tronc est disparu sur cet arbre vieux de quelques siècles et ce qu'on voit ce sont ses branches soutenues par des racines aériennes.



Jean-Baptiste Tavernier. Portrait par Nicolas de Largillière (v. 1700) et gravure non-identifiée.



Parlant de cet homme qui nous a fait connaître l'arbre, découvrez le grand voyageur qu'a été Jean-Baptiste Tavernier. Ici.
 





 

mardi 12 février 2013

Charles Robert Darwin







12 février! Merdre! J'oubliais l'anniversaire de Monsieur Darwin!


Merci Charles Robert Darwin, né le 12 février 1809, pas commode jusqu'au 19 avril 1882.








Quête au Quercus





 Trouvez l'erreur.



J'ai photographié hier des rameaux d'hiver d'un chêne qui m'intéresse depuis quelques années. Ensuite je classe les photos dans le dossier qui s'appelle "Quercus palustris?" suivi du nom du petit parc où il se trouve. Je n'ai toujours pas trouvé ses glands qui devraient m'aider à assurer son identité. Il arrive qu'on oublie une visite ou deux quand on suit quelques centaines d'arbres, les visitant à toutes les saisons. D'où le maintien du signe d'interrogation.  L'arbre me chiquote. Dans le groupe des chênes rouges il y a bien des espèces assez difficiles à distinguer. Et celui-ci me chiquote.


Quête au Quercus, chercher le chêne (Quercus en latin) et chercher l'erreur. C'est en réunissant des feuilles de Chêne des marais (Quercus palustris) que la question de ce spécimen douteux ressurgit. Parmi les feuilles ci-haut deux ne semblent pas appartenir à l'espèce Quercus palustris. Ce sont celles de mon sujet difficile...


Je crois que ces deux feuilles, qui se ne se distinguent que subtilement (à mes yeux du moins… vous les trouverez peut-être plus facilement), appartiennent plutôt à l'espèce du Chêne ellipsoïdal (Quercus ellipsoidalis).





Une belle ligne de Chênes des marais au Parc Lafontaine


Ces deux chênes ne sont pas des espèces indigènes mais nous viennent du Sud, en Ontario et aux États-Unis. Le Chêne des marais est fréquemment planté dans les parcs à Montréal et il fait tout un spectacle de couleurs à l'automne. Quant au Chêne ellipsoïdal, si c'est bien lui que j'ai croisé, je ne sais pas encore si on en trouve beaucoup... Ça sent la révision!


Apparemment le Chêne des marais garde ses feuilles l'hiver (c'est le cas d'un groupe près de chez moi) alors que le Chêne ellipsoïdal les perd. Bon, on va essayer de confirmer cela en allant voir les Chênes des marais au Parc Lafontaine et ailleurs. S'ils n'ont plus de feuilles je serai vraiment dans la m... et devrai mettre des points d'interrogation à bien des spécimens trop rapidement identifiés! Notez qu'avec les bourgeons j'ai un autre caractère utile afin de distinguer les deux espèces: quelques millimètres plus gros chez le Chêne ellipsoïdal... Et Farrar (Les Arbres du Canada) en convient!




lundi 11 février 2013

Peintre du dimanche






Nous sommes lundi, c'est bien cela?





Voilà ce que faisait, hier, ce peintre du dimanche.





samedi 9 février 2013

Alfred Keller (1902–1955)







Le sculpteur Alfred Keller a été à l'emploi du Musée d'Histoire Naturelle de Berlin de 1930 à 1955.  Il mettait une année à produire ces insectes grandeur hors-nature d'une exactitude étonnante.












On aimerait bien ces insectes s'ils étaient aussi gros pour de vrai, non?





jeudi 7 février 2013

Shui-shan, Metasequoia glyptostroboides




Spécimen montréalais de Metasequoia. Hsueh Chi-ju, photographié en 1984 par P S. Ashton.


L'arbre était connu localement sous le nom de Shui-shan ("sapin d'eau"), en effet ce conifère a souvent une affinité pour les sols humides mais il semble avoir quelques écotypes adaptés à différents environnements. Il est aussi caduc: comme nos mélèzes il perd ses feuilles à l'automne. L'histoire de sa découverte et de sa description ainsi que de la véritable onde de choc dans le milieu botanique de l'époque mais aussi dans la presse générale est bien documentée.


Les phrases comme "fossile vivant" ne manque pas de frapper l'imagination!


C'est en faisant un peu de recherche sur le sujet que je suis tombé sur cette incomparable narration rédigée par Hsueh Chi-ju en 1985. Quarante ans auparavant le jeune homme était étudiant et les spécimens fragmentaires qu'on avait alors ne permettaient pas de bien cerner cette espèce inconnue. On ne savait pas, par exemple, que l'arbre était caduc. En 1946 il fût envoyé sur les lieux afin d'avoir des spécimens plus complets. Notez que l'arbre pousse dans une région éloignée en Chine, alors peuplée de paysans et de brigands, et que nous sommes entre la deuxième guerre mondiale et la révolution communiste… Aller chercher des bouts de branches et des cônes n'est pas toujours de tout repos. Je ne plaindrai plus jamais!




Charles L'Heureux m'a présenté le magnifique spécimen du Parc Westmount.


Suite à la guerre, tout le monde est dans la misère et le jeune Hsueh Chi-ju y va de ses propres moyens!  Son prof l'y envoyait… alors il est allé! "evidence that I was full of vigor and curiosity in my youth"*


"I left Chungking city by steamboat and, after two days, arrived at Wanxian county, on the northern bank of the Changjiang (Yangtze) River. After crossing the river, I had to walk 120 kilometers to my destination. In 1946 I made two trips from Chungking to Modaoqi, in February and May, respectively, both times singlehandedly."*


"Since this region was located on the border between Sichuan and Hubei provinces, an area characterized by difficult and hazardous roads, murder and robbery occurred frequently. It was regarded as a forbidding place and was seldom visited by travelers."*



 Un tout jeune spécimen à l'Oratoire Saint-Joseph. Photographié au printemps...



Il fait froid et noir quand il arrive enfin à l'arbre original (le "type"), nous sommes le 19 février. Et l'arbre est nu! "Devrais-je ne rapporter que des branches sèches?"* se demande-t-il, un peu découragé sans doute. L'arbre est gigantesque et il est impossible d'y grimper. Mais il a instruction de prendre des cônes… il n'a aucun outil avec lui. Que faire? Il lance des roches!


Il les a bien eu ses cônes de Shui-shan. À coup de cailloux! Des mâles et des femelles. Il n'a plus un sou alors il retourne chez lui. C'est en mai qu'il reviendra.

Professeur Hsueh Chi-ju, qui a non seulement cueilli le spécimen-type du Metasequoia, mais est aussi celui qui a envoyé des graines à l'Arnold Arboretum pour une distribution mondiale. Semer à tous vents... Merci jeune homme!



*
Hsueh Chi-ju, Reminiscences of Collecting the Type Specimens of Metasequoia glyptostroboides, Arnoldia (1985) 45(4): 10-18.
Désolé de n'avoir pas eu le temps de tout traduire...



mercredi 6 février 2013

Une nouvelle espèce d'érable découverte!




Un dernier billet sur la question des feuilles d'érables apparaissant sur la monnaie canadienne.




Extraction (redessinée...) de la drôle de feuille du billet de 1967.



Non seulement vous avez témoigné sur Flora Urbana de la découverte fracassante que nous avions depuis 80 ans le mauvais érable emblème sur nos pièces de un cent mais en faisant la recherche pour mes articles précédents (voyez les liens ci bas) je suis tombé sur une nouvelle espèce (sp. nov.) d'érable! Comme elle ne ressemble à aucune autre espèce c'est bien une nouveauté. Selon les règles du CIN (autrefois le CINB) élaborées par le CIB, j'ai le privilège de lui donner un nom:


Acer buckminster-fullerii, sp. nov.



Le temps du centenaire de la Confédération Canadienne, en 1967, c'est un bien curieux érable qui a été l'emblème du pays sur nos dollars. Je lui ai donné ce nom afin d'honorer (évidemment) Richard Buckminster Fuller.



Et voici pour vraiment conclure une autre découverte en parallèle de tous ces érables:


Capture d'écran (dans mon Finder) d'une capture d'écran d'une capture d'écran... ça marche!


Photoshop (version CS6) détecte les photos de billets… et n'autorise pas d'ouvrir et de modifier le fichier d'une image de certains billets prise sur le web… Un bidule pour embêter les faussaires j'imagine… Je voulais néanmoins vous montrer ce message qui s'affiche alors, superposé au billet litigieux. Mais PS est gelé et refuse d'opérer. J'essaie par une capture d'écran (ah que je suis fin…), mais puisque je dois réduire cette capture plein écran dans Photoshop le message s'affiche encore lorsque j'essaie d'ouvrir ce nouveau fichier. Merde! PS veut même pas ouvrir une capture d'écran montrant leur message cachant partiellement un billet et prévenant de l'impossibilité d'éditer une image prise sur... internet… 




Alors j'ai fait une capture de l'image de la capture dans mon "Finder" pour ensuite réussir à vous montrer le message du détecteur de faussaire de Photoshop. Ça marche! Faut croire que la copie d'une copie d'une copie a réduit la résolution et que le logiciel n'arrive plus à détecter le fichier fautif? 


Bon, c'est pas clair... mais essayez à la maison! Vous verrez...


J'aurais souhaité que Photoshop détecte plutôt les faussaires de la Monnaie Royale Canadienne qui mettent tous ces faux Érables à sucre sur nos pièces et billets canadiens! Mais on aurait pas eu tous ces billets (messages...) sur ce blog.





Les autres billets de cette série sur les... billets: